Colère d'un mari [Neutre, privé Kadaj]

Kadaj lui caressa doucement le dos et passa une main dans sa chevelure. Lui aussi voulait plus que tout l'épouser et en faire sa princesse. Mais elle était déjà mariée.
"Eireen, tu es déjà mariée..."
Même si il ne voulait pas qu'elle le quitte ou que leur enfant grandisse autre part qu'ici, la réalité était là.

Eireen secoua la tête.
"Pas vraiment..."
Elle eut un léger sourire.
"Il faut que le couple signe un acte de mariage de leur propre main. Hors, j'ai signé de la mauvaise main, et je ne porte jamais ma bague. Il n'y a jamais fait attention, mais je me suis assez documentée pour savoir que cela suffit pour que le mariage soit factice."
Elle soupira.
"Enfin, il peut encore tout gâcher..."

Une flamme dans le cauchemar. Kadaj ne put cacher son sourire satisfait. Il lui prit le visage entre le main et plongea son regard dans celui de la jeune femme.
"Tu es incroyable..."
Il frotta le bout de son nez contre le sien.
"Si ce que tu dis est vrai, alors il ne pourra rien gâcher. Je te protégerais et te garderais au près de moi. Toi et notre bébé."

"C'est ce que je désire de tout mon coeur..."
*Y compris de te donner ce bébé que tu désires, et que je n'ai en réalité pas conçu...*
Eireen devint un peu plus grave.
"Il ne s'avouera pas vaincu. Je suis sa chose en l'occurrence, et il ne va pas me laisser filer. Il est capable de le nier."

"Ne t'en fais pas pour cela."
Le prince avait déjà sa petite idée derrière la tête. Il ne méritait rien d'autre que d'être jeté en plein désert.
"c'est vraiment la dernière chose dont tu dois te soucier. Tu ne sera plus sa chose mais ma fiancée."
Kadaj ne voulait pas faire la même chose à Eireen que son mari actuel. Il déposa un baiser sur l'épaule de la jeune femme puis dans son cou. Il approcha doucement ses lèvres de son oreille.
"Aussi, veux-tu m'épouser Eireen?"

Eireen plongea son regard dans le sien, et un sourire de pur bonheur vint illuminer ses traits.
"Oui. Par les dieux, bien sûr que je le veux!"
Elle passa ses bras autour de son cou pour se serrer tout contre lui. Ca ne s'était pas si mal passé... A part son mensonge sur sa grossesse qui la mettait mal à l'aise, mais qui serait aisé à camoufler.

Kadaj se sentit vraiment sortit de ce cauchemar. Il l'embrassa avec un bonheur visible.
"Maintenant, la seule chose dont tu dois te soucier, c'est la date du mariage."

Eireen resta songeuse.
"Ca m'inquiète quand même..."
Elle se releva.
"Qu'est-ce que tu comptes faire de lui?"

Kadaj répondit sans trop réfléchir. Cela lui semblait évident.
"Le lâcher en plein désert."
Il étira un sourire.
"Et qu'il ne vienne plus dans la cité, sinon je m'occupe personnellement de son cas."
Il écarta une mèche de cheveux qu'Eireen avait devant les yeux. Elle était de plus en plus belle avec les cheveux long.
"Si maintenant tu as une autre idée, dit et je ferais."

"Evite quand même de le tuer..."
Eireen n'avait jamais été maltraitée physiquement. En revanche, moralement, si, mais pas directement. Aussi, il ne méritait pas un traitement trop sévère non plus.
"D'abord, explique-lui bien la situation. Sinon, il peut revenir à la charge, et même nous créer des ennuis."

"Je n'y manquerais pas."
Il lui déposa un baiser sur le front.
"D'ailleurs je vais m'occuper de lui tout de suite comme ça se sera fait."
Sur ce il se leva. Et avant de la laisser pour s'occuper de son adversaire, il embrassa Eireen.

"Kadaj!"
Eireen se leva et lui prit le bras.
"Je peux t'accompagner? Je resterai hors de vue pour éviter tout problème."
Elle avait simplement envie de s'assurer que son époux ne fasse pas de mal à son amant. Il ne manquait plus qu'ils s'entretuent...

"D'accord, mais alors reste en arrière."

Une fois dans les cachots de la citadelle, un endroit où Kadaj ne se rendait jamais car il n'y avait personne d'habitude, il indiqua à Eireen où elle devait l'attendre. De là, dans l'ombre, elle pourrait voir son mari sans être vu par lui. En approcha de la cellule du prisonnier, ce dernier commença à s'agiter de nouveau en voyant le prince.
"Où est-elle?! !Où est ma femme?!"
Kadaj ne répondit pas et avec un calme désarment il se planta devant les grilles de la cellule.
"Elle est ici, quelque part dans le cité et elle y restera. Vous lui avez assez causé de mal. Elle ne partira pas avec vous."

