Retour chez la vieille [Neutre, privé Juliette]

Juliette avait contre elle Océane qui était emmitouflée dans une grosse couverture. Elle avait remonté sur sa tête son capuchon. Il ne leur restait plus que quelques mètres à faire avant d'arriver chez sa grand-mère. Elle était un peu anxieuse. Elle était partie dans prévenir et n'avait donné aucune nouvelle à la vieille.
"J'espère que maintenant elle va arrêter de penser que tu es un coureur de jupons maintenant que nous somme parents et fiancés."

Soren soupira.
"J'espère aussi."
Le vent était froid, et quelques flocons givrés tombaient du ciel d'un gris plombé. Le jeune homme regarda Océane. Le bébé n'avait pas l'air de souffrir du froid. Au contraire, elle dormait paisiblement. Naesala s'ébroua pour se débarrasser des flocons qui encroûtaient ses paupières et sa robe.
"Au moins, on va pouvoir se réchauffer."

Juliette acquiesça. Quelques minutes plus tard ils furent capable de voir la petite maison où avait grandit la rouquine.
Lorqu'ils furent devant la porte, ils entravèrent leur monture et Juliette se chargea de toquer. Quelques minutes plus tard sa grand-mère vint leur ouvrir. Elle regarda le jeune femme avec étonnement et surprise. Elle ne devait pas s'attendre à voir sa petite fille.
"Juliette!"
"Bonjour grand-mère."
Océane était encore cachée sous la cape de la jeune femme, donc la grand mère ne pouvait encore voir son arrière petite fille. Quand elle vit Soren, son sourire disparut.
"Et vous..."

Soren s'attendait à quelque chose dans ce genre. Il retint un soupir. Ca n'avait pas changé, évidemment. Même si en un voire deux ans, ça aurait pu.
"Et oui, moi..."
Il eut un sourire légèrement ironique. Il vérifia que leurs montures étaient entravées à l'abri de la neige et du froid, puis entra à la suite de sa fiancée.

Juliette fut heureuse pour elle et pour Océane d'être enfin au chaud. Lorsqu'elle retira sa cape et que Océane fut à découvert, la grand-mère de Juliette s'immobilisa. Juliette lui donna la cape et laissa Océane un peu respirer en la dégageant un peu. Elle ne faisait pas vraiment attention à sa grand-mère pour l'instant.
"Juliette, peux-tu m'expliquer?"
"De quoi?"
"Pour ce bébé."
"Oh oui, où ai-je la tête.... C'est Océane ma fille et celle de Soren."
"Tu es maman?"
Juliette acquiesça devant le sourire de sa grand-mère.

Juliette déposa un baiser sur le front de sa fille et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Aussi elle se calma tout de suite.
"Elle est adorable... Est-ce que je peux la prendre un peu?"
N'y voyant pas d'inconvénients, Juliette acquiesça et lui mit la petite dans les bras.
"Il y a aussi autre chose que je voulais te dire."
Elle tendit sa main gauche vers sa grand mère et lui montra son alliance.
"Soren et moi sommes fiancé. Nous allons nous marié au printemps."

Soren observa la vieille qui berçait Océane dans ses bras. Cela l'irritait un peu. Surtout vu comment elle le traitait.
"Juliette, tu es sûre de vouloir épouser un homme pareil."
Cette fois, le jeune homme intervint.
"Nous vivons ensemble depuis qu'elle est partie, et n'avons jamais eu le moindre problème."

Se rappelant l'incident avec les Immortels et ce qu'il en avait coûté à Soren, la mine de Juliette s'assombrit. Le moindre problème était peut être un terme un peu exagéré. Elle regarda sa grand-mère.
"Je suis certaine de mon choix grand-mère, j'aime Soren plus que tout au monde. C'est le seul qui a toujours été là pour moi. Et malgré mes défauts et erreurs, il reste toujours à mes côtés. Alors je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas lier ma vie à la sienne."
Juliette s'approcha d'Océane et lui passa une main sur le visage. Quand le petite commença à têter son pouce, Juliette reprit la petite dans ses bras et la mit au sein.
"Grand-mère, cela te dérange si nous passons la nuit ici?"
"Non, bien sûr que non."

Quand Océane eut finit sa tétée, elle se mit à pleurnicher pour qu'on la change. Le couple monta donc dans l'ancienne chambre de Juliette.
"Tu crois qu'elle m'a enfin accepté?"
Il regarda sa compagne étendre une serviette sur le lit, puis déshabiller sa fille et lui retirer son lange sale. Soren lui passa l'éponge et la cuvette d'eau tiède qu'il avait monté. Il eut un petit rire.
"En tout cas, elle n'a pas intérêt à exiger qu'on dorme séparément."

"De toute façon si à l'époque elle voulait éviter que nous couchions ensemble, maintenant le mal est fait."
Une fois Océane lavée et propre, elle la langea et la rhabilla.
"Je me demande si elle a encore mon vieux berceau. Normalement il devrait être au grenier."
Elle se tourna vers Soren.
"Est-ce que tu peux monter et aller voir?"

Soren acquiesça. Il eut un petit rire.
"Je ne vois pas où est le mal dans le fait de coucher ensemble. Surtout quand on voit le résultat."
Il enveloppa Océane d'un tendre regard, puis il monta au grenier. Il y avait un véritable capharnaüm là haut, et il dut se démener pour dénicher enfin un berceau un peu sale. Il n'y avait plus de matelas dedans. Il descendit.
"Je l'ai trouvé, mais il va falloir le laver. Et il n'y a plus de matelas."

