En fuite [Neutre, privé Messa]

Araïn avait prit Néo dans ses bras, Messa étant déjà bien assez encombré avec son gros ventre.
Se hisser en selle lui avait parut être une épreuve insurmontable, mais la pas de sa jument la secoué dans tout les sens, et elle commençait à avoir mal au ventre.
"On peut s'arreter Araïn?"

Araïn jeta un coup d'oeil au ciel. Nuageux. Ils traversaient une forêt, et ce n'était guère rassurant. Cependant, il valait mieux accorder une petite pause à Messa.
"Rapidement alors, avant qu'il ne pleuve."
Il arrêta Phantom, et observa sa compagne.
"Ca ne va pas?"

Messa ne descendit pas. Elle Avait laissé les renes à sa jument pour qu'elle broute.
"Pas vraiment. J'ai un peu mal au ventre à force de me secouer dans tout les sens. MAis ça va aller."
Ils passientèrent une dizaine de minutes, avant de repartir. A peine les chevaux furent-ils repartit, que Messa ressentait son ventre se tendre. Elle preféra ne rien dire, pensant à une réaction normal.
"L'orage menace. On va y arriver à temps ?"

"On devrait. Mais je ne veux pas galoper, pour ne pas trop te secouer."
Araïn regarda Néo. Assis devant lui, le petit se tenait aux crins de Phantom, ravi d'être en selle. Il ne se posait pas trop de questions. Le jeune homme prit la main de Messa dans la sienne.
"Ca va aller."
Il fronça les sourcils en la voyant grimacer.

Messa posa une main sur son ventre. Il était vraiment très dur, et elle commençait à en souffrir. Ils marchèrent encore une dizaine de minutes avant que la jeune femme ne stoppe sa jument. En se pliant sur son encolure et en parlant d'une voix crispée.
"J'ai des contractions Araïn. Ca fait mal."

Araïn eut une légère bouffée d'angoisse. Il regarda Messa, interdit.
"Tu ne peux pas avoir des contractions, pas déjà... Tu n'en es qu'à sept mois, le bébé n'est pas encore prêt à naître!"
Il s'approcha et lui toucha doucement le ventre. Il était très dur et tendu. C'était mauvais signe.
"Ce n'est pas possible..."

Messa le lui lança un regard plein de douleur.
"Qu'est ce que je peux faire ?"
Elle se plia sous une nouvelle contraction.
"J'ai peur Araïn, je ne veux pas qu'il naisse maintenant !"
Elle lacha les rène de sa jument, et déchaussa ses étriers.
"Tu peux m'aider à descendre ? Je ne peux pas rester à cheval dans ses conditions."
Araïn descendt de cheval et l'aida à en faire de même, avant de la faire s'asseoir contre un arbre proche. Il alla attacher les chevaux et revint inquiet. Messa respirait du mieux qu'elle pouvait et essayait de se calmer. Elle avait une main sur le bas de son ventre, et l'autre serrer l'herbe morte autour.
"Ca ne veut pas s'arreter !"

Araïn ne savait vraiment pas quoi faire. Le bébé ne pouvait pas naître maintenant, en pleine nature! De plus, il ne savait pas y faire, et leur enfant n'était pas encore prêt à venir au monde, il n'avait pas achevé sa croissance. Malgré tout, il semblait décidé à venir maintenant. Néo était inquiet. Il voyait sa mère souffrir sans en comprendre la cause. Il vint passer ses bras autour de son cou pour lui faire un câlin.
"Messa, je crois qu'on va devoir s'attendre à la voir venir maintenant."
Il se leva et alla prendre une couverture qu'ils avaient emportée. Sa compagne put se coucher dessus. Il l'aida à se dévêtir, attendant que le travail ne commence. Il était véritablement nerveux et angoissé.

