Une bataille qui se profile [Neutre, privé Nymphadora]

"Maman! Regarde!"
Devant le coffre à jouet de Léo, la jeune maman se tourna vers son fils.
"Oh c'est mignon!"
Elle prit dans ses mains le dessins que lui tendait Léo et s'assit en tailleur à côté de lui, par terre.
"Ca c'est papa, et ça c'est toi."
Elle lui déposa un baiser sur la tempe.
"Tu vas le montrer à papa?"
Oui, j'y cours!"
Et il sortit de sa chambre en courant.

Erwan allait dans la chambre de Léo, où il savait qu'était déjà sa compagne, quand sa petite tornade de fils lui rentra dans les jambes en sortant en courant. Il manqua de tomber, et se fit rattraper de justesse par son père.
"Doucement bonhomme!"
"Papa! Regarde!"
Le Chevalier se pencha pour regarder le dessin. Après avoir complimenté le petit garçon, il rejoignit son épouse.
"Alors, déjà là je vois."
Il lui fit un baiser sur le front tandis que Léo se blottissait dans ses bras.
"J'ai quelque chose dont je dois te parler."

La jeune femme se leva et referma le coffre à jouet. Elle s'assit sur ce dernier et fit face à son époux.
"Je t'écoute."

Erwan inspira longuement, puis il regarda son épouse.
"Il y a de fortes chances pour qu'Iraneth lance prochainement une attaque. Je vais demander à Maître Abnar de nous renseigner sur le nombre d'ennemis. Mais je ne pense pas emmener tous les Chevaliers lors de cette bataille."
Il passa ses doigts dans les cheveux de son fils.
"Je sais que tu peux encore parfaitement te battre, mais je me demande s'il est judicieux que tu viennes. Avec le bébé, le mieux serait sans doute que tu restes ici avec nos frères et soeurs d'armes qui seront ici. Un minimum je pense, mais au moins trois."
Il plongea son regard dans le sien.
"A moins que tu ne veuilles particulièrement venir?"

Nymphadora fronça légèrement les sourcils et fixa le sol. Elle soupira. Son devoir l'obligeait à suivre ses frères et soeurs d'armes. Mais la mission était risqué et elle risquait peut être d'y rester, ou pire, perdre son bébé. Cependant elle avait le choix. Elle ne devait pas laisser passer cette occasion, mais avait tout de même un sentiment de culpabilité par rapport à ses amis qui eux partaient au combat. Elle regarda Léo avec un petit sourire. Celui-ci la fixait, impatient d'entendre sa réponse.
"Je reste avec Léo si tu n'y vois pas de problème."

Erwan sourit.
"Non, sincèrement, je préfère. Je serai plus tranquille. Je pense que je vais laisser surtout nos plus jeunes frères d'armes ici. Elodia par exemple... Enfin, je vais aussi voir avec eux. Au moins, il y aura un Chevalier plus expérimenté avec eux, c'est une bonne chose."
Léo semblait satisfait que sa mère reste avec lui. Il lui grimpa sur les genoux et se serra contre elle.
"T'es juste ma maman à moi tout seul."

Nymphadora sourit et le serra contre lui en enfouissant son visage dans le cou de Léo.
"Oui mon coeur, pour l'instant."
Interloqué, Léo se redressa un peu.
"Pourquoi que maintenant?"
"Parce que bientôt tu vas devoir me partager avec ta petite soeur."
Voyant qu'il fit une petit moue déçue, elle lui déposa un gros baiser sur la joue.
"Mais toi tu restera mon Léo à moi."

"Tu vas devoir apprendre à partager Léo."
Erwan sortit pour aller mettre une tunique légère. Il resta un instant sur le pas de la porte de la chambre de leurs anciens Ecuyers. Qui sait quand ils allaient en avoir à nouveau? Mais pour le moment, cela lui allait personnellement comme ça. C'était égoïste, mais il pouvait bien l'être de temps en temps. Il revint une fois changé. Léo ne semblait pas avoir encore bien compris ce qui allait en être de sa petite soeur à naître. Car après un sondage minutieux, le Chevalier avait établi que c'était bien une fille qu'ils allaient avoir.
"Pourquoi elle veut me prendre ma maman?"

Nymphadora éclata de rire et se leva, Léo toujours accroché à elle.
"Elle ne va pas prendre comme tu le dis, mais je vais devoir m'occuper d'elle, comme je l'ai fait depuis que tu es né."
Dans le salon, elle le lâcha au dessus du divan.
"mais je veux pas maman."
"Mais tu n'as pas le choix Léo."
Elle soupira lorsqu'elle vit du coin de l'oeil qu'il la regardait avec de gros yeux. Elle s'assit à côté de lui.
"Ne fais pas cette moue maintenant. Tu reste et sera toujours mon chéri, et je resterais toujours ta maman, même quand tu sera grand et un Chevalier d'Emeraude. Maman et papa resterons toujours maman et papa. Et il en va de même pour ta petite soeur."

Léo croisa les bras, la mine boudeuse. Erwan nota avec une touche d'amusement que son fils avait la même attitude que lui quand il était contrarié. Encore une preuve qu'il tenait de lui.
"C'est pas vrai. T'es pas souvent avec moi, et après plus du tout."
Le Chevalier vint auprès d'eux pour essayer d'expliquer tout ça au petit.
"Ecoute Léo, tu vas bientôt être assez grand pour te préparer à devenir un élève de Sanhan. Tu pourras être Chevalier quand tu seras grand."

Léo fronça les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine. La parfaite réplique de sa mère quand elle se mettait en colère.
"Je veux pas."
Nymphadora échangea un sourire exaspéré avec son époux. Sans crier garde, elle passa un bras autour du cou de Léo et le bloqua contre elle pour lui ébouriffer sans ménage sa tignasse. Ses cheveux commençaient d'ailleurs à se faire long, mais il était trop mignon ainsi pour que Nymphadora accorde qu'on les lui coupe.
"Tu n'es qu'une petite fripouille..."
Le petit garçon éclata de rire en suppliant sa mère de cesser.
"Tu arrêtes de faire ta tête brûler alors?"
"Oui."
Puis elle le lâcha.
"Et maintenant va te préparer, on va faire une balade à cheval."
Elle regarda Erwan du coin de l'oeil.
"Si papa n'a rien contre bien sûr..."

Erwan hésita. Il se faisait tard, la nuit n'allait pas trop tarder à tomber. De plus, il préférait ne pas laisser Nymphadora se promener seule avec Léo en dehors de l'espace sécurisé du château.
"Je ne sais pas trop..."
Léo agrippa le bras de son père.
"Allez papa, s'il te plaît!"
Avec un long soupir, le Chevalier se leva pour aller reprendre son épée.
"Bien, allons-y tous dans ce cas, je préfère être là en cas de problème."

Motivé, Léo alla chercher de quoi avoir chaud dans sa chambre puis revint en courant au salon.
"On peut y aller!"
Une fois tout le petit monde près à sortir, ils prirent tous les trois la direction des écuries, Léo en courant.