Réconciliation [Neutre, privé Ophélia]

Auron s'était laissé emmener au cachot sans broncher, il y a une semaine de là. Il était brisé. Son amour pour la belle reine le faisait souffrir. Les paroles qu'elle lui avait craché au visage le rongeaient comme un venin. Il avait été naïf de croire qu'il avait droit au bonheur après ce qu'il avait fait dans sa vie.
Un jour, un Chevalier du nom de Kaïtos était venu le sonder, puis il était reparti. Il semblait avoir fouillé son passé. C'était tout. Avec de la chance, il avait vu la sincérité du jeune homme.

Escortée par deux gardes, la reine entra dans les cachots, maigre et cernée, les traits du visage tiré par la fatigue. Elle était faible...et enceinte. Elle avait très peu dormi durant cette longue semaine, très peu manger aussi bien que ce ne fut pas le moment de ne pas se nourrire. Bref. Lorsque la porte du cachot s'ouvrit, la reine renvoya les deux gardes puis ferma la porte en se dirigea lassement vers Auron. Elle ne savait pas quoi dire, elle garda donc le silence. Elle se contenta de regarder Auron avec son regard vitreux, quelque peu effrayant. Enfin au dire de sa jeune soeur. Mais ca n'avait aucune importance. Auron semblait dans le même état qu'elle.

*Mon dieu, qu'ais-je donc fait?*

se demanda-t-elle, honteuse de ses gestes et de ses paroles. Une larme, une seule, coula sur sa joue pâle. C'était la dernière qui lui restait.

Auron leva un regard meurtri vers celle qu'il aimait. Il était recroquevillé dans un coin. Comme un ver devant une étoile... Elle ne semblait pas en grande forme. Lui avait espéré mourir chaque jour depuis une semaine. Etre haï de la personne qui comptait le plus au monde pour lui était pire que la mort. Il ne dit rien. La bouche sèche, il n'avait pas la force de parler. Même si les prisonniers étaient bien traités, il avait refusé la plupart de ce qu'on lui donnait. Afin d'appeler la mort à lui plus vite.

Bon. Il n'avait rien à lui dire, aucune insulte, rien. Elle devait donc parler. Mais que dire? Qu'elle était désolé? Cela ne suffirait pas à refermé les plaies qu'elle avait infligée à Auron. Alors quoi dire? Elle n'en avait aucune idée! Devait-elle commencer par lui dire qu'elle était enceinte? Ca n'avait aucun sens tout ça! Elle soupira, la bouche également sèche.

"Je...je suis navré, Auron. Si tu savais... J'aurais pas du réagir comme ça aussi vite, je...J'aurais du demander des explications avant de te jeter tout ça à la figure...."

Elle resta à l'écart, droite mais faible, en piteuse état pour tout dire. Elle s'attendait particulièrement à ce qu'il la traite comme elle, elle l'avait fait.

"J'ai eu peur que tu découvres ça depuis que je t'ai connue."
Auron regarda ses mains qu'il avait crispées sur ses genoux, et les tendit devant lui.
"Je me suis déjà tellement haï dans ma vie... Et maintenant, celle que j'aime le plus au monde me déteste..."
Il avait ruminé ces pensées durant toute une semaine, du matin au soir.
"C'est trop pour que je puisse vivre."

"Si tu m'en auras parler, Auron, rien de tout cela ne serait arriver."

Elle frotta son ventre, pensive. Non, elle ne le haïssait pas. Au contraire. Elle aimait toujours cet homme, qu'il fut un ancien assassin ou non.

"Je t'aime Auron. Mais...j'ai paniqué. Je ne voulais pas que tu nous tu, tout les deux."

Évidemment, elle faisait allusion à l'enfant qu'elle portait en elle. Elle s'approcha de l'homme qu'elle aurait du épouser et prit doucement ses mains entre les siennes.

"J'ai mal réagit, je l'admet, mais je l'ai fait pour une bonne raison..."

Elle prit l'une des mains d'Auron et la posa sur son ventre, ou le foetus prendrait bientôt forme. Dans quelques semaines, trois tout au plus, on verrait son ventre légèrement arrondi, à peine, mais tout de même.

Auron la regarda droit dans les yeux, comprenant mieux sa réaction, et surtout ce qu'elle cherchait à lui dire.
"Tu es enceinte?"
Il ne possédait pas le don des Chevaliers d'Emeraude. Il ne pouvait pas vérifier la présence de cette toute petite vie. Il se sentit subitement tout bizarre. En même temps, il douta de la suite des évènements. Qu'allait-il lui arriver? A leur couple? A leur probable futur enfant, petit prince d'Emeraude à sa naissance?

Ophélia ne fit qu'hocher la tête à la question de l'homme. Et maintenant, qu'Arrivera-t-il? Auron acceptera-t-il dê vivre à nouveau aux côtés de la reine? De l'épouser et d'élever avec elle leur enfant? Ophélia n'était sur de rien, sauf qu'elle savait qu'elle voulait vivre sa vie entière avec Auron à ses côtés, quoiqu'il fut dans son passé.

"Auron, acceptes-tu toujours d'être mon époux? Et le père de notre enfant?"

fit la reine d'une voix rauque et brisé, dans un simple murmure, le regard planté dans celui d'Auron.

Auron caressa doucement le ventre de la reine. Leur enfant y grandissait en ce moment même, bien à l'abri. Il hocha lentement la tête.
"J'accepte. Je t'aime toujours, aussi fort qu'au premier jour."
Le jeune homme lui offrit un léger sourire. Le premier depuis un moment.
"On va donner un petit prince à Emeraude alors..."

