Néo et Araïn [neutre, privé Araïn]

Alors que Messa était partie, Araïn se sentit faiblir brutalement. Il eut soudain peur de mourir avant d'avoir pu étreindre une dernière fois sa femme et son fils aîné. Il ferma les yeux et se força au calme. Il fut soulagé d'entendre des pas, puis de voir arriver les deux êtres à qui il venait de penser.
"Eh bien mon grand, ça va mieux?"
Il eut un sourire faible. Quand il eut Néo à portée de main, il le serra contre lui.
"Ca va guérir, ton bras."
"Ca fait encore mal."
"C'est normal."
Il lui déposa un baiser sur la tempe, puis il se tourna vers Messa.
"Allez, sois forte. J'aurais bien aimé te donner encore une fille, pour équilibrer un peu toute cette marmaille, mais visiblement, les dieux en ont décidé autrement."
Il eut la mine plus grave.
"Si jamais un jour tu as l'occasion de compenser le vide que je vais laisser par un autre homme qui peut vous rendre heureux tous les quatre, n'hésite pas."

Messa secoua la tête. Elle pleurait encore. Elle pleurerait certainement pendant longtemps.
"Je ne pourrais jamais te remplacer Araïn."
Elle sourit malgré la tristesse devant lui et Néo. Il avait posé Arthur juste à côté de lui, dans le lit. Néo semblait ne pas comprendre. Sa mère qui pleurait, son père allongé... Messa se remit à genoux près de lui.
"J'ai peur Araïn. Je ne peux pas vivre sans toi !"
Elle lui prit la main entre les siennes.
"Pourquoi est ce qu'il faut que ça se finisse comme ça. Qu'est ce qu'on a fait pour mériter ça !?"

"Sans doute rien. Mais les dieux ont décidé que c'était le moment de me rappeler auprès d'eux."
Araïn se raidit brutalement, puis se détendit. Ce poison était vraiment redoutable. Il câlina ses deux aînés avant de ne plus pouvoir le faire.
"J'aimerais emporter au moins le souvenir de tes lèvres."
Il échangea un long baiser avec Messa, puis il prit Arthur dans ses bras. Il se sentait partir. Il y eut un bref éclair de lumière vive, et le nourrisson se mit à pleurer. Puis, ce fut le noir total et définitif.

Les mains d'Araïn retombèrent sur le lit et ses yeux se fermèrent à moitier. Sa poitrine se souleva une dernière fois. Arthur se mit à pleurer et Messa se releva en pleurant de plus belle.
"NON ! Pas maintenant !"
Elle saisit à nouveau la main de son époux dans la sienne et la caressa avec son visage.
"Araïn ne me laisse pas seul, je t'en supplie je ne pourrai pas tenir..."
La voix de la jeune femme s'étrangla un peu plus pour n'être plus qu'un souffle presque inaudible. Elle avait l'impression qu'on lui arrachait le coeur. Elle crut perdre pied en le voyant comme ça. Sans vie. Mort...

Cette fois en revanche, les enfants paniquèrent un peu. Kimie se coucha contre le corps de son père d'un air hésitant, et Néo se tourna vers sa mère.
"Il a quoi papa?"
Sur le torse immobile du jeune homme, le nourrisson pleurait doucement. Comme si lui aussi avait senti ce qui venait de lâcher. Sauf que lui comme son père, avait vu l'éclair de lumière. Et ils étaient les seuls...

Messa prit Néo dans ses bras et regarda Kimie.
"Papa est partit rejoindre les cieux."
Kimie secoua délicatement son père.
"Papa ?"
La jeune femme lui passa une main dans les cheveux.
"Il ne reviendra plus nous voir..."
Elle renifla un peu et regarda Arthur qui pleurait. Il semblait comprendre, mieux que ses ainés...

Kimie tira sur la main de son père, ne comprenant pas pourquoi il ne se levait pas. Néo, lui, comprenait déjà mieux.
"Pourquoi il se réveille pas?"
De son bras libre, il tira sur la chemise de son père, sans plus de résultat que sa soeur. Arthur se calmait un peu dans ses pleurs, mais il continuait de sangloter doucement. L'aîné alla sur le lit et secoua son père.
"Papa, debout!"

Messa fronça les sourcils.
"Ca ne sert à rien mon grand. Papa est partit."
Néo lacha lentement prise et retourna auprès de sa mère, des larmes au coin des yeux.Messa récupéra Arthur pour le calmer un peu plus.
"Il nous aime plus papa ?"
"Non Néo, papa vous aime plus que tout. Il devait partir. C'est tout... Mais il vous aime très très fort."
Comment dire à un enfant que son père l'aime alors qu'il le laisse seul... Et comment lui faire comprendre qu'il va bien là où il est alors que la jeune femme pleurait toute les larmes de son corps...

C'était facilement le milieu de la nuit quand le corps d'Araïn sortit de sa torpeur et reprit ses fonctions. Le jeune homme ouvrit lentement les yeux. Il était ankylosé de partout. Il tourna lentement la tête. Messa dormait près de lui, le visage emprunt des larmes qu'elle avait versées. Soudain, il se souvint. Et il se demanda par quel miracle il avait pu vivre. Il n'avait plus mal. Le poison avait disparu, sa blessure aussi. Il étendit le bras et caressa doucement la tête de son épouse.
"Mon amour..."

