Débattre [Neutre, privé Nymphadora]

Erwan rentra avec Angel, ne demandant que du calme et du repos. Mais à peine dans leurs appartements, il sentit une tension anormale et de mauvaise augure. Nymphadora semblait attendre pour lui dire quelque chose. De la chambre de Léo sortaient les voix du petit garçon et de Maïwen.
Le Chevalier soupira. Il se tourna vers son Ecuyer.
"Tu peux me laisser seul avec mon épouse un moment?"
Le jeune homme acquiesça, et se retira dans sa chambre.
"Alors Dora, qu'est-ce que tu veux me dire?"

Nymphadora vint accueillir son époux avec un large sourire et un baiser.
"J'espère que votre entraînement c'est bien passé."
Elle glissa ses mains dans les siens. Si elle savait ronronner elle l'aurait sans doute fait pour détendre l'atmosphère. A la place elle ne défit pas son beau sourire.
"Léo est un ange, mais tu le sais déjà. Par contre ce que tu sais pas c'est que Caladan et Maïwen ont fait une petite bêtise."
Elle lui vola un baiser avant qu'il ne puisse répondre.
"Mais ne t'en fais pas, c'est une toute petite bêtise, tu sais le genre de bêtise qu'on avait faite à l'époque..."

Erwan regarda son épouse avec les sourcils froncés.
"J'aime bien quand tu commences comme ça..."
Il tendit ses sens pour sonder peu à peu les appartements.
"C'est comme avec Léo, tu essaies de minimiser la faute."
Il arrêta de sonder, n'ayant pas encore poussé sa recherche.
"Quel genre de bêtise? Tu me le dis ou je dois le découvrir seul?"

Nymphadora frotta le bout de son nez contre celui de son époux. Elle lui serra un peu plus les mains.
"Disons qu'ils vont bientôt avoir un petit Caladan ou une petite Maïwen."
Sentant que son époux commençait à se raidir, Nymphadora passa ses bras autour de son cou et lui envoya une petite vague d'apaisement.

Malgré la vague d'apaisement de son épouse, Erwan sentit le moindre muscle de son corps se raidir. Maïwen, enceinte?
"C'est pas possible... Il me semblait pourtant qu'on les avait prévenus, non?"
Il sentait la fureur monter peu à peu, et serra les poings.
"Ils sont juste bons à être renvoyés de l'Ordre... Et toi, tu appelles ça une petite bêtise?!"

Le ton froid que venait de prendre don époux, donna la chaire de poule à la jeune femme. Elle le regarda un peu désolé.
"Je sais que j'ai un peu exagéré... Mais ils ne méritent pas d'être renvoyer de l'Ordre. Ils ont travailler dure."

Erwan regarda dans le vague et lâcha, cinglant:
"Ils ont travaillé dur, mais ils sont incapables d'obéir aux recommandations qu'on leur donne, ni à prendre leurs responsabilités."
Il ferma lentement les yeux. Mieux valait qu'il se calme s'il ne voulait pas débouler dans la seconde devant les deux fautifs pour leur expliquer le fond de sa pensée.
"Et maintenant, qu'est-ce qu'ils comptent en faire, de leur marmot?"

Nymphadora était un peu gênée. Elle pencha un peu la tête sur le côté. Comment lui annoncer qu'elle comptait sur lui pour les aider?
"Disons qu'ils ne savent pas vraiment. Ils sont entièrement conscient de leur erreure et je me suis dit que peut être tu pouvais faire quelque chose comme quand j'étais enceinte de Léo pour qu'ils ne puissent pas être renvoyé."
Elle se serra un peu plus contre lui faisant jouer ses charme de jeune mère et épuse épanouie. Doucement elle lui caressa les lèvres.
"Maiwen m'a assuré qu'ils avaient toujorus pris toutes les précautions. C'est juste cette fois-ci où ils ont fait une bévue. S'il te plait, soit un peu indulgent. Ca ne se reproduira plus."

