L'heureux evenement [neutre, privé Edwin]

Alessia soupira malgré elle. Elle s'extirpa du bassin et s'enveloppa dans une serviette. Elle prit le relais.
"Regarde, tu pourras le faire après."
Elle allongea doucement le bébé dans l'eau en le soutenant bien, puis lui fit couler de l'eau sur le ventre. Le bébé paniquait encore. Elle le rassura en lui parlant et en le touchant, finalement, il se calma sans être encore tout à fait rassuré.
"Ca va lui passer, il faut juste un peu de temps. Hein mon bébé..."
Le petit ne la quittait pas des yeux.
"Il a des beaux yeux comme toi."

"Désolé petit bout. Papa est un incapable."
Edwin sourit avec amusement en voyant la bouille apeurée du bébé.
"Il va falloir que tu t'habitues à l'eau, Enzo. Il faut se laver, et avec la chaleur, c'est agréable."
Le nourrisson ne sembla apaisé que quand sa mère l'enveloppa dans une serviette, mais il se mit à pleurer quand elle accrocha par mégarde le cordon.

Alessia fit très attention en décolant la serviette du cordon.
"Pardon mon bébé."
Elle lui posa un baiser sur le front.
"J'ai un peu tiré dessus."
Le petit se calma une fois la douleur passée.
"On va devoir lui faire prendre des bains souvent, pour qu'il s'habitue et qu'il n'est pas chaud."

"C'est tout nouveau pour lui. Il n'a même pas vu le jour depuis deux heures."
Edwin caressa doucement la tête de son fils. Sa mère entreprit de le langer, mais à peine l'attache bouclée, le petit se soulagea.
"Eh bien, il nous en fait voir de toutes les couleurs."
Il haussa un sourcil. Enzo était tout rouge.
"Je vois, je suppose que ce n'est pas un petit rien qu'il vient de nous faire."

"Bon et bien il va falloir le changer de nouveau."
Alessia commençait à sérieusement fatiguer. Ses mains tremblaient.
"Je crois qu'il faut que j'aille me reposer..."
Elle termina cependant de changer son fils en faisant attention à ne pas lui faire mal avec le cordon. Un fois fait, elle alla dans la chambre avec le berceau et y déposa le petit avant de se laisser tomber sur le lit. Elle avait les muscles en feu.

Edwin vint embrasser son épouse.
"Repose-toi mon coeur. Je ne vais pas aller à l'échoppe pour les heures qu'ils reste, de toute façon."
Il la couva d'un regard amoureux.
"Tu as fait un travail merveilleux. N'hésite pas à appeler. Je t'aime."

"Je t'aime aussi."
La jeune femme resta au dessus des draps et s'endormit. Elle ne se reveilla que lorsque le bébé se mit à pleurer. Il avait faim. Alessia le mit au sein en souriant. Elle était encore fatiguée mais rien ne pouvait venir gacher sa joie.

Edwin avait entendu le bébé pleurer, et était monté voir ce qu'il se passait. En voyant son épouse adossée à la tête du lit, le nouveau-né au sein, il comprit.
"Il avait faim..."
Il sourit, et vint s'asseoir près d'elle.
"C'est presque l'heure du dîner. Tu viens manger, ou je te le monte ici?"
Il lui déposa un baiser sur la tempe.
"J'ai fait du bouillon aux oeufs."

"J'aimerai bien rester au lit... Enfin si tu veux bien. Je suis fatiguée."
Elle lui adressa un sourire et caressa les cheveux d'Enzo. Il faisait vraiment meilleur dans cette chambre.
"Il va mieux, il fait un peu moins chaud, et avec le soir qui arrive, il se sent mieux."
Alessia regarda Edwin.
"Je ne savais pas qu'accoucher était si éprouvant."

"Ce n'est pas une partie de plaisir."
Edwin toucha doucement le dos de son fils, pour vérifier s'il était en sueur. Au contraire, il était bien sec.
"Mais ça en valait la peine, non?"
Il regarda sa femme.
"Bon, je te ramène ton repas. Je vais le prendre ici avec toi."
Il se leva, avec un sourire.
"Et maintenant qu'on sait que je ne suis pas stérile, rien ne nous empêche d'avoir d'autres enfants!"

"On attendra un peu avant d'en avoir d'autres."
Alessia garda Enzo contre elle meme une fois qu'il eut fini. Elle le berça tendrement contre son coeur. Edwin revint avec leurs repas sur un plateau.
"Tu es un amour."
Elle le laissa faire, puis se redressa pour mettre Enzo dans son berceau pour qu'ils puissent manger tranquillement.

