Enfin sorties [Neutre, et libre]

Liriel souffrait toujours le martyr lorsqu'elle poussa la porte de la tour des Elèves. Pour une fois, elle se maudissait de ne pas avoir respecté l'interdiction de quitter la tour. En effet, lorsqu'elle se trouvait au beau milieu d'un champ, une douleur l'avait frappée soudainement. Et la jeune fée avait compris pourquoi. Elle était presque adolescente, et ses ailes sortaient alors. Mais là, justement, elles refusaient de se montrer, ce qui faisait souffrir encore plus la fée brune. Cette dernière monta le plus rapidement possible les escaliers menant aux dortoirs, puis s'allongea sur son lit. La douleur redoubla alors et Liriel, n'ayant plus la force de réprimer ses sanglots, se mit à pleurer bruyamment. Elle poussa alors un énième cri, et pour la première fois de sa vie, elle priait pour que quelqu'un, n'importe qui, vienne l'aider, la soulager.

Depuis peu, Kellya était arrivée au château d’Émeraude. Elle n’avait toujours pas réussie à retrouver son chemin seule dans tous ses couloirs. Il n’y avait que ceux dans lequel elle pénétrait fréquemment qui ne lui demandait plus aucune difficultés. Kellya revenait tout juste de la grande cuisine et s’approchait de plus en plus vers les dortoirs. Vêtue d’une simple tunique blanche et bleu, la fillette monta les marches pour arriver dans le couloir où, toutes les portes menaient à une chambre différente. Kellya se dirigeait tranquillement vers la sienne, observant les décorations distinguées. C’était son seul reperds pour se souvenir de quel chemin emprunter. Elle arriva finalement vers devant se qu’elle cherchait, toucha à la poignée de porte qui refroidit ses mains déjà glacées. Un gémissement quel contre brisa le silence de la pièce et fit retirer la petite main de Kellya rapidement. Selon la provenance du bruit, celle-ci devait être vers la gauche. Espérant que cela ne soit aucunement grave, elle franchi les quelques mètres qui la séparait du bruit mystérieux. Sur la pointe des pieds, la fillette ouvrit la porte essayant de faire le moins de bruit possible. Le grincement de la porte avertit sa présence en cette chambre. Kellya fût surprise d’apercevoir une fille de son âge couchée sur le lit. Le visage crispé par la douleur, mais quelle douleur ? Voulant aider, elle approcha du lit tranquillement, ne sachant pas à quoi s’attendre.

« Comment je peux te venir en aide ? »,
Chuchota-t-elle incapable de savoir comment réagir à cette situation délicate.

En entendant une petite voix inquiète lui parler, Liriel ouvrit les yeux et sourit malgré la douleur. Devant elle se tenait une élève d'Emeraude, qui pourrait l'aider, appeler du secours ... elle murmura :

"Aïe ... il faudrait ... si tu peux ... appeler un adulte ..."

Liriel se tourna pour montrer ses omoplates à la petite.

"Je t'en prie ... à moins ... que tu ... tu te sentes capable ... "

Sous l'effet lancinant de la douleur, Liriel s'évanouit presque. N'ayant plus la force de parler, elle laissa juste à la vue de Kellya les ailes qui pointaient sous sa peau, comme si elle ne voulaient pas sortir.

[HRP : Désolé ... pas d'idées là xD]

La bouche grande ouverte, prise par surprise en voyant ses omoplates, Kellya ne réagie pas immédiatement. Elle était certainement figée par ce phénomène que rare sont ceux qui peuvent en être témoin. Examinant les moindres détails de ses ailes coincés, la fillette remarqua que le contour de cette manifestation devenait de plus en plus rouge. Sans vraiment savoir pourquoi, Kellya mit ses deux petites mains glacées sur la peau devenue rouge. Malheureusement, ce qu’elle espérait ne se produisit pas. Aucune lueur blanche comme tous les chevaliers sont capable de faire ne ce montra. À sa grande déception.

La fée, toujours allongée, sombra dans l’inconscience devant ses yeux. Kellya savait très bien qu’elle n’avait pas réussit il y avait à peine une minute mais son principale caractère était simple, ne pas abandonner aussi facilement. En plus, cette situation exigeait une réaction rapide. Elle déposa pour la deuxième fois ses mains mais cette fois ci, elle les mit au centre de son omoplate. Une légère lueur sortit de ses mains pour aller enlever la rougeur. Par contre, les ailes étaient toujours coincées. Obstinée à la réussite, Kellya réessaya à nouveau, regarda les ailes attentivement. Hélas, toujours rien, pourtant les mains de la fillette lui fesaient mal. Paumes tournés vers elle, Kellya regarda alors les ailes de Liriel.

Un énorme sourire s’afficha sur ses lèvres. La peau de la fée avec ouverte, laissant le chemin libre à ses ailes. Seulement, pour le reste de l’opération, elle ne pourrait pas lui venir en aide.

« J’ai presque réussie »,
Murmura-t-elle pour elle-même.

Une sensation nouvelle sortit Liriel de sa torpeur. Elle n'avait plus mal. A la place, elle sentait comme un liquide qui s'évadait, qui coulait, qui la libérait. D'un regard embué de larmes de joie, elle se tourna vers Kellya. Ses yeux brillaient, et c'est dans un murmure de remerciement que ses superbes ailes de fées se libérèrent. Même couverte d'une gelée blanche protectrice, leur éclat illuminé par le soleil se réverbérait dans la pièce entière. Liriel, n'y tenant plus, se jeta dans les bras de "sa sauveuse".

