Remise en route [neutre, privé Aryas]

"Ca ira..."
Aryas la regarda d'un air rassurant.
"Je n'ai pas besoin d'avoir d'enfant, tu sais."
Il lui repoussa une mèche du visage.
"C'est pour toi que j'avais fait ça."

Osana soupira légérement en voyant le soleil disparaitre par la fenetre.
"C'est maintenant."
Elle lui agrippa doucement le bras et attendit. Cependant, rien ne se fit sentir. Elle regarda sa main toujours belle et lisse.
"Aryas... je ..."
Elle se redressa stupéfaite.
"Je devrais déjà être ridée... c'est étrange..."

Aryas lui caressa la joue.
"Ca met peut-être plus de temps. Ne te fais pas de faux espoirs."
Il eut un sourire triste.
"Je ne veux pas que tu souffres pour rien."

Osana se rallongea ptès de lui, une minuscule flamme d'espoir dans les yeux. Aryas avait raison, elle ne devait pas s'accrocher à des chimères.
"Je suis fatiguée... On pourrait peut être essayer de dormir un peu... Ca m'évitera d'attendre et de m'angoisser encore plus."
Elle plongea son regard dans le sien.
"Si c'est plus long, je ne sais pas quand est ce que ça va arriver, et si ça arrivera..."

"D'accord."
Aryas resta un bon moment à la veiller, puis il s'endormit lui-même. Il fut réveillé en pleine nuit par Osana qui le secouait.
"Mmh? Quoi?"
Il bâilla, les paupières collées par la fatigue.

Osana lui posa un petit baiser sur les lèvres. A vrai dire, elle était surexitée.
"Je suis toujours moi !"
Elle se colla contre lui et lui grimpa dessus, à quattre pattes.
"Le bébé est toujours là et je ne me suis pas transformée ! La malédiction ! Je crois qu'elle est levée !"

"Quoi?"
Aryas se frotta les yeux, et ne put que constater que c'était vrai. Osana était aussi belle que d'habitude, alors que la lune brillait haut dans le ciel, bien ronde et pleine.
"Comment...?"
Il était plutôt étonné que cela se finisse aussi bien.

Osana lui adressa un large sourire.
"Je ne sais pas, depuis que je suis avec toi, tout va mieux dans ma vie."
Elle lui posa un baiser passionné sur les lèvres.
"Je t'aime mais je t'aime !"
Elle s'allongea délicatement sur lui.
"On va pouvoir etre parents !"

Aryas eut un sourire.
"Comme quoi, j'ai bien fait de me débrouiller pour te mettre enceinte."
Il lui posa l'index sur les lèvres.
"Mais maintenant, il faut faire attention à ne pas le perdre."

"Non, je vais faire très très attention !"
Osana lui atrappa le doigt et le mordilla tendrement.
"Tu vas voir, je vais faire très attention à lui et on va être des parents formidables !"
Elle se laissa rouler sur le côté.

"Parle pour toi."
Aryas soupira.
"Les enfants et moi..."
Il se tut en observant le plafond.

Osana tourna son regard vers lui.
"Tu... n'en veux pas ?"
Elle venait d'avoir une petite voix timide. Elle savait qu'avant, il n'en voulait pas, mais elle pensait que ça avait changé.

"Je t'ai fait ce bébé pour qu'il vienne au monde."
Aryas la regarda un instant.
"Tu en voulais tellement un, c'était important pour moi de te le donner."
Il n'avait pas réellement répondu à la question de sa belle, et le savait.

"Et... ?"
Osana se redressa un peu et le regarda.
"Tu n'as toujours pas envi d'être père, n'est ce pas ?"
Elle sentit une vague de tristesse la submerger, mais elle n'avait pas le courage de pleurer.
"Bonne nuit."

Aryas se redressa sur un coude.
"Qu'est-ce que ça change que j'en aie envie ou pas?"
Il fronça un sourcil.
"Il t'aura, toi, non?"

"Mais... Un enfant a besoin de ses parents."
Osana se retourna pour ne plus le regarder.
"Tout les enfants ont besoin d'un père et d'une mère..."
Elle soupira tristement et ferma les yeux.
"Je me demande parfois si tu sais ce que c'est qu'aimer quelqu'un..."
Elle venait de chuchoter.

Aryas avait entendu. Il la retourna vers lui, un peu énervé.
"Pourquoi tu dis ça?"
Il chercha à croiser son regard.
"Tu trouves peut-être que je n'en fais pas assez pour toi? Entretenir un enfant qui viendra au monde dans quelques mois, pour que tu puisses devenir mère, ce n'est déjà pas quelque chose de suffisant?"

"Ne t'énerve pas..."
Osana ferma les yeux quand il lui parla. Il avait quelque chose d'autoritaire, alors quand il était enervé !
"Ce n'est pas ça, mais parfois, tu pars la nuit pour tes missions et tu me previens au dernier moment..."
Elle le regarda, des larmes au coin des yeux.
"Je ne parlais pas du bébé même si ça me fait un peu mal que tu ne veuilles pas t'en occuper. Je pensais que ce serait une marque d'amour entre nous..."

Aryas leva les yeux au ciel.
"Qu'est-ce que tu veux que je m'en occupe?"
Il s'assit dans le lit.
"Tu trouves vraiment que j'ai une tête de quelqu'un qui passe sa journée à changer des langes?"
Il secoua la tête.
"Sûrement pas. Moi je les faits, tu t'en occupes, et chacun à sa place. Comme chez les chiens."

Osana se retourna vivement dans le lit. Elle pleurait à présent.
"Est ce que tu te rends compte du poids de tes mots ?!"
Elle s'essuya les yeux du revers de la main.
"Tu as simplement une tête de quelqu'un qui ne se rend pas compte à quel point il fait du mal à la personne proche de lui en ce moment."
Sur ce, elle se leva en pleure et fila dans sa chanbre en bas.

Aryas soupira, agacé. Il resta un moment immobile, puis descendit. Il ouvrit la porte et la regarda.
"Si tu n'es pas contente, il suffisait de le tuer. Il existe beaucoup de plantes qui sont du poison pour un bébé qui n'est pas encore né."
Il serra les dents.
"Et si j'avais su, je ne me serais pas donné tant de mal. Tu t'attendais à quoi? Que je l'allaite?"

"Laisse moi tranquille..."
Osana était assise dans son lit. Elle n'aurait jamais tué cet enfant, elle le voulait. C'est simplement le comportement d'Aryas qui l'ennuyait, vis à vis du bébé.
"Sors ! Tu n'es qu'un idiot !"

"Très bien."
Aryas s'était raidi. Son regard lançait des éclairs.
"Je sors. Passe une bonne nuit."
Il avait insisté sur les deux derniers mots avec une ironie mordante. Il se retourna en claquant la porte si violemment qu'elle en trembla, et il alla enfiler quelque chose pour sortir. Après quoi, il se rendit chez une de ses maîtresses.

Aryas avait passé le reste de la nuit avec sa maîtresse, sans éprouver le moindre remord. Il se réveilla assez tard, et s'étira comme un félin. Il était confortablement installé contre la peau nue de la jeune femme, qui lui sourit.
"Bien dormi?"
Il acquiesça.
"Ca fait longtemps que tu es réveillée?"
"Assez oui. J'aime te regarder dormir."