Libérée [neutre, privé Chess]

Chess avait laissé ses enfants aux soins de la guérisseuse. Il se dirigeait vers la demeure de son rival au galop décidé de sa monture. Il avait un moyen. Il pouvait la récupérer. Il avait l'appui du Roi. Et il avait formulé son voeu de mariage devant le monarque. Ainsi, même le tuteur de sa belle ne pourrait rien dire.
*J'arrive mon amour... Tiens bon...*
Et leur petit bout aussi.

Sur le lit, Aléa voulait sortir. Elle n'en pouvait plus de rester enfermé. Elle voulait aller dehors au moins. Même si elle ne pouvait voir Raphaël qui lui manquait horriblement. Elle alla toquer à la porte.
"Je veux sortir !"
"Vous n'en avez pas le droit."
"Je veux aller marcher !"
"Pas sans l'autorisation de monsieur Arnolphe."
Aléa tapa un grand coup dans la porte, se fesant un peu mal à la main par la même occasion. Elle retourna s'asseoir sur le lit et pleura silenceusement. Ce n'était pas une vie. Pas la sienne du moins.

On barra la route au soldat quand il se présenta.
"J'ai un droit de passage. Ma visite est de la plus haute importance."
Il expliqua brièvement le motif de sa visite, et on finit par le laisser passer.
*Raphaël, Aléa... J'arrive...*
Il laissa sa monture aux soins d'un garçon d'écurie, et demanda audience au maître des lieux.

Aléa se roula en boule dans les draps.
Arnolphe fut mis au courant de la venu de Chess. Il s'opposa vivement à lui en affirmant qu'Aléa était sa 'propriété' et qu'elle était trop rafinée pour un simple soldat.
"Aléa n'a rien à faire avec vous.."

Avec ses preuves à l'appui, Arnolphe ne put rien faire. Et s'en prendre à un membre de la garde du Roi aurait été très malvenu. Aussi, il céda et envoya un de ses serviteurs chercher sa pupille, à contrecoeur.
"Je voulais l'épouser."
"Et moi, j'en ai fait le serment devant le Roi."
Il s'approcha un peu plus de l'homme, le regard meurtrier.
"Où est mon fils...?"

"Avec une nourrice qui devait se charger de s'en occuper pour en faire un serviteur."
Il appela une jeune femme et lui demanda d'aller chercher l'enfant.
Du côté d'Aléa, elle entendit une clef se glisser puis tourner dans la serrure de la porte. Un garde apparut alors que la jeune femme cessait lentement de pleurer.
"Vous devez venir avec moi."
"Pour aller où ?"
"Au salon, Arnolphe vous attend."
Aléa aquiesçat sans trop de convictions et se secha les yeux avant de suivre l'homme.

Les deux hommes étaient immobiles à se défier du regard, l'un face à l'autre.
"Si jamais vous lui avez fait du mal..."
"Je ne lui ai fait aucun mal."
"Si elle est moins en forme que quand elle est partie, vous aurez affaire à moi."
Aléa arriva à ce moment là.
"Aléa!"

Aléa resta un court instant bête, puis se jeta dans les bras de Chess. Elle avait maigir en deux semaines seulement, et ses yeux étaient rougis car elle avait pleuré. Elle le serra un peu contre elle comme si ce n'était qu'un reve.
"Tu es revenu !"
Elle se decolla un peu de lui.
"Je ne sais pas où est Raphaël... Je l'ai cherché mais je n'ai pas put le voir pendant tout ce temps. Je veux qu'il aille bien. Notre bébé."
Elle lança un regard noir à Arnolphe alors qu'elle semblait revivre dans les bras de son amant.

"C'est fini... On va rentrer. Tu ne me quittera jamais plus."
Chess remarquait bien qu'elle n'était plus aussi en forme qu'avant. Il foudroya Arnolphe du regard. Ce dernier se justifia.
"Ce n'est pas ma faute, ça."
L'autre reporta son attention sur Aléa, lui caressant les cheveux.
"C'est fini... On va rentrer tous ensemble. Tu as beaucoup manqué à Séléna tu sais?"

"Elle est adorable."
Aléa fermales yeux contre le torse de Chess. Elle se retourna vers Arnolphe.
"où est notre bébé ?"
"Il arrive, il arrive ce môme."
Aléa relacha Chess en voyant arriver la nourisse avec le bébé dans le bras. Elle le récupéra et le couvrit de mille attentions.
"On ne serra plus jamais séparé mon bébé."

Chess fut satisfait de constater que le bébé était en excellente santé. Mais il avait l'air ravi de retrouver sa mère.
"Ses affaires?"
Des domestiques les ramenèrent.
"Bien, je crois que nous n'avons plus rien à faire ici. Rentrons."
Il passa un bras autour de la taille de sa compagne.
"J'ai encore des choses à te raconter en chemin."

