Disparu [neutre, privé Aryas]

Les jumeaux avaient bien grandi, et à présent, Noah était tiré d'affaire. Aryas avait repris ses missions, souvent courtes, pour ne pas laisser OSana trop longtemps seule avec les petits. Mais voilà, même si ses missions ne durait généralement que trois jours, Aryas n'avait pas donné de nouvelle depuis une petite semain, sa compagne commençait à s'inquieter, surtout après ce qui lui était arrivé avec Peet, son fiancé.

La patrouille de routine s'était transformée en cauchemar au moment où les soldats étaient tombés sur des hommes insectes fraîchement débarqués. Ils s'étaient entretués, Aryas restant le dernier debout, jusqu'au moment où une tueuse était parvenue à l'assommer, et à l'enlever. Son cheval s'était enfui, paniqué et blessé, pour être récupéré par le reste de la troupe, que le jeune homme avait envoyé effectuer une vérification dans un village où des troubles récents étaient apparus. Après avoir constaté le carnage, deux d'entre eux ramenèrent l'étalon blessé et couvert de sang et d'écume à la compagne de leur chef disparu.

Danny faisait le sieste, et les bébés dormait eux aussi paisiblement, ils venaient de finir leur tétées. Elle était assise sur le divan, et profitait un peu de ce repos bien mérité. Elle ferma un peu les yeux, sans s'assoupir, mais en pensant à Aryas, il lui manquait beaucoup. Soudain, on toqua à la porte, intriguée, la jeune femme laissa les couffins et alla ouvrir. Elle fronça les sourcils en voyant des soldats, et son coeur se serra, elle reconnu le cheval d'Aryas, il était dans un sale état, et couvert de sang, sur son encolure, ce n'était pas le sien, et elle pensa immédiatement au pire. Finalement, pour ne pas faire durer la chose trop longtemps, ils lui expliquèrent que leur capitaine avait disparu. La jeune femme sentit ses entrailles se tordrent douloureusement, et elle éclata en sanglots. L'un des soldat emmena le cheval dans son box, qu'on devinait, et un autre la ramena à l'intérieur et la fit s'asseoir, calmement.

Aryas se réveilla, la tête douloureuse. Il était enchaîné. Il secoua la tête, histoire de s'éclaircir les idées. Il ne savait pas où il était.
"Alors, on se réveille?"
Une femme sortit de l'ombre. Ils étaient visiblement dans une cachette près de la côte, car il entendait la mer. De plus, ils étaient entourés de roches. Il observa la nouvelle venue en plissant les yeux. Elle semblait humaine, à première vue. Si ce n'est que sa peau très pâle était légèrement violette, qu'elle avait des yeux à la pupille verticale, et des griffes rétractiles. D'ailleurs, elle appliqua un ongle coupant sur sa joue, et y dessina une estafilade sanglante.
"Je vais te faire payer ce que tu as fait à mes soldats. Tu as ruiné nos plans! C'est uniquement pour subir ma vengeance que tu es encore en vie!"

Osana était abattue, Peet avait disparut, et son corps avait été retrouvé un moment après... Son coeur se mit à pulser douloureusement contre ses côté, et Miya se reveilla doucement en chouinant, sentant le mal etre de sa mère. Elle se leva et alla la prendre contre elle, pour se calmer.
"Il est..."
"On ne sait pas, pour le moment, il est disparut, quoi qu'il arrive, vous serez tenu au courant. Ne perdez pas espoir."
Osana adressa une ombre de sourire au jeune soldat qui lui avait fait la remarque en lui posant une main amicale sur l'épaule. Ils durent finalement partir, et après avoir calmé Miya, la jeune femme alla rapidement voir l'état du cheval. Il n'était pas en forme du tout, et elle demanda à un des paysans du domaine, d'aller chercher le maréchal ferrant, c'est lui qui aidait avec les chevaux... Peut importe les soucis.
"Aryas, je t'en prie, reviens en vie..."

Aryas était livré à sa ravisseuse depuis des jours déjà. Il était faible. Terriblement faible. Il avait perdu beaucoup de sang, et ses blessures n'étaient pas soignées. Ses vêtements n'étaient plus que des loques qui ne le couvraient pratiquement. Narissa, sa tortionnaire, était à moitié insecte. Mais un changement de comportement imperceptible était déjà en train de s'opérer chez elle. Il ne le voyait pas. Il ne pensait qu'à Osana et leurs enfants.

Osana n'avait presque rien mangé, son estomac était bloqué, et la moindre chose qu'elle avalait lui donné la nausée, si elle ne la faisait pas rendre... Noah et Miya sentait le trouble chez leur mère, et ils étaient un peu malades. Rien de trop grave, mais quand même pour des prématurés. Et Danny... Il appelait desesperement son père, Osana n'osait pas lui dire que peu être, il ne le reverrait jamais. Le cheval d'Aryas avait été soigné, il avait besoin de repos à présent, il était au près, mais risqué de rester boiteux d'après le maréchal.

