A coeur ouvert [Neutre, Privé Alan]

Les yeux fermée, Mayura remonta les couvertures sur elle même. Elle avait envie de partir et de faire sa vie ailleurs. Quand on frappa à la porte, elle se retourna.
"Laissez-moi... Je ne veux voir personne."
Elle commença à grelotter. Si ça continuait elle allait tomber malade. Quand on lui annonça que c'était le Prince Alan derrière la porte, elle ne répondit pas. Elle ne savait pas quoi faire. Pourquoi était-il venu? [Il y aurait pas eut de topic sinon =_=]

Il n'y eut pas de réponse. Alan se tourna vers le duc.
"Si vous permettez, pouvez-vous me laisser seul?"
"Pensez-vous qu'elle vous ouvrira?"
"Sans nul doute."
"Très bien..."
Une fois seul, le prince toqua doucement à la porte.
"Mayura, c'est Alan. Puis-je entrer?"

Mayura resta de marbre. Elle se sentait de plus en plus oppressée. Elle ne sut ce qui la poussa à se lever et à ouvrir à Alan, mais mieux valait ne pas se poser la question. Une fois la porte entre ouverte elle retourna se cacher sous ses couvertures.
"Que viens-tu faire ici?"

"J'ai appris que ça allait mal. Alors je suis venu voir, et essayer de t'aider."
Alan se tira une chaise près du lit.
"Allez, raconte moi ce qui ne va pas. Je suis prêt à attendre le temps qu'il faudra, et personne ne le saura."
Il posa une main sur le lit.

Mayura évita soigneusement le regard du Prince. Elle avait honte. Encore personne ne l'avait vu ainsi. Il voyait sans doute actuellement une part de Mayura qu'elle ne montrait à personne. Dans ses mains elle froissa la lettre de Tybalt avant de la lui tendre.
"Ca faisait trois ans que nous étions ensemble. Il voulait que nous nous marions mais je lui avait dit que mon père n'aurait jamais accepté cela."
Elle sentit les larmes lui monter au yeux.
"C'était le seul qui ne voyait pas en moi un moyen d'avoir un titre, de l'argent. Il me faisait même des remarque sur mon corps, me trouvant trop grosse."
Elle esquissa un sourire.
"Il aimait bien me taquiner la dessus. C'est peut être le seul qui ne voit pas d'abord mes formes."
Elle se mordit les lèvres.
"Et maintenant il est partit..."

Alan parcourut la lettre rapidement. Ce qu'elle n'avait peut-être pas remarqué, mais que lui comprenait en lisant entre les lignes, c'est que l'homme avait l'air de s'être trouvé une autre compagne. Mais il n'en dit rien. Il songea que lui non plus ne voyait pas uniquement sa beauté, et qu'il ne voyait absolument pas en elle un moyen de profiter de quelque chose. Il secoua la tête, chassant ces pensées.
"Je comprends ce que tu peux ressentir. Moi aussi, j'ai perdu un être cher, pas de la même façon, il est vrai."
Il posa la lettre sur le bord du lit.
"Il faut laisser s'exprimer ce que l'on ressent. Ca te soulagera déjà."
Il lui tendit les bras, ne sachant pas si elle allait répondre à cette invitation.
"Si tu veux, tu peux venir pleurer. Ca restera entre nous si c'est ce que tu souhaites. La porte est refermée à clé."

Mayura se redressa un peu. Elle n'avait pas l'habitude que l'on réagisse de la sorte avec elle. Elle devait souvent se débrouiller seule et toujours faire bonne figure devant tout le monde. En regardant Alan qui était si gentil avec elle, elle sentit les larmes lui monter aux yeux.
"Alan..."
Elle se leva et alla contre lui pour verser les larmes qu'elle avait de plus en plus de mal à garder.

Alan referma les bras sur elle et la serra doucement contre lui, tout en lui passant la main dans les cheveux.
"Ca soulage de pleurer. Ne retiens pas tes larmes."
Il comprenait sa réaction. Lui-même avait eu du mal à tolérer à ce qu'on le voie pleurer la mort de son épouse. Pourtant, cela faisait du bien d'évacuer la tension. Il se demandait si ce qu'il disait ne serait pas maladroit.
"Tu verras, par la suite, cela ne pourra qu'aller mieux."

Mayura secoua la tête. Ses joues étaient ruisselantes.
"Et comment? Il était le seul avec qui je me sentait bien, je pouvais être moi."
Elle serra les poings.
"Je suis la fille unique d'un Duc qui ne veut que conclure un mariage d'intérêt. Il n'en a rien à faire de mes sentiments. Je dois toujours être sur mes gardes avec les hommes, me montre plus forte qu'eux les repousser pour qu'aucun ne demande la main au Duc."
Elle se mordit la lèvre.

Alan lui caressa la joue pour essuyer un peu ses larmes.
"Tu as la chance d'avoir le prince pour ami. Je peux toujours demander à ton père de te laisser en paix un moment. Cela te fera du répit pour souffler."
Il lui ramena la tête contre son torse avec douceur, et se mit à la bercer un peu comme un enfant.
"Je sais que je ne remplacerai pas ce que tu as perdu, mais si tu as besoin de moi, je serai toujours là. Et prêt à t'accepter telle que tu es."

Mayura esquissa un sourire malgré sa peine.
"Je suis une petite chanceuse quand même."
Peu à peu elle se calma.
"Elle avait de la chance de t'avoir comme époux."

*Et moi de l'avoir pour compagne...*
Alan lui caressa doucement le dos. Il la regarda. Elle se calmait peu à peu.
"Je pourrais rester des heures comme ça. Jusqu'à ce que tu ailles mieux."
Il lui déposa un baiser sur le front.
"Ca va un peu mieux?"

Mayura acquiesça. Elle ferma les yeux. Elle eut un léger hoquet qu'elle avait toujours après avoir pleuré.
''Ca va un peu mieux, merci."
Elle se leva et alla se regarder dans le miroir.
"Mon dieu, j'ai une tête de déterré."

"Mais non..."
Alan la regarda.
"On voit juste que tu as pleuré. C'est normal."
Il hésita.
"Qu'est-ce que tu comptes faire?"

Mayura se passa les mains sur le visage. Elle s'étira la peau.
"Je ne sais pas."
Elle regarda Alan via le miroir.
"Je vais commencer par mettre quelque chose de correcte et me coiffer un peu. Après ça, peut être que j'irais me changer les idées avec Némési. Seule." ajouta-t-elle avant qu'il ne lui propose de l'accompagner.

Alan hocha la tête.
"Comme tu veux."
Il haussa les épaules.
"Dans ce cas, si tu n'as plus besoin de moi après, je vais aller assister à la première leçon de monte à poney de Kilian."

Mayura acquiesça et se tourna face à lui.
"Je ne te retiens pas plus longtemps alors. Passe le bonjour au petit Prince."
Elle s'avança vers lui. Elle hésita un instant puis lui fit une bise sur la joue espérant qu'il ne le prenne pas mal.
"Merci Alan."

Alan sourit.
"C'est tout naturel. N'hésite pas à me faire parvenir un messager si tu as besoin de moi."
Il la regarda.
"Tu es sûre de ne plus avoir besoin de moi?"

Mayura hocha la tête.
"Je suis sûre. Va rejoindre ton fils."

"Bien. Porte toi bien dans ce cas."
Il lui fit un baisemain, puis quitta la pièce. Il espérait l'avoir vraiment aidée, et qu'elle se porte mieux maintenant qu'elle avait pu extérioriser sa peine.