Lui faire payer [neutre, privé Araïn]

Araïn se tourna vers sa compagne.
"Reste en arrière. Je m'occupe de lui, toi, il faudra que tu prennes Néo."
Il lut dans son regard la terrible angoisse qu'elle avait en elle. La peur que le bébé soit déjà mort.
"Non, il vit Messa. J'en suis sûr."

Messa aurait voulut le croire. Mais Araïn n'était pas là quand Rémir lui avait annoncé, avec son sourire démoniaque, qu'il allait égorger le petit. Le jeune femme se frotta les bras de peurs. Une manière d'avoir un peu de chaleur humaine.
"Je... Je reste derrière toi."
Araïn se rapprocha de la roulotte en silence, Messa en retrait.

Araïn vint près de la roulotte. Il testa la porte. Non fermée. De la lumière à l'intérieur. Silencieusement, il sortit son poignard de son fourreau, et se glissa à l'intérieur. Rémir lui tournait le dos. Il était en train de manger. Le jeune homme lui bondit dessus et lui plaqua le fil de son arme sur la gorge. En même temps, il chercha son fils du regard. Il n'était pas en vue.
"Alors c'est toi le père de l'enfant de cette traînée... J'aurais dû m'en douter, à cause de tes poisons."
Le gros homme repoussa violemment l'espion qui recula sous le choc. L'autre se leva.
"Votre gosse n'est plus. Je l'ai déjà tué."
"Je n'y crois pas!"
Fou de rage, Araïn se rua sur son ennemi, et lui planta son arme dans l'entrejambe.
"Ca c'est pour Messa."
Le coup de poing qu'il reçut en retour de l'homme mugissant de douleur lui fit voir des étoiles.

Rémir était gros certes, mais il était aussi grand que musclé. Messa ne pouvait que regarder la scène par la porte restée entreouverte. Elle avait tout entendu. Mais comme Araïn, elle gardait espoir. La jeune femme aurait voulu rentrer et tout fouiller pour retrouver Néo. Mais si elle était entrée, elle n'aurait été qu'une gène de plus pour son compagnon. Elle resta donc dehors et serra les dents lorsqu'Araïn reçut le coup de poing. Rémir avait le pantalon en sang. Lorsqu'il apperçut Messa au dehors, il ne put s'empecher de lui parler.
"Ca fait quoi de venir alors que ton morveux est mort ? Et toi, T'es qu'une trainée. Mais j'avoue que je ne pensais pas que tu te relevrais avec ce que je t'ai fait tout à l'heure."
Son sourire s'accentua.
"C'est amusant comme une femme inconsciente est docile. On peut tout lui faire et elle ne se souvient de rien. Si tu savais tout ce que je t'ai fait. Bien plus que tout ce que j'ai put te faire quand tu étais avec moi."
Messa se sentit tout à coup sale et humilié. Ce sale Rémir savait comment faire pour m'être les gens mal à l'aise. Et là, il avait lancé ça devant Araïn... Le jeune femme s'avait qu'il n'en tiendrait pas compte, mais elle se sentait mal tout à coup.

Araïn bondit à nouveau, souple comme un félin, et tout aussi enragé. Il baissa le pantalon de son ennemi, et coupa une partie gênante de son anatomie, qui avait beaucoup fait souffrir Messa.
"Comme ça, tu n'en auras plus l'utilité."
Rémir était plié de douleur. Cependant, il donna un violent coup de poing dans un tibia de l'espion. Il y eut un craquement de mauvaise augure. Le jeune homme serra les dents. Pour en finir rapidement, il trancha la gorge de son ennemi. Mais il manqua son coup. L'entaille était trop peu profonde. L'homme saignait abondamment, mais il survivrait.
"Je vais te crever!"
Par un effort qui étonna Araïn, Rémir se releva et lui asséna un coup sur le nez. Il y eut un craquement et le sang coula à flots. Le gros homme chancelait, ayant de graves blessures.
"Où est mon fils, ordure!?"

Messa c'était rapproché de la porte. Voir Araïn comme ça lui faisait mal. Elle n'avait put entendre les craquements multiples, mais elle voyait bien que tout les deux étaient en mauvais état.
"Où est notre fils !?"
Rémir ne répondit pas. Mais Araïn lui rétorqua un coup de poing sur la joue droite.
"Mort, je l'ai déjà dit."
C'était trop. Messa regarda Araïn désespérée.
"Ca ne peux pas être vrai !"

