Recherche [Neutre, privé Nymphadora]

Nymphadora chercha un petit moment lorsqu'elle le trouva enfin. Il était dos à elle, assit dans un fauteuil, visiblement plongé dans la lecture d'un livre. Elle prit doucement un livre pour ne pas l'abimer et le feuilleta garda un oeil sur Erwan. Il ne bougeait pas. Ou il ne l'avait pas entendu ni perçu, ou il faisait semblant. Curieuse, elle ferma le livre sans bruit et le rangea. Elle alla à sa rencontre regardant autour d'elle d'un oeil distrait. Une fois derrière lui, il n'avait toujours pas bronché. Elle se pencha vers lui et lui passa les bras autour du cou, posa son menton sur son épaule.
"Que lis-tu?"

Erwan avait compris de qui il s'agissait avant d'entendre sa voix. Quand elle passa ses bras autour de lui, il ne chercha pas à briser son élan de tendresse. Il tourna légèrement la tête vers sa soeur d'armes.
"Un manuscrit sur l'histoire d'Enkidiev."
Il referma le volume avec précautions.
"Mais ça ne m'aide pas. Il nous manque trop de choses qu'ils avaient à l'époque, eux."

Nymphadora le regarda, désirant le couvrir de baiser à l'en étouffer. Elle regarda en silence l'intitulé du manuscrit.
"Je pensais que tu lisais pour ton plaisir."
Elle haussa les épaules et lui déposa un baiser sur la joue, sans aucune pudeur. Puis lorsqu'il se releva, elle défit son étreinte.
"Enfin, je peux me tromper."

"Le plaisir a trop peu de place dans ma vie."
Erwan la considéra un moment. Son corps bien trop souvent privé de tendresse féminine la réclamait. Mais il ne devait pas céder. Pourtant, il en avait envie. Si elle venait encore chercher un peu de tendresse, ses résistances fondraient sans doute.
"Non, c'était pour du sérieux."
Il replaça le livre à sa place dans les rayonnages.

Nymphadora s'adossa légèrement contre la bibliothèque où Erwan venait de ranger le manuscrit. Elle le regarda un petit instant. Tout en lui inspirait sérieux et loyauté.
"Je sais que ton statut de chef des Chevaliers d'Emeraude, te demande beaucoup d'investissement."
Elle détourna le regard et haussa les sourcils.
"Sans doute bien plus que pour nous autres."
Elle regarda devant elle et lui prit la main d'un geste furtif. Nymphadora s'approcha légèrement de lui.
"Cependant, tu devrais peut être de temps à autre penser à autre chose, te détendre."
Elle était bien plus proche de lui et lui caressa doucement la joue.
"Après tout, tu es un humain avant toute chose."

"Je le sais. Mais je suis sans cesse amené à penser à mille choses."
Erwan sentait ses défenses flancher à l'avoir si près de lui. Si belle, et tellement accessible. La compagne rêvée pour lui, s'il lui était permis d'en avoir une. Elle était véritablement celle qu'il lui aurait fallu. Elle pouvait lui donner tendresse, compréhension et assistance.
Pour le moment, elle se faisait insistante. Il resta relativement figé, le coeur battant.

"Vraiment?"
Nymphadora plongea son regard dans le sien. Elle passa délicatement son pouce sur la cicatrice qu'il avait en dessous de l'oeil. De la main occupée avec celle du chevalier, elle croisa les doigts avec les siens.
"Et maintenant, à quoi penses-tu Erwan?"
Elle s'approcha doucement de lui, posa ses lèvres sur celles d'Erwan qui étaient si douce et l'embrassa. Son coeur s'emballa à nouveau. Elle avait peur au fond d'elle que le moment soit mal choisit et qu'il la repousse. Tout en l'embrassant, ses barrières tombèrent.

Nymphadora oublia tout durant quelques minutes et s'abandonna à un doux baiser. Elle passa ses bras autour du cou d'Erwan et les croisa derrière sa tête. Elle se rappela de ses paroles dans le jardin. Et pourtant rien qu'en le tenant ainsi contre lui et en l'embrassant elle était la plus heureuse du royaume sans doute. Lorsque leur baiser se rompit, ses yeux ne quittait pas les siens. Elle aurait voulu totalement lui appartenir mais savait qu'il la refuserait. Nymphadora lui caressa doucement les lèvres avec un petit sourire d'excuse.
"Je te prends souvent au dépourvu en ce moment. Désolée."

Nymphadora ferma les yeux et savoura ce nouveau baiser. Plus court, mais plus intense. Elle passa une main dans les cheveux noir du chevalier qui la tenait contre lui se demandant s'il pensait toujours ce qu'il lui avait dit. Lorsque leur lèvres se séparèrent une nouvelle fois, Nymphadora posa sa joue sur l'épaule d'Erwan.
"Tu es toujours sûre de ta décision à propos de nous deux?"