Aryas ouvrit péniblement les yeux. Il frissonna dans le courant d'air marin qui filtrait à travers les pierres de l'abri. Narissa était là, qui le regardait avec une mélange inconnu de curiosité et de convoitise.
"Je me demandais si..."
Elle s'approcha de lui et lui effleura la joue avec une certaine douceur. Le jeune homme était certes affaibli, et avait perdu la notion du temps, mais il savait encore reconnaître le désir d'une femme. Quand elle se fit plus insistante, il se déroba faiblement.
"Non..."
"C'est moi qui décide, mon mignon. Tu n'es pas en état pour refuser."

Plus les jours passaient, et plus l'espoir de la pauvre Osana faiblissait. Elle avait recommencé à manger un peu, elle le devait. Maintenant, elle s'occupait des enfants avec encore plus d'insistance, comme si eux aussi allait dispraitre. C'était dur de s'occuper suele d'eux, mais elle le faisait, du mieux qu'elle pouvait. Elle posa un baiser sur le front de Daniel qui lui faisait un calin.
"Tu veux manger quelque chose ?"
Le petit secoua négatiement la tete, le pouce en bouche.
"Vient là."
Elle le porta doucement pour qu'il soit allongé sur elle.
"Papa ?"
"Il est en mission mon coeur..."

Aryas sentit ses jambes se dérober sous lui sous l'effet de la fatigue. Seules ses chaînes le retinrent, et il poussa un gémissement de douleur. Ses poignets étaient meurtris jusqu'au sang. Même si sa ravisseuse avait abusé de lui, elle s'était montré douce... et insatiable. Elle récupérait encore de ses émotions, et se releva, haletante, avec un petit sourire.
"Il va falloir que je te laisse récupérer si je veux que tu m'aimes de la sorte à nouveau."
"Je ne vous aime pas..."
"Evidemment. Je veux juste que tu me combles. Tu le fais, tu restes en vie. Entendu?"
Il ne put qu'acquiescer.

Un des paysans venait tout les jours chez Osana pour prendre de ses nouvelles, il savait que son employeur avait disparut, et il avait peur pour la jeune femme. Sous le coup du stress et de la fatigue, Osana commençait à couver quelque chose, et avec les jumeaux, la guérisseuse fut vite appelé, et lui donna quelques plantes à prendre en infusion. C'était le stress et l'émotion. Daniel ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas voir son père, et sans le vouloir, il rendait Osana encore plus triste.

Aryas pensait à nouveau à sa famille. Il aurait tout donné pour les revoir. Il ne pouvait même pas tuer sa ravisseuse pour s'échapper. Mais il était enchaîné à la paillasse sur laquelle il comblait Narissa plusieurs fois par nuit. Elle s'était considérablement adoucie avec lui, paraissant presque... amoureuse. Il le remarquait à ses réactions. Il était déjà absent depuis un bon mois, même s'il l'ignorait. Il reprenait doucement des forces, même s'il était toujours assez mal, et sa ravisseuse lui permettait au moins de combler des pulsions qui le tiraillaient depuis des mois.

Osana s'était remise, pour ses enfants, pour Aryas. Cependant, l'idée qu'il ne reviendrait plus avait fait son chemin. Elle serait sans doute obligé de l'annoncer à Daniel. Les jumeaux, agés de deux mois maintenant grandissaient à vu d'oeil et étaient magnifique. Noah et Daniel étaient vraiment des portrait d'Aryas.
"Qu'est ce que je dois faire..."

Narissa se laissa retomber sur le torse de son prisonnier et amant. Il était aussi brûlant qu'elle.
"Tu sais quoi? Je ne vais pas te tuer..."
Elle lui caressa le torse avec un sourire absent.
"Tu vas venir avec moi en Iraneth."
Elle lui lança un regard brillant d'une affection puissante et authentique.
"Encore quelques jours, et nous partirons. Un sorcier nous ouvrira un portail."

Osana avait essayé de faire comprendre à Daniel que son papa ne reviendrait sans doute plus. Le petit ne comprenait pas, et c'était normal. Elle était en train de le laver, la porte ouverte pour pouvoir entendre les bébés, au cas ou. Daniel jouait dans la cuve avec une coque de noix, avec un bout de bout planté à l'intérieur qui flottait et ressemblait à un bateau que son père lui avait fait.
"Papa revient ?"
"Non mon coeur, papa ne va pas revenir..."
C'était se plonger dans la vérité que se dire ça, et ça lui faisait peur...

