Drame [Neutre, privé Telia]

Ewald vivait depuis une semaine avec Telia et Rose, habitant dans la chaumière de la famille de paysans qui l'avait recueillie à titre provisoire. Il songeait très souvent à son épouse, avec laquelle il allait devoir rompre le mariage, et à son fils. Il les verrait quelques jours plus tard, comme c'était prévu à l'avance.
Quand on frappa à la porte, le jeune homme alla ouvrir. Une servante du domaine se tenait dehors, Clément dans ses bras, et une lettre à la main.
"Monsieur, on m'a chargée de vous apporter ceci."
Elle lui donna le nourrisson assoupi, ainsi que la lettre cachetée, puis s'en fut. Intrigué et le coeur battant, le jeune père appela Telia pour qu'elle prenne le bébé, et qu'il puisse lire la lettre.

Telia arriva et prit le bébé. Elle avait rapidement compris qu'il s'agissait de Clément. Le petit ressemblait vraiment beaucoup à son père. Elle observa Ewald qui semlait anxieux au fur et à mesure que ses yeux parcouraient la lettre.
"Ewald ..."

A chaque nouveau mot lu, Ewald avait l'impression de mourir. Sa main tremblait de plus en plus.
'Ewald,
Lorsque tu liras cette lettre, je serai déjà loin.
Je dois être la personne la plus chanceuse. Grâce à toi, j'ai put découvrir le bonheur d'aimer, et d'être aimé en retour. Comme je te l'ai souvent répété, ça ne serait sans doute pas arrivé avec un autre que toi. J'ai porté ton enfant, ton fils, pour mon plus grand plaisir. Clément est un garçon formidable qui tient beaucoup de son papa. Avant de te rencontrer, je n'étais qu'une simple fille de bonne famille, cloitrée derrière les murs de sa condition. J'ai put devenir celle que je voulais, et c'est, encore une fois, grâce à toi. Je me suis permise d'envoyer une lettre à tes parents. Leur dire ce que je pensais, sur le mal qu'ils t'ont fait, qui est inadmissible. Je ne voulais plus rester dans le domaine, car c'est avant tout le tien, et celui de tes parents à nouveau. Je suis donc partie, seule. De ton côté, tu es parti avec Liberty, je te fais donc cadeau de Gaïa, qui n'apprécie que toi, et de sa pouliche. Je sais que tu élèveras au mieux notre magnifique garçon, et qu'il sera heureux à tes côtés. Pour ce qui est de Telia, la femme que tu aimes, et que tu as toujours aimé, d'un amour sincère et puissant, je pense, et j'espère qu'elle acceptera d'être la mère de Clément. Je ne t'en veux pas d'être parti. Je suis même heureuse que tu puisses vivre ton amour comme tu l'entends. Je pense que j'avais une sorte de mission dans ma vie, celle de te rendre un peu le sourire. Maintenant que ma mission est accomplie, et que Telia peut à nouveau s'occuper de ton bonheur, alors, je me suis permise de partir. Ne soit pas triste lorsque tu liras la suite de cette lettre, je voudrais que tu souris et que tu ne cesses jamais d'être heureux. Ne m'en veux pas, et ne te méprend pas. Si j'ai fuit, c'est uniquement parce que le moment pour moi était venu de partir. Effectivement, alors que tes yeux sont en train de parcourir ce papier, je suis proche de toi. Dans ton coeur d'abord, parce que tu m'as aimé, mais dans l'air aussi. J'ai rejoint les grandes plaines de lumière, qui me permettent de veiller sur toi, et notre bébé.
Lila, qui t'aime.'
Il lut la lettre une nouvelle fois, puis la froissa dans son poing.
"Lila..."
Sans un mot de plus, ni même un regard ou une explication, il ouvrit la porte à la volée, afin de rattraper la servante pour savoir où il pouvait trouver son ancienne compagne.

Telia suivit son compagnon dehors.
"Ewald, où vas tu ?"
Une fois dehors, il attrapa la servante par l'épaule et la retourna vivement. Après lui avoir demandé où était partit Lila.
"Elle nous a dit partir en fôret, mais je ne sais pas où exactement."

Ewald prit tout de suite la direction de la forêt. La servante ne savait de toute façon pas ce que Lila avait été y faire. Il ne prêta même pas attention à Clément qui s'était mis à pleurer dans les bras de Telia, refusant d'y voir un signe funeste. De plus, se retrouver dans les bras d'une étrangère n'allait pas aider le bébé à se calmer rapidement. Le jeune homme se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait.
*Pourvu qu'elle n'ait pas fait ça...*

Telia essaya de calmer Clément, mas rien n'y fesait. Elle suivit tant bie que mal Ewald qui courait devant elle.
"Ewald, tu vas trop vite attend, qu'est ce qu'il se passe ?"
Il ne s'aretta cependant pas. Il allait vers la foret, près du palais.

Ewald était guidé par son coeur. Il finit par déboucher dans un endroit qui paraissait magique tant il était beau. Au pied d'un chêne, près d'un ruisseau, Lila était allongée. Le jeune homme alla jusqu'à elle et se laissa tomber à genoux, hors d'haleine, mais n'y prêtant pas attention.
"Lila..."
Il lui prit le pouls. Elle était déjà froide.
"Oh non..."
Il se laissa aller à son désespoir, tombant sur elle en pleurant.
"Pourquoi tu as fait ça...? Tout est de ma faute..."

Quelques minutes plus tard, Telia arriva, le bébé inconssolable dans les bras. Elle resta à distance d'Ewald, comme pour lui laisser une certaine intimité. elle tenta encore de calmer le bébé, elle le colla tout contre elle, et lui posa un baiser sur le front.
"C'est..."
*elle Lila ?*
Le bébé arreta une petite seconde de pleurer.
"C'est parce que tu le ressens que tu pleures autant. Pauvre chéri."
Elle lui passa une main dans les cheveux. Elle avait parlé doucement, commepour ne pas gener Ewald. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux.

