Acte guidé par l'amour [neutre, seule]

La nuit était déjà tombée. Le ciel était dégagé et la pleine lune éclairait les ruelles. Les rues principales étaient décorées par des lampions et banderole de toutes les couleurs. L'on entendait la musique émaner de la grande place. La fête battait son plein. Tous étaient déjà présent à rire, danser et s'amuser. Tous sauf une jeune femme qui à tout allure traversait le village en courant. Juliette avait été corvée toute la journée et le temps qu'elle se prépare, les festivité avaient déjà commencé. Avant qu'elle ne fut essoufflée, elle arriva sur la grande place. Peu de gens l'aperçurent, mais ceux qui l'avait remarqué, l'acceuillèrent avec de grands sourires et en l'entraînant au milieu de la place pour danser. Juliette ne sut pas combien de temps c'était écoulé depuis qu'elle était arrivée, mais elle passer une magnifique soirée. La fête pour annoncer l'été était toujours merveilleuse. Tous se mélangeaient. Paysans, noble, marchant, bourgeois, artisans. Pas de distinction pendant une soirée magique. Juliette passait d'un cavalier à un autre quand poussée par la foule elle tomba dans les bras d'un inconnu. Un jeune homme plus âgé qu'elle avec de magnifique cheveux blond, mi long et ébouriffé. Il avait un regard gris à la faire fondre et ses lèvres... Elle avaient envie de les croquer. Devenue pivoine, Juliette se laissa guider pour la danse. Elle osait à peine la regarder et ne répondit à ses questions que par de petits signes de tête. Lorsqu'il souriait en la regardant, elle avait l'impression que son cœur allait s'envoler. Elle avait chaud et se sentait ridicule devant lui mais pour rien au monde elle aurait voulu quitter ses bras.
Plus tard dans la soirée, Juliette avait cherché celui qui avait fait battre son cœur toute la soirée. Elle voulait tellement le revoir pour mieux le connaître. D'après ce qu'elle avait apprit durant la fête, c'était un noble ne venant ici que quelques semaines dans l'année pour voir son oncle. Cela faisait maintenant un bon moment qu'elle se faufilait entre amis, familles, inconnus, connaissances quand enfin elle le vit tout au loin. Redoublant d'efforts, elle faillit renverser trois personnes au passage. Après s'être à chaque fois excuser, elle continua sa route. Puis quand elle n'était plus qu'à quelques mètres de lui, son cœur se stoppa et commença peu à peu à se geler pour se briser en petit morceau. Celui qu'elle aimait, là bas, tenait par la main une jeune femme à qui il venait de voler un baiser. Troublée, perdue, trahit, Juliette sentit des larmes lui monter aux yeux. Elle avait l'impression que le temps s'était arrêter. Les rires et la musiques étaient en suspens. Tout lui parut s'effondre lorsqu'elle les vit repartir au loin.
"Non..."
Puis lorsqu'elle voulu les rattraper, la foule reprit sa folle danse emportant Juliette avec elle et la séparant de son amour d'un soir.
Juliette hésita avant de poser sa main sur la poignet de la porte d'entrée. Sa grand-mère allait s'inquiéter pour elle et elle ne voulait pas la voir triste à cause d'elle. Se passant rapidement une main sur ses yeux lorsque les larmes firent de nouveaux leur réapparition pour la énième fois de la soirée, Juliette prit son courage à deux mains et entra. Sa grand-mère ne dormait pas encore. Un feu de cheminait crépitait dans la cheminée au petit séjour.
"Alors cette soirée?"
Juliette alla à la rencontre de la vieille femme et esquissa un petit sourire forcé quand elle se retourna vers elle. Lorsque sa grand-mère remarqua les yeux encore rouge de Juliette, chose à laquelle la jeune femme n'avait pas pensé, elle fronça les sourcils et posa ses aiguilles de tricot.
"Juliette, que s'est-il passé?!"
La jeune femme sursauta. Se rappelant la fête, les larmes revinrent qui glissèrent le long des pâles joues de Juliette sans qu'elle puisse y faire quelque chose.
"Je... Il..."
Ne sachant pas comment continuer et n'en aillant pas envie, elle courut vers l'escalier et s'enferma dans sa chambre pour pleure tranquillement.
Juliette se réveilla deux heures plus tard environ. A force de pleurer, elle s'était endormit. Calmée, mais le coeur encore en morceau, elle se redressa et se passa une main sur les yeux pour les sécher. Puis elle se leva et décida d'aller faire un tour pour se changer les idées. Le visage de cet homme lui trottait dans la tête. Elle arrivait encore à sentir son odeur et la chaleur de son corps contre elle. Pourquoi est-ce qu'il était déjà avec quelqu'un? Elle avait toujours été bonne avec les autres, les faisait passer avant elle, aimait tout le monde. Elle avait été si généreuse, alors pourquoi le destin était si amer avec elle! A peine avait-elle ouvert la porte de sa chambre qu'elle tomba nez à nez avec sa grand-mère. Celle-ci plus petite que Juliette, la regardait comme toujours avec très peu d'expression dans son regard. Elle lui tendit un parchemin enroulé.
"Je pense que cela peut t'aider."
