Totales explications [Neutre, privé Messa]

Araïn était tourmenté. Il avait cherché à savoir si Rémir était bien mort. Hors, aucun moyen de le vérifier. Il n'avait pas retrouvé la roulotte, ni le corps. En théorie, il vivait encore. Et l'espion n'avait pu retrouver sa trace. Il avait cherché près de deux mois durant. Mais rien à faire. Le fait d'être loin de celle qu'il aimait le faisait également souffrir. Mais il savait où la trouver. Il l'avait plus ou moins suivie de très loin durant tout ce temps.

Messa était dans sa chambre dans une auberge. C'était encore le matin, mais elle ne sortait pas beaucoup. Cela faisait deux mois qu'Araïn était repartit. Elle avait peur qu'il ne vienne plus. Elle avait fait le point durant ce temps. Elle lui avait un peu pardonné. Même si elle lui en voulait encore. Elle avait maintenant un ventre un peu voyant. Elle en était à son troisième mois. Si le jeune homme revenait, elle lui annoncerait...

Araïn avait rejoint un petit village, où celle qu'il aimait avait pris une chambre dans une auberge. Il avait tellement envie de la revoir... De lui dire son amour de vive voix... Seulement, comment allait-elle réagir? Après ce qu'il avait fait, voudrait-elle encore de lui? Voudrait-elle seulement le revoir?
Tourmenté par ces questions, il décida de d'attendre près de l'auberge, afin de la voir si elle sortait, comme il l'espérait ardemment.

Vers une heure de l'après midi, Messa quitta sa chambre pour s'acheter quelques fruits. Il n'en servait pas à l'auberge, et ça lui manquait. En sortant, elle ne preta pas attention aux gens autour, et se dirigea vers les étalages de fruits dans les rues voisines. Elle s'arreta un peu plus longtemps devant des pommes. Elle en prit quelques une, et sortit la bourse d'Araïn. Ce dernier ne c'était pas encore manifesté. Ce n'est que lorsqu'elle se redirigea vers l'auberge par une rue peu passante, qu'il se décida à se montrer.

Messa sursauta quand il se montra. Pourtant, il était venu relativement timidement.
"Ce n'est que moi..."
Il eut un sourire hésitant. Si elle se montrait aussi froide et mordante qu'avant, il ne supporterait peut-être pas. Il angoissait énormément. Sa véritable nature reprenait le dessus, maintenant qu'il avait trouvé l'âme soeur.

Messa ne s'approcha pas de lui. Pas pour le moment. Elle baissa le regard. Elle était pourtant tellement contente de le revoir.
"Ca faisait vraiment longtemps..."
Elle releva la tête vers lui et se rapprocha. Une fois assez prêt de lui, elle posa sa joue contre son torse.
"J'ai dit des choses affreuses. Je ne les pensais pas."
Elle passa ses bras autour du jeune homme, beaucoup plus grand qu'elle. Elle avait l'oreille sur son coeur.
"Ton coeur bat tellement fort que ton mot ne pouvait dire que la vérité. Tu n'es pas un menteur..."

Araïn déglutit en la sentant ainsi contre lui. Il avait envie de la serrer dans ses bras à jamais.
"Je..."
Il ferma lentement les yeux.
"J'aimerais qu'on parle. On peut le faire dans un autre endroit qu'ici?"
Il eut un petit sourire. Son coeur s'emballait comme un fou rien que parce qu'elle était contre lui.

Messa se sépara de lui. En lui adressant un sourire timide.
"Bien sur. On a qu'à aller jusqu'à la chambre dans l'auberge."
Araïn aquiessa. Et ils partirent vers l'auberge.
Une fois dans la chambre, Messa s'assit sur une chaise et l'homme qu'elle aimait s'assit face à elle. Malgré sa joie, elle avait toujours une plaie au coeur qu'elle n'arrivait pas à entierement refermer, et elle s'en voulait.
"J'avaispeur que tu ne reviennes pas..."

