Dans le Désert... [Neutre, privé Kadaj]

Eireen avait mis sur place un bien étrange plan. Plusieurs mois après sa rencontre avec Kadaj, elle pensait encore sans cesse à lui. Tout l'intéressait, et c'était devenu un centre de pensées, voire une obsession. Elle profita donc d'une absence de son mari pour rejoindre un convoi qui allait ravitailler une autre cité dans le Désert. Sous l'apparence d'un homme, elle espérait pouvoir rejoindre la cité du prince qui avait tant capté son intérêt.
Le soleil tapait atrocement dur, et Sun s'enlisait en marchant dans le sable qui lui arrivait assez haut aux pattes. L'étalon s'agaçait de cette situation, et sa cavalière décida de mettre pied à terre pour le soulager. Elle attacha ses rênes à son bras et se mit à marcher. Elle aussi avait soif, et elle repoussa un peu le châle qu'elle avait enroulé autour de sa tête, à la fois pour qu'on ne la reconnaisse pas et pour se protéger du soleil, pour s'éponger la sueur qui parlait à son front.
Au bout d'un moment, elle jugea que le temps était venu de fausser compagnie au convoi. Elle partit donc seule à travers le Désert. Seulement, l'eau vint bien vite à manquer. Elle se retrouva épuisée et perdue.
*J'ai mal calculé mon coup...*
La chaleur l'accablait trop. Sa vision s'obscurcissait. Bientôt, elle sombra dans l'inconscience, son cheval toujours attaché à son bras.

Kadaj était en pleine réflexion, étendu parmi une multitude de cousins à même le sol avec un parchemin sur le visage quand Alaïn arriva en toute hâte dans les appartements du prince. Celui-ci se leva brusquement ne s'attendant pas à cette visite.
"Kadaj! Les hommes ont retrouvé un voyageur égaré en plein milieu du désert!"
Le jeune homme regarda Alaïn sans trop comprendre. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et à chaque fois son ami savait qu'il devait être placé sous bonne surveillance et hydraté souvent. Il se contenta donc de hausser les épaules.
"Oui et donc?"
"C'est une femme qui se fait passer pour un homme du l'aspect de ses vêtements."
"Je vois."
Un peu ennuyé, Kadaj se leva et suivit son ami. Mieux valait être prudent. Cela arrivait souvent que des brigands se fassent passer pour autrui dans le coin.

Lorsque Kadaj arriva dans la salle où l'on soignait l'inconnue, tout le monde s'écarta pour laisser place au jeune homme. Une fois assez près de la jeune femme il reconnu immédiatement Eireen. La jeune femme qu'il avait rencontré il y à quelques semaines avait donc décider de venir dans le désert. Il fronça les sourcils en voyant son poignet bandé. Une femme vint immédiatement lui expliquer.
"Ils l'ont retrouver le poignet lacéré par la courroie en cuir des rênes de son cheval. Nous l'avons immédiatement soigné et fait des compresses rafraîchissante."
Kadaj acquiesça en détaillant un instant la jeune femme inconsciente. Il voulait faire quelque chose pour elle, mais quoi?
"Quand elle se réveille prévenez moi."
"Entendu Sir."
Puis il tourna les talons et quitta la pièce suivit de près par Alaïn.
"Tu la connais?!"
"Oui, elle n'a rien d'un hors la loi."

Eireen reprit conscience au bout de longues heures. Elle mit un moment à faire le point.
"Ma tête..."
Elle grimaça en sentant une vive douleur à son poignet.
*Bon sang, où suis-je?*
Elle se redressa en prenant garde de ne pas s'appuyer sur son membre blessé. Une femme se précipita vers elle pour lui intimer de garder le lit.
"Je vais bien... Pouvez-vous me dire où je me trouve?"

Kadaj était au balcon principal celui de la grande salle où il recevait les personnes qui désiraient le voir. Il venait de finir un entretiens avec un vieillard qui avait des problèmes de récoltes. Cela n'avait pas beaucoup d'importance pour Kadaj mais il savait que pour cette homme si. Il avait prit le soin de l'écouter et prendrait le soin de trouver une solution. Il était torse nu pour ne pas souffrir de la chaleur, et s'était accoudé au mur taillé du balcon qu'il regardait la ville.
"Sir! Elle c'est réveillée."
Aussitôt Kadaj tourna les talons et prit la direction de la chambre où l'on avait placé sa jeune amie.

