Partie de chasse [Neutre, privé Mayura]

Alan attendait avec quelques serviteur et son grand veneur. Mayura ne devait pas tarder. Le prince était en forme, et impatient de débuter la chasse. C'était le début de l'après-midi, et ils auraient jusqu'au coucher du soleil. Après quoi, elle serait l'invitée du jeune homme pour un repas. Tout cela était convenu depuis un moment. Alan flatta l'encolure de son cheval qui s'impatientait.

Ses cheveux doré lui retombant sur les épaules, et sa ceinture sur ses haches, Mayura faisait trotter Némési le long d'une sentier pour rejoindre le prince. Attaché à la selle de la jument, un carquois et l'arc de la jeune femme.
"Je ne vois pas ce qu'il t'a poussé à accepter cette offre Mayura. Vraiment, déjà que je ne supporte pas que tu chasses mais en plus que tu lances un pari au prince..."
"C'est lui qui me l'la lancé père."
"Mais quand même, à mon époque une jeune femme de ton rang se contentait de savoir ce que son mari avait rapporter de la chasse et ne l'accompagnait pas."
Mayura le regarda avec un sourcil levé.
"Et depuis quand ai-je épousé le prince?"
Le Duc eut un sourire.
"J'ai bien vu comment il t'a garder à ses côtés le soir du bal. Crois moi il n'est pas indifférent ) tes charmes. Charmes que tu as hérité de ton vieux père."
Mayura ne put s'empêcher de laisser échapper un rictus en pensant à Marian.
"Ca, c'est sûr."

Quand Mayura arriva enfin, Alan sentait son sang bouillir d'impatience. Les chiens de chasse derrière lui aboyaient d'impatience. Il regarda la jeune femme approcher avec un sourire, et reçut les salutations des arrivants avec un air distrait. Après un échange de formalités polies, les deux concurrents s'éloignèrent un peu.
"Je suis heureux de vous voir ainsi parée. Pour ma part, je suis assez impatient de me mesurer à vous."
Il désigna la meute d'un mouvement de menton.
"Les chiens vont être lâchés pour lever le gibier. Ensuite, ce sera à nous d'entrer en scène. Vous vous sentez prête?"

Mayura le regarda avec un sourcil levé.
"On dirait que j'en suis à ma première chasse."
*Décidément, pensent-t-ils tous qu'une femme n'a pas sa place dans une chasse?*
Elle regarda devant elle. Le soleil était au beau fixe et Némési trépignait déjà d'impatience de prendre le galop après quelque chose.

Les chiens furent lâchés les premiers. Les maîtres de chenil les suivaient, et les deux cavaliers à leur suite. Alan était concentré sur sa chasse. Un bon moment passa, avant que les chiens ne trouvent tout un troupeau de biches. Sans attendre, le prince talonna son étalon, qui se lança derrière un jeune cerf. La harde s'éparpillait, tandis que les chiens étaient rappelés. Il ne faisait aucun doute que Mayura trouverait une proie.

La jeune femme capta immédiatement une jeune biche près d'elle, immédiatement Némési se jeta à sa suite. Mayura se coucha sur sa jument prennant son arc et une flèche. Elle fit accéléré Némési. Mayura avait le visage fouetté par le vent et le cheveux au vent. Elle adorait cette sensation de liberté. Du coin de l'oeil elle vit une deuxième biche. Parfait. Il serait facile de les avoir rapidement. Aussi elle tira une seule flèche sur la première qui se la prit de plein fouet.

De son côté, Alan venait d'abattre le jeune cerf. Cependant, l'animal l'avait emmené un peu trop loin du groupe. Le prince alla confier sa proie à son suiveur. Comme dans toute chasse de ce type, chaque concurrent avait un homme qui le suivait pour récolter ses proies. Le jeune homme ne se laissa pas aller. Il reprit ses recherches, et dénicha un lièvre par hasard. Après l'avoir abattu, il tomba sur la piste d'un sanglier, proie dangereuse, et se mit à la suivre.

Une fois la première biche à terre, Mayura prit immédiatement une autre flèche. Némési continuait sur sa lancée. Le jeune femme tira à angle droit sur sa gauche et toucha la seconde biche sur le flanc. Déstabilisée mais déterminé à s'enfuir, la biche continua de courir avant de se prendre une deuxième flèche droit sur l'encolure. Son suiveur se chargea des deux bêtes mortes tandis que Mayura calma sa monture et continua sa route. Elle fit quelques mètres avant de tomber sur Marian. Il était toujours près d'elle pour le plus grand plaisir de la jeune femme.
"J'ai vu le prince partir par là bas. Il coursait un sanglier."
Mayura lui rendit son sourire.
"Espérons qu'il l'aura."
Elle fit faire volte face à Némési quand elle entendit un craquement de branche derrière elle. Un chevreuil. La chasse reprenait.

