Naissance catastrophe [neutre, privé Maes]

Maes changea le linge, et lui épongea doucement le visage et le cou.
"Tu fais du beau travail. Encore un effort, allez!"
Il alla se placer près de ses cuisses ouvertes afin de guetter l'apparition de la tête.
"Tu le sens progresser?"

"Très doucement, oui."
Lorsqu'elle avait accouché de Maléa avec la vieille femme, cette derniere lui avait donné des indication sur quand pousser, au comment, et quand est ce qu'elle pouvait se reposer. Au chateau, l'accoucheuse et la guérisseuse l'avaient bien conseillé, mais Maes, ne lui disait rien, il ne pouvait pas savoir.
"Qu'est ce que tu vois ?"
Elle avait besoin qu'il lui parle. Elle n'était pas rassurée

Maes fit la grimace.
"Pour le moment, rien, à part la béance de chairs écartelées."
Il lui fit un sourire apaisant.
"Mais cela ne saurait tarder. Courage. Pousse dès que besoin."
Il se mit à caresser son ventre tendu et dur comme de la pierre.

Méline sentait à peine la main de Maes sur son ventre. Après encore de longues poussées, elle arreta tout, ne répondant plus aux contractions.
"Je suis fatiguée Maes, je n'y arrive pas..."
Elle avait reposé ses jambes sur le lit. Les contractions lui faisaient mal, et tout ses membres tremblaient. Elle redressa finalement ses jambes et poussa même si elle était épuisée, poussée par l'envie de faire voir le jour à son bébé tant attendu.

Maes était un peu perdu. Il sentait son coeur se serrer violemment en la voyant souffrir de la sorte. Il baissa les yeux, et là...
"Méline, ça y est, je vois la tête! Il arrive! Courage!"
Il voyait bien que tous ses membres tremblaient d'épuisement. Un coup de tonnerre plus violent que les autres fit trembler la maison, et il entendit les pleurs terrifiés de Lana qui appelait en vain.
"Encore un peu... Un tout petit peu, allez."
Il était déjà prêt à se saisir de la tête du nourrisson quand elle serait assez dégagée.
"Il a de petits cheveux noirs... Il va sans doute tenir un peu du papa."

"Un nouveau petit toi."
Méline poussa avec plus de convictions, donnant tout ce qu'elle avait.
"Les épaules sont le plus durs..."
La jeune femme poussa de toute ses force, faisant sortir la tête avec un gémissement sonore. Elle avait l'impression qu'on lui enlevé les entrailles.

Maes récupéra la tête du nouveau-né et la soutint alors que le reste du corps se dégageait lentement. Méline souffrait plus que jamais. Il ne prêta pas attention aux fluides qui coulaient en abondance, et encouragea la jeune femme.
"J'ai la tête. Encore les épaules, et ce sera fini. Ca va aller tout seul."
Il posa sa main libre sur son ventre tendu, et la rassura de la voix, comme il le faisait avec les juments.
"Là, repose-toi. Reprends ton souffle un moment. Ensuite, quand tu sentiras le besoin de le faire, tu pousseras un grand coup. Je suis avec toi."

Malgré le stress et la fatigue, les paroles de Maes étaient très rassurantes. Méline poussa un grand coups, la faisant grimacer et gémir, mais déguageant par la même occasion les épaules. Elle se sentit soudain partir.
"Prends soin du bébé."
Elle avait posé sa main sur celle de Maes sur son ventre, et elle avait perdu connaissance d'épuisement. Mais elle, avait l'impression que plus jamais elle n'aurait la force de rouvrir les yeux un jour.

Maes recueillit le bébé dans ses bras alors qu'il se mettait à bouger faiblement, se débattant contre les fluides qui l'empêchaient de respirer en obstruant son nez et sa bouche. Son père se hâta de lui dégager les voies respiratoires, et il put enfin lâcher son premier cri, suivi de piaulements plus faibles.
Le jeune homme s'inquiétait beaucoup pour sa compagne, et lui prit le pouls. Il fut soulagé de voir qu'elle vivait. Il la laissa donc, le temps de s'occuper du bébé. Une fois ce dernier lavé et vêtu, son reste de cordon bandé, il réanima la jeune femme.
"Mon amour... C'est fini."
En effet, c'était fini. Elle avait expulsé les derniers restes peu après l'enfant. Il serrait doucement le nouveau-né dans ses bras.
"C'est un garçon. Il vit, Méline."

Méline eut du mal à ouvrir les paupières, mais l'eau que Maes lui avait mis sur le visage l'avait reveillé. Elle regarda le bébé dans les bras de son père. Elle parla d'une voix très faible.
"Un garçon... Chris alors ?"
Elle eut une once de sourire et se mit sur le flanc. Elle montra à Maes où poser le bébé pour qu'il mange en position allongé. La jeune femme avait peur de le faire tomber.

Maes acquiesça, puis déposa le nourrisson contre sa mère. Il gémissait tout bas, trop faible pour pleurer vraiment.
"Il est faible et fragile, mais il est en bonne santé pour un bébé conçu si vite."
Il vint embrasser sa compagne.
"C'est fini mon amour. Tu as réussi! Il est né, et vous allez bien tous les deux. Du repos, et il n'y paraîtra plus."
Il était tout heureux que tout aille bien. Il en avait même oublié Lana et sa peur des orages. Le bébé se mit à tétouiller doucement.

