Adieux? [Neutre, privé Juliette]

Juliette resta sans voix en apprenant les sentiments de Soren. Ce qu'elle n'osait même pas espérer était devenu réalité. Mais comment avait-elle fait pour ne rien voir? En faite, elle s'était bien qualifiée, elle était braiment idiote. Elle s'était tellement focalisée sur l'idée d'être seule et de n'être que la bonne amie de tous, qu'elle n'avait même pas fait attention à Soren qui pourtant avait essayé de lui faire comprendre ce qu'il ressentait par plusieurs fois. La chimère, l'aveuglement... C'était elle. Soudain Juliette fut sortie de sa réflexion par sa grand-mère qui l'appela.
"Soren..."
Il n'était déjà plus là. Il fallait absolument qu'elle le rattrape. Elle couru devant la maison et regarda autour d'elle. Là bas, il s'enfonçait déjà dans la forêt. Sans réfléchir plus longtemps, elle se mit à courir le plus rapidement possible. Tout en courant elle rassembla facilement les trois partis de son bâton qu'elle utilisa comme perche, une fois qu'elle fut assez près du cheval de Soren, pour sauter et se mettre en croupe derrière Soren. Tout contre lui, elle passa ses bras autour de sa taille et le serra contre elle.
"Ne pars pas!"

Soren fut surpris quand il la sentit contre lui. Il stoppa sa monture et la regarda par dessus son épaule.
"Juliette..."
Il posa sa main sur les siennes.
"Je n'ai pas le choix. Essaie juste de ne pas m'en vouloir. Je sais que tu aimais, ou que tu aimes encore cet homme..."
Il avait mal interprété le fait qu'elle le rejoigne. Et s'il ne voulait pas être découvert par les Immortels, il devait bouger, et partir rapidement.

Juliette ne le lâcha pas. Elle comptait bien le garder avec elle maintenant qu'elle savait qu'il l'aimait. Elle secoua la tête.
"Non. C'était avant."
Elle lui attrapa la main qu'il avait posé sur la sienne.
"Je ne veux pas que tu t'en ailles et me laisse seule. Restes s'il te plait..."
Elle ferma les yeux et posa son front contre le dos de Soren.
"... Où emmènes moi avec toi."

"Je ne peux pas faire ça. Pense à ta grand-mère."
Soren hésitait aussi beaucoup parce qu'il ne connaissait pas ses sentiments pour lui.
*Est-ce qu'elle se sent obligée de faire ça? A cause de mon aveu?*
"Ne te sens obligée de rien."
Il prit son courage à deux mains, et regarda droit devant lui.
"Juliette, qu'est-ce que tu ressens pour moi?"

Juliette sentit son coeur s'accélérer lorsqu'il était temps pour elle d'exprimer ses sentiments pour Soren. Elle savait exactement ce qu'elle ressentait pour lui. Et n'en avait rien à faire de l'avis des autres sur lui. Pour elle il était tout ce qui comptait. Elle serra les poings, se sentant mis à nue et murmura:
"JetaimeSoren"

Soren lui prit doucement la main. Il avait entendu, mais pas bien. Il la lui posa sur son torse, à l'endroit du coeur.
"Tu le sens? Il ne bat que pour toi, et il sera tien pour toujours."
Il ferma lentement les yeux.
"Quoi que tu fasses, et quoi que tu décides. Sans faire appel à un sort."

Juliette sentit son coeur s'emballer. Elle garda sa main sur le torse du jeune homme. Elle rougissait légèrement. Puis sans rien dire d'autre, elle s'agenouilla et passa ses bras autour du cou de Soren et enfouit son visage dans son cou. Elle savait que ce qu'elle ressentait pour le jeune homme était fort. Bien plus fort que pour l'autre à qui elle avait volé son amour. Ca n'avait rien de physique comme avant, elle avait trouvé en Soren son idéal et son autre moitié.
"Tu restes alors?"

Soren hésita. Ce n'était pas contre elle, mais il pouvait difficilement se le permettre.
"Juliette... Ca va être difficile..."
Il finit cependant par céder.
"Pas trop longtemps alors. Deux semaines grand maximum."
Il eut un léger sourire.
"Et puis, je ne suis pas sûr que ta grand-mère apprécie..."

Cela suffisait à Juliette. Elle sourit et frotta son nez contre le cou de Soren.
"Merci."
Elle leva le visage et déposa un baiser sur la joue de Soren.
"Pour ma grand-mère, c'est mon affaire. Mais ne t'en fais pas, elle est comme ça avec tout le monde."
Elle se laissa reposer sur lui.
"Et puis peut être que après ces deux semaines tu voudras rester ici pour toujours."

"Le problème n'est pas de vouloir, mais de pouvoir."
Soren s'enhardit à lui faire un baiser sur le front, puis il lâcha les rênes.
"Allez, on va soulager Naesala. On descend et on marche jusqu'à la maison."
Il mit pied à terre et lui tendit la main pour qu'elle le rejoigne. Quand ce fut fait, il la prit contre lui.
"Juliette..."
Il fit alors quelque chose qu'il n'avait fait que deux ou trois fois dans sa vie: il posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa avec toute la tendresse dont il était capable.

