Gérer une crise [Neutre, privé Nymphadora]

Sentant le désespoir de son Ecuyer, Nymphadora se réveilla. Elle avait comprit pourquoi elle était dans cette état depuis quelques jours même si elle ne lui avait rien dit, cependant elle n'arrivait pas à remonter le moral à sa jeune Ecuyère.
Elle se leva et passa une couverture autour de ses épaules avant d'aller voir Maïwen qui était recroquevillée sur elle même. Elle lui rappelait elle même lorsqu'elle avait eu un léger conflit avec Erwan il y a quelques temps. Elle s'assit sur le bord du lit et posa sa main sur l'épaule de la jeune fille, la percevant clairement grâce à ses pouvoirs. Elle parla d'une voix douce et rassurante.
"Shhh, Maïwen. Tu veux parler de ce qui te fait tant souffrir en ce moment?"

Maïwen sursauta. Elle aurait aimé ne pas en parler, rester seule. Mais peut-être qu'en parler avec son Maître lui ferait du bien.
"Je suis follement amoureuse de Caladan. Mais quand je le lui ai avoué, il m'a dit qu'il ne partageait pas mes sentiments, que j'étais sa meilleure amie, mais rien de plus."
Elle refoula un sanglot.
"Son coeur appartient à celle que je considérai comme une amie."

Nymphadora avait donc vu juste. Elle lui passa doucement une main dans le dos, lui envoyant une vague d'apaisement. Elle passa un bras sous la jeune fille et la prit dans ses bras de façon plutôt maternelle. Chose qui était naturelle chez Nymphadora.
"Je sais que c'est dur Maïwen. Mais il ne faut pas te laisser aller comme ça."
Elle lui passa une main dans les cheveux la considérant plus comme une amie, son égale que son Ecuyère. Elle ressentait ce qu'éprouvait la jeune fille et compatissait. Elle serait sans doute dans le même état si Erwan avait préféré Helen ou Winnar à elle. Voir même quelqu'un d'autre qu'elle ne connaissait pas.

Maïwen resta à pleurer, anéantie.
"Je ne sais pas comment ça se fait. On était tellement proches... J'espérais que, comme moi il..."
Elle retint un nouveau sanglot.
"Je crois pas que je pourrais vivre comme ça."

Nymphadora lui envoya une vague d'apaisement. Cela ne servait pas à grand chose vu le désespoir dans lequel Maïwen était plongée. Elle la serra un peu plus contre elle.
"On ne peut pas prévoir ce genre de chose. Les hommes ne sont pas comme nous."
Elle lui déposa un baiser sur le front, la berçant doucement. Il fallait que la jeune fille aille mieux et retrouve ses forces avant qu'on décide de la renvoyer de l'Ordre. Nymphadora ne se le pardonnerait pas de ne pas avoir pu l'aider.
"Je sais que ce que je te dis ne te rassure pas et ne t'aide pas, mais Maïwen il faut que tu te reprennes. Maintenant c'est dure, trop dure sans doute, mais laisse faire le temps."

"Vous ne comprenez pas, Maître."
Maïwen leva les yeux vers elle.
"Je me sens trahie. Elodia, c'est presque comme une étrangère. Alors que nous, nous sommes toujours là l'un pour l'autre, et ce depuis dix ans. J'ai l'impression de... de ne pas compter."
Elle enfouit son visage dans ses mains.

Nymphadora considéra la jeune fille et ce qu'elle disait. La rouquine se sentait de plus en plus inutile. comment pouvait-elle lui rendre le sourire? Ou au moins la calmer, qu'elle puisse dormir et reprendre des forces.
"Tu es sa meilleure amie, peut être qu'il considère cela comme un lien encore plus puissant que celui qu'il partage avec Elodia."
Elle soupira, perdue.
"Maïwen je ne sais pas quoi te dire et quoi faire mais j'aimerais tellement que cela s'arrange et que tu puisses retrouver le sourire. Je n'aime pas te voir dans cet état."

"Quoi faire... Il faudrait tout effacer de ma mémoire."
Elle regarda à nouveau son Maître.
"Pourquoi je ne me suis pas tue, Maître? J'aurais dû taire mes sentiments."

"Et vivre dans l'incertitude?"
Elle lui passa une main dans les cheveux.
"Même si cela te fait souffrir, c'est mieux que tu saches la vérité. Tu en veux à Caladan pour le choix de son coeur?"

Maïwen avait honte, mais elle acquiesça.
"Oui, un peu. Et je m'en veux aussi à moi."
Elle donna un coup de poing dans son oreiller.
"Pour m'être laissée bercer par des illusions stupides."

Nymphadora lui envoya une énième vague d'apaisement.
"Maïwen, tu ne dois pas. Ce n'est pas de sa faute, ni de la sienne. Tout le monde réagit ainsi quand on aime quelqu'un."
Elle lui prit les poignets.
"Si tu veux te défouler, fait le demain à l'entraînement."

Maïwen acquiesça, tête basse.
"Je ne sais pas si j'en aurai la force, Maître."
Elle finit d'une voix tremblante.
"Je ne veux plus le voir. Ni elle. Je ne pourrais pas."

Nymphadora la serra contre elle, posant sa joue contre la tête de la jeune fille et lui caressant sa chevelure châtain.
"Tu n'as malheureusement pas le choix. Même en les évitant, tu sera obligée de les croiser un jour ou l'autre."

Maïwen garda le silence. Elle finit par regarder son Maître avec un air désolé.
"Maître, je crois que je devrais essayer de dormir."
Elle baissa à nouveau les yeux.
"Sans vouloir paraître offensante."

Nymphadora lui adressa un sourire et approuva d'un signe de tête.
"Je pense que c'est la meilleure chose qu'il y a à faire en ce moment pour toi."
Elle laissa la jeune fille se glisser sous les couvertures. Avant d'aller elle même se coucher à nouveau, elle passa une main dans la chevelure châtain de la jeune fille et lui souhaita une bonne nuit.