Méline eut un sourire attendrit et caressa doucement le front du bébé.
"Merci de m'avoir aidé."
Elle regarda Maes, puis preta de nouveau atention aux pleurs de Lana.
"Par les dieux, elle doit être épuisée à force de pleurer, va la voir s'il te plait."

Maes rangea et nettoya un peu, puis il alla dans la chambre de sa fille. Assise dans son lit, elle pleurait, tremblante de peur.
"Oh, ma puce..."
Il la prit dans ses bras, et elle se plaqua contre lui, terrorisée par la tempête qui ne faiblissait pas.
"Désolé, mais je ne pouvais pas venir. Ton petit frère était en train de naître."
Naturellement, pour un bébé de onze mois, cela ne voulait pas dire grand-chose. La tenant toujours contre lui, il l'emmena dans leur chambre.

Méline avait tiré le draps sur eux, pour que le bébé soit au chaud, et elle aussi. Elle regarda rentrer Maes et LAna, et adressa un sourire fatigué à la petite.
"Pardon petit coeur."
Chris s'était déjà endormi contre le sein chaud et gorgé de lait de sa mère. Cette derniere eut un sourire attendrit.
"On va l'habiller et le mettre dans son berceau, Lana peut dormir entre nous... J'ai besoin de repos. Je me ferai un brin de toilette demain, mais là, je n'en ai pas la force."

"Il a bien mangé?"
Maes déposa la petite dans le lit. Elle s'accrocha à son haut, trop apeurée pour oser le lâcher. Elle serrait de toutes ses forces la chemise de son père.
"Lana, tout va bien..."
Il parvint à la faire lâcher, et il prit le bébé dans ses bras. Il était déjà langé et habillé, mais il s'était sali en tétant dans cette position. Il lui mit un nouveau pyjama, ce qui ne réveilla même pas le nouveau-né, puis il le coucha dans son berceau et le borda.

"Oui, il a assez bien mangé."
Méline sécha un peu le draps et passa ses doigts sur le ventre de Lana.
"Tout va bien maintenant, tu vas dormir avec nous."
Maes vint se coucher près d'elles, et Lana alla se blottir contre lui. Son papa était le meilleur des remparts. Méline eut un sourire.
"Bonne nuit."

Maes laissa Lana se blottir contre lui. Elle tremblait comme une feuille.
"Allons mon coeur, ce n'est qu'un orage."
Il lui caressa doucement le dos.
"Elle est morte de peur."

"C'est la premiere fois que nous la laissons toute seule durant un orage aussi violent. D'hbitude, nous allons la chercher rapidement."
Méline caressa doucment le dos de sa fille.
"Tu ne crains plus rien ici."
Elle lui posa un baiser sur l'arrière du crâne et reposa sa tête sur l'oreiller.
"Il faut que je dorme Maes, je suis fatiguée."
Elle lui caressa le visage par dessus Lana et ferma les yeux.

L'orage tonna très longuement au-dessus d'eux. Pourtant, Méline et le bébé dormirent comme des souches, tant ils étaient épuisés. Lana, elle, eut la plus grande peine du monde à s'endormir, et son père dut la veiller longuement afin de la rassurer. L'aube était là quand Chris commença à pleurer. Maes se leva, laissant sa fille enfin endormie dans le lit.
"Shhht mon bonhomme, du calme."
Sa compagne bougea un peu, encore épuisée. Elle s'était elle aussi réveillée.

Méline se redressa doucement. Elle était courbaturée. Elle appuya son dos à la tête de lit et tendit les bras vers le petit.
"Il doit avoir faim."
La jeune femme regarda Maes avec un sourire enfantin mais plein d'amour. Elle était tout simplement heureuse. Une fois Chris dans les bras, elle lui donna le sein, qu'il prit avec délice. Lana ne se reveilla même pas, trop épuisée.
"Promet moi qu'on ferra plus attention quand on recouchera ensemble. Une nouvelle grossesse si proche me tuerai..."

Maes acquiesça.
"C'est promis. Je ferai extrêmement attention."
Il regarda le bébé. Il était plus petit et faible que ne l'avait été sa soeur, même s'il était venu au monde à terme. La grossesse difficile de sa mère en était sans doute la raison.
"Mais on ne l'a pas raté pour autant. Il est bien réussi, notre petit bonhomme."

"Il est aussi beau que toi."
Méline eut un sourire fatigué.
"Je t'avais dit que ça irait."
Elle eut un petit rire.
"Enfin, j'en étais presque sure."

"Ce n'est pas ce que tu disais pendant que tu le mettais au monde."
Maes s'assit sur le lit.
"Mais je comprends."
Il eut un sourire heureux.
"Tu te rends compte, on s'en est sortis seuls, tous les deux!"

"oui."
Méline eut un sourire.
"Je crois que j'aurais baissé les bras si tu n'avais pas été là."
Elle caressa la tête de Chris.
"Et nous serions morts tout les deux sans ton aide."
Le petit relacha le sein avec un baillement.
"Un vrai petit chat."

Maes eut un petit rire.
"Le garçon tant attendu par ton époux. Finalement, il sera à nous, celui qui aurait pu devenir son héritier."
Il soupira.
"J'imagine ce que ça aurait été si Lana avait été un garçon. Jamais il ne t'aurait lâchée suffisamment pour qu'on s'enfuie."