Séance lecture [Neutre, privé Nymphadora]

Erwan était seul à la bibliothèque. Depuis la naissance de Léo il y a quelques jours, les deux Ecuyers dont il s'occupait restaient avec Kaïtos plus souvent, quand il avait besoin d'être plus en famille. Là, il voulait juste réfléchir sans les deux adolescents. Sentant une présence, même deux, il leva la tête. Son épouse arrivait avec le bébé dans les bras.
"Tiens, tu as quitté l'appartement?"

Nymphadora approcha en silence de son époux, son bébé bien au chaud contre elle. Elle se mit assise à côté de lui.
"On s'ennuyait de papa tout les deux."
Elle jeta un coup d'oeil à ce que le chevalier lisait en berçant Léo. C'était un amour. Il était calme et souriait beaucoup quand des personnes qu'il connaissait l'entourait.

"J'espère qu'il ne fait pas trop froid pour lui ici."
Erwan déposa un baiser sur le front de son fils, puis embrassa son épouse avec amour. Ensuite, il reporta son attention sur son livre.
"Crois-tu que les Ecuyers seront assez entraînés pour combattre les hommes-insectes lors de leur prochaine tentative d'invasion?"
Léo chouina un peu en gigotant dans les bras de sa mère. Quelque chose devait l'incommoder, ou alors il avait un besoin quelconque.

Nymphadora dévoilà légèrement son sein, assez pour que le bébé puisse téter et y porta son bébé. Cela faisait quelques heures que celui-ci n'avait pas mangé. De plus, pour qu'il n'ai pas froid, elle le couvrit un peu plus. Léo tétait tranquillement, lové contre sa mère. Celle-ci en avait profité pour repasser dans sa tête les progrets que Maïwen avait fait depuis qu'elle était à sa charge.
"Je pense que oui. Du moins j'espère."

"Je pense aussi. A partir du moment où ce ne sont que des hommes-insectes, ce sera faisable. Ils manient mal leurs armes."
Erwan étudia un registre qui relatait les anciennes attaques de l'Empire Noir. Il arrêta son doigt sur un paragraphe qu'il parcourut brièvement du regard.
"Mais s'il y a des hommes-lézards, ou encore pire, des sorciers ou des dragons, ce sera trop dangereux pour eux."
Il la regarda, changeant de sujet.
"Et j'aimerai que tu fasses aussi très attention à toi. Surtout maintenant qu'on a Léo, il ne faudrait pas qu'il t'arrive malheur."

Nymphadora lui adressa un petit sourire, la tête penché sur le côté. Elle comprenait Erwan, mais elle ne comptait pas mettre sa vie en danger. Elle aimait trop son bébé et son époux pour cela. Elle posa sa main sur la sienne et la pressa.
"Ne t'en fais pas, il ne m'arrivera rien. Je te le promets. Mais fait aussi attention à toi."

"J'ai encore bien trop de choses à faire pour mourir maintenant. Sois rassurée."
Erwan passa doucement sa main sur la tête de son fils, dans ses courts cheveux noirs. Le bébé secoua un peu les mains, puis les reposa sur la poitrine de sa mère, accaparé par son repas.
"On a encore le temps. L'hiver, ils ne nous attaquent pas. Ce sera au printemps qu'il faudra être vigilants."
Par association de pensées, il en revint à Maïwen.
"Je suis en train de me dire que ton Ecuyer va faire les mêmes bêtises que nous avec un certain Caladan..."
Ils n'avaient encore jamais parlé de la relation amoureuse des deux adolescents, même si le Chevalier le savait depuis longtemps.

Nymphadora fut surprise qu'il aborde le sujet. Ce n'était pas vraiment son genre. elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Elle avait deviné comme son époux et Kaïtos sans aucun doute ce qui se tramait entre les deux adolescents.
"Tu crois?"
Elle eut un petit rire.
"En tout cas c'est pas moi qui le lui ai enseigné..."

"Ils auront sans doute moins de difficultés que nous une fois Chevaliers. Mais ils le cachent bien."
Erwan devint plus grave, regardant son fils.
"Il ne faudrait surtout pas en revanche qu'ils fassent une bêtise et qu'elle finisse enceinte. Ils vont encore devoir tenir plusieurs années..."
Il se dit également que la situation était parfois assez difficile à gérer sans les problèmes de coeurs de tant de personnes à gérer en plus.

Nymphadora acquiesça. Elle reporta son attention sur son fils.
"Remarque, nous, nous n'avons pas attendu."

"Mais nous sommes des Chevaliers. Eux seulement des Ecuyers, ce qui est d'autant plus grave aux yeux du code."
Erwan continua à passer doucement les doigts dans les cheveux duveteux du bébé. Il aimait bien le regarder. Cela l'apaisait, d'autant qu'il était un bébé très calme.
"Sans oublier qu'ils sont encore bien trop jeunes pour penser à fonder une famille et tout ce qui s'y rapporte. Essaie d'en parler à Maïwen."
Léo avala soudainement de travers. Il se mit à tousser et cracher en régurgitant un peu de lait, cherchant son air.

Nymphadora le porta debout contre elle et lui tapote dans le dos. Une fois qu'il retrouva enfin une respiration normale, Léo se mit à chouiner un peu. Sa maman le berça et lui essuyant la bouche et se qu'il avait régurgité. Elle essaya de le remettre au sein une fois calmé, mais il refusa de continuer sa tétée.
"On reprendra un peu plus tard alors."
Elle releva le décolleté de sa tunique et se mit en tailleur sur la chaise.
"Tu veux le prendre un peu."

Erwan acquiesça.
"A condition qu'il ne me tartine pas de lait régurgité sur un livre vieux de plus de deux siècles."
Il prit son fils dans ses bras, en le tenant correctement, comme son épouse le lui avait montré.
"Qu'est-ce que tu en penses, pour nos jeunes tourtereaux?"

