Fraîchement remis [Neutre, privé Aléa]

Chess avait mis plus d'un mois à se remettre de ses blessures, mais il avait réussi. Il était horriblement affaibli, et n'avait que très peu marché durant tout ce temps. La guérisseuse disait de lui qu'il était miraculé. Cependant, Aléa gardait un traumatisme profond de ces évènements. Le fait qu'elle ait perdu le bébé avait aussi énormément peiné Chess. Mais avant tout, il était heureux de s'en être sorti pour continuer à veiller sur sa famille.

Aléa avait repris un peu gout à la vie lorsque Chess s'était remis. Cependant, la perte de son bébé venait la hanter jour et nuit. L'empechant parfois de dormir ou la tétanisant completement. Elle s'en voulait de ne pas avoir put le garder en elle, et de l'avoir laissé voir le monde alors qu'il n'en était pas près. D'un autre côté, elle avait malgré tout dut s'occuper des enfants, tant bien que mal, étant souvent absente, dans la lune. L'evenement avec Chess l'avait profondemment touché. La nuit, elle se reveillait, quand elle arrivait finalement à dormir, tout le temps pour verifier si Chess vivait toujours. Elle avait une boule d'angoisse permanente qui semblait vouloir rester au fond d'elle, et ne plus la quitter. Depuis la mort de son fils, Aléa ne parlait plus beaucoup. Le strict nécessaire aux enfants, et à Chess. La jeune femme semblait malgré tout inconssolable et completement changé, comme si toute sa joie et sa bonne humeur avaient disparu en même temps que l'enfant qu'elle portait.
Aléa avait laissé du reposa à Chess. Elle avait été aidée par Séléna, qui s'occupait de Raphaël mais aussi de Odin qui avait prit en charge le petit dernier. L'ainé de la famille semblait avoir changé, et comprendre, un peu, du haut de ses 13 ans, la situation. Aléa avait couché tôt les enfants, et était allée voir Chess qui était dans le lit, au calme depuis plusieurs heures déjà. Elle se changea et alla se coller contre lui, enfouissant son visage contre l'épaule de son époux, silencieuse.

Toujours faible, Chess se remettait lentement. Son torse restait encore bandé, afin de ménager ses deux graves blessures. Il se tourna sur le côté qui n'avait pas été blessé, et passa doucement les doigts dans les cheveux de sa femme.
"Je n'aime pas te voir comme ça..."
Il lui effleura la joue d'un tendre baiser.
"Aléa, la vie continue. Je suis en vie, j'ai lutté contre la mort pour vous tous. Je me remets, et nos enfants grandissent bien. Il faut croire en l'avenir."
Il posa sa main sur son ventre plat.
"Quant au bébé... ce n'est pas de ta faute. C'est ainsi, et c'est dur, mais il faut tourner la page."
Il lui sourit pour la réconforter.
"Nous aurons d'autres enfants, qui eux, verront le jour en temps et en heure."

Aléa resta silencieuse un moment et secoua négativement la tête.
"Je ne veux pas d'autre bébé Chess."
C'était dur pour la jeune femme de dire ça. C'est comme si elle renonçait un peu à être mère à présent.
"Je ne veux pas perdre d'autre bébé. C'est trop dur."
Elle lui caressa doucement le ras et se colla contre lui.
"Excuse moi Chess, mais je n'y arriverai plus."

Chess la regarda sans comprendre.
"Mais il n'y a aucune raison que ta grossesse se passe mal!"
Il était un peu déçu, car il désirait encore avoir des enfants d'elle. Il se redressa laborieusement sur un coude.
"Tout ira bien tu sais. Pas besoin de t'angoisser pour ça."
Il lui caressa la joue de sa main libre.

"Essaye de comprendre. Je n'arrive pas à me sortir l'image du bébé mort de la tête."
Elle releva les yeux vers lui.
"Ne bouge pas trop, tu vas tefaire mal pour rien."
Aléa le laissa se recoucher puis s'assit en tailleur face à lui.
"Tu ne peux pas savoir, si ça se passe mal à nouveau... J'ai peur Chess, c'est tout. Tu ne l'as pas vu toi... Mort."

Chess secoua la tête.
"Non, c'est vrai. Et je me doute que ça a été une épreuve horrible pour toi."
Il posa sa main sur la sienne.
"Mais tu ne crois pas que cela vaudrait la peine d'effacer ce souvenir avec un nouveau bébé qui te sourirait, blotti dans tes bras?"

"Chess je suis tellement heureuse que tu sois en vie."
Elle lui posa un baiser sur les lèvres.
"Mais j'ai peur. Je ne veux plus avoir à vivre ça. Tu ne me deras pas changer d'avis. J'ai peur Chess."
Elle recommença doucement à sangloter collé contre lui.

Chess comprit qu'il allait devoir renoncer à un nouvel enfant, sauf en cas d'accident. Il la serra contre lui d'un bras.
"Aléa, il faut que tu tournes la page."
Il lui caressa le dos, et l'embrassa.
"Je suis là. Tout ira bien. Cesse de penser à tout ça, et redeviens enfin toi-même. Tu me fais mal au coeur mon amour..."

Aléa se serra tout contre lui, sans lui faire mal, mais continua à pleurer.
"je voudrais la tourner mais je n'y arrive pas."
Elle resta contre lui et se calma, avec ses grandes mains dans son dos.
"mon chéri,je veux y arriver mais c'est dur. Je vois ce petit corps blanc pas encore tout à fait formé, et il me hante jour et nuit. Il envahi mon esprit."
La fée se prit la tête dans les mains en s'enfonçant à moitier les ongles dans le crane.
"je ne veux plus ! Je ne supporte plus ! J'ai mal au coeur toute la journée..."

Chess était totalement impuissant à la consoler. Il ne pouvait pas comprendre la douleur d'une mère qui perd son enfant, qui était différente de celle du père. Il ne put que la serrer contre lui.
"Aléa... Je suis sûr qu'il n'a pas souffert. Il ne devait même pas encore être conscient de sa propre vie. Il n'était pas prêt à naître, c'était simplement comme s'il plongeait dans le sommeil."
Il posa sa main sur le ventre de son épouse.
"Il n'aurait pas voulu que sa maman se fasse autant de mal en se mettant dans un état pareil..."
Il lui lança un regard d'une profonde tristesse. Il aurait espéré que lui faire un nouvel enfant lui ferait oublier ce drame. Mais elle lui avait sorti ça de la tête.
"Aléa, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider...?"

"Être là, et ne plus me faire de frayeur de la sorte."
La jeune femme cessa letement de pleurer, apréciant la chaleur du corps de Chess contre le sien.
"Tu as raison malgré tout. Je dois tourner la page."
Elle lui posa un doux baiser sur les lèvres.
"Il faudrat que tu m'aides, comme tu le fais toujours..."

"Bien sûr. De tout mon coeur."
Chess frotta son nez dans le cou de son épouse.
"Mais par pitié mon amour, je veux que tu ailles mieux."
*Et que tu acceptes qu'on fasse un bébé, mais chaque chose en son temps. Peut-être plus tard...*

Aléa se laissa un peu caliner.
"je vais faire de mon mieux."
elle ferma les yeux et sombra rapidement dans un sommeil lourd, qui ne lui permettait que de se reposer et non de se détendre.