Visions [Neutre, privé Alessia]

"C'est bien mon chéri."
Alessia embrassa doucement le front du petit.
"Calme toi."
Enzo attrapa la chemise de nuit de sa mère alors qu'il avait de très gros sanglots.
"Qu'est ce qu'il t'arrive mon tout beau... ?"
Elle lui caressa doucement les cheveux pour l'apaiser.

"Ca ne peut pas être un mauvais rêve, il n'a jamais autant paniqué..."
Enzo se remit à pleurnicher, de plus en plus fort, prêt à se remettre à pleurer franchement.
"Il n'est toujours pas rassuré. Pourtant, il n'y a rien."
Il refit le tour de la chambre et du balcon pour en être sûr.

Alessia se redressa et reprit Enzo contre lui. Elle le berça doucement et colla le visage du bébé contre son coeur.
"Il n'y a rien. Tout va bien."
Elle lança un regard perdu à Edwin.
"Je ne sais pas ce qu'il a, ça m'inquiète..."

"Tu penses qu'il a mal?"
Edwin posa la chandelle sur la table de chevet, et s'assit dans le lit.
"Il ne peut pas avoir peur, il n'y a rien..."
Il montra la bouche du bébé.
"Il a peut-être mal aux gencives."

Enzo ronchonna un peu quand Alessia lui ouvrit doucement la bouche. Mais au passage, il se focalisa sur autre chose et il arreta de pleurer, pour seulement avoir de gros sanglots.
"C'est trop tôt pour les dents. Il ne semble pas avoir mal."
Elle le relacha et le berça contre elle.
"J'irai voir la guérisseuse demain. Ce n'est pas normal."

"Viens je retourne le coucher."
Edwin récupéra le bébé, alors qu'il se calmait, pour le remettre dans son berceau.
"Allez mon bonhomme, au lit. Tu ne crains rien ici."
Mais à peine déposé dans son berceau, Enzo se mit à hurler.

"Il va dormir avec nous Edwin."
Alessia laissa son époux ramener le bébé qui tremblait comme une feuille. Elle l'allongea de nouveau dans le lit.
"Calme toi. On dirait que quelque chose lui fait peur près de son berceau, il faudra faire attention demain et regarder si il y a quelque chose, mais pour le moment, il serra bien avec nous. Ca ne sert à rien de le traumatiser à ce point."

"Je l'ai juste couché à sa place."
Edwin se recoucha, et souffla la chandelle. Il entendait le bébé gémir et sangloter dans le noir. Il le toucha doucement, et constata qu'il était pelotonné contre sa mère, tremblant comme une feuille.
"Mon pauvre... Tu ne crains plus rien allez, rendors toi. Rien ni personne ne te fera de mal."

Alessia était très angoissée elle aussi. Elle n'arrivait pas à comprendre la réaction aussi violente du bébé. Elle le laissa se blottir contre elle autant qu'il le voulait, et elle passa un bras sous ses fesses et dans son dos dans un attitude protectrice, puis elle le laissa doucement se calmer. Enzo se calma un peu finalement, et s'endormit d'épuisement. Sa mère lança un regard perdu à Edwin dans le noir. Puis elle parla doucement pour ne pas reveiller le bébé.
"Faisons comme lui, dormons, mais demain, je l'emmène chez la guérisseuse pour qu'elle voit ce qu'il a."
Même en dormant, Enzo ne lachait pas le haut de sa mère. Il allait avoir mal au main, elle lui fit donc doucement lacher sans le reveiller.

Enzo couina dans son sommeil quand sa mère lui fit lâcher son haut, et il s'agrippa à nouveau à elle.
"Laisse-le comme ça, si ça le rassure."
Edwin tendit la main dans le noir, et caressa la joue de sa femme.
"Allez, rassure-toi, ça va aller. Ce n'est pas en paniquant que tu vas l'aider."
Il tâtonna un peu pour trouver sa main valide, puis la porta à ses lèvres et l'embrassa.
"Je t'aime. Bonne nuit."

"Oui, moi aussi."
Alessia ferma les yeux et s'endormit elle aussi. Le lendemain matin après un bon petit déjeuner, la jeune femme habilla bien Enzo puis elle sortit pour aller chez la guérisseuse. Une fois là bas, elle expliqua la nuit, et malgré son oscultation minutieuse du bébé, elle ne trouva rien d'anormal sur lui... Elle poussa un peu plus pour savoir, mais rien. Elle était impuissante face au mal du bébé, et elle en était désolée. Un peu étonnée et triste malgré tout, Alessia passa par l'échoppe d'Edwin pour le tenir au courant. Il devait se faire du souci lui aussi. Elle y alla donc, mais ce fut un apprentit qui s'occupait de la vente. Edwin était dérrière l'échoppe et entrainait des jeunes. Alessia alla voir, à la fois curieuse et patiente, elle prit place sur un banc un peu à l'écart, attendant qu'il ait fini.

