Voyage diplomatique [Neutre, Privé Eireen]

Cela faisait maintenant quelques jours que Kadaj avait quitté le désert avec quelqu'un de ses hommes. Il devait se rendre à Fal pour un voyage diplomatique entre les deux royaumes afin de créer une alliance commerciale. Kadaj n'avait d'abord pas voulu quitter la cité et préférait envoyer Alaïn. Mais ce dernier n'était pas de cet avis et était donc chargé de veiller sur la ville en son absence. Habillés le plus sobrement possible pour ne pas être une cible intéressante pour les voleurs, le prince et ses trois hommes de mains arrivèrent enfin au village où trônait la demeure royale.

Une fois de plus, Eireen avait faussé compagnie à son époux. Elle avait pris Sun, et était sortie pour une balade. Quelle barbe que de devoir jouer les épouses modèles en tenant un ménage! Soit, il la couvrait de cadeaux pour l'acheter, mais elle aspirait plus à une vie d'aventure et de découvertes qu'à celle qu'on lui imposait. Perdue dans ses pensées, elle ne prit pas garde au chemin que prenait sa monture. L'étalon paniqua suite à un mouvement de foule, et il s'emballa, avant d'entrer pratiquement en collision avec un groupe d'inconnus, si la jeune femme ne l'avait pas maîtrisé à temps. En revanche, deux cavaliers inconnus vidèrent les étriers et se retrouvèrent dans la poussière.
"Pardon, je suis désolée!"
Elle mit pied à terre et alla vers l'un des hommes, le plus proche d'elle.
"Je suis confuse... Ca va?"

Kadaj, toujours sur sa monture se retourna lorsque les monture de deux de ses hommes se cabra. Il m'y pied à terre et alla aider l'un deux. L'autre était occupé avec une jeune femme. Une fois les deux hommes relevés, ceux-ci regardèrent confusément leur souverain.
"Pardonnez-nous votre Majesté. Nous ferons attention la prochaine fois."
Kadaj se contenta de lever les yeux au ciel. Il avait prit les plus jeunes de sa garde pour qu'ils voient du pays afin d'acquérir de l'expérience. Mais il commençait à se poser des question sur son choix. Puis il alla vers la jeune femme qui en fut la cause.
"Vous devriez être plus prudente avec votre monture. Vous n'avez rien?"

Eireen était un peu interloquée. Majesté? Elle n'avait pas rêvé, c'était le titre qu'on avait donné à l'homme qui venait de lui parler. Seulement, il n'avait pas l'allure d'un Roi, et de plus, il n'était manifestement le souverain d'aucun Royaume d'Enkidiev. D'où venait-il? Intriguée, elle le dévisagea un moment sans rien dire. Il était plutôt bel homme. Se rendant compte qu'elle n'avait toujours pas répondu à sa question, elle rougit un peu et inclina légèrement la tête.
"Non, je vais bien. Je suis vraiment navrée, j'étais perdue dans mes pensées, et mon cheval s'est affolé."

Kajad acquiesça avec un sourire.
"Veillez à ce que cela ne se reproduise plus. Il pourrait y avoir des blessés les prochaines fois."
Puis il laissa la jeune femme et fixa ses hommes qui montèrent de nouveau en selle.
"Non, nous allons continuer à pied."
D'un signe de main il fit venir le plus âgé et le plus expérimenté de ses hommes de mains présent. Il lui intima:
"Dit leur de ne plus m'appeler Majesté. Ils savent très bien que je déteste ça et je n'ai vraiment pas envie de me faire remarquer."
"Bien."
Puis Kadaj se tourna de nouveau vers la jeune femme.
"Pardonnez nous, mais nous devons continuer."

"Bien sûr..."
Eireen se sentait curieusement attirée par lui. Sans doute la curiosité qui la poussait.
"Excusez-moi, je ne veux pas être indiscrète mais... vous êtes un membre d'une famille royale?"
Elle rougit un peu, gênée de sa question.
"C'est que je ne vous ai jamais vu, et qu'il me semble connaître les souverains de chaque Royaume d'Enkidiev..."

Kadaj hésita un instant à lui répondre. Mais après tout elle ne semblait pas dangereuse ou quoi que se soit. Cependant il baissa la voix au cas où.
"Je suis prince d'une cité perdue en plein milieu du Désert. Peu de gens en connaissent l'existence."
"Nous devrions continuer. Le roi de Fal doit s'impatienter."
"Oui, tu as raison. Désolez. Passez encore une bonne journée."
Termina-t-il en lui adressa un clin d'oeil avant de reprendre sa route.

