Eclaircie [Neutre, privé Kadaj]

Assit à même le sol sous les palmier dans le jardin et plongé dans ses pensées, Kadaj ne remarqua pas le vent qui faisait voler quelques mèches folles. Il était tôt le matin, le soleil ne s'était pas encore levé et il avait eu une subite envie de venir au mémorial de Djin. La statues étaient magnifique elle représentait la jeune femme dans les moindre détails et faisait ressortir son tempérament de feu et son espièglerie. Cela lui manquait horriblement. Mais il avait réussit à retrouver cela en son amie Eireen. Il se leva et fit quelques pas vers la statues. Il posa ses mains sur le pierre incrustée d'éclat d'argent. Celle-ci était encore froide.
"Que ferais-tu à ma place Djin?" souffla-t-il avant de quitter le lieux pour regagner la citadelle.

Eireen s'était levée assez tôt, et avait décidé de préparer un petit déjeuner typique de Fal pour la famille qui l'hébergeait. Depuis qu'elle vivait avec eux, elle avait appris à esquiver les jumeaux, qui avaient tendance à foncer partout en jouant, même s'ils percutaient quelqu'un ou quelque chose. Aussi, quand ils arrivèrent en trombe en se courant après, elle les évita en se déplaçant avec ses plats sans même regarder. Le fils aîné, âgé de dix ans, vint avec du petit bois à rajouter dans l'âtre pour faire cuire ce qui devait l'être. La mère de famille, elle, vint vérifier que la jeune femme n'avait pas besoin d'aide, avec la petite dernière au sein. Eireen remarqua qu'en deux mois, elle avait beaucoup appris sur les enfants, entre les jumeaux de quatre ans et la petite de quelques mois.
*Au moins, ça aura été largement instructif...*
Quand ils se mirent tous à table, elle pensait déjà au moment de rejoindre Kadaj.

Une serviette autour de la taille, Kadaj était en train de se raser devant son miroir. Il se rappelait son grand père. Il ne se rasait pas lui même, un serviteur s'en chargeait toujours. Mais Kadaj préférait le faire lui même.
"Sir, Eireen vous a demandé. Nous l'avons fait patienté dans la bibliothèque le temps que vous finissiez votre toilette."
Sans se retourner, Kadaj esquissa un petit sourire à la servante derrière lui.
"Bien, merci. Dites lui que j'arrive."
"Bien Sir."
Elle s'inclina et s'en alla.
Une fois que Kadaj eut fini de se raser et de s'habiller, il quitta ses appartements et alla à la rencontre de Eireen à qui il avait pensé une bonne partie de ce début de matinée.

Eireen leva la tête de son livre en entendant le prince arriver.
"Tu as fini de te pomponner, Majesté?"
Elle lui adressa un sourire taquin, et se releva avant de ranger son livre.
"Tu es bien élégant ce matin."
*Si on m'avait dit que je deviendrais amie avec un prince...*
Une petite voix en elle remettait le mot ami en question. Mais elle hésitait encore.

Les lèvres de Kadaj dessinèrent un sourire.
"Je ne suis pas plus élégant que d'habitude, tu exagères un peu."
*Surtout que je ne me trouve pas élégant...*
"Désolé de t'avoir fait attendre."
Il s'approcha d'elle et regarda le titre du livre qu'elle était en train de lire. Il fronça un peu les sourcils. Un livre qui parlait de guerre.
"Tu ne devrais pas lire celui-ci."

Eireen haussa les épaules avec un sourire.
"Je m'ennuyais..."
Elle posa une main sur sa joue et la caressa.
"Hum, rasé de près... C'est ce que je disais, tu t'es fait tout beau."
Elle rit et s'éloigna de quelques pas, avant d'attendre un peu plus loin.
"Allez, tu viens?"

Kadaj eut une moue exaspéré qu'il n'avait plus faite depuis que Djin avait disparu. Il leva les yeux au ciel puis suivit son amie qui visiblement c'était faite à la ville de palais. Il esquissa un sourire en coin et la rattrapa.
"Où désires-tu aller aujourd'hui?"

Eireen fit une mimique exagérée pour faire mine de réfléchir. Elle avait pensé à la question bien avant cela déjà.
"Dans les grottes."
Elle sourit. Elle avait de plus en plus le sentiment que c'était Kadaj qui faisait battre son coeur. C'était peut-être lui en réalité, qui l'avait retenue ici.
"Ca te va?"

"Aucun problème."
Cependant lorsque Eireen prit la direction de l'entrée de la citadelle, Kadaj la retint en lui prenant la main.
"Non, non, pas par ici. Les grottes sont en dessous de la citadelle donc par là bas." fit-il en lui indiquant un couloir un peu plus loin qui menait sous terre, là où dormait l'eau qui alimentait la cité. Une fois avoir descendu l'escalier en colimaçon, ils se retrouvèrent devant une grande et massive porte taillée. Kadaj dut utiliser sa force pour l'ouvrir. Personne n'allait jamais au grotte même si l'accès y était libre. Un fois entré, il referma la porte derrière eux. L'endroit était sombre et les quelques flammes éparpillés par-ci par-là pour mettre un peu de lumière, brillaient dans l'eau transparente. C'était un lieux magnifique. Encore un endroit où il aimait être avec Djin. De nouveau ce vieux sentiment de mélancolie et nostalgie revint en son coeur qui commençait à cicatriser.

