Une maladie doublement dangereuse [Neutre, privé Hiden]

Avec les patients, Hiden essayait de soulager sa compagne en s'occupant de Merwan. Ayline était épuisée tous les soirs, quand elle avait enfin droit à un peu de repos. Ce jour là, Hiden alla voir Ayline car leur enfant ne se sentait pas bien. Il suait et visiblement avait de la fièvre. C'était arrivé très rapidement.
"Ayline, Merwan a de la fièvre."

Ayline ne put retenir un gémissement.
"Oh non..."
Elle se massa le front et souffla profondément pour tenter de se calmer. Elle ne pouvait pas aller voir tout de suite son fils, elle était en train de s'occuper d'une fillette de trois ans qui avait contracté la maladie de façon assez sévère.
"Je te rejoins dès que je le peux. Essaie de faire baisser la température avec un linge frais."

"D'accord. Je vais l'allonger dans sa chambre."
Hiden posa un baiser sur le front chaud de son fils et le monta dans sa chambre. Il alla ensuite chercher une bassine d'eau fraiche et des linges pour lui appliquer sur le front.
"Ca va aller. Maman va te soigner mon petit prince."
Le pauvre petit semblait souffrir. Il s'endormit finalement. Hiden, lui laissa un linge sur le front et descendit voir Ayline, savoir si elle avait besoin d'aide pour quoi que ce soit.

Ayline avait dû s'asseoir un instant après en avoir fini avec la fillette. Les yeux clos, et les mains sur son ventre dur, elle essayait de se calmer. Elle ouvrit les yeux quand elle entendit Hiden arriver près d'elle.
"Désolée, il a fallu que je me repose un instant."
Elle se leva avec précautions, afin de ne pas trop brusquer les choses. Elle était un peu inquiète pour le bébé qu'elle portait. Toute cette tension était très mauvaise pour son développement.
"Allons voir Merwan."

Hiden la regarda peiné. elle assurait magnifiquement son travail, mais les risques pour elle et le bébé n'étaient pas petits.
"Il somnole. Il dit qu'il a mal à la tête."
Il ne voulait pas l'inquieter, mais bon...
"Tu veux que j'aille te préparer quelque chose à boire, à manger ?"

Ayline refusa d'un geste de la main.
"Non, je veux d'abord aller voir Merwan."
Elle porta sa main à son ventre en réprimant une grimace avec peine.
"Je crois que je vais fermer jusqu'à la naissance. La guérisseuse du village voisin a deux assistantes depuis que sa nièce et une autre jeune femme qui veut apprendre le métier l'aident. Elle saura se débrouiller sans problème."

Hiden la jugea un moment. Il trouva un peu curieux qu'elle propose de fermer elle. Il la regarda.
"Ca ne va pas avec le bébé ?"
Il la suivit et posa une main sur son ventre. Il était dur comme la pierre.
"Je vais m'occuper de fermer."

"Non, pas maintenant. J'ai encore des patients qui doivent passer la nuit là, il faudra procéder au transfert demain."
Ayline eut un petit sourire qui se voulait rassurant.
"Ne t'en fais pas, le bébé et moi, on survivra bien jusque là."
Elle eut un pincement au coeur en voyant Merwan s'agiter dans son sommeil, baigné de sueur.
"Je n'en dirais pas autant de Merwan..."

Hiden regarda le petit.
"Tu sais déjà ce qu'il a ?"
Il la regarda faire en silence. Merwan ouvrit finalement de petit yeux vers sa mère et se mit à pleurer sans bruit. Il avait mal. Ca fendait litteralement le coeur de son père de le voir comme ça. Il lui passa une main dans les cheveux en changeant le linge sur son front.
"On est là, maman et moi."

"Je crois qu'il a attrapé la même chose que tous les autres. Et pas la variation la plus douce..."
Ayline se mordit la lèvre. Elle alla préparer quelque chose pour aider son fils à combattre la maladie.
"Maman..."
"Shhht... Je reste avec toi mon coeur."
Elle lui caressa doucement le front, puis lui fit boire la potion qu'elle avait préparée. Il était déjà affaibli, et bientôt, les problèmes respiratoires risquaient d'apparaître. Elle commença à nouveau à s'angoisser, ce qui lui provoqua une légère douleur dans le ventre, comme souvent, ce qui la fit grimacer.

Hiden regarda sa compagne.
"Ca va ?"
Il fronça les sourcils en la voyant une main sur le ventre.
"Merwan va s'en sortir, il est robuste ?"