Alan avait fini par retrouver le sanglier. Mais il n'était pas seul. Il y avait sa laie et leurs marcassins, trois au total. Ce serait parfait. Ainsi, il prit l'épieu à sa selle, et s'avança contre le vent, une fois l'arme montée. Ces cochons sauvages étaient bien trop robustes pour être abattus par des flèches. Il les prit par surprise, transperçant le mâle sans trop d'effort. En revanche, la femelle le chargea pour protéger ses petits. Orage se cabra, évitant de peu les défenses meurtrières. Un instant déstabilisé, le prince retira son épieu du corps du mâle, et tua la femelle. Après cela, il s'occupa encore des trois petits. Il lui restait encore du temps.

Après avoir abattu le chevreuil, et une perdrix, elle trouva une autre biche du groupe qui s'était dispersé. Non loin d'elle il y avait un cerf. Si elle voulait avoir les deux elle allait devoir faire preuve discrétion. Aussi elle décida de mettre pied à terre et de grimper à l'arbre. Une fois bien installée sur une branche, elle tenta quelque chose que Marian lui avait apprit il y a longtemps: tirer de flèches en même temps. C'était relativement compliqué mais possible. Le tout était de réussir à positionner les flèches que le corde de l'arc. Après de longue minutes où Mayura jouait avec les deux flèches pour trouver les angles parfait, elle lâcha enfin la corde. Elle était sûre de toucher au moins le cerf. Et par chance, elle toucha aussi la biche. Un sourire au lèvre et fière elle descendit de son arbre.

La partie de chasse finie, Alan sortit de la forêt avec son suiveur. Il avait tué onze animaux au total, dont deux chevreuils et un canard pour terminer. Il était curieux de voir ce que ça avait donné pour la jeune femme. En tout cas, le repas de ce soir serait largement assuré par leurs soins. Si tout le monde mangerait à la table de Roi, il tenait à manger personnellement avec elle dans ses appartements.

Mayura fut fière de la prise qu'elle avait effectuer en tuant la biche et le cerf en même temps. Marian aurait été fière d'elle. Dommage qu'il n'avait pas assisté à la scène. En revenant, elle aida son suiveur à tracter ses proies. Plusieurs biches, quelques chevreuils et volatiles. Elle avait eu moins de proies que le souverain, mais le coup avec la biche et le cerf le lui sortait plus de la tête. Il fallait qu'elle en parle à Marian.
"Je vois que la chasse a été fructueuse prince."

"Pour vous aussi."
Alan contempla les prises de la jeune femme. Il ne pensait pas qu'elle en aurait autant.
"J'avoue que je suis impressionné."
On compta les proies, et au final, la victoire revint au prince, mais de peu.
"En tout cas, nous aurons de quoi manger au château. Je suis d'avis de faire une chasse commune un jour. Qu'est-ce que vous en pensez?"

Mayura s'apprêta à parler quand son père l'interrompit. Elle ne l'avait pas vu durant la chasse. Aussi elle se demandait où il avait bien put passer son temps.
"Se sera avec joie mon Seigneur."
Mayura haussa les sourcils.
"Père, il me semble que le prince s'est adressé moi."
Elle se tourna vers le prince ignorant le visage du Duc qui s'empourprait.
"Ce serait avec plaisir votre Majesté."

Alan lui adressa un sourire. Il avait apprécié sa réaction, étrangement.
"Magnifique. J'avoue que je suis curieux de voir vos techniques. Cette petite compétition m'en a empêché, mais je suis certain que nous aurions à apprendre l'un de l'autre."
Il fit signe à tout le monde de se mettre en route. Arrivés au château, des garçons d'écurie prirent leurs chevaux en charge, et les proies furent conduites aux cuisines.
"On va vous conduire aux bains. Vous devez rêver de pouvoir vous décrasser. Ensuite, un serviteur vous ramènera dans mes appartements. Nous y mangerons tranquilles à discuter."
Il inclina la tête, puis gagna ses appartements.

Lorsque Mayura fut conduite aux bains, elle se déshabilla et entra dans le bain. Elle s'était relevée les cheveux pour ne pas les mouiller. Elle ferma les yeux et posa sa tête conte le rebord su bassin. Elle resta ainsi quelques minutes, se demandant pourquoi le prince était du jour au lendemain si intéressé à elle, puis se décrassa. Une fois propre, elle sortit du bain et se sécha avec des serviettes mises à sa disposition. Elle grommela légèrement quand elle se rappela que son père lui avait dit de faire bonne figure devant le prince et d'honorer son nom.
"Qu'est-ce qu'il peut être emmerdant celui-là..."
Elle enfila ses vêtements de rechange, un pantalon moulant noir ainsi qu'un simple chemiser blanc dont elle laissa le dernier bouton ouvert pour être plus à l'aise. Puis après avoir peigné ses cheveux et les avoir rattaché, on l'amena aux appartements du prince.