La reine eu un pâle sourire et hocha la tête.

"Ou une princesse, qui sait."

fit-elle, légèrement amusée, mais surtout très épuisée. Elle regarda son ventre, puis son futur époux avec amour, heureuse qu'il accepte de faire partie de sa vie à nouveau. Elle commença immédiatement à trouver des noms pour l'héritier qui grandissait dans son ventre.

Auron acquiesça. Il continua à cajoler le ventre de sa future épouse. Il ne pensait pas la mettre enceinte de sitôt, mais cela faisait quand même six mois qu'ils couchaient ensemble. Son bonheur revenait enfin, et il se sentait revivre. En plus de ça, la reine allait leur donner un enfant, et un éventuel héritier au trône d'Emeraude au cas où le Roi n'aurait pas de descendants.
"Viens dans mes bras..."
Le jeune homme lui ouvrit les bras pour la cueillir contre lui.

Et dire que ça fait déjà trois mois, approximativement, qu'elle était enceinte! Le temps passait si vite! Encore si mois, et ils auraient un merveilleux enfant royal. Lorsque Auron l'invita à venir contre lui, Ophélia n'hésita pas une seconde; elle se blottit contre son futur époux et l'étreignit tendrement.

"Je suis tellement désolé Auron...Je t'aime."

souffla la jeune femme dans le cou de son amant avant d'y poser un tendre baiser.

"Comment as-tu pu croire que je pourrais faire du mal à celle que j'aime le plus au monde? Et à notre enfant?"
Il la tenait tout contre lui, fébrile, lui caressant doucement le dos.
"J'ai toujours regretté ce qui est arrivé par ma faute. J'ai voulu mourir à leur place de si nombreuses fois..."
Il soupira. Une idée s'insalla doucement. Il allait être papa...

«Je me le demande, moi-même, Auron...J'ai eu peur, c'est tout.»

Ophélia étreignit avec un peu plus de force le jeune homme lorsqu'il avoua comment il se sentait vis à vis ce qu'il avait fait. Le coeur de la jeune femme se serra en un pincement, puis il se remit à battre d'amour pour se courageux jeune homme qu'elle épouserait bientôt. Ils devraient se marier dans quelques semaines tout au plus avant que son ventre ne soit trop rond...Quoique...se serait joli. Ophélia se redressa, toujours agenouillée devant Auron, puis, elle alla chercher ses lèvres avec tendresse et passion.

«Sortons d'ici maintenant, veux-tu?»

"J'en rêve."
Auron se leva. Il eut un sourire un peu ironique.
"Nous sommes dans un sale état... On va devoir faire attention."
Il la garda tout de même dans ses bras. Il la trouvait curieusement plus fragile que jamais.
"Surtout toi, maintenant que tu es enceinte."

La future maman se leva à son tour avec délicatesse, restant contre Auron.

''Pourquoi, faire attention?''

Lorsqu'il parla de son état de femme enceinte, la reine ne le prit pas. Elle prit un air offensé et boudeur.

''Ne me sous-estime pas! J'ai beau être enceinte, je peux encore tout faire!''

Elle lui sourit malicieusement puis se dégagea doucement de lui pour se diriger vers la porte, la tête haute. Tout était silencieux et la jeune femme fut parcouru d'un frisson. Elle n'aimait pas trop ce silence de mort qui régnait dans les cachots. Comment avait-elle pu envoyé Auron là-dedans! Elle n'en revenait toujours pas. Elle jeta un léger coup d'oeil par-dessus son épaule pour regarder Auron. Il était toujours aussi beau, même dans cette état! La jeune femme s'arrêta devant l'entré des cachots et se tourna pour faire face au jeune homme.

Auron avait le pas plutôt incertain. Il n'avait pas l'impression de pouvoir franchir ces grilles. Comme si ce bonheur renaissant de ses cendres n'était qu'un leurre. Mais la jeune femme qui se tenait devant lui en lui souriant prouvait le contraire. Et elle portait leur enfant. Son coeur s'emballa à ces simples pensées, et il la prit par la taille en arrivant près d'elle.
"N'oublie pas que tu es affaiblie, et que tu as en toi un potentiel héritier du Royaume, et de tout le continent. Il faudra prendre un peu soin de toi."
Il cueillit un baiser sur ses lèvres, puis laissa les gardes refermer la porte de son cachot. C'était comme s'ils fermaient la porte de son passé, et il en fut ravi.
"Alors... tu m'acceptes malgré tout?"

La reine roula les yeux, feignant l'offense et l'exaspération, elle répondit toutefois à son baiser, plus heureuse de jamais. Sa présence auprès d'elle lui avait cruellement manqué. Elle s'était beaucoup ennuyé de ses caresses et de ses baisers, de la contact de sa peau sur la sienne et des frissons que cela lui procurait.

"Évidemment! Je ne peux tout de même pas rejeté le père de mon enfant. Je ne suis pas aussi cruelle que je le laisse paraître..."

Bon, là évidemment, c'était une blague car elle n'avait rien, mais absolument rien, de cruelle. Elle ricana légèrement puis alla l'embrasser avec passion...et désir. Bien qu'elle soit enceinte, cela ne l'empêchait pas de désirer son futur époux. Elle le relâcha finalement puis elle glissa ses doigts entre ceux du jeune homme pour le traîner vers le château...

Auron se laissa entraîner par sa future épouse. Il n'avait plus qu'une envie: retrouver l'intimité de leurs appartements et enfin pouvoir lui montrer combien il l'aimait. Maintenant qu'elle était enceinte, il avait bien l'intention de veiller sur elle et de la protéger. Dans quelques mois, il serait papa...