Pour confirmer ses doutes [Neutre, privé Nymphadora]

Kaïtos attendait dans un couloir isolé, près d'une tapisserie. Il devait parler seul à seul avec Nymphadora. Confirmer ses soupçons, et essayer de l'aider.
**Nymph? Je t'attends dans le couloir près de la salle d'armes, celui en cul de sac, près de la grande tapisserie. J'ai à te parler.**
Il s'adossa au mur et patienta.

Nymphadora sursauta lorsqu'elle entendit l'appel de Kaïtos. Elle ramassa le livre qu'elle avait fait tomber. Vérifia qu'il n'avait rien, pas de page pliées ou déchirées durant sa chute, puis le rangea. Curieuse, elle quitta la bibliothèque et alla le rejoindre.
Comme prévu, il était adossé au mur, à côté de la tapisserie. Elle arrivant en souriant, sereine.
"Tu voulais me voir Kaïtos?"

"Oui. Pour te parler de quelque chose."
Kaïtos la regarda tranquillement.
"On a tous remarqué que tu en pinces sérieusement pour notre grand chef adoré. Et on a aussi remarqué que ça coinces. J'aimerais que tu m'en parles, on aimerait t'aider."

Nymphadora le regard, un peu gênée. Elle ne s'attendait pas du tout qu'il lui parle de ça. Remarque, c'était rare qu'il veuille lui parler en tête à tête.
"Vous avez tous remarqué?"
Elle émit un léger rire gêné, se passant une mèche derrière l'oreille.
"Et moi qui pensais être discrète."
Elle reprit son sérieux, détourna un peu le regarda et se croisa les mains derrière le dos en s'entortillant les doigts.
"Et bien j'ai fait part de mes sentiments à Erwan et lui également."
Elle sourit légèrement en repensant à ce qu'elle avait lu dans le coeur de son chevalier.
"Cependant il ne veut pas s'engager. Il a trop de responsabilités et n'a pas de place pour une vie affective."
Elle baissa son regard encore plus bas, tout comme le son de sa voix et traça quelques lignes imaginaires sur les sol.
"Enfin, il y a de petites exceptions parfois..."

Kaïtos eut un petit rire.
"Bon, on ne l'a pas tous remarqué. Helen et moi, oui, et les autres, on n'en est pas sûrs."
Il reprit son sérieux.
"Tous les deux, on est d'accord avec toi. On aimerait t'aider à le convaincre. Il est en train de ruiner sa vie en étant si proche de son devoir. Il a besoin de souffler, comme n'importe qui."

Nymphadora le regarda en souriant, touché que Helen et lui veuillent l'aider.
"Tu crois que je ne lui ai pas déjà dit?"
Elle croisa les bras sur sa poitrine.
"Je lui en ai déjà parlé mais il ne veut pas entendre raison. Et puis je ne suis pas sûr qu'il apprécie grandement si vous vous mêlez de sa vie privée..."

Kaïtos eut un léger sourire.
"Tant pis, je prends le risque de le bousculer un peu."
Il la regarda avec plus de gravité. Il en savait tout de même pas mal, pour les avoir vu de loin lors d'une de leurs escapades nocturnes.
"Mais qu'est-ce qu'il fera le jour où tu tomberas enceinte de lui, suite à vos petites aventures nocturnes?"

Nymphadora le regarda avec de grands yeux, surprises. Qu'il avait remarqué qu'elle en avait après Erwan passait encore mais qu'il les ai vu ensemble durant la nuit... Elle se sentit rougir en se l'imaginant. Puis baissa le regard et reprit sur un ton mal assuré.
"Je... Je n'en sais rien. J'espère qu'il assumera..."

"C'est là toute la question. Erwan est quelqu'un de bon et de sensible, mais s'il panique, il est capable de confier l'enfant à quelqu'un d'autre pour l'élever. Peut-être même sans que tu le saches."
Kaïtos avait fermé ses pensées. Il la bousculait un peu volontairement, mais c'était surtout pour qu'elle-même bouscule le grand chef après.

Nymphadora fronça les sourcils, le regard planté dans le sol. Elle réfléchit à ce que venait de dire son frère d'armes. En était-il vraiment capable? Elle se perdit dans ses pensées et commença à douter d'Erwan. Elle était totalement perdue pour l'instant ne sachant plus trop quoi penser ou faire. Elle se décida à réagir et le regarda, égarée.
"Il ne ferait pas ça... Il n'oserait pas."

Kaïtos lui étreignit les avant-bras avec affection, selon ce signe fraternel des Chevaliers.
"Déjà, il faut savoir le plus important. Qu'est-ce que tu ferais si tu portais son enfant? Est-ce que tu en voudrais?"
Il pensait savoir comment faire pour aider ce couple qui battait sérieusement de l'aile.

Nymphadora acquiesça. Elle en était sûre depuis sa dernière discussion avec Erwan sur le sujet.
"Je le garderais et je l'élèverais. Peu importe que je sois seule à le faire."
Elle se mordit la lèvre inférieur et détourna légèrement le regard.
"Tu crois vraiment qu'il serait capable de me l'enlever sans me consulter avant?"

"Je peux me tromper. Mais il a parfois de bien étranges réactions."
Kaïtos se tut un moment avant de reprendre.
"Le mieux à faire, c'est de continuer à persévérer. Et essayer de te battre pour qu'il finisse par céder."

Nymphadora acquiesça. Elle lui adressa un petit sourire de remerciement.
"Je vais continuer à le harceler avec ça."
Un court silence s'installa, le temps qu'une idée lui traverse l'esprit. Elle leva ses yeux sur Kaïtos.
"Tu crois que si je lui dit que je suis enceinte, il se décidera à me demander ma main?"

Le Chevalier eut une légère grimace.
"Je n'en suis pas sûr. Il pensera sans doute à utiliser ses sens pour te sonder. Et s'il ne sent pas de présence étrangère, il ne va pas apprécier de s'être fait rouler."
Il lui posa la main sur l'épaule, et lui fit un clin d'oeil.
"Attends d'être vraiment enceinte. Si vous continuez comme ça, ça finira par arriver."

Nymphadora retrouva le sourire et rougit à nouveau.
*C'est vrai qu'on se voit de plus en plus souvent le soir...*
La jeune femme plongea son regard malicieux et reconnaissant dans ceux de Kaïtos.
"Comment pourrais-je te remercier de t'en faire pour nous deux?"

"Pas besoin. Vous voir tous les deux ensemble et heureux me suffirait. Ca vous fera du bien à tous les deux."
Il ajouta, avec un sourire complice et sur le ton de la plaisanterie.
"Pense à moi en parrain le jour où tu attendras un bébé."

"Ne t'en fais pas pour ça."
Nymphadora lui rendit son clin d'oeil puis jeta un coup d'oeil derrière elle.
"Je vais y aller, à moins que tu voulais encore me faire part de quelque chose."

"Non, tu peux filer."
Kaïtos la serra contre lui fraternellement.
"Tu auras ce que tu veux un jour. Il finira par céder."

Nymphadora répondit son étreinte.
"Je l'espère."
Puis elle se dégagea de lui, un peu chamboulée, mais heureuse qu'on l'encourage.
"A plus tard."

"A plus tard."
Kaïtos la regarda s'éloigner. Il espérait pour elle et pour Erwan qu'il l'avait aidée en disant ça. Le code de chevalerie était aussi un obstacle à leur union, devant lequel le grand chef risquait fort de renâcler.