Messa se passa une main sur les yeux, avec un gémissement. Le sommeil lui avait presque fait oublier. Mais à peine eut elle à nouveau conscience de son corps, qu'elle fut prise d'une envie de pleurer. Mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit Araïn qui la regardait. Elle referma instantanement les yeux comme pour ne pas voir ce reve idéaliste qui ne se produirait pas. Cependant, elle sentait bien la main lui carresser les cheveux. Elle rouvrit lentement les yeux, les larmes coulants à nouveau.
"C'est bien toi ..."

"Il faut croire..."
Araïn sentait une chaleur se diffuser dans sa poitrine. Les dieux avaient visiblement décidé de le laisser s'occuper de sa famille.
"Je suis aussi surpris que toi. Mais je crois savoir à qui on doit ce miracle."
Il se remémora l'éclair, et coula un regard vers le berceau où dormait Arthur.

Messa ne comprenait absolument pas. Elle se contenta de se coller contre Araïn et d'enfouir son visage dans son cou, en pleurant de joie cette fois et de soulagement.
"Tu es vivant. Par les dieux tu es vivant Araïn."
Elle lui posa un baiser dans le cou.
"Je ne peux pas vivre sans toi. Je ne peux pas. Je t'aime. Je voudrais que tu sache comme je t'aime. Je t'aime plus que tout. Je ne te le montre pas assez. Je t'aime... Je t'aime."
Messa parlait vite, comme si il allait disparaitre à nouveau. Elle était si heureuse et si perdue. Elle ne comprenait vraiment pas.
"Tu crois savoir ?"

"Je crois que notre dernier né a des pouvoirs assez importants."
Araïn jeta un regard à son épouse et la serra contre lui.
"Assez pour ramener son papa mourant à la vie..."
Il ferma les yeux et s'enivra de son odeur.

"Comment peux tu en être si sur ?"
Non pas qu'elle ne voulait pas le croire, mais elle ne comprenait pas. Pas dutout. Elle cessa finalement de pleurer, ayant épuisé toute ses larmes. Elle se serra un peu plus contre Araïn et déposa ses lèvres sur le sienne. Elle ne voulait plus se séparer de lui.
"Ne dis plus jamais que je pourrais retrouver un autre homme. Je n'aime que toi et nos enfants..."

"J'ai quelques éléments. C'est lui, c'est sûr."
Araïn se redressa à demi. Arthur dormait.
"Ils dorment tous?"
Il se leva pour aller voir le bébé dormir. Dire qu'il lui devait la vie...

"J'ai réussit à endormir Arthur assez rapidement. Kimie et Néo eux, sont tombés de fatigue. Ils ont pleuré longtemps en te secouant et en espérant que tu te releves."
Messa se redressa et regarda Araïn. On aurait dit que rien ne s'était passé. Elle ne put retenir un immense sourire. Elle était heureuse.
"Ils dorment tout les deux dans la chambre de Néo."
Son regard se posa sur le berceau d'Arthur et elle se leva elle aussi.
"Alors c'est gâce à lui ?"

Araïn acquiesça.
"Tu n'as pas vu l'éclair de lumière?"
Il caressa le ventre du nourrisson endormi.
*Je dois la vie à un si petit être...*

"Non, je n'ai rien vu."
Messa regarda Araïn et Arthur en souriant.
"Peut être que tu es le seul à avoir vu l'éclair parce que la magie t'était adressé..."
La jeune femme ne savait plus que dire à part sourire. Finalement, elle interompit Araïn dans sa contaplation.
"Tu avais raison. Il nous faut une nouvelle petite fille pour équilibrer la famille."
Elle lui adressa un petit sourire timide.

Araïn sourit.
"Quand ce petit bout aura grandi, et que sa maman aura récupéré."
Il la prit contre lui, mais contempla ses mains avec scepticisme.
"Ca me paraît si étrange d'être en vie..."

"C'est un merveilleux miracle."
Messa respira l'odeur d'Araïn qu'elle aimait tant.
"La vie est tellement étrange avec nous..."
Elle regarda Arthur qui s'agitait un peu dans son sommeil.

"Ca tu l'as dit..."
Araïn regarda la porte.
"Je vais juste aller vérifier que les deux autres dorment bien."
Il alla dans la chambre de Néo. Ils dormaient tous deux serrés dans le lit une place de l'aîné. Mais ils étaient paisibles et adorables ainsi. Le jeune homme resta à les observer, en savourant la vie qui était revenue en lui.

Arthur ne tarda pas à ce reveiller pour une téter. Messa le prit contre elle et alla s'asseoir sur le lit. elle découvrit son sein que le petit prit avec envie. Elle le regarda avec un sourire attendrit.
"Alors c'est à toi qu'on doit tout ça petit amour. Sans toi, papa ne serait plus là."
Elle lui posa un baiser sur le front.
"Merci mon bébé."
Araïn revint plusieurs longues minutes plus tard.

Araïn trouva son épouse en train d'allaiter Arthur. Il sourit.
"Mon sauveur est réveillé..."
Il observa le bébé téter, et alla allumer une chandelle.
"Ils dorment tranquillement. Je crois qu'on devrait tous les imiter."