Un tortionnaire [Neutre, privé Aléa]

"Oh ! Tu le dis très bien mon ange."
Raphaël adressa un large sourire à la famille.
"Truffe ! Truffe ! Truuuuffe !"
Séléna eut un petit rire.
"Truffe ! Truffe ! Truffe !"
Aléa lança un regard à Chess.
"C'est joli comme nom Truffe. C'est mignon."

"Truffe?"
Chess réfléchit.
"Oui, c'est joli."
Il regarda Séléna et Odin.
"Vous êtes d'accord?"

"Oui !"
Séléna fut la seule à répondre avec enthousiasme. Odin n'avait pas prononcé un seul mot. Aléa lui reposa la question.
"Ca sera aussi ton chien, tu peux donner ton avis sur le nom."
Odin lança un regard noir à Aléa.
"Je veux pas te parler et ce chien, j'en veux pas !"

Chess asséna une légère claque derrière la tête de son fils.
"Arrête de dire des âneries. Tu dis ça juste parce que tu es énervé."
Il savait bien que c'était vrai. Odin voudrait du chien au même titre que les deux autres.
"Ce sera Truffe alors."
Il lança à son fils un regard assassin pour qu'il mange.

Aléa ne nota pas, même si elle commençait vraiment à être à bout avec Odin, elle restait la plus gentille possible avec lui.
"Alors il va falloir l'appeler Truffe tout le temps pour qu'elle s'habitue à son nom."
Elle regarda les assiettes vides.
"On va regrouper les restes pour elle."

Chess acquiesça.
"Ne lui donnez pas d'os. A part de boeuf, les autres risquent de l'étouffer."
Raphaël, assis entre ses deux parents, prit son doudou qui était sur ses genoux, et le tendit à sa mère.
"Maman bisou!"
Son père le rabroua un peu, sans violence ni méchanceté.
"Pas à table mon grand."

Aléa adressa un sourire au petit.
"Papa a raison, pas à table, mais après."
Un fois la viande rassemblée, Aléa alla déposer une assiette devant le chiot qui semblait ravi du repas proposé.
"On peut aller jouer avec Truffe ?"
Aléa désaprouva de la tête.
"Elle mange. Et il est tard. Vous n'allez pas tarder à aller au lit."
Odin regarda Aléa, puis Chess.
"Je peux sortir de table papa ?"

"Tu débarrasses d'abord."
Le ton de Chess ne souffrait aucune réplique. Son fils avait dix ans, et s'approchait lentement des onze. Bientôt, il serait temps pour lui d'aller apprendre les rudiments du métier des armes, et diverses choses pour le former. Il serait donc absent en journée, et cela soulagerait Aléa, qui resterait seule avec Séléna, qui pouvait s'occuper de son jeune demi-frère maintenant qu'elle approchait de ses huit ans. Du haut de ses sept ans, elle était déjà très responsable par rapport au petit. Ce qui inquiétait le père de famille était le fait que son fils ne parvenait pas à se détacher de sa haine, et qu'il se passait les nerfs sur Raphaël. Ce n'était pas le comportement d'un enfant de son âge, qui allait entrer dans l'adolescence d'ici quelques années. A moins que la mort de sa mère et la remise en ménage de son géniteur l'aie plus affecté que ce que ce dernier avait pensé.
"Aléa, il faudra que je te parle de quelque chose."
Il était pensif. Sa jeune épouse avait déjà évoqué une envie de deuxième enfant. Comment Odin réagirait-il à cela? Avec plus de maturité une fois que ce sera arrivé?