Erwan ne savait pas comment se comporter vis à vis de son épouse. Il trouvait son manège pour l'amadouer à la fois excitant et exaspérant. Il lui attrapa les mains.
"Le mal est déjà fait Dora. Maintenant, elle est enceinte, et il va falloir prendre des mesures."
Il se défit d'elle et alla directement vers la chambre de Léo. Il allait exiger un compte-rendu détaillé de la jeune fautive. Mais avant qu'il n'ait atteint la porte, Nymphadora s'était interposée. Il soupira, définitivement exaspéré.
"Quoi encore?"

Nymphadora commençait un peu à paniquer. Elle voulait éviter la colère de son époux à Maïwen. Son petit jeu de charme n'avait pas marcher cette fois-ci. C'était dommage surtout qu'elle ne savait pas vraiment comment pour détendre l'atmosphère maintenant.
"N'entre pas dans cette pièce. Léo est avec Maïwen et je n'ai pas envie qu'il voit son père en rogne contre celle qu'il considère comme sa futur épouse. Même si c'est qu'un délire de petit garçon." Finit-elle en marmonnant.

"Alors je la convoque sans Léo."
Erwan se détourna vivement et se mit à marcher comme un fauve furieux dans toute la pièce.
"Est-ce que je dois te rappeler que quand les sanctions seront prises, tu seras également inculpée? Et Kaïtos aussi."
Il s'assit dans un fauteuil et referma sa main crispée de rage sur son genou.

Nymphadora sentit un frisson lui parcourir le corps. Elle resta devant la porte de la chambre de son fils.
"Et qu'est-ce qui peut tomber comme sanction pour nous deux?"

"Je n'en sais absolument rien."
Erwan en avait assez. Cette fois, il se leva et passa devant son épouse sans s'arrêter. Il ouvrit la porte de la chambre à la volée, faisant sursauter son fils et la jeune fille. Il ordonna au petit garçon d'un ton furieux, en criant un peu, mais sans hurler:
"Léo, dehors!!"
Léo sortit en pleurs de la chambre, et le Chevalier referma la porte derrière lui, à présent seul avec l'Ecuyer. Et il était d'un calme glacé.

Nymphadora voulu entrer avec lui dans la chambre mais elle fut claquée avant. Blottit entre ses jambes et en larmes, Léo avait prit peur. Il n'avait encore jamais vu son père aussi furieux.
"Pourquoi papa l'est méchant avec moi?"
Pour le rassurer, sa mère le prit dans ses bras et le serra contre elle en lui envoyant une vague d'apaisement.
"Il ne voulait pas être méchant avec toi, ne t'en fais pas mon coeur."
Elle le berça doucement et peu à peu le petit garçon se calma en suçant son pouce comme toujours quand il avait eu un chagrin.

Erwan fut loin d'épargner la jeune fille, et il l'interrogea en détail. Il sentait clairement la présence du bébé dans son ventre. Quand il en eut fini avec elle, elle était éprouvée. Cependant, il avait été calme, mais ferme. Il l'envoya directement se coucher, et elle le fit sans un mot, à part un souhait de bonne nuit à son Maître.
Quand ils furent seuls avec Léo, le Chevalier croisa le regard lourd de reproches que lui adressait son épouse. Il croisa les bras, puis alla se mettre en tunique.
"Quoi? Pourquoi ce regard?"

"Je t'avais dit de ne pas entrer comme ça dans la chambre de Léo."
Elle ne le quitta pas du regard, un peu en rogne.
"Je comprends que tu puisses être en colère contre Maïwen et Caladan d'avoir fait cette bêtise et d'en vouloir à Kaïtos et moi-même de n'avoir pas été plus ferme et stricte, mais tu n'aurais pas du parler à Léo de la sorte."
Léo suivait du coin de l'oeil ses parents en faisant mine de jouer avec ses jouets.
"Le pauvre n'a pas compris ce qui c'est passé et a été choqué, pensant qu'il avait fait quelque chose de mal."