Eireen était soulagée de voir que Kadaj ne courait aucun risque. Maintenant, elle voulait voir comment son époux allait prendre la chose.
"Rester ici? Mais vous délirez mon pauvre ami! Qui l'a entretenue quatre ans durant?"
*Voilà, le point de vue financier... Comme si tu n'avais pas les moyens...*
"C'est ma femme, un point c'est tout. Vous êtes amants, et ça s'arrête là, elle me revient de droit!"
Il serra les poings sur les barreaux de sa cellule.
"Encore n'aurait-elle pas été aussi belle et désirable, j'aurais peut-être revu mes positions. Mais elle n'est même pas capable de me donner des héritiers, et ce en toutes ces années... Elle doit probablement être stérile."
*Compte là dessus, idiot...*

Kadaj esquissa un sourire malsain. Il croisa les bras, prenant un air hautain et supérieur qui ne prenait jamais.
"Etrange, actuellement elle attend un enfant de moi. Le problème ce n'est pas elle, mais vous si on suis la logique."
"Comment?!"
Kadaj ne continua pas à débattre sur le sujet.
"Eireen n'a pas respecté les conditions de mariage. Acte de mariage signé de la mauvaise mais, alliance jamais porter et j'en passe."
Il haussa les épaules.
"Bref autant dire que vous n'êtes pas vraiment mariés. Alors dans ce cas, je vous conseil de quitter la cité le plus rapidement possible sinon c'est avec la force qu'on vous jettera dans le désert."

Le prisonnier ne semblait pas y croire. Il regarda le prince, incrédule.
"Mais c'est impossible... J'ai conçu des bâtards pendant mes voyages..."
Un sourire narquois étira les lèvres d'Eireen.
*Je m'en doutais... En plus de ça, t'étais pas fidèle...*
"Cette histoire de mariage invalide, c'est une machination! Vous n'avez pas le droit!"

Kadaj ne put s'empêcher de rire.
"Un mariage où les deux époux sont infidèles, raison de plus pour que se mariage qui déjà à la base était invalide, soit dissout."
Puis il reprit son sérieux et défia son adversaire du regard.
"Vous quittez la ville pour ne plus jamais y revenir de votre plein gré ou je m'en charge moi même. Et je ne me répèterais pas."

L'autre eut un petit rire ironique.
"Curieux de savoir comment je vais faire. Je suis enfermé, et mon cheval s'est enfui quand vous m'avez attaqué."
*Non mais je rêve... VOUS m'avez attaqué... Enfin, au moins il est légèrement plus respectueux...*
Eireen se mordit les lèvres. Mieux valait qu'elle ne se fasse pas voir de lui quand il sortirait.

Kadaj resta froid et calme.
"Si ce n'est qu'un cheval dont vous avez besoin, nous pouvons vous en donner un. Cela n'est pas un problème."
Il regarda un garde. Celui qui avait les clés.
"Et pour la cellule, elle s'ouvrira quand vous serez prêt à quitter la cité sans faire le moindre faux pas."
Kadaj ne savait pas sil il devait le garder encore un peu ou pas. Il avait peur que si il le faisait partir tout de suite, ce dernier ne quitte pas immédiatement la cité. Quelques jours d'isolement permettrait de le calmer un peu.

"A part si je la croise..."
Le prisonnier se détourna et alla au fond de la cellule, contenant visiblement sa rage. Eireen ne quittait pas Kadaj du regard, espérant qu'il allait lâcher l'affaire pour le moment, et la rejoindre.
*Va vraiment falloir que je me débrouille pour tomber réellement enceinte...*

Kadaj examina le prisonnier encore un instant puis se tourna vers un garde.
"Ne le laissez pas seul."
Puis il s'en alla avec Eireen.

Quand Kadaj la rejoignit, la jeune femme lui prit la main.
"Kadaj?"
Elle évita son regard quand il tourna la tête vers elle.
"Tu... es fier de devenir père pour en avoir parlé avec lui?"

Kadaj acquiesça et lui serra un peu plus la main.
"Bien sûr que je suis fier. C'est la meilleure chose qui puisse nous arriver."
Il lui déposa un baiser sur la tempe.
"D'autant plus que c'est souhait qui me tient à coeur d'avoir un enfant avec la femme que j'aime."

"Et tu n'en avais pas eu avec Djin..."
*Et avec moi, ce ne sera pas pour tout de suite non plus...*
Eireen lui lança un petit coup d'oeil gêné.
"Essaie de ne pas avertir le peuple avant qu'on soit sûrs. D'ici plusieurs mois, ce sera bon. D'ici là, il peut encore se passer des choses..."

Kadaj accepta d'un signe de tête même si il avait envie de mettre tout le monde au courant. Mais il sera fait selon la volonté de sa fiancée.
"Entendu. Cela restera entre nous deux pour le moment."
Ils reprirent le chemin de leur appartement, le coeur plus léger.