Nymphadora s'essuya la manche recouverte de lait.
"J'en parlerais à Maïwen et la mettrais en garde qu'ils doivent faire attention."
Elle regarda son époux.
"Mais je pense qu'il son assez mûrs pour savoir ce qui est le mieux à faire, sans qu'on s'en mêle."

"Hum... certains sont capables de faire de grosses bêtises en suivant leurs envies du moment, alors mieux vaut les mettre en garde."
Erwan haussa les épaules.
"Je suis sûr qu'il écouteront les conseils qui leurs seront donnés. S'ils prennent conscience que c'est le plus sage et que c'est pour leur bien."
Il baissa le regard sur Léo qui jouait avec ses mains.
"Ils auront tout le temps de s'aimer librement une fois Chevaliers."

Nymphadora approuva. Elle rapprocha sa chaise de celle de son époux et passa ses bras autour d'un des siens. Posant son menton sur l'épaule musclée d'Erwan, elle regardait son fils avec amour.
"Je suis fière qu'on ai réussit à faire un bébé aussi adorable que Léo."
Elle soupira.
"J'espère qu'il leur sera donné cette chance à Maïwen et Caladan."

"Quand ils seront Chevaliers, sans doute."
Erwan revint à son livre. Il en choisit un autre qu'il mit sur la table par lévitation, et l'ouvrit à la page de la carte d'Enkidiev.
"A ton avis, où est-ce qu'ils sont susceptibles de frapper au printemps prochain? Je suppose que ce sera à l'un des royaumes côtiers, mais c'est bien trop vague. Ils ont quelques défenses, mais on devrait peut-être faire comme nos ancêtres et faire installer des trappes contre d'éventuels dragons. Qu'en penses-tu?"

Nymphadora écoutait attentivement Erwan. Ca l'agaçait l'entendre parler stratégie et tout cela. Cependant elle admirait son sens de déduction et son esprit de dirigeant, essayant toujours de comprendre l'ennemi.
"Je pense qu'ils ont bien fait de te placer comme chef. Je serais absolument incapable de faire les même démarches que toi pour accéder à ta conclusion, sur laquelle je ne serait jamais tombée."
Elle détourna le regard.
"De plus, il y a bon nombre de livre ici que je n'ai pas lu contrairement à toi."

Erwan leva les sourcils, et soupira. Il avait senti l'agacement de son épouse.
"Dora, père ou non, époux ou non, je dois toujours continuer mon travail. La guerre ne cesse pas pour autant."
Il baissa les yeux sur Léo qui faisait de petits bruits dans ses bras, tout en faisant des bulles de salive.
"Et je préfère tout mettre en oeuvre pour que notre enfant grandisse en sécurité."

Nymphadora lui adressa un petit sourire et lui déposa un baiser sur la joue. Elle serra un peu plus le bras du Chevalier contre le sien.
"Je le sais bien, mais je n'arriverais jamais à entendre raison sur ce point."
Elle ferma les yeux.
"Pourvu que cette maudite guerre se finisse."

Erwan ne voulut pas paraître pessimiste en disant que ce n'était pas près d'être le cas. Léo recommença à s'agiter. Il le rendit donc à sa mère, puis se prit la tête entre les mains.
"Je sens qu'au printemps, on va tous partir pour les royaumes côtiers... On doit essayer de renforcer leurs défenses. J'ai comme un mauvais pressentiment."
Il prit un autre livre avec une carte de l'Empire Noir, et calcula à peu près le temps que mettraient les envahisseurs à venir. Tout en tenant compte de l'état de l'océan au début du printemps... Ils avaient encore du temps devant eux pour se préparer. Une chance.

Nymphadora berçait doucement son petit ange. Elle était pensif, avec un petit sourire au coin des lèvres. Le bébé lui rendit son sourire.
"Le printemps. J'ai jusque là pour me faire à l'idée que je serais séparé de toi quelques temps."
Elle soupira en regardant son époux. Inutile de lui demander si elle pouvait l'emmener avec elle. Elle lui avait promit qu'elle ne ferais pas d'histoire et le confier à une nourrice, et de plus le voyage était trop dangereux pour un bébé aussi jeune.
"On sera de nouveau ensemble lorsque nous devrions repartir?"

"Bien sûr. Je ne veux te quitter pour rien au monde."
Erwan l'observa quand elle regarda à nouveau le bébé. Elle le dévorait et la couvait à la fois du regard. A ce train là, elle serait déchirée de devoir le laisser à une nourrice quand ils repartiraient.
"Je sens que ça va être difficile pour toi de le laisser."
Il referma les deux volumes de géographie, prit un parchemin et y nota quelques observations et les résultats de ses calculs. C'était toujours bon à avoir.

Nymphadora acquiesça.
"Tu ne m'apprends rien."
Elle ssaya de penser à autre chose que le moment où elle devra le laisser dans les bras d'une nourrice. Est-ce que Léo va se rendre compte de son absence? Est-ce que ça va l'attrister tout petit qu'il soit à peine? Elle soupira et serra le petit un peu plus contre elle.
"Ca va être très dur de le laisser."
Elle déposa un baiser sur la joue du bébé.
"N'est-ce pas mon petit Léo."

"Ce ne sera pas long. Normalement, pas plus d'une semaine ou deux. On le reverra vite."
Erwan passa son bras autour de la taille de son épouse et l'attira à lui. Léo sembla juger que sa pause était finie, et chercha le sein. Le jeune papa l'enveloppa d'un regard protecteur.
"Tu sais, il ne faut pas croire. Ce ne sera pas facile pour moi non plus."
Il fit un baiser sur la tempe de sa compagne.