"Bien sûr."
Elle lui adressa un sourire. Elle était assez fatiguée en ce moment. Raphaël adorait marcher partout et découvrir tout ce que ses jambes lui permettaient. Séléna était quand à elle un amour sachant qu'elle s'occupait de son demi frère et qu'elle ne demandait presque rien à Aléa mis à part des calins que la jeune femme appréciait. Odin n'était que rarement avec la famiille, restant seul, avec des amis, ou avec son père plutôt. Puis sa relation avec la fée n'allait toujours pas. Le fait qu'il essaye de s'en prendre à Raphaël avait beaucoup touché Aléa. Le petit n'y était pour rien, mais bien evidemment, il ne pouvait pas s'en prendre à Aléa directement. Une fois Odin disparut, tous débarassèrent leur part, Aléa et Chess s'occupèrent du reste. La jeune femme bailla un peu et posa un baiser sur la joue de son époux.
"Je te laissa finir la vaisselle si tu veux bien, je vais coucher Raphaël."
Elle prit le petit et alla le coucher pour ensuite se diriger vers sa chambre et se changer avant de se glisser sous les draps. Chess arriva quelques courtes minutes plus tard. Aléa l'acceuillit dans le lit avec un tendre sourire et se blottit doucement contre lui en fermant les yeux.
"Tu voulais me parler de quelque chose..."

"J'espère que Truffe ne va pas passer la nuit à pleurer..."
Chess soupira et referma ses bras sur le corps de sa femme.
"Odin devient grand. Il quitte peu à peu l'enfance. Je pense que d'ici peu, je vais l'envoyer en apprentissage. Il sera parti la journée, et serait à la maison le soir."
Il lui effleura le cou de ses lèvres.
"Ca te soulagerait aussi?"

"Un peu, oui."
Elle rouvrit les yeux et le regarda.
"J'ai l'impresion que plus ça va, et plus je craque avec lui. Comme je t'ai déjà dit, je comprends qu'il m'en veuille, et je conçois qu'il ne m'aime pas. Il s'en est déjà prit à sa soeur parce qu'elle m'appellait 'maman' et maintenant, sur son demi frère qui n'a qu'un an et demi. J'ai passé l'après midi à me demander si il n'allait rien lui faire."
Elle soupira légérement.
"Ca peut paraitre bete, mais avec ce qu'il c'est passé aujourd'hui, c'est comme si j'avais perdu toute confiance en lui."

"Odin n'est pas le monstre qu'il te semble être. C'est juste que..."
Chess était partagé entre son amour pour son épouse, et son amour paternel.
"Je crois qu'il a été bien plus affecté par la mort de sa mère et tout ce qui a suivi que ce qu'il nous a montré, ou que ce que j'ai pu en voir."
Pensif, il caressa un peu le ventre d'Aléa.
"Tu veux toujours un deuxième enfant?"

Aléa acquiesçat doucement.
"J'aimerai bien, oui."
Elle lui posa un baiser dans le cou.
"Je ne le prends pas pour un monstre. Et j'ai été la première à te dire qu'il n'aimait pas que je 'remplace' dans un sens Zofia..."

"Je le sais."
Chess allait surveiller tout ça. Il caressa doucement le ventre de sa compagne, se faisant plus insistant, et voulant tourner le sujet sur autre chose.
"Est-ce que tu me crois encore capable de te faire un enfant? Je commence tout doucement à me faire vieux..."
Il aimait bien jouer là dessus. Et pour cause, son corps était dans l'état d'un jeune homme ayant dix ans de moins que lui, et il était bien plus en forme que nombre de gens de son âge.

Aléa eut un petit rire et se colla tout contre lui.
"Tu veux bien arreter de dire des betises."
Elle lui posa un baiser sur les lèvres et caressa le ventre musclé de son compagnon, laissant ses doigts suivre la courbe de ses muscles.
"Tu es presque un grand père. Tu te ramolies de plus en plus."
Elle lui adressa un sourire espiègle et se sépara de lui en se mettant sur le dos et en se mettant les mains sur le ventre.
"Tu sais, j'ai l'impression que depuis que j'ai été enceinte de Raphaël, mon corps ne veux plus redevenir le même..."
Aléa ne pouvait pas se rendre compte que son corps de fée avait retrouvé de magnifiques formes bien proportionnées.

