Révélation empathique [Neutre, privé Kadaj]

Eireen ne tenait pas en place ce matin là. Depuis presque un mois, elle savait qu'elle aimait Kadaj. Et chaque jour, elle décidait de le lui dire, puis finissait par repousser cette résolution au lendemain. Cela faisait trois mois seulement qu'elle était partie de chez elle, mais pourtant elle avait l'impression d'avoir toujours vécu dans la cité, tant elle était intégrée. Elle toucha à peine à son petit déjeuner, tant elle était stressée. Car c'était aujourd'hui le grand jour: elle allait lui dire.

Comme tous les matins, Kadaj s'était déjà entraîné, avait prit un bain et était habillé. Pour se changer de la routine et profiter du confort qu'il bénéficiant chez lui, il prit un livre dans sa bibliothèque personnelle. Puis dans ses appartements, alla au balcon et s'installa sur la pierre, une jambe pendant dans le vide. Pour se changer les idées et penser à autre chose qu'à Eireen et Djin en même temps, il commença à lire un livre qu'il connaissait par coeur. Un manuscrit qu'avait écrit son grand-père il y a bien longtemps, quand il était jeune. En bas les rues étaient déjà animés. Il jeta un coup d'oeil à la cité et aux maisons en tout genre qui faisaient de cette ville une capitale des rêves. Avec un petit sourire il se dit qu'il avait entre ses mains un trésor.

Eireen se hâta vers le palais dès qu'elle le put. Elle était à la fois impatiente et apeurée. S'il ne partageait pas ses sentiments, qu'allait-elle faire? Elle n'avait pas sérieusement pensé à la question, mais elle le devrait. Les gardes la laissèrent passer sans rien dire, habitués à la voir aller où bon lui semblait. Elle demanda où se trouvait Kadaj, et on lui dit où elle devait le rejoindre.

Kadaj fut prévenu de la visite de son amie. Aussi il ordonna qu'on la fasse venir directement dans ses appartements. Il referma le livre qu'il posa sur sa jambe. Adossé contre le mur il regarda la ville puis le ciel. Toujours bleu. Rarement d'autre couleur à part lors des tempêtes. Quand on frappa à la porte, il sortit de sa rêverie et se tourna vers la porte.
"Entrez!"
Lorsque Eireen entra, le visage de Kadaj s'illumina par un petit sourire.
"Bonjour Eireen."

"Bonjour Kadaj."
La jeune femme sourit. Elle adorait quand il avait ce genre d'attitude ou de posture.
"Je ne sais pas pour toi, mais je n'ai pas envie de quelque chose de spécial aujourd'hui."
Elle vint s'accouder au balcon à côté de lui.

Kadaj eut un petit rictus malicieux.
"Ca m'arrange parce que en trois mois, je crois que tu as fais tout ce qui était possible de faire ici."
Il se leva et alla ranger son livre avant de retourner au balcon. Il posa ses paumes sur le balcon et tendit ses bras. Son regard se perdit au loin quelques instants. Etrangement en ce moment il ressentait une fatigue constante. Ses pensées se faisaient trop confuse et abstraite.
"J'ai entendu dire que tu plaisais beaucoup à Adam. Il me semble qu"il habite pas loin de chez toi."

Perdue dans ses pensées, Eireen se redressa un peu.
"Hum? Adam?"
Elle eut un sourire de légère incompréhension.
"De quoi tu me parles?"

Kadaj ne put masquer son sourire.
"Ah, tu n'es pas au courant?"
Il la regarda par dessus sou épaule.
"Remarque ce n'est peut être qu'une rumeur aussi. Mais ça m'étonnerais qu'aucun homme te connaissant ne puisse tomber sous ton charme.

Eireen eut un petit rire.
"Je prends ça pour un compliment. Mais il faudrait voir à me demander mon avis."
Elle le regarda plus franchement.
"Si mon coeur était déjà pris?"

Kadaj s'accouda au balcon comme son amie. Il entre croisa ses doigts.
"Alors dans ce cas il faudrait prévenir Adam, pas qu'il ne se fasse de faux espoirs."
Un sourire en coin apparut sur ses lèvres. Si Eireen avait trouvé l'amour, cela était parfait. Kadaj se réjouissait pour elle et espérait que ses sentiments étaient partagés.
"Je sais que cela ne me regarde pas, mais quel serait celui qu'à choisi ton coeur dans ce cas?"

"Je..."
Eireen était un peu piégée. Elle ne comptait pas lui dire de la sorte, mais maintenant qu'elle en était là...
"Il... Enfin, je ne sais pas ce qu'il ressent."
Elle le regarda en se retournant vers lui, confuse.
"Celui que j'aime... se tient en face de moi en ce moment."

Kadaj crut tomber de haut. Il ne s'attendait pas à cette déclaration. Aussi il ne savait pas quoi lui répondre. Certe il adorait Eirren, elle était plus qu'une amie pour lui. Mais Djin occupait toujorus et encore cette place dans son coeur. Confus il détourna le regard. Il se trouvait lâche de ne pas réussir à la regarder dans les yeux.
"Eireen..."
Comment le lui dire? Toutes ses amorcent de phrases mourraient au bord de ses lèvres. Il se passa une main sur les yeux. Il ne voulait pas la repousser et lui faire de peine, mais ne voulait pas non plus qu'elle se fasse de faux espoirs. Et puis, il était encore incertains de ses sentiments. Djin garderait cette place que personne ne pourra jamais prendre, mais son coeur était loin d'être sec et minuscule.
"Désolé Eireen mais... Tu ne fais pas bonne route."

Eireen fut assez rapidement refroidie. Elle utilisa son empathie sur lui cette fois. Et cela lui ouvrit clairement les yeux.
"Je vois..."
Elle s'approcha d'un pas de lui.
"Je n'aurais jamais de place ici, tant qu'elle te hantera toujours..."
Elle posa une main sur son torse, à l'emplacement du coeur. Puis, elle eut un triste sourire.
"Tu étais tout ce qui me retenait encore ici."
Elle se détourna, ne lui en voulant pas. Elle prit le chemin de la sortie. Maintenant, ce qu'elle allait faire lui apparaissait clairement.

Kadaj était perdu et ne savait pas quoi dire. Aussi il resta là, sur le balcon et regarda Eireen s'en aller. Il avait l'impression de perdre quelque chose qui lui était chère lorsqu'elle referma la porte. Mais que faire. Son coeur appartenait à Djin, encore et toujours. Non? Ou était-ce juste un prétexte pour ne plus se lancer dans une nouvelle relation. Après tout, tous ses proches disparaissaient les uns après les autres. Point serrés, il ferma les yeux et rumina.