"Il faut qu'il s'en sorte."
Ayline lui caressa le visage, alors qu'il cherchait le sommeil. Ses paupières et ses yeux le brûlaient, faisant couler des larmes. Il fendait le coeur.
"Je vais te soigner mon coeur. Je te le promets."
Elle se leva et lui déposa un baiser sur le front alors qu'il s'endormait. Il avait besoin de beaucoup de repos. Elle sortit de la chambre d'un pas un peu raide. Elle avait besoin de s'allonger, ne se sentant pas très bien.

Hiden resta dans la chambre encore un peu jusqu'à ce que Merwan dorme, puis il chercha Ayline. Ne la trouvant pas, il s'inquieta un peu. Finalement, il la retrouva dans la chambre, allongé sur le lit.
"Ca ne va pas ?"

"Un peu de fatigue et d'angoisse..."
Ayline eut un sourire fatigué et sans joie.
"Pourquoi est-ce qu'il a fallu que Merwan tombe malade?"
Elle secoua la tête.
"C'est ma faute, j'aurais dû songer qu'il risquait d'être contaminé, à vivre parmi les patients..."

Hiden alla s'asseoir doucement près d'elle et lui posa une main sur le ventre.
"Ce n'est pas bon pour le bébé non plus."
Il soupira.
"Je suis aussi inquiet que toi."
Il commença à la masser doucement et la vit grimacer, il cessa donc.
"Ca te fait mal quand je le masse ?"

"Oui, c'est douloureux."
Ayline passa doucement sa main sur son ventre.
"Mieux vaut ne pas trop toucher."
Elle soupira douloureusement.
"Le bébé est durement éprouvé depuis un mois..."
Elle ne voulait pas trop penser à cela, car elle était très inquiète à ce sujet.

Hiden lui caressa doucement le visage.
"On va bien s'occuper du bébé et de Merwan."
Il s'allongea tout contre elle et la prit contre lui, tout en douceur.
"Calme toi. Tu es toute tendue."

Ayline passa les heures suivantes à tenter de se calmer et de se reposer. Hiden allait souvent voir l'état de leur fils. Cependant, au bout de plusieurs heures, son état semblait s'être aggravé. Il avait la respiration sifflante et difficile. Il ne crachait pas de sang, comme cela pouvait arriver, mais il avait les symptômes de ceux qui succombaient à la maladie. Il n'avait pas encore deux ans, c'était normal qu'il soit très fragile. La jeune femme alla à son chevet, de plus en plus angoissée.
"Il faut lui faire inhaler une préparation pour lui nettoyer les voies respiratoires..."
Elle lui toucha le front.
"Et il a encore de la fièvre."

"Je te ramène les plantes pour la préparation. "
Hiden descendit et ramena les plantes. Il prit un bol et tout pour la préparation. Il revint finalement vers la chambre.
"Tiens, tu as tout. Si tu veux autre chose, je me déplaccerai moi."

Ayline prépara les potions pour son fils avec le plus grand soin, puis lui fit boire l'une, avant de lui donner un étrange récipient où il devait respirer profondément.
"Respire là dedans mon chéri. Ca ira mieux ensuite."
Le petit obéit aussi bien qu'il le put, mais il avait toujours la respiration sifflante et difficile. La jeune femme serra les poings.
"A quoi bon être guérisseuse si je ne peux même pas soigner mon propre fils?"

"Doucement Ayline."
Hiden lui posa un baiser sur le front.
"On parlera ailleurs si tu veux bien."
Il regarda Merwan qui inhalait sagement.
"Ca va aller."

Au bout d'un moment, une fois les soins terminés, ils laissèrent leur fils se reposer. Ayline retenait difficilement ses larmes.
"Hiden, je n'aime pas du tout ça. En général, quand la maladie est à ce stade, je n'arrive pas à les sauver... Et je ne veux pas que Merwan..."
Les mots se coincèrent dans sa gorge, alors qu'elle se nouait. Son coeur se serra, alors qu'une bouffée d'angoisse l'envahissait. Et soudain, un élancement douloureux lui traversa le ventre. Elle se figea et y plaqua les mains avec un léger gémissement.

Hiden la soutint doucement.
"Calme toi."
Il lui posa un baiser sur la tempe et la prit dans ses bras. Il alla l'allonger dans le lit.
"Ca va aller. On va pas laisser partir Merwan. Je vais veiller sur lui. Toute la nuit. Toi, tu vas te reposer."
Il toucha son ventre et le sentit se tendre sous une contraction.
"Doucement mon coeur."

"Hiden..."
Ayline se tendit à nouveau, en se tenant le ventre.
"Je..."
Elle expira profondément, et inspira de même, mais la douleur restait là. Elle ne pouvait pas nier l'évidence.
"J'ai des contractions."