Messa se canalysait, gardant au maximum une respiration calme et détendue. Mais elle ne pouvait lutter contre les contractions qui lui tiraient des grimaces. L'une d'entre elle, plus forte, lui arracha un gémissement.
"Je peux rien faire. Il va arriver aujourd'hui."
Elle se recoucha correctement sur la couverture. Elle n'arrivait même pas à faire attention à Néo completement paniqué à ccôté d'elle.
Cette situation dura un peu moins d'une heure. Messa avait fait son possible pour que le bébé ne sorte pas, ne répondant pas aux contractions, mais celle qui arriva, la fit se redresser et se plaquer une main sur le ventre. Elle sentit un liquide chaud lui couler entre les jambes. Et tout de suite, une contraction plus forte l'assaillit.
"J'ai fait ce que j'ai put..."

Araïn hocha la tête.
"Tu ne peux rien faire contre... On va devoir se débrouiller."
Il ne savait pas trop comment s'y prendre, mais elle avait déjà donné naissance à un enfant une fois. Ils pouvaient s'en sortir. Il prit la main de Messa et la serra doucement dans la sienne.
"On peut y arriver. On va tout faire pour que le bébé vive. Maintenant, il va falloir que tu pousses."
Néo regardait ses parents, apeuré.
"Maman..."
"Ca va Néo. Reste avec maman pour l'encourager."

Messa commençait à transpirer et à repondre aux contractions qui se faisaient de plus en plus forte. Elle était vraiment inquiéte pour son futur enfant. 7 mois, c'était vraiment trop tôt. La jeune femme écoutait attentivement de son compagnon. Il lui annonçait quand pousser, et quand reprendre sa respiration. Elle prit soudain conscience d'une chose à propos de cet enfant... Si il lui arrivait malheur. Après tout, c'était possible, voir propable.
"Quoi qu'il arrive Araïn, ..."
Elle fut interrompue par une nouvelle contraction.
"Fait de ton mieux. J'ai confiance en toi."
Elle lui adressa un léger sourire, mais se reconcentra rapidement sur son travail bien engagué.

Araïn eut un air grave.
"Si jamais le bébé ne s'en sort pas... Je ne me le pardonnerai pas."
Il jeta un regard à sa compagne.
"Je n'ai aucune connaissance là dedans, mais je vais faire tout mon possible pour que tout se passe bien."
Au bout d'un moment, il retira sa chemise, restant seulement enveloppé dans sa cape. Ils devaient faire avec les moyens du bord.

Araïn avait posé son poignard près de lui sur la couverture. Il sentait son coeur battre à ses tempes tant il était nerveux. Il étendit sa chemise sur un de ses avant bras, la main prête à accueillir le corps du nourrisson. Il gardait son autre main libre, pour intervenir en cas de problème.
"C'est presque fini... Un dernier petit effort."
Néo semblait paniqué par les expressions et cris de douleur de sa mère. Rapidement, il ne resta plus que les épaules à dégager.
"Allez bébé... Encore un peu..."
Et finalement, les épaules passèrent, suivies par le reste du corps. Le jeune homme cueillit le nourrisson dans sa chemise étendue. Le bébé était tout petit et frêle. Araïn sectionna le cordon, et enveloppa complètement le nouveau-né gluant dans sa chemise, désormais bien tachée. Le petit être se mit à pousser des pleurs étouffés, comme les miaulements d'un chaton. L'espion regarda Messa qui soufflait enfin.
"Notre petite Kimie est une vraie crevette..."

Messa se laissa retomber sur la couverture. En entandant les petits cris, elle sourit. Visiblement, le bébé allait 'bien'.
"Elle va bien ?"
La jeune femme voulait être sûr que leurs efforts à tout les deux n'avaient pas été vain. Elle se redressa une nouvelle fois, trempé, et la respiration encore irrégulière avant de tendre ses mains vers Araïn qui tenait la petite. Il la lui donna avec un tendre sourire. Messa lui présenta son sein, mais la petite le refusa.
"Mange mon bébé..."

