Amour fraternel [Soutenu, seul]

Inaë laissa Cielo dans l'écurie ombragée qui abritait la mule de ses parents. Puis, il fit le tour du bâtiment sous un soleil de plomb, afin d'entrer dans la maison. Sa famille vivait dans un village plus peuplé que lui, et assez éloigné. Peut-être même plus chaud aussi. Il toqua à la porte, et son père vint lui ouvrir.
"Inaë! Quel bon vent t'amène?"
"Un vent qui ferait bien de souffler par ici pour apporter un peu de fraîcheur..."
Le vieil homme rit, et s'écarta de la porte.
"Allez viens, entre."
Le jeune homme s'exécuta. Une douce pénombre régnait dans la maisonnette, afin de moins souffrir de la chaleur. Tous les volets étaient clos.
"Comment va Hermione?"
"Je me doutais que tu venais pour elle. Elle ne se porte pas trop mal."
"Tant mieux. Elle est dans sa chambre?"
"Avec ta mère oui."
Le chasseur de prime échangea une étreinte bourrue avec son père, puis il monta les escaliers plongés dans l'obscurité. Il connaissait le chemin pour l'avoir pris tant de fois. Il trouva les deux femmes en train de coudre. Sa mère se leva à son arrivée, et vint l'embrasser.
"Je suis si contente de te voir..."
"Moi aussi, mère."
Il l'enlaça un moment, puis lui donna une petite bourse.
"Pour toi et papa."
"Tu sais bien que je ne veux pas que tu nous entretiennes..."
"Arrête de faire tant de manières."
La vieille femme prit l'argent, et le laissa seul avec sa soeur. Elle avait l'habitude. Inaë s'approcha de la jeune femme. De cinq ans sa cadette, elle était aussi blonde que lui était sombre. Son regard clair se fixa sur lui. Elle tenait beaucoup de sa mère, et du côté sholien de la famille. Lui, c'était plutôt le portrait de son père. Il s'assit face à elle et lui posa une main sur les genoux.
"Comment vas-tu?"
"Bien, surtout maintenant que tu es là."
Elle lui adressa un sourire. Ils avaient toujours été très proches. Si proche que le chasseur de primes aurait donné sa vie pour elle sans hésiter. Il était un grand frère très protecteur. Hermione eut une moue contrariée.
"Pourquoi cours-tu toujours par monts et par vaux?"
"Pour toi, tu le sais bien. Pour t'assurer un bon avenir."
"Et ta vie à toi, tu y penses?"
Le jeune homme eut un sourire empli de tendresse, son regard sombre plongé dans les yeux bleus de sa soeur.
"Un jour. Peut-être."