Le fameux jour, Aryas avait repris des forces. Sa ravisseuse lui avait soigné ses blessures, pas complètement, mais assez pour prévenir les maladies. Il était encore faible. Cependant, son plan était prêt. Quand le portail s'ouvrit, il parvint à feinter Narissa en lui faisant croire qu'il était saisi d'une tendre pulsion, puis l'avait assommée avant de la faire passer par le portail, et de partir en direction de chez lui. Elle reviendrait, c'était évident. Il devrait donner l'alarme, mais pour l'heure, il devait rentrer et récupérer...

Comme souvent depuis plus d'un mois, le soir venu, Osana s'était allongé dans son lit et pleurait de ne plus revoir Aryas. Elle avait le coeur en miettes que le scénario se déroule exactement de la même manière. Cependant, malgré tout, l'amour qu'Osana avait pour Aryas dépassait celui qu'elle avait pour Peet. C'est le coeur lourd et tourmenté qu'elle trouva finalement le repos, épuisée de pleurer.

Aryas s'effondra sur le pas de la porte, trop faible pour toquer. Sentant un intrus, Jadis et Silf sortirent de la grange en grognant, mais la chienne reconnut son maître, et se mit à frétiller de la queue en aboyant. Elle lui lécha le visage, et, ne voyant pas de réaction, elle se mit à aboyer comme une folle pour attirer l'attention.

Osana sortit du lit, et prit un baton fin à l'intérieur. Elle n'était pas vraiment rassurée. Elle alla ouvrir la porte, prete à assener un coup de matraque à l'intrus, mais elle relacha le bout de bois qui tomba par terre lorsqu'elle vit Aryas allongé sur le sol. Elle fit de son mieux en le trainant par terre pour le faire rentrer. Il était trempé. Elle n'avait pas la force de le monter dans la chambre, aussi, elle se débrouilla pour le mettre sur le divan par un miracle. Elle le déshabilla pour qu'il ne reste pas trempé et grimaca en voyant ses blessures à moitier refermés. Elle lui changea son caleçon, puis s'attela à lui faire un brin de toilette, pour qu'il se sente mieux. Elle le sécha bien et le couvrit avec une grosse couverture. ELle lui posa finalement un baiser sur les lèvres et retourna vérifer que les bébés dormaient bien. Elle alla de nouveau en bas, et surveilla son aimé, tout en gardant une oreille attentive vers leur chambre.
"Qu'est ce qu'il t'est arrivé..."

Jadis posa ses grosses pattes sur le divan et se mit à lécher le visage de son maître, sans succès. Elle s'attaqua à ses plaies un peu suintantes, afin de les nettoyer. Aryas ne broncha pas. Il avait maigri, et était à bout de forces. Il devait reprendre des forces après sa longue marche.

Osana poussa un peu la chienne et se mit à pleurer. Il était dans un état lamentable, et elle ne savait pas si il avait un problème ou non, elle avait très peur qu'il ne meurt. Elle alla se mettre à genoux près de lui et lui caressa doucement le visage.
"Aryas je t'en supplie, ne meurt pas."
Elle resta collé contre lui ent remblant.

Aryas ne se réveilla pas. Même quand les bébés se mirent à pleurer pour réclamer une tétée. Jadis le veilla fidèlement toute la nuit durant, avant de s'endormir roulée en boule au pied du divan au petit matin. Le jeune homme ne reprit conscience que tard. Sa belle était endormie sur son torse. Il prit une douloureuse inspiration, et regarda autour de lui, alors que son coeur s'affolait.
*Je suis rentré...*

Osana se frotta doucement les yeux, en se reveillant quelques minutes après le reveil d'Aryas. Elle était un peu courbaturée vu la position dans laquelle elle s'était assoupie, mais elle s'en fichait. Elle vit les yeux d'Aryas ouvert, et son coeur s'affolla completement.
"Tu es reveillé !"
Elle lui sauta à moitier au cou, et lui posa une multitude de oetits baisers nerveux sur le visage et les lèvres. Elle se sentait soudain revivre un peu.
"Je vais demander à quelqu'un d'aller chercher la guérisseuse pour te soigner."
Elle se remit à pleurer, sans pouvoir arreter ses larmes.
"Je t'aime Aryas, j'ai besoin de toi."

Aryas se laissa faire, même s'il était malmené par ces fiévreuses démonstrations d'amour. Il jeta un regard vitreux autour de lui, et parla d'une voix rauque.
"Elle va venir..."
Il eut un coup de frisson. Il n'était pas en état de repousser Narissa, et de protéger les siens si elle venait le reprendre.

"De qui est ce que tu parles mon coeur ? La guérisseuse, oui, elle va venir."
Osana le relacha un peu et s'essuya les yeux.
"Repose toi, tu parleras quand tu seras en état."
Elle lui caressa délicatement la visage, comme une mère.
"Dors, tu en as besoin..."