Chess trouvait que c'était le contraire. A l'inverse de Zofia, qui n'avait jamais retrouvé son corps tel qu'il était avant qu'elle ne soit enceinte d'Odin, Aléa, en tant que Fée, avait retrouvé un corps parfait, et on aurait été bien en peine de dire qu'elle avait un jour porté un enfant. Il décida de la taquiner un peu.
"C'est vrai, alors dans ce cas, inutile de te déformer à nouveau avec un second bébé."
Il se coucha sur le dos, comme s'il était désintéressé de la question.
"Après tout, notre famille actuelle me suffit amplement."

Aléa reposa sa main sur le torse de son mari et le caressa doucement.
"Je ne voulais pas te fatiguer de toute façon. Il ne faut pas fatiguer ton corps d'ancètre."
Elle ferma les yeux en souriant.
"On va peut être s'abstenir à partir d'aujourd'hui. Je ne veux pas risquer de te fatiguer."
Elle alla chercher un baiser sur ses lèvres avec un sourire.
"On arrete de jouer comme des enfants mon amour ?"

Chess posa une de ses mains sur les fesses de son épouse, puis la descendit le long de sa cuisse pour caler sa jambe fine contre sa hanche. Il étaient collés l'un à l'autre, couchés sur le flanc, poitrine contre poitrine.
"Ton enfant, tu le veux rapidement?"
Il lui déposa de tout petits baisers sur les épaules et dans le cou.
"On peut déjà commencer à essayer..."

"Tu es pressé cette fois ?"
Elle lui adressa un sourire et lui posa un nouveau baiser sur les lèvres.
"Raphaël est assez grand pour qu'on se penche sur la conception d'un nouveau bébé."
Aléa approcha doucement ses mains de l'entrejambe de Chess.
"Je t'aime Chess."

En guise de réponse, Chess lui donna un baiser plein de passion.
"J'espère simplement que tu ne seras pas à nouveau blessée avec ce nouvel accouchement."
Il passa doucement ses doigts dans les boucles noir de nuit qui ondulaient sur les épaules de sa belle.
"Mais chaque chose en son temps. Pour le moment, on va déjà tâcher que tu sois enceinte."
Il lui mordilla le cou.
"Tu es plus belle que jamais."

"Et toi tu es de jour en jour plus attirant. Tu es parfait."
Alors que chacun prodiguait quelques caresses à l'autre, Aléa regarda Chess.
"Je suis un mini modèle, tu sais. Il y a de grandes chances que ça se reproduise, même si je ne le souhaite pas."
Elle se laissa doucement caliner, Chess se fesant de plus en plus entreprenant.

Chess s'arrêta un instant et la considéra avec sérieux.
"Est-ce que cela change quelque chose à ta décision?"
Il frotta doucement son nez dans son cou.
"Il est toujours temps de prendre des précautions pour qu'une grossesse ne survienne pas."

"Ca ne change rien. Comme pour la première fois, je sais ce qu'il m'attend."
Aléa prit la main de son compagnon et la replaca près de son entrejambe.
"Ne pense pas à ça."
Elle lui posa un baiser sur les lèvres en fermant les yeux

"D'accord. Seulement, je vais à nouveau avoir peur qu'il ne t'arrive malheur."
Chess l'embrassa tout en se glissant en elle. Il la sentit se tendre un peu, et l'entendit pousser un petit gémissement de bien être.
"Je t'interdis de mourir. Il est hors de question que tu m'abandonnes ainsi. Pas comme Zofia l'a fait, bien malgré elle."
Il commença doucement à se mouvoir sur elle. Il avait moins peur de sa mort, mais cette angoisse restait présente.

Alors qu'Aléa appréciait leur union, elle regarda doucement.
"Je crois qu'on ne peut pas vraiment choisir de mourir ou non."
Elle ne put retenir un nouveau petit gémissement en se collant contre lui.
"Chess, quoi qu'il arrive, tu ne dois pas te laisser aller."
Une conversation parfaite pendant des ebats...