"Oui je sais. Il est dans mon ancienne armoire."
Elle cala Océane dans les cousins et grimpa sur une chaise pour attraper le matelas qui était tout en haut. Elle le sentit.
"Visiblement il est encore propre et ne sens pas le moisie ni le renfermer. Je vais quand, même se secouer dehors et passer un coup sur le berceau. Tu peux t'occuper de la petite pendant ce temps?"

Soren eut un grand sourire.
"Comme si c'était une punition..."
Le jeune homme alla s'étendre sur le lit près du bébé qui suçotait son poing. La petite fixa son regard bleu sur son père, puis lui fit une petite mimique adorable.
"Tu vas me faire fondre mon coeur... Viens voir là..."
Il la prit contre lui. Là, elle captura son doigt et le mit en bouche.
"Mais oui, tu as raison, il vaut mieux baver sur le doigt de papa que sur ton poing."

Juliette descendit et s'occupa d'abord du berceau qu'elle épongea rapidement avec une éponge sèche. Puis elle prit le matelas et alla le frapper dehors. Une fois finit elle remonta le tout et mit le berceau dans le coin à côté du lit.
"Et voilà, petite princesse a un berceau tout propre maintenant."
En passant devant le miroir, elle remarqua qu'elle n'avait pas encore perdu les kilos qu'elle avait prit durant la grossesse. Il faudra qu'elle fasse attention à ce qu'elle mange dorénavant. Elle s'assit sur le lit à côté de Soren. Elle lui passa une main dans les cheveux et la fit glisser sur son dos. Elle se rappelait encore qu'il y a plusieurs jours de ça, il était ensanglanté et tailladé. Elle se mordit la lèvre.
"Tu ne sens plus rien?"

Soren secoua la tête.
"Non, tout va bien. Tu peux regarder, il ne reste même pas une cicatrice."
Il fit de gros yeux en regardant Océane, qui était toute concentrée sur le suçotage de son doigt. Il était conscient d'avoir l'air ridicule, mais il s'en fichait.
"Mais c'est pas vrai, elle va me dévorer tout cru!"
Le bébé le fixa du regard, et son père fit semblant d'être aux prises avec un terrible ennemi.
"A l'aide Juliette, je vais me faire manger!"

Juliette fixait encore le dos de Soren. Elle se rappela cette nuit où Adrian lui avait enlever Océane. Par la suite Soren était revenu pour repartir la sauver. Il avait payer un prix très élever pour récupérer Océane et réparer les erreurs de Juliette. Elle ne mériati pas quelqu'un comme Soren. Elle ne fait que des caprices et ne l'écoute pas. Pourtant lui mieux que quiconque peut savoir où est le danger. Elle savait qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Elle culpabilisait encore malgré ces deux semaines. Elle... quand elle entendit son prénom, elle sortie de sa transe et sursauta.
"Quoi?"
Elle vit Océane qui avait suçait le doigt de son père et se dernière qui riait.
"Je vais aider grand-mère à préparer le dîner."
Elle déposa un baiser sur le front de Soren puis descendit.

Soren trouva sa fiancée bien songeuse et mélancolique. Il n'aimait pas trop ça. Doucement, il retira son doigt de la bouche du bébé, et la prit dans ses bras.
"Je me demande ce qu'a ta maman."
La petite se blottit contre lui avec un soupir.
"Oui, on va descendre aussi."
Il l'enveloppa dans une couverture en plus de ses vêtements pour être sûr qu'elle n'aie pas froid, et descendit à son tour.

Dans la cuisine, Juliette s'occupait de préparer un ragoût pour le souper. Elle épluchait et couper des carottes alors que sa grand mère s'occupait des pommes de terres. Juliette ne parlait pas et n'en avait pas envie. Sa grand-mère ne la força pas.
"Je vais chercher des oignons dans la cave grand-mère."
La vieille se contenta d'acquiescer. Après avoir allumé une bougie, Juliette descendit dans la petite cave qu'ils avaient où sa grand-mère stockait toutes ses provisions.

Soren arriva dans la cuisine que Juliette venait de quitter, le bébé dans les bras. Il attendit en silence que Juliette revienne. La voir ainsi morose ne lui plaisait pas. Il lui envoya une vague d'apaisement, puis s'adressa à la vieille.
"J'aimerais bien savoir si j'ai enfin droit à un tant soit peu de votre estime."
Dans ses bras, Océane était en train de s'endormir.

Soren garda Océane sur un bras, et alla passer son bras libre autour de la taille de Juliette. Il posa ses lèvres contre sa tempe en la serrant tendrement contre lui.
"Quelque chose ne va pas mon amour?"
Le bébé s'étira doucement dans les bras de son père. Cela tira un sourire à ce dernier.
"Tu n'as pas l'air en forme depuis avant."

Juliette esquissa un sourire en coin. Couper les oignons lui faisait monter les larmes aux yeux.
"Je suis juste un peu fatiguée du voyage c'est tout."
Elle le regarda.
"Ne t'en fais pas. Va te mettre à l'aise devant le feu de cheminée, tu as les mains froides."

Océane commença à pleurnicher, incommodée par l'odeur de l'oignon. Soren jugea que suivre le conseil de sa compagne serait peut-être judicieux. Il monta chercher le berceau, et le descendit, avant de l'installer près du feu, pour que le bébé n'aie pas froid. Puis, il coucha la petite et la borda. Il la berça doucement jusqu'à ce qu'elle s'endorme, puis il rejoignit Juliette.
"Je peux me rendre utile?"