Eireen était assise sur son lit, son poignet blessé reposant sur ses genoux. Elle enregistrait le moindre détail de ce qui l'entourait avec un grand intérêt. Ainsi, elle était parvenue à son but. Pas de la façon qu'elle espérait, mais le résultat était le même. Le mieux de tout ça, c'était que son mari ne savait même pas où elle se trouvait. Quand elle vit arriver Kadaj, elle sourit.
"Bien le bonjour votre Altesse."
Elle s'inclina légèrement, puis eut un air d'excuse.
"J'ai remarqué que j'ai totalement oublié de vous donner mon nom dans mon enthousiasme de notre dernière rencontre. Je suis venue réparer cela. Je me nomme Eireen."

Après avoir traversé les longs couloir décoré d'or, tissus et riche boiserie, Kadaj arriva dans la chambre de la jeune femme. Il fut ravit de voir qu'elle était réveiller et qu'elle paraissait en bonne santé. Il esquissa un sourire lorsqu'elle l'appela Altesse. Il vint s'asseoir près d'elle avec un franc sourire.
"Ravi de vous revoir Eireen."
Il regarda un instant le poignet de la jeune femme. Une question lui triturait l'esprit. Mais il verra ça plus tard.
"On vous a retrouvé seule et inconsciente dans le désert. Vous devriez pourtant savoir que c'est très dangereux de traverser le désert seule et sans assez de réserver d'eau."

Eireen eut une grimace.
"Oui, je sais que j'ai été imprudente. Mais ma curiosité l'a emporté. J'avais trop envie de vous revoir, et de pouvoir visiter votre cité."
Elle pencha un peu la tête avec un demi sourire.
"J'ai décidé de prendre mon destin en main, comme vous l'aviez suggéré."
Elle sentit son coeur s'affoler un peu quand elle croisa son regard. Décidément, il n'y avait pas que la cité qui l'avait attirée ici...

Le sourire de Kadaj s'élargit. Il aimait sa ville plus que tout et aimait qu'on porte de l'intérêt à celle-ci. Il posa sa main sur celle de la jeune femme. Finalement cette question l'embêtait plus qu'autre chose.
"C'est une sage décision que de prendre sa vie en main, mais pourquoi avoir voyagé déguisée en homme?"
Il avait un sourcil haussé et un sourire en coin. Sans trop l'avouer il avait trouvé cela plutôt drôle dans le fond.

Eireen haussa les épaules.
"Parce que les femmes sont rarement dans les convois de marchands, et que c'est plutôt mal vu."
Elle jeta un oeil à la main qu'il avait posée sur la sienne, et rougit légèrement.
"Et puis, au moins je suis sûre qu'on ne me suive pas."
Elle détourna le regard, troublée.

Kadaj ne chercha pas à en savoir plus. Il retira sa main de la jeune femme. Et se leva.
"Je vais vous laissez vous reposer. Vous êtes entre de bonnes mains avec Farah."
Il se tourna vers cette dernière.
"Veille à ce qu'elle boit beaucoup."
Puis il regarda de nouveau Eireen.
"Si vous le désirez je peux demander à Alaïn de vous faire visiter la cité quand vous vous porterez mieux."

"Mais je vais bien!"
Eireen rougit de son brusque éclat de voix.
"Pardonnez-moi. Mais je vous assure que je suis parfaitement en forme maintenant. Et je préfèrerai que ce soit vous qui me montriez votre cité. Vous devez être le mieux placé pour cela."
Sa gêne augmenta encore.
"Enfin... si vous avez du temps..."

Kadaj fut surprit par sa requête. Il en était certe ravit, mais cela l'embêtait un peu car il désirait se rendre au mémorial de Djin de l'autre côté de la ville. Cela faisait maintenant bien une semaine qu'il n'était pas aller et il avait l'habitude d'y aller à cette heure de l'après midi. La chaleur était bien plus douce et les rayons du soleil moins dangereux.
"Je serais ravit de vous servir de guise mais malheureusement j'ai une affaire autre part."

Eireen entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt d'un air nerveux.
"Je comprends. Plus tard peut-être?"
Elle allait en profiter pour dormir un peu tant qu'elle y était. Elle se sentirait mieux pour la suite, et son poignet était toujours douloureux. Par ailleurs, elle comprenait qu'il pouvait être occupé, vu son rang.