"Non, il bluffe."
Araïn se tourna vers sa compagne.
"Cherche partout, tu connais les lieux."
Il retenait Rémir par le col. Ce dernier, terrassé par la douleur et des tremblements incontrôlés, ne faisait pas un mouvement.
"Dis-moi où il est!"

Messa entra sans quitter Rémir des yeux. Elle detestait cette roulotte et son occupant. Elle commença par regarder sur le lit, la table, mais rien. Elle se baissa, au sol, rien non plus. Et si il disait la vérité ?
"Je ne le trouve pas Araïn !"
Elle aurait voulu arracher les cheveux de Rémir et lui briser les os. Mais elle ne le pouvait.

Rémir eut un rire dans une quinte de toux.
"Je vous l'ai dit..."
Araïn lui asséna une gifle.
"Tais-toi!"
Il sortit un flacon contenant un étrange liquide violacé. Il le débouchonna et en fit couler le contenu dans la gorge du gros homme. Puis, il le laissa tomber à terre, avant de remettre le flacon vide dans sa poche.
"Maintenant, tu vas parler."
Il venait de lui donner son poison le plus violent.

Araïn se pencha sur le mourant.
"Tu vas mourir. Ce poison est en train de te faire fondre de l'intérieur..."
Rémir leva des yeux remplis de haine sur lui.
"Alors dis-nous où est notre fils..."
"Tu peux crever. Si déjà je suis condamné, autant que vous ne le retrouviez jamais."
Le jeune homme se redressa avec un soupir.
"Il est donc quelque part... La question est de savoir si c'est mort ou vif..."

Le sang de Messa se glassa. Elle enleva du linge au sol. Dessous, à même le sol, N2o était allongé. Ses lèvres étaient complétement violette, et ses pieds rouges. Son ventre se soulevé à peine. Messa le prit dans ses bras, et enleva le morceau de tissu qui obstruait sa bouche. Le bébé était froid et n'ouvrait pas les yeux. La jeune femme retira sa veste, et y enveloppa le nourisson.
"Tu ne peux pas mourir Néo ! Papa et maman ont besoin de toi."
La jeune femme avait la gorge noué et les yeux remplis de larmes.

Araïn laissa Rémir agoniser et alla voir son fils. Il était mal en point. Il avait froid et semblait à moitié étouffé.
"Néo..."
Il prit doucement le nourrisson dans ses bras. Avant tout, le réchauffer. Il le frictionna doucement. Il respirait faiblement.
"Ca va aller... Tout va bien..."
Il parlait autant pour le bébé que pour lui-même, comme s'il voulait s'en convaincre. Néo gémit faiblement et ouvrit un oeil. Puis, il toussa, reprenant un peu son air.
"C'est bien mon bébé..."

Messa frictionna les jambes du bébé. Le garçon gémissait de plus en plus dans les bras de son père. la jeune femme en fut ravi, malgré l'état général du petit.
"Tu vas aller mieux Néo. Ca n'arrivera plus jamais. Rien de tout ça..."
Une larme s'échappa malgré tout de l'oeil de Messa. Elle se frotta la joue pour l'enlever, et regarda Araïn.
"Il va s'en remettre..."
C'était à la fois une question et une affirmation. Comme son compagnon, elle voulait se persuader qu'il allait allé mieux. La jeune femme s'assit sur le lit, encore dans un état correct. Elle fit signe à Araïn de lui passer son fils, ce qu'il fit. Elle prit le nourisson, et le mit à l'intérieur de son haut, assez ample, contre sa peau, mais avec le nez et la bouche bien sortit, pour qu'il n'ai pas de problème pour respirer, et elle continua à le frictionner à travers ses propres vetements.
"Il respire mieux, mais il est vraiment glassé."
Elle avait pris une des mains du bébé qui dépassait de son haut, et l'avait prit dans la sienne. La jeune femme regarda Araïn. Il était en mauvaise état. Il avait du sang plein la figure et la jambe gonflé.
"Ca va aller toi aussi Araïn ?"

"Ca va. Rien de cassé."
Araïn lança un regard à Rémir qui avait des spasmes d'agonie.
"Ne pense pas à moi, occupe-toi du bébé, c'est plus important."
Il respirait bien mieux déjà, c'était tout à fait positif. Maintenant, il fallait qu'il se réchauffe.