"Oh, merci, merci ... Jamais de toute ma vie je ne pourrais te rendre la pareille."

Puis, impatiente de pouvoir gouter au vol, Liriel fit papillonner ses ailes encore fragiles, et s'envola faiblement. Elle adorait cette sensation, et sentait qu'elle allait vite y prendre beaucoup de plaisir.

"Maintenant ... je me sens ... entière ?"

Même si Kellya avait eu besoin de trois essais, donc deux complètements ratés, elle avait réussie à faire une ouverture dans le dos de Liriel pour y laisser passer ses ailes. Elle n’en croyait toujours pas ses yeux. Dans les cours même cela ne fonctionnait jamais, sans doute la chance, qui, s’était pointée au bon moment. Un large sourire s’afficha sur ses lèvres lorsque la fée reprit conscience et la remercia. Pour une fois en magie, Kellya était fière de sa bonne action.

Puis, la petite fée rayonnante se mit à voler dans la chambre. S’il pourrait y avoir des étoiles tombantes de ses ailes, sans doute qu’il en aurait eu. Mais même la magie avait des limites, malheureusement. Regardant les mouvements gracieux qu’émettaient Liriel, la fillette s’allongea sur le ventre, sur le lit d’à coter. Ses deux petites mains accoter sur son menton.

« C’est magnifique »,
Pensa-t-elle à voie haute.

Liriel virevolta, manqua de tomber, et se posa un peu brutalement sur le sol. Ses ailes se replièrent naturellement sur son dos, et elle avança vers Kellya.

"Il va falloir que ... que j'apprenne à m'en servir." dit-elle, avec un soupçon d'humour.

Puis soudain, le visage joyeux de la fée se voilât. En devenant Élève d'Emeraude, elle avait signé l'arrêt de mort de ses attributs de créature magique. Ses ailes allaient lui être enlevées. C'était sans douleur, certes, mais éprouvant ... et puis, Liriel s'aimait bien comme ça. Elle avait plus de confiance en elle.

"Oh ... non. Je vais devoir ... me les faire enlever ..."

Les mouvements de la fée étaient si envoutant que Kellya oublia totalement ce qu’elle faisait avant même d’entré dans cette chambre. Elle resta un long moment avant que Liriel redescende au sol, ce qui arrêta les pensées de la fillette. Les ailes maintenant refermé, elle regarda l’élève dans les yeux, sourire aux lèvres.

« Tu apprendras vite ! »

La deuxième phrase que prononça la petite fée déçue Kellya quelque peu. Mais ce n’était rien comparer la frange qu’avait Liriel devant elle.

« Dommage, ce pourrait être pratique sur un champ de bataille, mais surtout, c'est magnifique lorsque tu voles »
Ajouta-t-elle en gardant son sourire.

Liriel, qui d'habitude fuyait les situations compliquées et les affrontements, sentit une vigueur s'emparer d'elle. Des arguments lui vinrent soudainement à l'esprit. Des arguments contre ceux qui voudraient lui enlever ses ailes. Pour l'instant, décida-elle, la fée les gardait. Si quelqu'un viendrait lui faire remarquer, elle lui cracherait à la figure les répliques froides et acides qu'elle ruminait. Un sourire de joie apparu sur ses lèvres, et elle regarda Kellya :

"Oh, et puis. Je ... ne veux pas. Je vais ... les garder. Tu en penses quoi ?"

Kellya resta muette quelques instants avant de répondre à la fée, pouvait-elle vraiment garder ses ailes ? Puis ses pensées retournèrent vers les mouvements qu'elle venait d'effectuer, elle avait raison.

« Parfaitement d'accord avec toi ! »
Affirma-t-elle d’un ton déterminé.

Elle s’assit sur le bord du lit toujours en regardant Liriel, le chef lui-même devrait décider de cette décision les plus déchirantes. Kellya eu alors une idée.

« On peut peut-être essayer de les cachées. »

Elle n’était pas certaine de sa propre phrase mais n’ajouta rien. Le prix sera à payer si quelqu’un venait à l’apprendre, elle attendit la réponse de la fée le temps d’attacher ses cheveux en nattes.

"Non, je ne pense pas. C'est difficile à cacher, des ailes de 2m d'envergure ... je pense que je vais simplement les garder repliées,."

Liriel replia alors ses ailes, qui étaient toujours imposantes, mais moins. Elle approuva sa remarque d'un signe de tête et continua :

"Si ça pose problème pour que je devienne écuyer, peut-être que je les enlèveraient. Mais ... mais ... pour ça, il faut que je retourne au royaume des Fées. Et je ne veux pas !"

La fée se souvint ses tristes souvenirs rattachés à son pays natal. Elle ne voulait pas le revoir, d'autant plus qu'elle se sentait mieux à Emeraude, maintenant. Elle ne l'avait pas encore "accepté" comme son pays mais cela ne saurait tarder.

La fillette resta muette, regardant la nouvelle forme que ses ailes faisaient lorsqu’elles étaient repliées. Moins jolie, soit, mais tout aussi attachant à regarder.

« C’est ta décision à toi seule ».
Dis-je sans rien ajouter.

Kellya aurait souhaitée l’aider et intervenir pour lui donner un coup de main mais, rien n’étais à faire dans son cas. Elle se contenta de rester assise et d’attendre le verdict final de sa jeune amie de classe. L’élève était trop curieuse et n’était pas capable de quitter cette chambre sans au moins savoir pourquoi elle ne voulait pas retourner dans son pays natal qui était des plus magnifiques selon ceux qui si étaient aventurés.

» Premier temps libre [Neutre,libre]