"J'avais promis..."
Araïn sentit son coeur pulser quand il se dit qu'il lui avait peut-être manqué. Puis, il se pencha un peu en avant.
"J'ai plusieurs choses dont il faut que je te parle."
Il n'allait pas lui parler de Rémir maintenant. Inutile de lui faire peur. Mais il remarqua alors ce qu'il n'avait pas vu jusqu'alors: son ventre un peu saillant. Il sentit son sang se glacer.
"Tu... tu es enceinte?"
Devinant que cela devait être suite à un des viols, il se releva vivement.
"Cette pourriture! J'aurais dû lui arracher les bourses et les lui faire manger!"

Messa se leva et lui attrapa les mains. La table étant petite, elle put poser les mains d'Araïn sur son ventre. Elle sentit les muscles de l'homme se tendre. L'idée de toucher de près quelque chose d'affreux et répugnant. Mais elle le regarda en souriant.
"Il n'a rien avoir avec lui."
Araïn la regarda la tête un peu penché, perplexe.
"Je suis bien enceinte Araïn, mais de toi... C'est peu être une des raisons pour lesquelles j'ai été si méchante quand tu es venu me récuperer..."

Araïn la regarda avec de grands yeux ébahis. Il peinait à comprendre.
"Tu veux dire que..."
Il balbutia un peu, ayant un mal fou à faire le point.
"Toi... Moi... Le bébé... Nous deux?!"
Il se sentait passablement ridicule. Pourtant, c'était l'émotion et l'étonnement qui causaient ça.

"Oui, j'attends un petit toi et moi."
Elle lui adressa un tendre sourire. Il était adorable d'être si étonné. Elle se rassit.
"Quand tu es venu me chercher, tu n'as pas vraiment fait attention à la cause de mes nausées. Mais c'était bien à cause de ce bébé."
Messa posa sa main sur son ventre.
"Comme je viens de te le dire, j'ai réagit encore plus violemment car je savais que je portais ton enfant. J'ai d'abord eut peur que Rémir ne me fasse le perdre en me frappant. Et quand tu es revenu, c'était comme si tu étais venu pour qu'il n'est pas de père..."
Elle se tut un instant. la gorge un peu noué.
"je n'ai pas envi de parler de ça pour le moment. Je voudrais oublier..."
Elle se releva et se dirigea vers un sac. Elle y récupéra un bout de papier. C'était le mot d'Araïn.
"Je l'ai gardé. Avant ça, je pensais que tu te fichais de moi. Mais j'ai compris que j'avais tout faux."

Le regard d'Araïn alla du ventre de la jeune femme au papier de son message. Il était toujours debout.
"Par les dieux..."
Il n'en revenait pas. Maintenant qu'il savait qu'il allait devenir papa, il voulait plus que tout rester aux côtés de l'élue de son coeur. Il voulait voir cet enfant naître et grandir. Pour qu'il ait une vraie famille. Pas comme lui en avait eu une...
"Messa... Je t'aime..."
Il aurait voulu ajouter quelque chose, mais il ne trouvait pas les mots pour tout exprimer.

Messa lui sourit une nouvelle fois.
"Je t'aime aussi Araïn."
Elle le regarda droit dans les yeux.
"Depuis longtemps, et malgré tout ce qu'il a put se passer. Je veux que cet enfant ai un père que j'aime."
Il y avait malgré tout une gène entre eux. C'était palpable. Pourtant, Messa aurait voulu qu'elle disparaisse et qu'ils n'y pensent plus.

Araïn eut l'impression que quelque chose détendait tous ses muscles. Il vint s'agenouiller devant Messa qui était assise, pour être à sa hauteur. Il lui prit doucement la main.
"Pardon pour ce que je t'ai fait endurer... Si j'avais su à l'avance, ça ne se serait jamais passé comme ça..."
Il posa ses lèvres sur le dos de la main de la jeune femme.
"Je veux qu'on puisse vivre tous les deux notre amour, qu'on ait ce bébé et qu'on l'élève tous les deux... Qu'il ait des parents présents et aimants."

"il aura des parents présents et aimantq."
La jeune femme approcha ses lèvres de celles d'Araïn avant d'y déposer un doux baiser. C'était le premier baiser qui témoignait de son amour et de son soulagement aussi.
Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle le regarda en souriant.
"Je t'ai attendu deux mois. Où est ce que tu étais passé ?"
Elle le regarda un instant avant d'ajouter:
"C'était peut être personnel..."