"Je n'avais pas la tête à passer aux politesses."
Erwan s'installa sur le canapé, face à son épouse. Dès que quelque chose n'allait pas avec Léo, on pouvait compter sur elle pour réagir.
"Que je sache, il n'en est pas mort, et il n'en sera sûrement pas traumatisé. Alors pas la peine d'en faire un drame."
Il chercha immédiatement à aller se réfugier dans son espace personnel intérieur, solidement protégé par ses barrières mentales, mais elle l'arrêta avant.

Nymphadora ne s'arrêtera pas là. Léo osait à peine regarder son père. La jeune femme se pencha en avant et lui parla avec le même ton glacé qu'utilisait son époux.
"Va t'excuser et lui expliquer pourquoi tu lui a parler sur ce ton. Tu n'as tout de même pas envie qu'il garde de toi l'image d'un père coléreux et injuste?"

Erwan détourna le regard. Il avait horreur qu'on lui dise ce qu'il avait à faire. C'était lui qui donnait les ordres en général, pas lui qui en recevait.
"Ce sera oublié demain. De toute façon, il devrait être au lit, tout comme les Ecuyers."
En d'autres termes, c'était une façon de dire non. Il n'aspirait qu'à pouvoir rentrer en lui même, bien au fond de son esprit, seul, sans personne pour le déranger, afin de pouvoir pleinement réfléchir à tout ce qu'il venait d'apprendre, et à la façon dont les évènements allaient à présent s'enchaîner.

Nymphadora le détailla rapidement avec une amer rencoeur. Dépassée par l'attitude du chevalier, elle se leva et pria son fils de la suivre dans sa chambre pour qu'elle puisse le changer et le mettre au lit. Après l'avoir cajolé et lui avoir rassuré qu'il n'avait rien fait de mal et que son papa l'aimait toujours, elle le borda et le laissa s'endormir. Quand elle revint au salon, elle rangea les jouets de Léo sans adresser un regard à Erwan. Puis elle alla se coucher espérant que cette grossesse imprévue n'allait pas être fatal pour son Ecuyer et l'élu de son coeur.

Erwan avait réfléchi un bon moment. Une fois que son épouse fut couchée, il alla dans la chambre de Léo. Il regarda quelques minutes son fils dormir. Le petit était blotti sous la couverture et suçait son pouce en tenant son doudou serré contre lui. Le jeune homme lui déposa un baiser sur le front, puis il sortit. Il alla faire diminuer le feu, et rejoignit Nymphadora dans leur chambre.
Il se dévêtit en silence avant de se glisser dans les bras. La jeune femme lui tournait ostensiblement le dos, mais il savait parfaitement qu'elle ne dormait pas. Il la connaissait trop bien.
"Il faut que tu arrêtes de toujours t'énerver dès qu'il s'agit de Léo."

Erwan soupira devant le silence buté qu'observait son épouse. Il se redressa sur un coude.
"Dora... Tu sais bien que j'ai assez de pression continuellement sur les épaules pour ne pas avoir en plus des problèmes familiaux. Chaque nouveau problème de l'Ordre m'affecte, et celui-là tout particulièrement."
Il n'avait pas envie de rester fâché avec elle. Mais quand il s'agissait de Léo... elle était impossible.
"Je verrais demain avec Léo s'il est encore perturbé, et je tâcherais de me faire pardonner."

Un lourd silence s'installa. Nymphadora ne bougeait pas d'un pouce. Puis elle daigna lui répondre.
"Il y a intérêt."
Contente qu'elle ai obtenu ce qu'elle désirait, elle se retourna face à lui avec un petit sourire en coin. Avec son poing elle lui frappa légèrement le torse.
"Sinon tu aura à faire avec moi grand chef."

Erwan lui déposa de petits baisers sur l'épaule. Sa peau était toujours aussi douce. Il se colla doucement à elle, heureux que la dispute ne se prolonge pas. Il avait assez de soucis comme ça. Il resta songeur.
"Tu sais, dans un sens, je comprends ce qui leur est arrivé. Et je comprends Caladan."
Il fixa le plafond avec un petit sourire.
"Après tout, ça fait deux ans que je te fais l'amour en veillant à ne pas te remettre enceinte pour le moment."