Conséquence [neutre, privé Chess]

Chess resta silencieux. Odin venait de partir. Finalement, il se décida à parler.
"Est-ce que tu vas... me quitter?"
Il la regarda d'un air interrogateur, le regard emprunt de douleur, et d'une tristesse sans nom.
"Si c'est le cas, emmène Raphaël avec toi. Je te donnerai de l'argent pour subvenir à vos besoins. Au moins jusqu'à... la naissance du bébé."
Il se mordit la lèvre. Il n'avait pas pleuré depuis la mort de Zofia, mais cela risquait de lui arriver.

Aléa ne le regardait pas. Elle n'osait pas.
"Je ne sais pas se que je vais faire encore."
Elle déglutit légèrement et se releva avec Raphaël dans les bras.
"Je ne veux pas parler de ça devant lui. Il est petit mais comprend tout."
Non sans mal, elle le porta.
"Je reviens."
La Fée emmena son garçon dans sa chambre en lui demandant de rester calme. Elle redescendit voir Chess.
"J'ai l'impression que plus rien ne va quand je marche dans cette maison. C'est comme si on me plantait un couteau dans le coeur à chaque pas. Alors peut être que je partirai... Peut être pas... Tout est flou dans ma tête comme dans mon coeur."

"Ce n'est pas vrai..."
Chess se releva lentement.
"Si elle n'était pas venue me trouver, tu n'aurais pas su. Je voulais te le dire, mais tu m'avais nettement fait comprendre ta réaction, alors j'ai préféré me taire. Autant par amour pour toi que pour la bonne santé du bébé."
Il s'approcha d'elle.
"Rien n'a changé. Je t'aime toujours autant. Je suis toujours le même. Avec les mêmes faiblesses."
Il s'agenouilla devant elle, lui prit la main et baissa la tête.
"Je t'en supplie...."
Il ferma les yeux, et posa son front contre le dos de sa main.
"Reste. Je veux que tout redevienne comme avant. Je t'aime."

Aléa sentit les larmes lui monter aux yeux.
"Je voudrai moi aussi. Mais après ce que tu as fait c'est dur."
Elle laissa s'échapper une larme douloureuse.
"Cette fille devait presque avoir 10 ans de moins que moi.Elle est seule et enceinte à present."
Elle avait plutôt dit cette phrase pour elle. La Fée se posa un main sur le ventre. Il était à nouveau tendu.
"Tu caches tout derrière l'alcool ! Chess je ne peux pas... Raphaël a aussi besoin de son père. Tu peux le donner beaucoup plus que moi je ne le pourrai."
Elle regarda son ventre qui ne se déformé plus. Elle soupira plaintivementet d'une voix faible.
"Je ne peux pas rester..."

"Non..."
Chess leva les yeux vers elle. Il posa ses mains de part et d'autre de son ventre qui était à nouveau dur. Il posa son front contre et ferma les yeux.
"Raphaël était paniqué de ne pas te voir hier. Il ne supportera pas. Un enfant peut vivre sans père, mais c'est beaucoup plus difficile sans mère."
Il la regarda à nouveau.
"Par tous les dieux du panthéon, je t'en supplie Aléa, ne pars pas. Je te demande pardon."
Il se laissa tomber à quatre pattes.
"Je t'en supplie... Pardonne-moi..."

Aléa ne put retenir plus longtemps ses larmes.
"Mais... mais tu m'as mentit. Tu n'aurais pas hésité à garder tout ça secret."
Elle aurait voulu que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve.
"Qu'est ce qui me dit que tu ne me mens pas encore. Je ne sais plus quoi penser de toi Chess. "
Elle avait les jambes qui tremblaient. Elle tira une chaise et s'assit.
"J'ai peur de se bébé et j'ai peur du futur maintenant."
Elle se prit les mains et se les frotta entre elles.

"Aléa..."
Chess pleurait à présent. Des larmes coulaient sur ses joues. Il posa sa main sur le ventre de son épouse.
"Tu as voulu ce bébé. On l'a conçu tous les deux."
Il aurait voulu la masser pour la détendre.
"Rien n'a changé. Je suis toujours ton époux. Oublions ça. Si je te l'ai caché, c'est uniquement pour ton bien et celui du bébé. Tu dois me croire."

"J'aimerai, mais je n'y arrive pas."
En tant normal, elle aurait été consolé par les grandes mains de Chess dans son dos. Mais aujourd'hui, tout était différent.
"Ca me fait tellement de mal."
Elle le regarda un moment. Il ne pleurait jamais. Il n'avait pleuréqu'en perdant son précédent amour, Zofia.