"Moi aussi. Je ne veux plus voir ce palais."
Elle regarda Arnolphe.
"Ni ses occupants. Je veux voir les enfants."
Elle se laissa emmener dehors par Chess, sur son cheval. Elle posa sa tête contre le dos de l'homme et se mit à pleurer alors qu'il tenait lui Raphaël dans ses bras.

On leur donna un cheval de bât pour les affaires de la jeune femme, en affirmant qu'un serviteur viendrait reprendre l'animal le lendemain. Puis, ils prirent la route.
"Allez, ne pleure pas... C'est fini maintenant. Tout va bien."
Il lui laissa le temps de se calmer.
"Par contre, tu vas devoir m'épouser..."

Aléa n'analysa pas immédiatemment.
"J'ai crut ne jamais te revoir, ni Raaphaël."
Elle se calma un peu et attrapa le haut de Chess.
"M'épouser ?!"

"Oui."
Chess eut un petit rire.
"J'aurais voulu faire une demande plus... solennelle. Mais..."
Il inspira.
"Pour garantir ta sécurité, et ta place au sein de la famille, j'ai promis de t'épouser, devant le Roi, qui est témoin de ma décision."
Il serra un peu plus son fils contre lui.
"Aussi, inutile de te demander si tu veux m'épouser, je crois qu'on aura pas le choix..."

"Je t'aime Chess."
Elle reposa sa tête sur le dos de l'homme avec un sourire.Puis elle passa ses bras autour de lui.
"je me suis laissé dépérir. Je n'avais plus gout à rien sans toi. Et d'un coup, j'ai l'impression de revivre."

"Tu m'as atrocement manqué. Raphaël aussi."
Chess lui caressa la main.
"Je n'ai eu de cesse jusqu'à ce que je trouve une solution pour te délivrer."
Penaud, il la questionna.
"Tu es d'accord pour le mariage?"

"Je suis plus que d'accord."
Elle resta un moment en lui laissant sa main, mais lorsqu'il remonta ses caresses vers son poignet, elle retira sa main alors qu'il passait un doigt sur la fine balafre qu'elle avait.
"Raphaël dort encore ?"

"Oui. Le petit ange est calme. Il m'a manqué."
Chess lui lança un regard par dessus son épaule. Ils arriveraient bientôt, et il en profiterait pour aller chercher les enfants.
"C'est quoi cette cicatrice?"
Il se débrouilla pour toucher à nouveau au même endroit.

"Rien du tout."
Elle regarda face à elle sans croiser le regard de Chess.
"Séléna et Odin sont à la maison ?"
Elle voulait absolument changer de conversation.

"Non, je les ai laissés chez la guérisseuse. Je vais les chercher quand je t'aurais déposée."
Chess insista.
"Aléa, j'ai le droit de savoir. Qu'est-ce que c'est?"
Il fit un peu presser le pas à sa monture. Il voulait arriver vite.

"Je me sentais mal. On m'avait enlever mon amour et mon enfant. tu ne t'imagines même pas mon état et ce viel obsédé d'Arnolphe !"
Elle resta doucement contre Chess et lui laissa finalement sa main qu'il retenait.
"Arnolphe n'a plus voulu que je sorte après ça..."

"Tu as essayé de mettre fin à tes jours?"
Chess remerciait les dieux d'avoir fait échouer sa tentative.
"Aléa, qu'est-ce que je serai devenu si tu étais morte? Et Raphaël, sans sa maman?"
Il lui pressa la main.
"Ne recommence plus jamais ça. Je te l'interdis. C'est compris?"
Il disait ça sur un ton doux, malgré l'air sans réplique de ses paroles.

"Je n'ai aucune raison de recomencer si je suis avec toi et avec Raphaël."
Elle glissa aveuglement son autre main devant Chess et caressa très délicatement la tête de son bébé. Elle n'en revenait pas vraiment. Effectivement, si sa tentative avait réussit, elle aurait été égoiste.
"Je le deteste ! Il pense que l'argent achète tout même l'amour ! Il ..."
Comment dire à Chess qu'Arnolphe avait réussit à coucher avec elle... Elle pouvait le lui cacher, mais elle se sentirait mal.
"Il m'a forcé à coucher avec lui..."
Aléa eut un court instant peur que Chess la réprimande, mais il n'y en avait aucune raison. Depuis son accouchement, Chess et Aléa c'étaient abstenus pour que la jeune femme puisse se remettre correctement de l'intervetion de la guérisseuse qui l'avait recousu.