"Papa, c'est qui qui vient?"
Alan soupira. Parfois, il aurait aimer pouvoir imposer le sommeil à cette petite tornade qu'était son fils. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait hérité du tempérament de son père au même âge.
"Une amie. Tu dois être très sage, d'accord?"
"Promis!"
Il se souvint que Mayura était mal à l'aise avec les enfants. Mais avec l'air angélique du petit prince, difficile de ne pas tomber sous le charme. Quand on annonça la jeune femme, il alla lui ouvrir, Kilian dans ses jambes, curieux.

Lorsque le Prince ouvrit la porte de ses appartements, Mayura lui adressa un sourire. Elle vit aussitôt le petit prince entre le jambes de son père. Elle n'avait jamais vu le jeune Kilian mais avait entendu parlé de lui. A ce qu'on disait dans le village, il avait beaucoup d'énergie à revendre. Elle lui adressa un sourire et s'inclina légèrement devant lui.
"Bonjour petit Prince."

Le petit garçon eut un sourire amusé en la regardant. Il lui fit une petite révérence à son tour.
"Je m'appelle Kilian."
Alan leva les yeux au ciel.
"On le sait Kilian. Allez file, petite fripouille."
L'enfant déguerpit en riant, allant jouer dans sa chambre en attendant le repas.
"Il a de l'énergie à revendre. Je vous en prie, entrez."
Il referma la porte derrière Mayura, en observant sa tenue à la garçonne.
"Dites-moi, voilà une tenue qui ne doit pas faire l'unanimité."

Mayura regarda le Prince avec un sourcil levé.
"C'est vrai que mon père déteste me voir ainsi, mais l'avis des autres, pardonnez-moi l'expression, mais je m'en contre fiche."
Elle se détendit.
"Je suis bien plus à l'aise dans cette tenue que dans n'importe quelle autres robes."
Elle s'avança vers lui et lui intima.
"Si un jour vous avez l'occasion de portez une robe, vous comprendrez ma tenue en ce moment."

Alan eut un sourire amusé.
"Je ne pense pas que cette occasion se présente de sitôt."
Il lui montra le séjour en l'invitant à prendre place.
"J'avoue ne jamais m'être autant amusé à la chasse. Vous êtes une adversaire de valeur. Où avez-vous appris cela?"

Mayura haussa les épaules.
"Avec mon parrain. Le Comte Marian."
Elle esquissa un sourire.
"Depuis que je suis petite il m'a servit en quelque sorte de tuteur. Mon père n'a jamais été un bon élève et il ne voyait absolument pas sa fille tenir une épée, un arc ou savoir chevaucher comme un homme. Il me voyait plutôt compter fleurette en attendant de pouvoir conclure un mariage."
Elle soupira. Cet homme la dégoutait.
"Cependant dès mon plus jeune âge je n'ai pas été de cet avis. Chercher un professeur pour m'apprendre ce que je pense être ma véritable vocation, n'a pas été facile. Et puis un jour alors que mon père me faisait une leçon de moral sur le rôle que devait avoir une jeune fille dans la société, mon parrain s'est proposé de m'enseigner son savoir. Je ne pouvais pas espérer meilleur enseignant..."
*Et père...*

"Je vois. Etant un homme, un tuteur m'a enseigné tout cela."
Alan resta pensif.
"Je crois que j'ai tout de suite apprécié."
Il eut un petit rire, tandis qu'on leur apportait leur repas.
"Je souhaite bien du plaisir à celui qui aura en charge l'éducation de mon fils."
En entendant les serviteurs déposer les plats sur la table, Kilian sortit de sa chambre.

Mayura regarda le petit Prince arriver à s'atablé entre eux deux. Il était mignon mais ne ressemblait vraiment pas beaucoup à son père. Il devait tenir de sa mère. D'ailleurs elle avait beaucoup entendu parlé d'elle, mais jamais vu. Paraissait qu'elle restait toujours à l'intérieur. Kilina regarda un instant Mayura.
"Pourquoi vous êtes habillé comme un homme?"
Mayura ne put s'empêcher de rire.
"C'est pour dénier la langue au curieux petit Prince."

Kilian regarda son père.
"Elle était belle comme la dame maman?"
La question désarçonna un peu Alan. Son fils le regardait avec un grand sérieux.
"Oui. Oui, elle était belle comme Mayura, mais quand même très différente."
Il eut un sourire un peu gêné à l'attention de la jeune femme alors qu'ils s'attablaient.
"Comment lui décrire sa mère? Il essaie de se la représenter, mais il ne peut pas. Il ne l'a jamais connue."