C'est sûr [neutre, privé Maes]

Méline alla voir Lana en souriant.
"La petite crevette ne veut plus dormir alors."
Elle prit la petite contre elle et la berça en douceur.
"Elle ne veut pas qu'on la laisse. Elle veut te voir faire la cuisine. Elle préfère quand c'est toi qui fait. Moi, ça sent toujours le brulé..."

"Ce qu'elle aime, ce sont les bras de sa maman."
Maes goûta son plat, et se brûla la langue.
"Ca va nous réchauffer. C'est bouillant."
Il ôta la broche du feu. La graisse de la viande avait goutté en grésillant sur les braises, et cela sentait abominablement bon.
"Elle ne veut pas manger?"

"Non, elle ne réclame pas."
Méline reposa la petite qui chouina un peu.
"Je n'arrive pas à manger avec toi dans mes bras ma grande. Après manger je te reprends."
Lana sembla méditer les mots de sa mère. Elle ne chouina plus et la regarda en silence, ses doigts dans la bouche.
"Bon appetit."

Maes la gourmanda.
"Voyons, tu es méchante! Elle a tellement faim qu'elle doit manger sa main, et toi tu te moques d'elle!"
Il finit de déposer les plats sur la table déjà mise, puis prit sa fille dans ses bras.
"Viens chez papa ma chérie. Le nouveau bébé de maman lui donne des humeurs."
La petite se cala confortablement contre lui, satisfaite, alors qu'il envoyait un clin d'oeil à Méline.

Méline lui adressa un sourire mais n'ajouta rien. Elle se contenta de servir Maes qui avait les bras chargés.
"Tu vas réussir à manger avec elle ?"
Lana avait fermé les yeux, mais elle écoutait, son petit poing serrait le haut de son père.
"Elle se sent vraiment en sécurité dans tes bras. Tu es bien son papa."

"Peut-être qu'elle aime la rassurante voix du mâle de la maison."
Maes la cala correctement, puis se mit à manger d'une main.
"Quand je passerais à la viande, il faudra que tu retournes dans ton couffin, petite puce."
Comme en réponse, Lana poussa un gémissement plaintif.

"Elle ferai fondre un glacier."
Méline l'observa tout en mangeant.
"On l'a bien réussi notre petite fille quand même."
Elle eut un pincement au coeur en pensant à Maléa qui n'était plus avec eux. Il lui arrivait régulièrement de cauchemarder sur la mort de sa fille.

"Oui, j'avoue qu'elle n'a rien d'une esquisse."
Maes regarda la petite un moment, puis se remit à manger. Il remarqua la moue de sa compagne.
"A quoi tu penses?"
Croisant son regard, il crut deviner.

Méline lui adressa un sourire un peu triste. Si elle en parlait, elle se remettait à pleurer. Elle sentait déjà que ses yeux brillaient. La plaie dans son coeur ne se refermerait sans doute jamais. Cependant, elle devait faire un effort.
"Ce n'est rien."
Elle reprit une cuillère et mangea doucement, en silence, perdant son regard dans le bouillon.

"C'est Maléa, pas vrai?"
Maes posa sa main sur celle de sa compagne, par dessus la table.
"Elle ne voudrait pas que sa maman vive triste pour toujours. Je ne l'ai pas connue, ou bien trop peu, malheureusement, mais je suis certain qu'elle aimerait te voir heureuse."
Il lui sourit d'un air encourageant.
"Elle ne souffre pas là où elle est."

Méline posa sa cuillère et s'essuya les yeux, d'où les larmes cherchaient à s'échapper.
"Je sais, mais je n'y arrive pas."
Elle eut un léger sourire encourageant, montrant qu'elle allait bien malgré tout.
"J'aurais aimé que tu la vois... Elle te ressemblait encore plus que Lana. Tout dans ses traits me rappelé ton visage."
Elle soupira légérement pour le pas avoir de sanglots.
"Je me demande maintenant à quoi elle ressemblerait."

"Nul ne peut le deviner."
Maes se leva, et alla déposer Lana dans les bras de sa mère.
"Maman a un peu de chagrin mon trésor."
Le bébé se pelotonna tout contre sa mère, et sa petite bouille adorable avait toutes les chances du monde de la réconforter. Lana regarda la jeune femme un long moment, mais c'était beaucoup d'attention demandée à un bébé si jeune. Cela la fatiguait.

Méline regarda longuement Lana, puis lui posa un baiser sur le front avec un léger sourire.
"Tu es le meilleur des remèdes petite chose."
La jeune mère calina sa fille un moment, puis la petite s'endormit contre elle. Elle la reposa doucement dans son couffin puis elle regarda Maes avec un sourire désolé.
"Merci de m'avoir pardonné."

"Tu n'as rien à te faire pardonner. Tu n'y es pour rien."
Maes retourna s'asseoir.
"Allez, terminons avant que ce ne soit froid."
Il eut un sourire.
"Si tu en as envie et que ça ne met pas le bébé en danger, je vais t'aimer comme un fou toutes les nuits jusqu'à ce que ton ventre soit trop gros pour cela!"

Méline ne put retenir un sourire accompagné d'un petit rire.
"Si je continue à être dans le même état que depuis un petit mois, tu risques de devoir te mettre au travail et de ne plus t'arreter."
Elle lui adressa un sourire amoureux.
"Je crois que tu es le meilleur homme qu'une femme peut rever d'avoir."

"Peut-être. Mais je ferai tout de même très attention à ce que ça n'affecte pas le bébé."
Maes vida son assiette, et se prit un morceau de pain sur la miche fraîche.
"Elle te plaît, cette vie?"
Il y avait un peu d'anxiosité dans sa voix. Si elle ne se plaisait pas avec lui, il était prêt à la laisser partir.

Méline posa une main sur la sienne au dessus de la table et lui adressa un sourire apaisant et sincère.
"Je suis plus heureuse ici qu'ailleurs."
La jeune femme termina son assiette et se leva, pour aller sur les genoux de Maes, caline.
"Je ne veux pas d'une autre vie que celle là."

"Tu m'en vois ravi."
Maes la câlina un moment, puis se leva pour débarrasser.
"Occupe-toi de la petite, moi je me charge des corvées."
Sur ce, il alla chercher de l'eau pour la vaisselle.