Retrouvée [Neutre, privé Messa]

Messa mangeait seule ce soir là. Elle s'était recemment séparée d'Ezechiel. Effectivement, le jeune homme avait rencontré un homme, et Messa ne voulait pas être de trop. Sans couper les ponts avec Ezechiel, elle lui avait rendu une certaine vie privée.
Elle n'aimait pas trop être seule. Malgré les deux mois passés, elle avait encore peur que Rémir veuille la retrouver. Elle avait tellement peur de lui. Depuis qu'elle était seule, il lui arrivait même parfois de paniquer la nuit, en pensant à lui.
La jeune femme qresta encore quelques minutes à table, avant de la quitter, pour monter dans sa chambre, située au premier étage.
*J'espère qu'Ezechiel va bien...*

Araïn l'avait longuement épiée dans l'ombre. Quand elle quitta la table, il se leva lui aussi. Prenant un air engageant et doux, il l'aborda sur un ton délicat.
"Excusez-moi mademoiselle... Vous n'avez vraiment pas l'air bien. Vous êtes sûre que ça va?"
Il eut un très léger sourire quand elle se tourna vers lui.
"Je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas... Mais vous aviez l'air si angoissée à votre table... Et puis, vous êtes pâle..."

Messa regarda l'homme. Il était jeune. Une legère angoisse monta en elle. Il lui était arrivé trop de choses durant sa détention. Elle finit enfin par lui répondre.
"Je dois être un peu fatigué. Vous êtes gentil de vous en inquiter."
Elle lança un regard sur l'escalier, puis il revint se poser sur le jeune homme.
"Je montais me coucher. Bonne nuit monsieur."
Elle se retourna, cette boule grandissant dans le ventre. Que se passait-il avec cet homme. Il ne l'inspirait pas.

Araïn captait sa méfiance. Une vraie bête traquée. Il écarta les bras.
"N'ayez pas peur. Voyez, je ne suis pas armé. Et je n'ai nulle intention de vous faire du mal."
Il lui tendit doucement la main.
"Laissez-moi vous aider. Rien qu'une infusion, vous vous sentirez bien mieux."

Messa regarda la main du jeune homme sans avancer la sienne.
"Je vous assure que ça va."
Elle se retourna et monta quelques marches, l'homme sur les talons.
"Je ne veux pas que vous me preniez pour une impolie, mais je voudrais vraiment aller me coucher tranquillement."

Araïn soupira. Une approche ratée.
"Laissez-moi au moins vous la faire porter à votre chambre. Donnez-moi juste votre nom."
Il s'inclina devant elle avec lenteur.
"Je m'appelle Araïn."

Messa s'inclina à son tour.
"Et moi, je m'appelle Messa."
Elle lui adressa un sourire malgré elle. Après tout, il voulait peut être simplement être gentil, tout comme l'avait été Ezechiel. Elle monta quelques marches de plus, pour se trouver devant la porte de sa chambre.
"Je vous remercie encore une fois, mais je ne sais ps si c'est nécessaire."
Elle tourna un peu la poignet.
"Passez une bonne soirée, Araïn."
Cette fois, ce fut un sourire franc.

"Dormez bien."
Araïn eut un sourire amical. Puis, quand elle fut rentrée, il tourna les talons et lui fit apporter l'infusion promise. Puis, il alla dans sa propre chambre. Chacun de ses actes était un coup soigneusement joué sur l'échiquier. Pour arriver à la victoire, il lui fallait tout soigneusement calculer. Il se coucha tout en méditant sa conduite à suivre le lendemain, car maintenant, il ne devait plus la lâcher. Son employeur était déjà prévenu par lettre, il n'avait plus qu'à la lui ramener. Ce qui impliquait néanmoins un certain temps, entre un et deux mois peut-être, simplement à cause des précautions qu'il allait prendre.

Le lendemain matin, Messa se reveilla de bonne heure, pour descendre à la salle prévu pour les repas. Elle s'assis sur une table un peu en retrait. Elle remarqua rapidement Araïn qui était déjà installé. Elle le regarda en souriant. Elle avait finie par boire l'infusion. Elle lui avait fait du bien, il lui fallait l'avouer. Elle se leva en direction du jeune homme, et s'aretta près de la table.
"Bonjour Araïn. Je venais simplement vous remercier pour l'infusion d'hier. Je n'ai peut être pas bien réagi, avec vous."

"C'est normal voyons. Je me doute que j'ai dû avoir l'air très louche à vous aborder ainsi. Excusez-moi."
Araïn lui offrit un beau sourire, et la laissa s'asseoir à sa table. Parfait, elle entrait dans son jeu. C'était vraiment une très belle jeune fille mine de rien.
"J'avoue quand même que je trouve ça dangereux pour vous d'être ainsi seule dans de tels endroits. Le viol est chose malheureusement trop commune en présence de bandits."