Edwin posa simplement le bout arrondi de son épée d'entraînement sur le coeur de son élève désarmé.
"Tu es mort."
D'un geste vif, il para le coup du second, puis le désarma par une botte impressionnante, avant de répéter le même manège qu'avec le premier.
"Vous avez bien progressé, mais les élèves n'ont pas encore dépassé le maître."
Il sourit, puis éclata de rire. Tous trois dégoulinaient de sueur, et il laissa les deux jeunes ramasser leurs épées d'entraînement pour aller les ranger.
"Ca suffira pour aujourd'hui. Vous méritez un bain et du repos."
Il leur confia son épée afin qu'ils la rangent également, puis il remarqua la présence de son épouse. Il s'avança vers elle en s'essuyant le visage et le torse avec un linge qu'il avait posé sur une barrière qui bordait le terrain.
"Tu es là depuis longtemps?"

"Assez pour t'avoir vu désarmer tes deux élèves."
Elle se releva et lui posa un baiser sur les lèvres. Elle ne put retenir un sourire ensuite.
"Tu es salé."
Alessia se fit un peu moins joyeuse.
"Je suis allée voir la guérisseuse, et elle a dit qu'elle ne pouvait rien faire, elle ne sait pas ce qu'il a, elle dit qu'il est parfaite santé et que c'est un très beau bébé."
Elle secoua négativement la tête.
"Elle a dit que c'était un cauchemar, mais tu le sais comme moi, il n'a jamais fait ça."

Edwin continua de se sécher, rêvant d'un bain. Il était pensif.
"Elle l'a bien ausculté, pour être sûre qu'il n'ait pas mal?"
Comme son épouse acquiesçait, il regarda son fils.
"Dans ce cas, ce qu'il a eu est un mystère. Mais il dort tranquillement là. Il ne l'a pas refait depuis?"

Alessia acquiesça de nouveau.
"Oui, il est tranquille. Il rattrape sa nuit."
La jeune femme regarda le corps encore brillant d'Edwin en souriant. Elle se rapprocha un peu de lui.
"Ca fait quelque chose de te voir comme ça. Et puis au dela de toi, je n'étais jamais venu ici, c'est immense et très beau."

Edwin se pencha sur elle avec un sourire.
"Ah oui? Ca fait quoi?"
Il lui déroba un baiser.
"Un peu bête sauvage? Madame a des envies de m'avoir vu si viril?"

"Arrete, ce n'est pas ça."
Elle eut un petit rire en le regardant.
"Et puis pour les envies, je t'avoue qu'avec ton physique et la situation, je suis fiere d'être avec toi."
Alessia lui posa un baiser au coin des lèvres.
"Tu devrais aller te laver, tu colles vraiment."

"Je sais, mais j'ai encore un entraînement sous peu. Le temps de souffler un peu..."
Edwin s'assit sur le banc près d'elle.
"Ca a été dur pour moi de garder mon niveau de soldat d'élite. Mais j'y suis arrivé."
Il eut un petit rire.
"Toi qui ne voulais pas être mariée à un soldat..."

"Non, je ne voulais pas, mais je suis amoureuse, et ça, je ne peux rien faire contre."
Elle lui adressa un sourire amoureux et regarda Enzo qui dormait contre elle.
"Je préfère que tu ne te battes qu'ici, c'est moins risqué qu'un champ de bataille."
Alessia lui posa un baiser sur la joue.
"Je peux rester un peu ?"

"Si tu n'as pas peur qu'il ait froid, ça ne pose pas de problème."
Edwin posa sa main sur la cuisse de son épouse.
"Par contre, il ne faudra pas oublier d'aller préparer le repas."
Il sourit.
"J'ai déjà faim, et quand ce sera l'heure de déjeuner, je serai affamé."
Il rit.

Alessia se mit à rire elle aussi.
"Je partirais avant que tu aies fini, et Enzo est bien au chaud, ne t'inquiète pas."
Elle le regarda se lever à nouveau car deux nouveaux élèves arrivaient. Ils semblaient plus expérimentés que les deux d'avant. Ils saluèrent poliment Alessia et sérèrent la main d'Edwin.

Un peu plus tard, Edwin rentra pour le repas. Enzo dormait dans son couffin, et son épouse faisait la cuisine.
"Je suis épuisé."
Il soupira, et retira ses bottes.
"Je vais prendre un bain. Mes vêtements sont trempés, il va falloir les laver."
Il la laissa pour se rendre dans la salle d'eau.

"Va y, profite."
Alessia le laissa y aller en souriant, puis se reconcentra sur son repas. Quelque minutes plus tard cependant, Enzo se mit à hurler dans son couffin. Sa mère eut tellement peur qu'elle manqua de renverser l'eau bouillante sur elle. Elle laissa tout en plan et alla rapidement chercher son fils en le mettant dans ses bras. Même Edwin devait avoir entendu malgré la porte close de la salle d'eau et l'eau qui coulait là bas.
"Doucement mon bébé. Je suis là, il n'y a rien."
Comme la premiere fois, il tremblait comme une feuille. Elle sentit aussi à travers ses langes qu'il avait fait la petite comission. Il était définitivement térorisé.
"Calme toi."
Elle le laissa s'accrocher à elle alors qu'elle lui posait des baisers sur le front.
"Enzo, il n'y a rien."