La petite toussa soudainement, crachant une substance gluante qui devait lui obstruer la bouche et le nez. Puis, elle se remit à pleurnicher. Néo regardait tout ça avec de grands yeux, n'y comprenant rien.
"Attends, on va la frictionner un peu."
Araïn frictionna doucement Kimie dans sa chemise pour lui tenir chaud. Elle daigna enfin s'intéresser à sa tétée.

La petite se mit enfin à téter. Peu mais elle tétait. Messa adressa enfin un regard à son fils.

"Tu as une jolie petite soeur Néo."
Le garçon resta un peu distant du bébé près de sa mère. Il alla cependant la voir, et s'accrocha à son bras.
"C'est Ki-mie !"
Il avait bien comprit le nom, et le disait sans trop l'écorcher.
"Oui, et il faudrat que tu veilles bien sur elle."
Messa était tellement contente de voir la petite fille se porter bien. Elle avait eut peur de la perdre.
"Elle est magnifique."

"On a réussi..."
Araïn soupira de soulagement. Il ne se rendait même pas compte du froid qui lui mordait la peau.
"On ne devrait pas traîner ici. Il faut qu'on rentre chez nous. Il n'y a rien pour elle dans la maison de ma mère. On va devoir faire avec les tensions régionales..."
Il jeta un oeil au ciel. Il était de plus en plus gris. Si la petite attrapait froid, ils risquaient toujours de la perdre.

"Oui, on a reussi..."
Messa se redressa un peu plus, et passa la petite qui avait fini sa tétée à son père. La jeune femme avait elle aussi regardait le temps. Rien de bon. Mais elle avait encore les jambes engourdient.
"Je risque d'avoir un peu de mal..."

"Il le faut. Pour Kimie."
Araïn continuait à frictionner doucement le nourrisson. Elle était tellement petite et frêle qu'il avait peur de lui faire mal. Elle était le portrait craché de son frère. Elle ressemblerait sans doute beaucoup à sa mère en grandissant.
"Habille-toi, on doit faire vite."

Messa se releva lentement. Elle comprenait parfaitement la situation, mais ce n'était pas facile de se relever aussi vite après un tel effort. Elle se rhabilla correctement, et se retint à un arbre proche à cause d'un léger vertige. Elle se redressa son mal étant passé. Elle avait quand même l'impression de ne pas pouvoir faire un pas sans tomber.
"C'est vraiment difficile."
Elle avança jusqu'aux chevaux. Heureusement, ils étaient tout deux dociles. Elle jeta un oeil sur les deux enfants près de leur père.
"Tu prends Kimie et je m'occupe de Néo ? Tu es plus à l'aise que moi à cheval. Et dans ses conditions, je préfère que tu la gardes près de toi."

"On fait comme ça."
Araïn regarda son fils.
"Néo, tu montes avec maman."
"D'accord."
Le jeune homme se hissa en selle, tenant Kimie tout contre lui, bien enveloppée dans sa chemise, et protégée dans sa cape.
"Tu te sens capable de galoper?"

Messa eut une grimace. Elle n'était pas sur de tenir en selle longtemps...
"Je... On va dire que oui. Mais fait bien attention à elle."
Un éclair fendit soudain le ciel, et un il fut suivit d'un énorme coup de tonnerre qui fit pleurer Kimie et Néo se peletonna contre sa mère. Elle lui passa une main dans les cheveux pour le calmer.
"Ce n'est rien. On va vite rentrer à la maison..."

"Et très vite, avant qu'elle ne prenne froid..."
Araïn talonna sa monture qui bondit en avant, prenant immédiatement une allure très rapide. Il tenait Kimie tout contre lui. La petite pleurait avec ces petits cris de chaton, en agitant un peu les bras, ouvrant et fermant parfois les mains. Ses doigts semblaient fragiles comme la coquille d'un oeuf.
"On va vite rentrer ma chérie..."
Il jeta un oeil derrière lui pour vérifier que Messa suivait.