"C'est sublime."
Eireen n'avait pas choisi cet endroit pour rien. Elle avait envie de savourer la beauté des lieux. Avec Kadaj avec elle, cela rendait le tout encore plus parfait.
"Il y a des choses si belles et merveilleuses ici que je n'ai plus envie de quitter cette cité..."
Elle lança un coup d'oeil au jeune homme avec un sourire.
*Et tu y es pour quelque chose...*

"Vraiment?"
Avec un sourire non masqué, le prince prit place sur un rocher au bord de l'eau.
"Tu peux rester ici autant de temps que tu le désires. Les villageois t'ont accepté il me semble."

Eireen croisa les bras avec un sourire.
"Peut-être, mais je ne peux pas imposer indéfiniment ma présence à cette famille, qui est déjà assez nombreuse. Il faudrait que je m'installe."
Elle s'approcha de lui, regard fixé dans l'eau.
"Ca te ferait plaisir que je reste?"

Kadaj acquiesça.
"Bien sûr. Ca me ferais de la peine de voir partir une amie."
Il perdit son regard dans l'eau.
"Et puis qui sait, peut être que tu pourra trouver le grand amour ici."

"Peut-être..."
Eireen lui jeta un petit regard.
*Peut-être même que j'ai déjà trouvé...*
Elle eut un sourire.
"Je suis contente d'avoir été assez distraite pour que mon cheval vous fonce dessus ce jour là..."

Kadaj esquissa un petit sourire. C'est vrai que cette rencontre l'avait aider à s'ouvrir un peu plus et à cicatriser les blessures de son coeur. Commençant à s'égarer dans ses pensées, Kadaj redevint mélancolique subitement. Ce lieux comme le jardin et le balcon lui rappelait trop de vieux souvenirs. Cependant il devait passer au dessus de cela et aller de l'avant. Soudain il se posa une question. Lors de leur rencontre en Fal, elle lui avait pourtant parlé d'une famille.
"Au faite, tu as prévenu quelqu'un de ta famille que tu étais à la cité? JE sais que ça fait maintenant deux mois que tu es ici, mais ce serait dommage que les gens qui te sont chères s'inquiète."

Eireen eut un sourire.
"Je n'ai prévenu personne..."
Devant son air, elle éclata de rire.
"Mais c'est ce qui rend tout ça encore plus excitant. Ne t'en fais pas pour moi, je suis une grande fille."

Kadaj eut un sourire en coin et acquiesça. Il n'avait pas à se mêler de ses affaires. Elle avait raison, elle n'était pas une petite fille et pouvait parfaitement se débrouiller seule. Le jeune prince se pencha en avant et plongea sa main dans l'eau claire. Elle était fraîche.
"Tu t'en sors bien chez la famille où tu vis? Les enfants ne sont pas trop insupportable?"

"Non, j'ai l'habitude, et puis, ils sont gentils."
Eireen sourit, pensive.
"Un jour, j'aimerai bien donner un ou deux enfants à l'homme que mon coeur aura choisi."
*Parce que mon mari peut toujours espérer...*

Kadaj se laissa aller contre la pierre bleuté.
"Heureux sera celui qu'aura choisit ton coeur."
Il lui adressa un sourire avant de fermer un peu les yeux. Il avait toujours voulu avoir des enfants. Djin également, mais elle l'avait quitté trop tôt pour cela. Et depuis il n'avait plus aimé aucune femme. Mais il ne désespérait pas. En compensation il avait créé des liens avec les enfants de la cité qu'il adorait tous autant qu'ils étaient.
"Elle aussi elle en voulait deux..." souffla-t-il en parlant de Djin. Quand il se rendit compte qu'il avait parlé à voix haute, il fut un peu gêné et se passa une main dans les cheveux. C'était la première, lui semblait-il, qu'il parlait de Djin devant Eireen.
"Désolé, je divague."

Eireen eut comme premier réflexe de lui demander de qui il parlait, mais elle se retint. Avec son empathie, elle effleura la conscience de son ami. Elle sentit des sentiments confus et négatifs, et elle ne chercha pas à remuer le couteau dans la plaie.
"Eh, souris un peu."
Elle eut un sourire timide, ayant envie de lui remonter le moral. Elle s'approcha de lui et lui déposa un baiser sur la joue.
"Allez mon prince..."
Elle croisa son regard, et eut un sourire plein de malice. Avec son empathie, l'état mélancolique de Kadaj pouvait déteindre sur elle.

Kadaj esquissa un petit sourire forcé lorsqu'il croisa son regard. Puis il regarda ses mains avec l'impression de ne pouvoir aller de l'avant.
"Désolé, de vieux fantôme que je n'arrive pas à oublier."
Il soupira et garda le silence. Devait-il ou pas lui parler de sa fiancée assassinée? Il aurait voulu, mais d'un autre côté il ne désirait pas étaler sa vie à la jeune femme. Vie qui était bien triste et pathétique. Puis il la regarda de nouveau.
"On remonte?"

Eireen acquiesça.
"Oui, remontons."
Elle proposa, avec un sourire.
"On pourrait faire une course à cheval."