Déjà vu [Neutre, privé Yue]

Yue avait été ravi d'apprendre pour la nouvelle grossesse d'Ayana. Il espérait qu'elle retrouverait son beau sourire qu'il aimait tant. Le matin était déjà là depuis longtemps, et Yue lui avait laissé le temps de dormir jusque tard. Cependant, il voulait la lever avant midi. Il lui posa doucement un baiser sur les lèvres.
"L'amour de ma vie a bien dormi. Il est temps de se reveiller."

"Mmmm..."
Ayana frissonna et se réfugia sous les couvertures.
"Laisse-moi dormir Yue. J'ai toujours des nausées en me réveillant, et c'est mieux pour le bébé que je me repose."
Elle garda les yeux obstinément fermés et se recroquevilla en position fœtale.

Yue s'allongea dans le lit tout contre elle et la prit dans ses bras.
"Il est presque midi."
Il lui posa un baiser sur la joue.
"Je te laisse si tu veux. Je voulais juste que tu saches que tu auras dormi plus de la moitier de la journée."

"J'ai plus chaud quand tu es là. Reste avec moi."
Ayana frissonna et ouvrit un oeil.
"Ou allume le poêle. Il fait froid dans cette chambre."
Elle jeta un rapide coup d'oeil dehors. Il neigeait. Elle ferma à nouveau les yeux et se blottit contre Yue en quête de chaleur.

"J'ai envie de rester avec toi."
Yue resta avec elle et ferma les yeux.
"Je t'aime mon amour."

"Tu ne veux pas allumer le poêle quand même?"
Ayana se fit câline.
"Avec le bébé, je ne veux pas prendre le risque de tomber malade."
A dire vrai, elle avait très peur de le perdre à nouveau.

"J'y vais alors."
Yue se releva et tira bien la couverture sur Ayana. Il alla mettre du bois dans le poele l'alluma, puis retourna sous les draps avec sa belle.
"Ca va un peu mieux tes nausées ?"

"Moyennement. Il s'amuse à m'en faire voir de toutes les couleurs."
Ayana chercha à nouveau refuge contre son amant.
"Il neige toujours dehors?"
Elle frotta son nez contre son torse.

"Il a neigé toute la nuit, et il neige encore."
Yue avait lui aussi envie d'un peu de tendresse avec elle. Il savait qu'elle aimait généralement.
"Ca ne donne pas du tout envie de sortir. Je vais pourtant devoir aller chercher des provisions au marché."

"En effet..."
Ayana soupira.
"Je suis bien là..."
Elle eut un sourire.
"Il commence à faire bon dans la pièce. Je pense qu'avec ce froid, la cheminée et les poêles vont avoir du travail."

"Ca veut dire que je vais devoir aller chercher du bois aussi."
Il eut un petit rire.
"Je vais d'ailleurs y aller. Je vais te laisser au chaud sous les couvertures. Mon petit bout de femme a droit à toute mon attention."

"Ne traîne pas trop."
Ayana eut un sourire, puis elle se retourna et enfouit sa tête sous l'oreiller.
"Tu peux fermer un peu le volet chéri? Qu'il fasse un peu plus sombre..."
Elle le remercia quand elle le fit, et se rendormit à peine fut-il parti.

Ayana avait encore dormi, quoique sans être totalement tranquille. Elle se sentait un peu agitée. Elle se réveilla quand son amant entra dans la chambre.
"De retour?"
Elle sourit.
"J'ai eu peur que tu ne meures de froid mon coeur."

Yue entra avec un petit sourire aux lèvres. Il s'allongea doucement au dessus d'elle, sans l'écraser et lui posa une multitude de petit baiser dans le cou et sur les épaules.
"Je voulais quelque chose de différent."
Il lui posa un langoureux baiser sur les lèvres qu'il fit durer.
"Est ce que toi, la plus belle femme au monde. accepterais tu de devenir ma femme."
Il se redressa pour lui presenter la petite boite qui contenait un anneau, simple, en argent, mais dont tout le tour était finement travaillé.

Ayana fut profondément surprise, mais aussi comblée. Elle sourit largement et se redressa.
"Oui! Oh, Yue!"
Elle se jeta à son cou et lui déroba un baiser. Elle le laissa lui mettre la bague au doigt, rayonnante. Ce ne fut que lorsqu'elle l'examina en souriant qu'elle remarqua l'anomalie. Elle porta la main à ses cuisses, et la retira pleine de sang. En y regardant de plus près, elle constata qu'elle avait ses menstrues. Une douleur cinglante lui étreignit le coeur, et elle passa du bonheur au désespoir en quelques secondes.
"Pourquoi...?"

Yue tira doucement sur le draps. Lorsqu'il vit le sang sur le draps, il se ravisa.
"Pardon mon coeur."
Le jeune homme la prit dans ses bras et la serra tout contre lui.
"Ca va aller. Ce n'est pas ta faute."
Sans qu'elle le voit, il serra les poings dans le dos de sa future femme. Il finissait par se dire que peut être c'était lui qui faisait qu'elle ne gardait pas le bébé. Pourquoi devait-elle subir ça une nouvelle fois ?
"On devrait peut être faireune pause un moment..."

"Tu veux toujours de moi pour femme?"
Une unique larme roula sur la joue d'Ayana. Sa douleur était trop forte pour les pleurs. Encore un bébé qu'elle perdait...
"Je ne peux même pas te donner d'enfant. Tu devrais peut-être choisir une femme qui saura mener sa grossesse à terme."
Elle se serra en tremblant contre Yue, meurtrie et perdue.

"Je ne veux pas d'une autre femme. Tu es la seule qui me rempli de bonheur."
Yue la serra contre lui avec une tendresse infini.
"Mon coeur, on va y arriver. Ca me désole simplement que les dieux s'acharnent sur toi de la sorte."
Il lui posa un baiser sur le front et lui essuya la larme avec un doigt.
"Je suis un peu concerné, mais toi, ça me fend le coeur. Tu vis des choses bien trop dures."

"C'est le deuxième bébé que je perds... Et je ne comprends pas pourquoi."
Ayana posa sa main ensanglantée sur son ventre.
"Qu'est-ce que j'ai fait de faux? Quel est mon tort? Prétendre à une vie que je ne mérite pas? Est-ce que je devrai retourner dans la rue comme une mendiante? Est-ce que c'est la place que les dieux m'ont désignée?"
Une nouvelle larme coula.
"Tout ce que je voudrais, c'est donner un enfant à l'homme que j'aime, qu'il grandisse et soit heureux..."

"Je ne te laisserai jamais à la rue. Ce n'est pas ta faute. Si tu veux, on attendra un moment avant de repenser à en mettre un nouveau en route."
Il se sépara légérement d'elle.
"Ne doute jamais de mon amour pour toi. Tu es la femme de ma vie, et même si tu n'arrives pas à avoir un bébé avant un moment, ce n'est pas grave."
Yue lui posa baiser sur la tempe.
"On va y arriver mon coeur."

Ayana eut un soupir. Le peu de larmes était peut-être pire que de gros sanglots.
"Je veux être ta femme..."
Elle se leva.
"Mais je ne veux plus souffrir ainsi. Si les dieux ont décidé que je n'aurai pas d'enfant, alors... autant cesser d'essayer d'en concevoir."
Elle eut un triste sourire, et alla à la salle d'eau se laver.