Juliette prit le parchemin espérant sans trop de conviction qu'il s'agissait d'une lettre de celui qu'elle aimait pour elle. Quand elle l'ouvrit, elle parcouru rapidement son contenu. Cela n'avait rien d'une lettre. Étrangement cela avait l'air d'une recette ou non, plutôt d'un sort. Juliette n'y comprenait rien. Sa grand-mère devait l'avoir comprit en la regardant.
"Dans ton sommeil tu parlait d'un homme qui partait. Il s'agit d'un sort pour posséder le cœur d'une personne, il n'est pas complet, C'est ton père qui me la donner avant qu'il parte. Ça provient d'un manuscrit. Je devait te les donner le moment venu. Je pense que c'est le moment."
"Mais grand-mère..."
"Tu arrives à le lire n'est-ce pas?"
Juliette acquiesça.
"Alors fais ce qu'il y ai écrit. J'espère que cela te rendra heureuse."
Puis sans dire un mot de plus, elle se détourna de sa petite fille et retourna au petit séjour. Juliette resta sur le pas de la porte dans la pénombre, très peu éclairée par une quelques bougies. Elle devait essayer, même si elle ne croyait pas en la magie.
Tout était prêt. Comme l'indiquait le sort, elle pouvait effectuer ce tour de passe-passe sans la présence de l'être chéri. Il lui fallait juste quelque chose qui lui appartenait. Par chance elle avait réussit à trouver un de ses cheveux sur son haut blanc. Elle ferma les yeux et serra le poing sur le cheveux avant de réciter le sort à voix basse. Une fois la formule achevée, elle resta encore ainsi quelques instants. Le silence régnait dans la pièce. Elle ouvrit timidement un œil, n'espérant pas grand chose. Comme prévu, rien. Elle referma les yeux et serra un peu plus le cheveux, récitant de nouveau la formule à voix haute cette fois-ci. elle était aux bords des larmes. Le silence était toujours maître dans la pièce. Juliette sentit son coeur battre à tout rompre. elle revoyait comme un flash la fête, elle entendait la musique au loin et puis il y avait lui, elle le voyait clairement lui sourire. Il était si beau. Soudain, la jeune femme sentit une chaleur devant elle. Une présence. Effrayée de ce qu'elle risquait de trouver, elle ouvrit doucement les yeux, sentant son front se perler de sueur. Une sphère englobée d'une douce lumière rosé était devant elle posée sur la table. Juliette sentit son pouls s'accélérer. Elle n'osait pas toujours la chose. Elle voulu appeler sa grand-mère. Puis non, préféra garder le silence. Hésitante, elle tendit le bras et toucha du bout des doigts l'objet. Elle avait l'impression d'être en plein rêve. C'était chaud mais pas brûlant. C'était à la fois solide et non. Juliette ne savait pas quoi en penser. Qu'allait-elle devoir faire maintenant?
"C'est son amour."
Juliette sursauta et fit volte face. Sa grand-mère était derrière elle, à peine visible dans la pénombre de la pièce. Elle s'approcha doucement de sa petite fille.
"Tu vas devoir trouver le reste du sort. Une fois fait, tu pourras changer cet amour."
"Grand-mère..."
"Juliette, tu vas devoir partir."
Juliette crut faire une chute mortelle.
"Mais..."
"Il n'y a pas de 'mais'. Tu veux qu'il t'aime n'est-ce pas? Là, tu lui a juste volé son amour. Actuellement il en est dépourvu. Il faut que tu finisse ton sort au plus vite pour votre bien à vous à vous deux."
Elle lui montra un sac de tissu mauve qu'on pouvait refermer par une corde.
"Je te l'ai fait le temps que tu dormais. Prends tes affaires et pars immédiatement avant que tu n'es des problèmes."
"Où dois-je aller?"
"Retrouve ton père."
"Comment?!"
"Avec ça."
Elle lui tendit un petit coffret ovale. Quand Juliette l'ouvrit, tandis que la vieille femme s'occupait d'emballer précieusement la sphère, elle n'en crut pas ses yeux. L'intérieur était magnifiquement incrusté d'or et de rubis. Il y avait une aiguille qui indiquait toujours la même direction peut importe comment elle tournait l'objet.
"Grand-mère qu'est-ce que c'est?"
"Je n'en sais pas plus que toi. Je sais juste que ça peut t'aider à le retrouver."
Elle referma le sac et continua sur le ton sec qu'elle avait toujours.
"Juliette presses-toi."
Juliette acquiesça et courut dans sa chambre où elle prit rapidement quelques vêtements, de quoi manger et un peu d'argent. Elle n'oublia pas sa flûte de pan ainsi que son bâton. Ce dernier pouvait de séparer en trois pour le transport. Elle accrocha les trois bouts le constituant autour de sa cuisse et mit le sac mauve dans son autre sac. Quand elle fut prête elle reste au milieu de sa chambre. Elle avait peur de partir, elle ne connaissait rien au monde extérieur. Mais elle devait le faire. Sa grand mère arriva avec trois autre parchemins.
"Tiens, ça devrait t'être utile pour le voyage. Ca vient aussi de ton père."
Elle se retourna face à la vieille femme et prit la parchemin. Elle remarqua que le visage de sa grand-mère était tourné vers le sol contrairement à d'habitude et que son visage était triste.
"Grand-mère..."
"Fait vite Juliette. Dis à ton père ce que je pense de lui, fini le sort et revient me voir quand tout cela sera terminer."
Juliette calât les parchemins à la verticale de son sac et enlaça sa grand-mère.
"Je te le promets grand-mère."