Ewald serrait le corps de la jeune femme dans ses bras. Il la berçait contre son coeur comme un petit enfant.
"Pourquoi est-ce que tu l'as laissé tout seul...? Il a besoin de sa maman..."
Il ferma les yeux, ne pouvant cesser de pleurer.
"Ce n'était pas ton heure... Tu ne méritais pas ça..."
Il pleurait en silence. Ca rendait peut-être son désespoir plus déchirant.

Ewald regarda dans le vague à travers le brouillard de ses larmes.
"C'est de ma faute si elle est morte..."
Il passait doucement les doigts dans la chevelure de la jeune femme morte. Il lui tenait la tête contre son coeur, ne voulant pas la lâcher.
"C'est de ma faute si mon fils n'a plus de maman..."

"Elle..."
Telia pressa un peu l'épaule de son compagnon. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, mais le bébé qui pleurait l'en empechait. Elle se redressa un peu, et le berça desesperemment, en collant sa tête contre sa joue.
"Elle t'annonçait ça dans sa lettre ?"
La gorge de Telia se serra.

Ewald acquiesça.
"Pas de façon dure, mais plutôt comme si elle était partie en voyage..."
Il gémit et étouffa un sanglot.
"Mais elle n'en reviendra jamais..."
Il regarda un moment son fils.
"Pardonne à ton père de n'être qu'un ver aussi misérable..."

"Ce n'est pas le cas. Elle non plus ne voudrait pas que tu dises ça."
Elle prit doucement la main d'Ewald malgré tout et la posa sur le ventre du bébé qui sembla se calmer, un peu.
"Il a avoir besoin de son papa."
Telia ne savait pas quoi dire. Elle ne savait presque rien d'elle. Elle ne svaot plus quoi faire pour aider Ewald.

"Il aurait plus besoin de sa mère que de son père. Mais sa mère ne reviendra pas."
Ewald se leva et souleva doucement le corps de la jeune femme dans ses bras.
"Je ne veux pas que tu restes ici..."
Il posa ses lèvres sur celles de Lila. Elle restait belle même dans sa mort. En cet instant, peu lui importait d'éveiller la jalousie de Telia.
"Tes lèvres sont si froides..."

Telia ne broncha pas. Ce n'était pas le moment. Elle tourna cependant la tête. Il l'amait, enormement, ça se voyait dans chacun de ses gestes. elle le suivit lorsqu'il se mit à marcher avec elle dans ses bras.
"je vais m'occuper de lui. Je te le promet..."

Ewald écoutait à peine Telia. Il était muré dans sa douleur. Il ne comprenait pas. Elle devait vivre, pour Clément au moins. Le bébé n'avait rien demandé, et pourtant, le lien très fort qui existait entre ce petit être innocent et sa mère venait de se rompre. C'est pour cette raison que le nourrisson pleurait autant. Il l'avait senti en lui, et il appelait sa mère.
"Pourquoi tu as fait ça Lila?"
Le jeune homme frotta doucement son visage contre la joue douce mais glacée de la morte.
"Tu méritais tout sauf la mort..."
Il serra un peu son éreinte sur elle.
"Je ne te méritais pas... Si tu ne m'avais jamais rencontré, rien de ça ne serait arrivé. Tu serais encore en vie..."

Telia regarda le bébé dans ses bras qui avait un peu arreté de pleurer, mais hocquetait encore. Elle regarda finalement Ewald et le corpssans vie de Lila. Ils étaient etroitement enlacés. Elle renifla légérement et passa sa main dans les cheveux du bébé.
"ca va aller."

Ewald caressa doucement le visage figé de Lila. Il repoussa les mèches qui lui encombraient le front.
"Tu es si belle encore..."
Il se mordit la lèvres pour retenir ses larmes. Il lui caressa doucement les mains, qu'elle avait croisées sur le ventre. Puis, il déposa ses lèvres sur les siennes en un ultime baiser.
"Tu resteras dans mon coeur. Je te le promets."
Il la serra une dernière fois contre lui, puis se releva, et mit le feu au tas de bois, avant de reculer.

Telia s'approcha un peu d'Ewald et lui prit la main dans la sienne et la serra délicatement.
"Je suis désolée pour tout ce qui se passe Ewald."
Elle le regarda du coin de l'oeil et baissa la tête vers le bébé qui dormait d'épuisement à present, d'un sommeil agité.

"C'est ma faute si elle est morte..."
Ewald n'osait pas regarder son fils, ni Telia, ni le bûcher. Il garda donc les yeux rivés au sol.
"Je n'aurais jamais dû lui dire pour nous deux. Elle serait encore là."
Il risqua un coup d'oeil sur le feu. Le corps de la jeune femme disparaissait, englouti par les flammes.
"Il faut que je prévienne ses parents..."
Il serra le poing.
"J'ai failli..."

"Il faut que je donne à manger au bébé. Il est épuisé, il a besoin de manger régulièrement, et même si il ne réclame pas, il doit manger."
Elle caressa doucement la main de son aimé.
"Je... Je vais peut être te laisser seule avec elle. Je vais rentrer voir rose et donner à boire au bébé. Je m'inquiète pour lui."

Ewald acquiesça.
"Il doit y avoir des biberons en cuisine. Tu connais le chemin, va en demander. Pareil pour du lait si c'est nécessaire."
Il alla s'approcher un peu du bûcher. Il devait au moins vérifier que le feu ne s'étendait pas. A part de grandes flammes, plus rien n'était visible.