Juliette qui n'avait encore jamais embrassé, se laissa d'abord faire en fermant les yeux. Elle n'était pas très à l'aise et un peu destabilisé. Mais finalement, alors que le baiser de Soren se fit doux et tendre, elle répondit à son acte avec tendresse et naïveté. Lorsque leur lèvres se séparèrent, Juliette avait l'impression d'avoir les joues en feu. Elle avait peur de s'y être mal prit pour son premier baiser. Alors que Soren, lui, embrassait divinement bien.
"Waou..."

Soren glissa doucement sa main dans celle de Juliette.
"Ca vient du coeur."
Il était encore sous le charme du baiser qu'ils venaient d'échanger.
"Allez, rentrons, et affrontons ta redoutable grand-mère."
Ils allèrent à nouveau entraver l'étalon, puis ils avancèrent vers la chaumière. Le jeune homme redoutait cet instant.

Juliette ne lâcha pas la main de Soren quand ils furent à l'intérieur. Quand la vieille vint à la rencontre de sa fille, elle se figea en voyant Soren. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que se soit, Juliette intervint.
"Soren va rester ici avec nous pendant quelques temps et c'est sans appel."
Juliette regardait sa grand-mère avec détermination. si sa grand-mère refusait, il suffirait de l'enfermer dans la grange.
"Mais si je vous vois dans le même lit, je vous jette à la porte tous les deux."
Juliette rougit sous le sous entendu de sa grand-mère.
"Mais..."
"Et c'est sans appel. Soren occupera la chambre d'ami et un point c'est tout."

Soren fut un peu déçu d'entendre ça. Enfin, ils pourrait se rattraper à un moment ou à une autre...
"Très bien. Merci de m'accepter."
Cette vieille femme le rendait nerveux. Pourtant, il ne voyait pas ce qu'il avait fait. Il pressa doucement la main de Juliette, se demandant s'ils pourraient avoir des instants de tendresse et d'intimité ici.

Juliette soupira. Elle ne pouvait pas faire autrement.
"Merci grand-mère."
Elle serra un peu plus la main de Soren.
"Viens, nous allons préparer ta chambre."
Elle l'emmena avec elle à l'étage au dessus. Une fois dans la pièce, une grande pièce spatieuse et très propre, Juliette prit des draps dans l'armoire et commença à faire le lit du jeune homme.
"Je suis désolée pour ma grand-mère et sa condition qu'elle nous impose."

"On va devoir prendre notre mal en patience, ou trouver un moyen d'avoir des moments de tendresse malgré tout."
Soren posa ses affaires dans un coin, et vint enlacer sa belle par derrière, se collant à son dos. Il lui déposa un baiser sur la nuque.
"Depuis le temps que je rêve de faire ça... C'est presque trop beau."
Il la retourna pour s'emparer de ses lèvres, retenant une envie de la pousser sur le lit.

Juliette se laissa faire, passant ses bras autour du cou de Soren. Elle se laissa emporter par le baiser de son amour. Etrangement, elle se sentit frémir à la manière qu'il la serrait contre lui. Elle avait une drôle de sensation qui lui parcourait le corps. Cela n'était pas désagréable au contraire, mais nouveau. Lorsque leur lèvres se séparèrent, Juliette plongea son regard dans celui de Soren et lui caressa les lèvres du bout des doigts.
"Je... Je devrais faire ton lit..."

"Sans doute."
Soren l'embrassa à nouveau, malgré tout. Il s'arrêta net en entendant la voix de le vieille qui appelait Juliette. Immédiatement, il s'écarta d'elle, au cas où elle viendrait.
"Tu crois qu'on aura droit à un peu d'intimité et à nos démonstrations de tendresse?"
C'était tout de même un minimum auquel il tenait.

Juliette esquissa un petit sourire.
"Ne fais pas cette tête voyons."
Elle prit les draps qu'elle commença à étendre sur le lit.
"Elle nous a interdire de dormir dans la même chambre, c'est tout."
Penchée sur le lit en train de faire le lit, elle regarda Soren.
"Ne lui en veux pas, elle est de la vieille école."

"Oui, mais bon... On a un peu l'âge de gérer nos vies, non?"
Soren attendit qu'elle ait fait le lit, puis il alla jusqu'à elle et passa ses bras autour de sa taille.
"Ca fait tellement longtemps que j'avais envie de faire ça que j'en profite."
Il lui déposa un baiser dans le cou, puis il la poussa sur le lit, avant de tomber sur elle en riant. Ce fut pile le moment que choisit la vieille pour entrer.

Juliette devint pivoine quand elle vit sa grand-mère sur le pas de la porte. Elle se redressa immédiatement.
"Grand-mère, c'est pas ce que tu crois!"
"Je vois que vous avez écouté ce que j'ai dit..."
Sans dire un mot de plus, la vieille femme fit demi tour et continua sa route. Juliette se leva aussi tôt et alla chez sa grand-mère en se pressant pour essayer de la calmer et de lui faire entendre raison.