"Essayer d'expier mes fautes..."
Araïn resta évasif. Il lui parlerait de Rémir plus tard. Pour le moment, il voulait lui épargner des soucis. Il posa doucement la main sur le ventre légèrement arrondi de Messa et le caressa doucement.
"Il va avoir du sang noble dans les veines ce bébé..."
Un moyen comme un autre d'aborder le sujet de ses origines.

Messa fronça un peu les sourcils, en posant sa main au dessus de celle du jeune homme.
"Qu'est ce que tu veux dire ?"
Elle le regarda avec insistence.

Araïn plongea son regard dans celui de la jeune femme.
"Mon père est l'ancien Roi du Royaume de Perle, décédé il y a quelques années déjà. Ma mère est une simple servante qui avait fréquenté son lit à plusieurs reprises. Je ne suis qu'un accident de parcours qui pouvait risquer d'entacher l'honneur de la couronne. Ma mère a caché sa grossesse tant qu'elle a pu. Finalement, quand mon père l'a su, il m'a fait éduquer en tant qu'espion et assassin dès que j'ai eu l'âge."
Il se pencha pour déposer de petits baisers sur le ventre de Messa tout en le caressant du bout des doigts.
"Je ne veux pas que notre bébé connaisse une enfance comme j'en ai eu une... Avec une mère malheureuse et méprisée, qui n'avait pas les moyens, un père inconnu et absent, et une grande solitude."

Messa eut un sourire triste. Après tout, elle n'avait pas été seule à souffrir de son passé...
"Tu es courageux. Ce n'est pas facile d'assumer le regard des autres."
Elle regarda son ventre.
"Alors ce petit bout de chou aura du sang du roi de Perle. C'est vraiment inatendu."
Elle replongea son regard dans le sien, ne pouvant cacher son sourire.
"Je ne lui apporte que du sang de pauvres paysans qui ont vendus leur fille pour survivre... Nos histoires ne sont pas fameuses. Mais je veux que celle de ce petit soit belle."

"Moi aussi..."
Araïn ferma doucement les yeux, la tête contre le ventre de sa belle.
"Je ne veux plus que l'on se quitte. Je ne pourrais pas le supporter."
Il ouvrit un oeil pour le regarder.
"Tu veux bien?"

Messa prit la tête d'Araïn entre ses bras, et lui déposa un baiser dans les cheveux.
"Bien evidemment que je veux bien."
Elle avait tellement eut peur de vivre seule. Dans la peur que quelque chose ne se passe pas bien. Elle avait quand même une question qui lui brulait la langue.
"Dit moi que Rémir est mort s'il te plait ?"

L'expression d'Araïn s'assombrit.
"J'ai bien peur que non. Je ne sais pas où il est passé."
Il la sentit se tendre contre lui. Il passa ses bras autour d'elle pour la serrer doucement contre lui.
"Ne t'en fais pas. Il ne te fera plus rien. Je te le promets. Je vais vous protéger tous les deux..."

Messa resta dans les bras d'Araïn. Il était un bouclier dans ses moments là.
"Je ne veux vraiment plus jamais être enfermé avec lui. J'en deviendrais completement folle."
Elle déposa un baiser dans le cou de l'espion.
"J'ai déjà faillit faire une grosse bétise en étant enfermé de nouveau."
Elle se serra un peu plus contre lui. Effectivement, elle ne supportait pas la trahison de l'homme qu'elle aimait. Elle avait faillit se transpercer le ventre avec un couteau resté à porté de main. Mais Rémir l'en avait empéché. Il avait peut être fait quelque chose de bien finalement...

"Ca n'arrivera plus."
Araïn la garda contre lui, heureux qu'elle lui rende son amour, et qu'elle lui donne bientôt un enfant. Il allait devoir songer à rentrer maintenant...
"On devrait s'installer chez moi. Par contre, je serai obligé de partir parfois. Il faut bien qu'on vive, et à part espion et assassin, je ne sais rien faire..."