Bonne nouvelle [Neutre, privé Meridith]

Altan faisait galoper sa jument à vive allure pour rejoindre l'arbre où il retrouvait Meridith depuis plusieurs mois déjà. Il sentait son coeur prêt à s'envoler. Il avait une excellente nouvelle à lui annoncer, et était des plus impatients. C'était comme un rêve, beau et fragile. Il retenait presque son souffle, par peur de se réveiller.
"Allez ma belle... Tu peux aller plus vite."
Brume secoua la tête et la rejeta en arrière en accélérant encore. Le vent faisait claquer sa crinière et jouait dans les mèches de son cavalier.

Quand il aperçut Epona près de sa compagne, le jeune homme sauta à bas de sa monture. Il fit les derniers mètres en courant et s'arrêta dans un dérapage à demi contrôlé devant Meridith. Il s'écroula à ses pieds, cherchant les mots et son souffle. Il ne put s'empêcher d'éclater de rire.
"C'est moi..."
Il leva les yeux vers elle, souriant.
"J'étais si impatient... Et j'ai une excellente nouvelle."

Meridith eut d'abord peur en le voyant tomber à terre puis tenta du mieux qu'elle put de se retenir de rire en se mordant les lèvres. Elle était heureuse de le revoir enfin et se pencha vers lui, lui volant un baiser avant qu'il continu.
"Je me demande bien ce que c'est."
Elle lui passa une main dans les cheveux et sur le visage lui ôtant la poussière qui s'y trouvait à cause de sa chute.
"Ce n'est pas tous les jours que tu viens comme ça."

Altan s'assit en tailleur devant elle, ayant du mal à contenir sa joie. Il prit doucement la main de sa maîtresse et la caressa du pouce.
"J'ai demandé la permission de prendre quelques dispositions personnelles. Et ça a été accepté."
Voyant qu'elle ne semblait pas le suivre, il lui pressa tendrement la main.
"Nous avons l'autorisation de nous marier!"

Folle de joie, Meridith sauta dans les bras d'Altan et l'embrassa. Ils allaient enfin pouvoir être unis malgré le lien de fraternité qui les lie. Elle se blottit tout contre lui, savourant cette présence qui l'avait tant manqué depuis quelques jours. Soudain une question lui vint à l'esprit.
"Mais Altan, Et après le mariage? Tu vas rester à Emeraude?"
Elle aurait voulu qu'il lui dise que non et qu'il partait avec elle à Fal si possible.

Altan lui caressa doucement la joue.
"Quand les Chevaliers se marient, le Roi leur offre des appartements au château ou des terres en cadeau de mariage. Nous aurons une petite ferme à nous en Emeraude."
Il sourit en pensant à ce qu'ils pourraient faire.
"On pourra embaucher des gens pour les récoltes. Il devrait y avoir la place pour un verger, et tu pourras faire des confitures comme tu l'entends. On aura aussi largement la place pour nos bêtes, et ce sera aussi l'endroit idéal pour élever nos futurs enfants..."
Il lui déposa un baiser sur le front.
"Et moi, je rentrerai tous les soirs auprès de toi, sauf pendant les missions."

Meridith posa son oreille contre le torse du jeune homme.
"Je vais donc devoir tout laisser à Fal..."
Elle qui avait promit à Mahadge de prendre soin de sa demeure commençait à culpabiliser. De plus l'environnement ou elle vivait était tellement agréable: loin de tout et tout à porté de main, une magnifique forêt et le petit cours d'eau. Elle ferma les yeux et soupira. En contre partit elle allait pouvoir être avec Altan. Elle espérait juste qu'ils soient heureux par la suite.

Altan sentit via ses pouvoirs qu'elle ne semblait pas aussi ravie que lui. Il la regarda, un peu déboussolé.
"Ca n'a pas l'air de t'enchanter..."
Il posa son menton sur la tête de la jeune femme. Son enthousiasme était un peu douché.
"Tu sais, si tu veux rester à Fal, il faudra renoncer à notre union. Je pensais que tu serais heureuse qu'on construise notre vie à deux comme on l'entends..."

"Mais je suis heureuse."
Elle se redressa légèrement, enfouissant son visage dans le cou d'Altan et passant ses bras sur ses épaules.
"C'est juste que ça me fait un peu peur."
Elle eut un petit sourire moqueur.
"J'ai plus peur de vivre entouré de monde et en sureté que d'être seule près d'une grande forêt qui pourrait s'avérer dangereuse. Je ne dois pas être normale, mais quelques part j'aimerais que l'on retourne à notre vie d'avant tout les deux, sans les chevaliers d'Emeraude. Je sais que c'est égoïste de ma part, mais je préfèrerais t'avoir près de moi tout le temps et de savoir que tu vas bien plutôt que tu partes en mission loin de moi."

Altan lui caressa lentement le dos.
"Quand on devient Chevalier, c'est pour la vie."
Il posa sa joue contre la tête de Meridith.
"On sera bien dans cette ferme. On sera bien plus souvent ensemble. Et sois tranquille, je n'ai pas l'intention de mourir."
Il ferma les yeux.
"Et d'autant que si on continue comme ça, on ne sait pas quand tu pourrais tomber enceinte."

"Je sais bien."
Elle resta ainsi encore un peu, savourant le fait qu'il soit là. Puis elle se redressa.
"Alors? A quand ce mariage?"

"Deux semaines."
Altan se laissa regagner par son enthousiasme. Il lui lança un regard brillant.
"Il aura lieu au château. Le Roi en personne nous mariera. Et là, j'ai quelques jours de libre pour t'aider à régler les affaires que tu as en cours à Fal."
Il la serra tout contre lui.
"Merveilleux non?"

"Fabuleux."
Meridith lui offrit un large sourire avant de l'embrasser avec fougue, le faisant tomber à terre.
"Si tu viens avec moi à Fal, tu pourra revoir notre vieille vache adorée."

Altan lui remit une mèche derrière l'oreille avec un tendre sourire.
"Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vue."
Il resta un moment à la câliner, étendu par terre sous elle.
"En attendant le mariage, des paysans du village le plus proche du château ont décidé de t'héberger. Avec les bêtes. Tu sais, le village où on s'était retrouvés."
Il se redressa un peu.
"Une fois qu'on aura la ferme, le pourrais ramener Feuillage. Elle est bien traitée au château, mais elle doit s'ennuyer."

Meridith acquiesça et posa son menton sur ses mains qu'elle avait joint sur le torse de son fiancé.
"Combien désires-tu d'enfants Altan?"

Altan fut un peu pris au dépourvu, mais il répondit néanmoins.
"Au moins deux. Fille ou garçon, peu m'importe."
Il l'embrassa à nouveau, avant de lui retourner la question.
"Et toi?"

"Ca m'est égale tant que se sont les notres et qu'ils grandissent bien."
Elle lui passa une main sur le visage et lui dégagea quelques mèches de son visage.
"Je suis impatiente d'avoir une nouvelle vie avec toi."

"On devrait se mettre en route sans trop attendre."
Altan se releva lentement, avant d'épousseter sa cuirasse du revers de la main.
"Je suis tout aussi impatient que toi, je te rassure."
Il lui tendit la main, et ils allèrent jusqu'à leurs chevaux afin de prendre la route le plus rapidement possible.