Surprise [Neutre, privé Meridith]

Se redressant sur ses paumes et étant à moitié allongée contre Altan, Meridith regardait le chevalier. Il paraissait soucieux, trop à son gout. Elle lui passa doucement le revers de sa main sur son visage, lui écartant quelques mèches qu'il avait devant les yeux.
"Altan... Je n'aime pas te voir ainsi. Tu as l'air plus abattu que jamais."

Altan la regarda et prit doucement sa main dans la sienne. Elle avait la peau douce.
"Je me sens comme un animal piégé. J'ai toujours rêvé de pouvoir vivre un amour que tu partageais, mais je ne prenais pas en compte le fait de devenir Chevalier."
Il lui effleura les lèvres du bout du pouce.
"Maintenant, je vais retourner au château, et toi de ton côté, et tout sera fini..."

Meridith sentit son coeur s'arrêter et s'immobilisa. Elle crut perdre pied et s'évanouir.
"Qu...Quoi?"
Elle regarda Altan se redresser.
"Non, ça ne peut pas se finir comme ça."
Elle lui attrapa le bras des deux mains.
"Tu comptes de nouveaux me laisser seule, sans espoir que l'on puisse ce revoir un jour?"

Altan n'eut plus la force de se retenir cette fois. Il plaqua Meridith au sol en l'embrassant avec fougue.
"Si tu savais depuis combien de temps j'en meurs d'envie..."
Il s'arrêta néanmoins. Et pourquoi pas la violer, tant qu'il y était? Il serra les poings avec force, phalanges plantées dans la terre sèche. Des larmes de rage et de dégoût finirent par s'échapper de ses paupières closes.
"Je ne peux pas faire ça... A ma propre soeur..."

Prise au dépourvu, Meridith regardait le chevalier au dessus d'elle. Elle eut une violente décharge au coeur en le voyant en larmes. Réagissant comme toutes mère, soeur ou compagne, elle le prit dans ses bras, lui caressant sa chevelure et lui glissant de petits mots.
"Arrête de t'en vouloir de m'aimer. Tu n'as pas choisi."

Altan se laissa faire. En même temps, il reçut une vague d'apaisement de la part de ses frères d'armes. Il se calma peu à peu.
"Je voudrais pouvoir unir ma vie à la tienne. Qu'on puisse vivre ensemble comme avant, avoir une famille à nous."
Pourquoi ne pas tenter le coup? Ils avaient moins de risques ici qu'à Fal. Ils s'aimaient tous deux, n'avait pas le moindre lien de sang, leur mariage était tout à fait légitime.
"Un peu plus tard..."
Il lui déposa un petit baiser dans le cou en se laissant dorloter comme un enfant en proie au chagrin.

"Nous aurons un jour cette vie. J'en suis certaine."
Meridith ferma les yeux et eut un petit sourire. Elle aurait été prête à tout pour pouvoir vivre avec lui. Elle glissa sa main sur la nuque d'Altan et de l'autre lui caressait le dos doucement. Enfouissant son visage dans le creux du cou du chevalier, elle frotta le bout de son nez contre sa peau. Elle était bien ainsi, contre le jeune homme.
"Ta vie au château te plait-elle au faite?"

"C'est mieux que ce que je connaissais avant, mais il manque l'essentiel à mon bonheur: toi."
Altan referma son étreinte sur la taille de la jeune femme. Il recherchait son contact et sa tendresse, comme pour se rassurer.
"C'est déprimant de ne jamais te voir. Tu me manques continuellement."
Elle avait toujours été avec lui, depuis sa plus tendre enfance. Sa présence lui manquait, et c'était un coup dur pour lui.

Meridith se blottit plus contre Altan, posant son front contre son torse.
"Toi aussi tu me manques. Surtout maintenant que je suis vraiment toute seule."
Se rappelant qu'elle ne lui avait avait pas signalé qu'elle avait presque tout abandonné, elle se rattrapa.
"Après ton départ, il y a eu d'horrible rumeur qui couraient sur une affaire entre Gaspard et moi. Et de plus; je n'arrivais pas à m'en sortir avec les animaux et la grande maison. Alors j'ai décidé de vendre la maison et une partie des animaux, ne gardant que Thym, une poule et un coq, pour m'installer dans une petite chaumière aux abords de la forêt."
Elle se serra plus contre le jeune homme, serrant les poings.
"Je pensais y être heureuse, mais sans toi, ce n'est pas pareil."

"En attendant d'avoir mieux, on n'a qu'à se retrouver dans la campagne."
Il lui indiqua un endroit où ils pourraient se retrouver, en attendant qu'ils puissent se marier comme Altan l'espérait.
"Je vais prendre les mesures nécessaires pour t'épouser. Je ne pourrais pas rester trop longtemps loin de toi."
Il se releva.
"Mais là, il va falloir que j'y aille. Je n'ai que trop traîné."

Meridith fit de même et ôta les quelques épis de blé qui se trouvaient entortillés dans ses cheveux.
"Quand pourrons-nous nous revoir?"
Elle qui pensait ne jamais être séparé de son frère, ne pensait pas dire cela un jour. Mais l'idée de pouvoir vivre son amour avec lui la rendait heureuse et prête à braver tout ce qu'il fallait pour qu'ils soient heureux.

"Bientôt. Dans quelques jours. Je ne peux pas te donner de date fixe, mais guette moi. Je ne peux pas faire mieux."
Altan la serra tout contre lui et lui déposa un baiser dans les cheveux. Ils devaient gagner cette bataille. Son regard s'attarda sur sa cicatrice. Oui, pour ne plus vivre ça, il devait se battre.
"Je t'aime Meridith."
Il l'étreignit une dernière fois avant de partir, le coeur plus léger.