"Comment veux-tu que je fasse? Avec une vie comme la mienne, et toutes mes responsabilités, je n'ai pas de place pour une vie affective. je ne pourrais pas te rendre heureuse."
Erwan lui caressa la joue. Il devant essayer de ne plus céder à ce genre de tentations. Sinon, il ferait du mal à sa soeur d'armes. Ce qu'il ne voulait surtout pas. Sa meilleure chance était de se trouver quelqu'un d'autre.

Nymphadora lui caressa le cou avec ses lèvres. Elle ferma les yeux et s'enivra de l'odeur de son supérieur quelques instants.
"Et pourtant, je suis heureuse rien qu'en te voyant et en sachant que tu ailles bien."
Elle lui passa une main dans le cou, consciente que s'était déjà une énorme chance d'avoir une place, bien au chaud dans son coeur. Cependant elle voulait plus. La jeune femme redressa la tête et le regarda dans les yeux, cherchant la sincérité.
"Et toi Erwan? Es-tu heureux avec la vie que tu mènes?"

Erwan réfléchit un moment. Il avait tout pour être heureux. En étant ce qu'il était, il réalisait son rêve. Cependant, il aurait été encore plus heureux d'avoir une vie affective à lui.
"Oui, je suis heureux comme ça."
*Mais ça pourrait être mieux...*

Nymphadora le regarda en souriant. Elle avait espéré qu'il réponde autre chose. Elle se défit de son étreinte et passa une main sur son torse recouvert par la cuirasse de son armure.
"Alors je suis heureuse que tu puisses trouver ton bonheur."
Elle regarda la rangée de livres derrière elle. De vieux livre pour la plus part.
"Je t'ai interrompu dans tes recherches. Mille excuses."
Elle se défit entièrement de lui avec un petit sourire.
"Je vais te laisser reprendre tes recherches et voir si je peux me rendre utile chez mes autres frères."

Erwan la retint par la main. Il ne voulait pas qu'elle parte maintenant. Etre aussi brutalement ramené à la réalité était difficile.
"Attends..."
Il chercha un moyen de la retenir auprès de lui un moment.
"Tu pourrais m'aider un peu, si ça ne te dérange pas."
*Je n'ai pas envie que tu partes...*

Nymphadora considéra sa demande. Elle lui adressa un petit sourire en guise de réponse.
"Alors dis moi ce dont je suis chargé de faire."
La réaction qu'il avait eu combla les attentes de la jeune femme chevalier. Elle pouvait passer du temps avec lui sans se demander si elle empiétait sur son espace vital contre la volonté d'Erwan.

Erwan sentait ses défenses irrémédiablement percées. Il devait mettre ce qu'il voulait de côté depuis trop longtemps. Il attira sa soeur d'armes dans ses bras et la serra contre lui. Puis, il ferma les yeux et posa la joue contre sa tête.
"Juste rester là..."
Bientôt, il se ressaisirait. Mais là, il se laissa aller à ce moment de faiblesse.

Nymphadora ne protesta pas et se laissa prendre dans les bras d'Erwan. Elle ferma les yeux et apprécia la présence du chevalier contre son corps qui le demandait en vain bien trop souvent. Elle posa une main sur son épaule et l'autre, elle la glissa dans son cou, jouant avec quelques mèches qui lui retombaient sur la nuque.
"J'ai l'impression que ta plus grande bataille se livre en toi."
Elle ouvrit doucement les yeux et les leva vers lui.
"Ton devoir contre tes sentiments."

Nymphadora se blottit contre lui, enfouissant son visage dans le cou du jeune homme. Elle s'abandonna à l'odeur de sa peau qui la fit rêvasser durant un petit sourire. Elle oublia même qu'elle était dans la bibliothèque du château et que cet situation ne durerait pas. La jeune femme déposa un baiser dans le cou de son supérieur puis redressa légèrement la tête.
"Je t'aime Erwan."
Elle lui caressa les lèvres du bout des doigts puis y déposa ses lèvres avec douceur et passion.

Erwan avait tellement peu l'habitude de laisser parler son coeur. Il ferma les yeux, refoulant son désir. Il voulait à la fois rester encore longtemps ainsi, et rompre le moment. Restait à savoir si ces moments seraient mieux, employés à rechercher des moyens de défense. Et puis, on pouvait les surprendre.
Il finit par se résigner, et repoussa doucement Nymphadora.
"Je vais reprendre mes recherches, Dora."
Il lui déposa tendrement un baiser sur le front, avec une attention emplie de mille douceurs.