Faire son boulot [Neutre, privé Messa]

Messa aimait bien Crystal. Le village où ils étaient était très beau, très fleuri. Elle marchait aux côtés d'Araïn, un sourire innocent aux lèvres.
"Tu vas allé voir l'ami de ta mère ? Je crois que tu m'avais parlé de quelque chose comme ça ?"

"Pas encore. Nous y allons là."
Araïn tenait sa monture par la bride. Il était convenu de se retrouver dans une chaumière abandonnée que son client occupait parfois. Messa ne pourrait se douter de rien, la maisonnette aurait l'air habitée.
"C'est à l'extérieur du village. Il est un peu excentrique."

"Il a de la chance d'habiter par ici. Je trouve ça très joli."
Ils ne marchèrent pas très longtemps avant d'arriver près de la maison. Messa avait eut une nausée, mais comme d'habitude, elle avait reussi à la cacher habilement. Bien evidemment, Rémir avait pensé à cacher son cheval et la roulotte.
"Le terrain n'est pas très entretenu. C'est dommage."
Elle regarda Araïn avec un nouveau sourire.
"Il vit seul ce monsieur ?"

"Oui. Son épouse est décédée il y a un moment déjà. Mais il a un sale caractère."
Araïn devenait de plus en plus nerveux. Il le cachait, mais il avait soudain le sentiment de faire une énorme bêtise. Ils rejoignirent la porte close de la chaumière. Le jeune homme toqua.
"Il est aussi un peu faible. Alors je pense qu'on va entrer, normalement, comme il attend, la porte est ouverte."
En effet, ils entrèrent. A peine à l'intérieur, l'espion ferma lentement la porte, comme pour ne pas déranger un malade.
"C'est nous..."
Il resta debout dans la pénombre des volets fermés, contre la porte.

La pièce était vraiment sombre. Mais un peu de lumière filtrait par les coins des volets. Dans un coin de la salle, un homme assez imposant était assis. Messa ne pouvait reconnaitre Rémir. Araïn avança un peu, se rapprochant de l'homme. Messa le suivait de près. L'ambiance était assez oppressante. Araïn s'inclina en saluant l'homme. Messa en fit de même.
"Bonjour monsieur"
L'homme parla lentement.
"Bonjour à vous deux."
Messa se figea. Cette voix. Ca ne pouvait pas être possible. Elle avait dut mal entendre...

Araïn constata avec horreur qu'il éprouvait en réalité des sentiments très forts pour Messa. Et il venait à peine de s'en rendre compte! Alors que maintenant, plus moyen de faire marche arrière... La jeune femme ne pouvait fuir de toute façon, l'espion avait également pour mission de l'en empêcher. Il venait de verrouiller la porte avec la clé qui se trouvait dans la serrure, et l'avait subtilisée. Rémir se leva lentement et apparut dans la faible lumière. Le jeune homme se tenait un peu en retrait, avec l'envie de mourir, se maudissant.
"Beau travail Araïn."
Il lui lança une bourse contenant le reste de la somme convenue. L'espion l'attrapa au vol.
"Merci monsieur."

Messa resta immobile. Elle ne comprenait rien. Araïn ? Lui ? Lorsque Rémir se rapprocha, Messa recula face à lui. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Lorsque le gros homme rapprocha sa main du visage de la jeune femme, elle ne put retenir ses larmes et se retourna vers la porte. Elle secoua la poignée, completement désespéré.
"Araïn ! POURQUOI !"
Elle avait completement hurlé. Elle se retourna dos à la porte, des larmes coulant à flot. Rémir face à elle.
"Lui il a bien travaillé. Toi tu vas me suivre. On a du boulot."
"NON ! Pourquoi tu as fait ça !"
Elle n'arrivait pas à s'en persuadé. Il l'avait trahit. Elle était enceinte. Et maintenant, elle était de nouveau avec cet homme répugnant. Elle se laissa glisser le long de la porte, completement affolé. Elle n'avait pas de moyen de s'échapper. Et elle n'en avait pas la force. Araïn venait de la poignarder dans le dos. Elle parla d'une voix plus que faible.
"Araïn... Je te deteste. Je ne peux pas vivre de nouveau comme ça..."
Rémir reprit après elle.
"Ne raconte pas n'importe quoi. Aller, on file."
Il l'attrapa par les cheveux pour la redresser. Elle se plassa les mains pour que la douleur soit plus supportable.

Araïn se hérissa dans le moindre fibre de son être en voyant comment cet homme traitait celle qu'il aimait. Les mots qu'elle venait de cracher étaient comme un coup de poignard en plein coeur. Il avait fait une atroce erreur. Et maintenant, comment la réparer?
Il resta immobile et muet. Voir la jeune femme pleurer de terreur et de désespoir lui fendait le coeur. Tout ça pour de l'argent... S'il avait su avant ça... Il se haïssait subitement.
*Ca ne finira pas ainsi... Non, je ne le permettrais pas!*

Rémir ouvrit la porte en la tenant par le bras. Une fois de nouveau à la lumière du jour, la jeune femme tourna sa tête pour regarder Araïn une dernière fois. Elle lui adressa un sourire triste, presque ironique. Elle se demanda comment elle avait put faire confiance à cet homme. Il s'était bien moqué d'elle. Elle avait une haine profonde pour lui à cet instant. Elle ne put s'empecher de cracher une nouvelle fois un peu de venin sur la plaie de son coeur.
"J'espere que tu es content, tu vas pouvoir profiter de catins avec tout cet argent."
Rémir serra un peu plus le bras de Messa se qui lui tira une grimace.
"Ca va Messa. Je crois que tu as pas interet à e prendre de haut. Tu me connais."
La jeune femme rabaissa la tête. et ils sortirent, pour se diriger vers la roulotte. Messa essaya de se débattre, mais elle n'avait pas la moindre chance contre Rémir.