Kadaj acquiesça.
"Oui, plus tard dans la soirée dans ce cas. Le soir il fait plus frais et les rues sont plus animées. Profiter de ce temps pour vous reposer encore."
Puis il la laissa aux mains bienveillante de Farah avant de reprendre les couloirs richement décoré et de quitter la citadelle pour se mettre en route vers le mémorial.

Eireen profita de ce temps pour dormir encore. Quand elle se réveilla, on lui apporta à manger et à boire. Dehors, le ciel commençait à s'obscurcir. Elle avait hâte de partir en exploration avec le beau prince de la cité, et de pouvoir boire la moindre de ses paroles.
*Je sens que je vais me plaire ici...*
Elle attendit patiemment qu'il revienne la chercher, ayant demandé un livre quelconque pour s'occuper.

"L'histoire de la cité. Excellent choix."
Kadaj était adossé au mur en face de la jeune femme. Elle ne l'avait visiblement pas entendu entrer. Lorsqu'elle baissa son livre il sourit.
"Mais si vous le finissez, je n'aurais plus rien à vous apprendre."
Il croisa les bras. Il venait de rentrer et avait passer une tunique des plus simple ouverte sur le torse et serrée à la taille par sa ceinture de soie rouge. Aller au mémorial et contempler la statut de Djin qu'il avait fait bâtir lui avait rappelé à quel point il était seul dans ce bas monde. Aussi il avait besoin de se changer les idées.
"Désirez-vous m'accompagner pour une petit balade nocturne? La lune ne va pas tarder à se lever."

Eireen sourit.
"Ce sera avec grand plaisir."
Elle se leva et reposa le livre où elle l'avait pris.
"C'est vraiment passionnant."
Elle s'approcha de lui et inclina humblement la tête.
"J'espère que je ne vous embête pas... Prendre de votre temps peut sembler... présomptueux."

Kadaj haussa les épaules.
"Mais non voyons."
Il la laissa quitter la chambre en première puis referma la porte derrière eux.
"Les rois d'où vous venez n'entretiennent pas de relation aussi proche avec leur amis et peuple?"
La question pouvait paraître idiote au yeux d'Eireen, mais Kadaj avait toujours grandit ici et ici, le souverain entretenait une relation privilégier avec les gens de son peuple. Il était un guide et commandant mais aussi un humain et ami.

"Non. Chez nous..."
Eireen choisit ses termes avec soin.
"Peuple et royauté ne se mélangent pas. Les Rois sont justes et bons, et ils font toujours passer le peuple en premier dans leurs préoccupations. Mais la hiérarchie reste bien déterminée."
Elle eut un sourire.
"Je ne me promènerai jamais avec le prince de Fal comme je le fais avec vous."

Kadaj acquiesça. Il comprenait un peu mieux maintenant certaines réactions qu'avait eu le roi de Fal.
"Chez nous Ce n'est pas pareil. Enfin si pour une chose. Le souverain est juste et bon, enfin il essaye, dit-il en souriant, et fait passer le peuple avant son propre bonheur."
Chose qu'il faisait parfaitement bien estimait-il.
"Mais il entretiens une relation amicale avec son peuple. Ne vous étonnez pas si vous me voyez parler avec de simples gens dans la rue ou m'amuser avec des enfants, ce qui m'arrive souvent au passage."

"Ca change de nos coutumes. Mais ce n'est pas plus mal."
Eireen eut un sourire. Elle était de plus en plus intriguée.
*Intéressant...*
"Au moins, personne ne sera choqué de nous voir ainsi ensemble."

Kadaj hocha du chef. Une fois à l'air frais, le prince inspira à plein poumon puis indique un petit chemin à Eireen.
"Que voulez-vous voir en premier? Le village même? Les jardins? Là où passe les cours d'eau?"
Il regarda le ciel. Celui-ci était dégagé et le étoile y brillaient. Une soirée idéale.

Eireen réfléchit.
"Difficile à dire, puisque je veux en voir le plus possible..."
Elle sourit.
"Mais il faut bien commencer quelque part... Alors allons-y pour le village en premier!"
Elle se reprit.
"Enfin, si vous voulez..."