"Excusez-moi mais..."
Eireen prit la bride de Sun et les suivit sur quelques pas.
"La rue est plutôt encombrée par ici. Permettez - moi de vous conduire à bon port par des rues plus appropriées."
Elle se sentait subitement assez misérable par rapport à cet homme de sang royal. Il venait d'un endroit qui lui était inconnu, ce qui excitait d'autant plus sa curiosité.

Kadaj accepta la proposition de bon coeur. Les trois hommes les suivirent sans protester.
"Merci bien."
Ils prirent donc de petite ruelles plus désertes et un peu à l'écart de la foule. Par méfiance, ne connaissant pas les lieux, Kadaj porta une main à l'une de ses deux cimeterre. Il regarda un instant la jeune femme en silence.
"Habitez-vous le coin pour connaître si bien les petites ruelles?"

"Oui. Je suis... d'une famille de marchands."
Elle avait volontairement oublié de préciser qu'elle était l'épouse d'un marchand. Mais elle en ignorait la raison.
"Je passe pas mal de temps à me promener, donc ça n'a plus de secrets pour moi. Ce que j'aime, c'est découvrir de nouvelles choses. Et ce n'est pas en restant enfermée que je le pourrais."
Elle eut un petit sourire à l'attention du jeune homme.

Kadaj lui rendit son sourire. La jeune femme lui rappelait Djin. Elle aussi aimait l'aventure. Elle adorait faire des courses dans le désert. Il s'en souvenait comme si c'était hier. Il la faisait souvent gagner sinon elle lui faisait la tête. Il eut un triste sourire puis fut ramener à la réalité par Kuro qui lui donna un petit coup de tête.
"Au faite, je m'appelle Kadaj."
Il lui tendit la main comme il l'aurait fait avec n'importe qui d'autre.

Eireen observa la main tendue, surprise. Elle la lui serra, interloquée.
"Je ne sais pas si tant de familiarité est bonne, Altesse."
Elle rougit une fois de plus. Décidément, cela lui arrivait souvent ce jour là, alors que d'habitude, c'était rare.
"Je ne suis qu'une jeune femme issue d'un milieu modeste."

"Cela n'importe peu le milieu d'où vous venez. Vous m'aidez et j'en suis reconnaissant."
Il regarda devant lui de nouveau.
"Et puis je n'ai pas vraiment l'impression d'être de sang royal. J'aime être près des gens du peuple, ils sont simples et bien plus sage que d'autres."
Il regarda de nouveau sa jeune amie.
"Allez, arrêtez de rougir. Je suis peut-être de sang royal là d'où je viens mais je n'en reste pas moi un humain comme vous et les autres."

"C'est rare que l'on pense ainsi..."
Eireen regarda à nouveau devant elle. Il parlait de façon étrange, mais sage, il fallait bien le dire.
"Nombreux sont ceux qui pensent que les Rois sont au dessus du peuple, car ce sont eux qui garantissent sa sécurité."
Elle haussa les épaules.
"Il y a du vrai, impossible de le nier."

Kadaj approuva les dire de la jeune femme, même s'il savait que certains abusaient de leur pouvoir. Chose qu'il essayait de ne surtout pas faire. Une fois arriver devant la grande porte du château, Kadaj remercia encore une dernière fois sa jeune amie.
"Merci beaucoup de nous avoir conduit jusqu'à château. Si il y a quelque chose que je puisse faire pour vous remercier faite le moi savoir."

"Peut-être m'en apprendre un peu sur votre cité."
Eireen détourna le regard quand elle constata qu'elle rougissait encore.
"J'avoue que cela m'intrigue et m'intéresse. J'aime apprendre et découvrir, donc..."
Elle eut un petit sourire. Lui aussi l'intriguait.

Kadaj leva la main pour stopper ses hommes qui voulaient qu'il passe à autre chose.
"C'est entendu. Après mon entretiens avec le roi je vous raconterais tous ce que vous voulez savoir de la cité."
Il confia sa monture à un garçon d'écurie qui était venu en courant.
"Retrouvons nous dans l'auberge la plus proche d'ici deux heures. Je devrais normalement en avoir fini rapidement avec cette histoire. Au pire je vous enverrais un de mes hommes vous prévenir."
Kadaj eut un sourire en coin à son égard, il inclina la tête pour tourna les talon et alla à la rencontre du roi de Fal.

*Une auberge? Il est vraiment spécial...*
Eireen le regarda s'éloigner avec un sourire.
*Mais il me plaît bien dans ce sens...*
Elle ne sous entendait rien. Elle tourna les talons et alla se mettre en quête de l'auberge la plus proche.