Messa et Araïn passèrent un long moment à frictionner l'enfant. Finalement, ses lèvres reprirent de jolies couleurs et son corps reprit un peu de chaleur. Il dormait à présent dans les bras de sa mère.
"Je crois qu'il est sauvé."
Messa lança un sourire à Araïn. Elle était soulagé. Soudain, ses main se mirent à trembler toutes seules. Elle posa donc Néo en équilibre sur ses jambes. Et tentant de se concentrer.
"Je crois que j'évacue tout le stress de la journée. Je me sens épuisée."
Elle reussit néanmoins à controler un peu ses tremblements.
"On devrait peut être y aller pendant que j'arrive encore à marcher, et toi aussi d'ailleurs. Ta jambe est dans un sale état."
Malgré ce que lui avait dit Araïn, sa jambe avait doublé de volume. Et était un peu violette.

"Ce n'est pas faux. J'espère ne pas rester boiteux."
Il ne manquerait plus que cela. Le jeune homme claudiqua jusqu'à Rémir. Il avait abondamment bavé, mais son corps était à présent sans vie. Araïn eut un sourire carnassier de celui qui est satisfait de sa vengeance, mais c'était dénué de joie. Le plus important, c'était que leur fils soit sauvé. Il se tourna vers Messa.
"Emporte ce que tu veux, ou ce qui peut servir. De toute façon, il est mort cette fois."

Messa ne regarda même pas la roulotte à nouveau.
"Je ne veux rien qui me rapelle ici."
Mais une fois sur le pas de la porte, elle se retourna et alla jusqu'a un tiroir fermé à clef.
"J'aurais du m'en douter. Il est fermé à clef."
A l'intérieur de ce tiroir, Messa avait souvenir d'un chose lui appartenant. Une chaine en argent, et une vielle montre. Mais elle n'avait aucune idée d'où pouvait être la clef. Elle se redirigea donc vers la porte, un sourire triste au coin des lèvres. Elle avait un instant espéré...

"Ce n'est pas un problème pour moi."
Araïn traîna la patte jusqu'au tiroir. Après avoir un peu joué avec la serrure, il la crocheta, et le tiroir s'ouvrit.
"Tu vois, il y a du bon à m'avoir..."
Il vint lui prendre Néo pour qu'elle puisse fouiller. Il enveloppa le bébé dans une couverture supplémentaire.

Messa lui adressa un petit sourire, et lui posa un baiser sur la joue.
"Ne dis pas de bétises."
La jeune femme entreprit de fouiller le tiroir. Elle y trouva rapidement les deux objets, et les montra à Araïn.
"Ca peut paraitre bizare, mais c'est à mes parents, et j'y tiens. C'est la seule chose que je connais d'eux."
Elle capta le regard intrigué de son compagnon.
"Malgré tout ce qu'il c'est passé dans ma vie, je n'arrive pas à en vouloir à mes parents. Je... ne comprends pas, mais je ne les connais pas. Ils ont sans doute eut une raison pour agir de la sorte. On ne vend pas son enfant comme ça."

"Sans doute."
Araïn regarda son fils qui dormait au creux de ses bras. Il avait eu si peur qu'il lui arrive quelque chose...
"Je ne vendrais mon fils pour rien au monde..."
Il resserra doucement la couverture sur le nourrisson. Ce dernier gémit dans son sommeil. Il allait bien maintenant.

"Je ne pourrais jamais vendre mon enfant. Et je ne dis pas que ce qu'ils ont fait été bien..."
Elle arreta un instant de parler, et se dirigea avec Araïn dehors.
"On a dit qu'on serrait une famille heureuse et aimante. Et pour rien au monde, je ne veux changer ça."
La jeune femme embrassa l'espion avec une extrème douceur. Une preuve d'amour.
"On devrait y aller maintenant."

"Je vais avoir un peu de mal à cheval. Il vaut mieux que tu prennes le petit."
Araïn lui passa le nourrisson endormi. Ce fut un peu technique pour lui de se mettre en selle, mais il finit par y parvenir. Sa jambe le faisait souffrir. Il allait devoir faire examiner ça par la guérisseuse rapidement, avant que cela ne tourne très mal.