"Je pense qu'on ne pourra pas faire une nuit complète tous les deux."
Edwin regarda son fils, qui geignait dans son berceau. Il se leva et alla voir. Cette fois, il avait le dos en sueur.
"Les couvertures et les draps doivent être trop chauds. Je vais lui laisser simplement un drap fin, il est de nouveau trempé."
Il secoua la tête.
"Dire que nous avions peur qu'il n'aie froid. On se méfiera cette nuit, même en plein été, les nuits peuvent être glaciales."
Il soupira.
"Merci au désert..."

"Ca va être compliqué de le maintenir à bonne température."
Elle soupira.
"Tu peux même lui retirer le draps. Il a trop chaud. Je l'ai fait dormir au dessus tout à l'heure."
Alessia commença doucement à manger. ça lui fait énormement de bien, surtout qu'elle n'avait pas mangé à midi, et Edwin non plus.
"C'est très bon mon coeur."

"Il faudra lui remettre le tout ce soir."
Edwin prit son fils, et alla l'allonger près de sa mère. Puis, il s'occupa du berceau, avant de venir manger. Il regarda le bébé qui gigotait un peu, les yeux mi-clos. Il avait serré les poings.
"Oui mon bonhomme, c'est insupportable de naître et de vivre à Fal. Quelle idée papa et maman ont eu!"
Il rit.
"Je te le promets, demain, je vends tout, et on déménage à Shola!"

"Et qu'il meurt de froid, non merci !"
Alessia le regarda faire.
"On le laissera en bas la journée. Il fait moins chaud qu'en haut. C'est insupportable."
Elle caressa doucement la tête d'Enzo. Il avait les cheveux tout collé. Alessia lui souffla doucement dessus.
"Là mon grand..."

"Tu ne voudrais pas annoncer sa naissance à ta famille?"
Edwin haussa les épaules.
"Pour ma part, ma seule famille, c'est vous deux. Donc il n'y a que toi qui doit prévenir les tiens."
Enzo poussa une petite exclamation, et éternua.
"A tes souhaits."

"Je vais ecrire une lettre à ma tante, et lui demander l'adresse de mon frère. Comme ça, je pourrais leur dire à tout les deux, puis peut être que mon frère pourrait venir quelque jour avec son fils."
Elle eut un sourire.
"Enfin pour le moment, repos."
Elle regarda Edwin.
"Tu vas pouvoir m'aider encore un peu demain ou tu dois retourner travailler ?"

"Si tu as besoin de moi, comme je le pense, je vais rester avec toi."
Edwin coupa du jambon et du pain pour son épouse. Il fallait qu'elle aie du solide dans l'estomac, surtout qu'elle allaitait à présent.
"Il mange bien, ce petit bout de rien?"
Il reporta son attention sur Enzo, qui s'endormait rapidement.

"Il mange très bien. Et proprement. Ce n'est pas toujours le cas des bébés."
Alessia mangea avec delice le bout de pain.
"Et moi je suis une affamée."
Elle eut un petit rire.
"Tu te sens pret à renoncer à tes nuits ?"

"Sans soucis."
Edwin tartina un peu de beurre sur son pain, et le mangea.
"Tu penses que ta famille va venir le voir?"
Il fronça un sourcil.
"J'espère dans ce cas qu'il n'y a pas d'autre fou comme ton père..."

"Mon frère pourrait se déplacer, ma tante, je ne pense pas."
Elle plongea son regard dans le sien.
"Mon père buvait et ça lui a fait perdre la tête. PErsonne d'autre n'est comme lui dans ma famille."
Alessia soupira.
"Je ne ramenerai pas le malheur chez nous..."

"Je m'en doute. Le premier qui touche à mon fils, je le coupe en deux!"
Edwin eut un sourire, et caressa la joue de sa compagne.
"Quel âge a ton neveu?"
Il était tenté de recoucher le nourrisson dans son berceau, mais il s'endormait là, enfin à l'aise. Aussi, il n'eut pas le coeur à le déplacer.

"Il va sur ses quatres ans, et mon frère, Kyo a 25 ans..."
Elle mangea encore un peu puis reprit.
"Depuis qu'il a perdu sa compagne, il vit dans le passé, la seule chose qui lui permait de ne pas sombrer, c'est son fils. Je ne sais pas si il aura la force de se retrouver une compagne... Ca me rend un peu triste parce qu'il mérita d'avoir une belle vie."
Alessia soupira.
"Enfin, ils sont adorables tout les deux. On se ressemble beaucoup avec mon frère, et Lucas, a de beaux yeux vert qu'il tient de sa mère."

"Je sais ce qu'il peut ressentir. Moi aussi je vivais dans le passé."
Edwin hésita.
"Et... ça ne va pas lui faire mal de voir notre fils?"
Il eut un sourire gêné.
"Il va peut-être devenir jaloux de notre bonheur, ou malheureux..."

"Je..."
Alessia hésita.
"Il a toujours voulu me voir heureuse, et je lui ai toujours dit qu'il devait essayer de tourner la page. Peut être que ça le fera réagir..."
Elle soupira.
"Tu penses que je me trompe ?"