Une fois la réunion entre les deux souverains terminé, Kadaj était épuisé. Etre enfermé dans une pièce pendant plus d'une heure ne lui réussissait pas. Les négociations c'était parfaitement déroulé. Dorénavant les portes de la cité étaient ouverte au commerce du royaume de Fal. Le roi de Fal avait proposé au jeune prince de passer quelques jours chez lui. Il lui avait fait préparer une chambre. Mais ce dernier avait refusé, préférant prendre une simple auberge et apprendre des coutumes des villageois.
Une fois qu'il fut de nouveau au grand air, il fit appeler sa monture et demanda à l'un de ses hommes de lui indiquer où sa jeune amie l'attendait.

Eireen était ravie de rester le plus longuement possible loin de chez elle. Son époux était absent pour un moment, car il était en voyage à des fins commerciaux. Et naturellement, elle était censée rester à la maison. Elle eut un petit rire en pensant à ce qu'il allait ramener pour raviver sa fertilité. En quatre ans de mariage, elle ne lui avait pas donné le moindre enfant, et pour cause. A la limite, elle ne lui en voudrait pas de la tromper. Assise à une table dans un coin, la jeune femme sirotait un thé à la menthe. L'auberge n'était pas très peuplée à cette heure.

Une fois arrivé à l'auberge, Kadaj donna l'ordre à ses trois hommes de vaquer à leur occupation. Ils protestèrent, mais le prince les rappela rapidement à l'ordre. Après tout il était parfaitement en mesure de se défendre lui même si nécessaire. Dans l'auberge, il vit rapidement son amie au loin. Aussi il la rejoignit et prit place face à elle après lui avoir demandé.
"J'espère que je ne vous ai pas fait trop attendre."
Il ôta sa cape révélant ses habits d'apparat qu'il s'était forcé à mettre pour l'occasion.
"Mais la réunion durer un peu plus longtemps que prévu."

"Il n'y a pas de problème, Altesse."
Eireen détailla sa tenue.
"Vous avez effectivement l'air d'un personnage de sang royal, habillé de la sorte."
Elle lui sourit.
"Vous voulez boire quelque chose?"

Kadaj refusa d'un signe de tête.
"Non merci. C'est gentil. Cette réunion m'a fatigué l'esprit plus qu'autre chose."
Il se massa les tempes quelques secondes.
"Je ne supporte pas d'être enfermé trop longtemps pour tout vous avouer."
Il soupira puis se redressa.
"Bien alors que voulez-vous savoir sur la cité?"

Eireen lui adressa un grand sourire.
"Pour être franche? Tout ce que vous pourrez me dire!"
Elle posa sa joue contre sa paume.
"Où elle se trouve, quel est son nom, comment on y vit, ses coutumes, le nombre d'habitants, ce qu'on y vend ou qu'on y cultive, les traditions, les légendes..."
Elle manqua de rougir à nouveau.
*Ca devient une manie...*
"Ce genre de choses."

Kadaj ne put masquer son sourire. Il ne s'attendait pas à voir tant d'intérêt pour la cité.
"On l'appelle la Cité de Sable parce qu'elle se trouve en plein milieu du désert. La ville y est paisible mais il faut s'habituer aux lourdes chaleurs sinon on y fait pas long feu. Surtout ne jamais rester en plein après-midi sous le soleil, c'est dangereux." dit-il avec sourire charmeur.
Il se passa une main dans les cheveux réfléchissant à sa réponse.
"Même si elle se trouve en plein milieu du désert, elle est quand même très grande et on a vite fait de s'y perdre. Il y a deux parties dans la Cité de Sable: le village là où vivent tous les commerçant, artisans, paysan et familles; et puis la citadelle. C'est une très grande et magnifique tour qui tient office de palais si vous voulez. Là y vivent tous les gens qui y travaillent ainsi que la famille royale."
Finalement lorsque le serveur passa près de chez eux, il commanda un verre d'eau fraîche si possible. Il ne buvait pas d'alcool et était habituer aux boissons fraîches.
"Comme nous nous trouvons en plein désert, mes ancêtres ont eu la bonne idée de bâtir la cité sur une grotte souterraine d'où émane de l'eau pure. Nous avons réussi par la suite à créer trois canaux qui traverse la ville afin d'abreuver les habitants, leurs bêtes."
Il sourit en constatent que la jeune femme était captiver par son récit qui pour lui n'avait rien d'extraordinaire.
"C'est également grâce à cette grotte que nous pouvons faire pousser des jardins, des fruits et légumes dont nous pratiquons le commerce."