Messa sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle redoutait tout cela. Et elle avait plusieur fois refusé de dormir depuis qu'elle n'était plus en compagnie d'Ezechiel.
"Vous avez raison. Mais j'essaie de faire le plus attention possible."
Elle le regarda un instant.
"Vous pouvez me tutoyer. Je n'aime vraiment pas le vouvoiment."
Elle eut un petit rire.
"J'ai l'impression d'être plus vielle que je ne le suis."

Araïn inclina un peu la tête.
"Si tu veux. Dans ce cas, tutoie-moi aussi."
Un bon point. Le tutoiement témoignait déjà d'un rapprochement.
"Je sais que ça va paraître rapide, mais je peux t'accompagner jusqu'à ton but. Et si tu n'en a pas... Ca te dirait de venir avec moi?"

Messa le regarda un peu de travers. Certes, il était gentil, mais l'accompagner...
Elle resta un instant silencieuse et penssive. C'était peut être l'occasion de faire connaissance avec quelqu'un. D'ailleurs, Araïn avait déjà marquait un bon point avec son infusion. Elle fronça un peu les sourcils.
"Me suivre ? Je suis désolé, mais je ne comprends pas bien ce qu'un inconnu, excuse moi le terme, veut faire avec moi."
Elle se redressa en souriant.
"Mais tu es quelqu'un de gentil. Mais laisse moi faire plus ample connaissance avec toi avant de te dire ma réponse."
Le jeune femme venait de s'étonner à ces mots. Elle évitait le plus possible les gens. Non pas qu'elle ne les aimait pas, mais ses experiences passées avait fait d'elle une victime permanente. Le serveur arriva avec un petit déjeuné complet déjà prevu.
"Vous voilà servit messieurs, dames."
Ils passèrent donc le repas ensemble, parlant de tout et de rien. Au fur et à mesure du repas, Messa trouvait le jeune homme de plus en plus charmant. Il était d'ailleur bel homme.
"Si ce n'est pas indisret, je n'arrive pas à te donner un âge précis. Quel âge as tu ?"
Depuis le jour d'avant, elle se posait cette question. Il semblait mature et sûr de lui. Tout l'inverse d'elle dans un sens.

Araïn but une longue gorgée de thé avant de lui répondre.
"J'ai dix-neuf ans. Beaucoup croient que j'ai passé la vingtaine, mais ce n'est pas encore le cas."
Il eut un petit sourire. Son expérience de la vie avait forcé sa maturité à se développer rapidement.
"Si jamais tu te poses des questions sur mon voyage, je vais te renseigner un peu. Je vais aller en Cristal. J'ai quelqu'un à retrouver, pour des besoins familiaux assez compliqués. Un ancien ami à ma mère."

Messa le regarda en souriant.
"Tu es donc mon ainé. Sans vouloir être offenssante, je te donnais un peu plus."
Elle attrapa bout de pain et le porta à sa bouche. Un fois finit, elle reprit la parole.
"Je suppose que tu ne vas donc pas tarder à quitter la région, alors. Je dois vite me decider."
La jeune femme but un gorgée de thé. Effectivement, c'était rapide. Mais comparé à la vielle, elle se sentait bien avec lui. Il était vraiment agréable. Elle se passa une main dans les cheveux pour les enlever de ses yeux.
"Je veux bien t'accompagner. Seulement, je n'ai pas de cheval, et j'ai peu d'argent. Il faudrait que je pense à retravailler..."
Retravailler ? Sans doute, mais pas comme elle 'l'avait fait' avant. Elle se serra un peu les mains, ayant remué des souvenirs douloureux.

"Ne t'en fais pas pour ça. Je m'en occupe."
Araïn eut un sourire rassurant pour l'apaiser. Le piège se refermait sur elle sans qu'elle le sache.
"Mon cheval peut aisément nous porter tous deux. Et inutile de se presser."
Il lui tendit la main.
"C'est entendu?"

Messa tendit sa main aussi.
"C'est entendu. Je n'ai pas très envie de rester seule ici, à m'inquieter de toute façon. J'ai besoin de me changer les idées."
Elle relacha sa main, et le regarda avec un magnifique sourire.
"Je ne serais pas un poid ! Je ferais tout pour ne pas l'être."

"J'en suis certain."
Araïn ne se défit pas de son sourire. Pensif, il baissa peu à peu le ton, parlant pour lui-même.
"Oui, j'en suis certain..."