Un choix parental [Neutre, privé Lila]

Près d'un an s'était écoulé depuis la disparition de Telia. Ce vide avait laissé Ewald fou de douleur, et il avait énormément changé. Maintenant que son deuil était enfin à peu près fini, ses parents jugèrent bon de lui présenter la compagne qu'ils lui avaient choisi. Le jeune homme n'avait pas fréquenté de femme depuis celle qu'il aimait. Il semblait avoir perdu goût à la vie. Si elle avait été renvoyée, il l'aurait suivie. Mais morte... A part en se donnant la mort lui-même, comment la rejoindre?

Lila arrivait vers le chateau de son futur époux. Une belle batisse qui témoignait de la richesse de ses occcupants. La nouvelle famille entra, et fut acceuillit par les parents d'Ewald. Ce dernier n'était pas présent, pour le moment dans sa chambre. Lila était une jeune femme douce, raffiné, timide et magnifique. Ses parents commencerent à faire son éloge, tendit qu'elle, passive comme souvent, ne pouvait qu'écouter. Au bout d'un moment, une servante alla chercher Ewald, maintenant que la jeune femme avait pris connaissance des lieux (c'est relatif %D)

Ewald n'était pas très enthousiaste, mais étant devenu mou depuis la disparition de celle qu'il aimait, il obéit docilement au voeu de ses parents. En arrivant, il vit une jeune femme sublime, il fallait bien l'admettre. Mais il ne put s'empêcher de la comparer à Telia.
"Ah, Ewald. Je te présente ta fiancée, la douce Lila."
Le jeune homme s'inclina devant elle et lui fit un baisemain. Ainsi, c'était la compagne qu'on avait choisie pour lui. Elle était belle, certes, mais ce n'était pas celle que son coeur en miettes réclamait.

Lila lui adressa un sourire lorsqu'il arriva. C'était un très bel homme. Ses parents lui avait choisi un homme d'environ son âge, et il sembalit charmant.
"Je suis ravie de faire votre connaissance."
Elle s'inclina légérement devant lui en tenant sa robe. Le père d'Ewald prit la parole.
"Nous allons vous laisser faire plus ample connaissance. Pourquoi n'emmenerais-tu pas cette charmante demoiselle marcher un peu au jardin en ta compagnie."
La mère d'Ewald continua.
"Il fait bon et doux. Vous pourrez en profiter."

"Certainement..."
Ewald s'inclina à nouveau et prit la main de la jeune femme dans la sienne. Puis, il la conduisit dehors. Cependant, ne sachant que dire, il resta silencieux. De plus, il pensait à nouveau à Telia. Il aurait tant voulu que ce soit elle qui soit avec lui, à la place de cette jeune noble! Il soupira, malgré lui. Il avait le coeur lourd, comme presque toujours.

Lila resta silencieuse elle aussi. Puis finalement, brisa le silence.
"Vous ne semblez pas ravi de ce mariage."
Lila fixait devant elle. Son regard croisa enfin celui d'Ewald.
"Mes parents m'ont parlé de vous en ne disant que du bien. Je suis contente de pouvoir enfin vous rencontrer."

"Non, ce n'est pas que je sois contre ce mariage."
Ewald hésita à lui donner la vraie raison, puis il décida de le faire en restant évasif.
"Je suis encore en deuil de celle que j'aimais. Alors j'ai un peu de mal."
Il lui offrit un doux regard. Il n'était pas capable de plus.

"Ah... Je ne tombe donc pas au moment voulu."
Lila resta silencieuse un moment et lui offrit un sourire.
"J'espère pouvoir aider votre coeur à s'en remettre. Je ferai une bonne épouse."
Elle espérait ne pas rester dans l'ombre de son ancienne compagne, et pouvoir l'aider à sortir de cette mauvaise passe, et pourquoi pas, changer ses sentiments.

"Le temps nous le dira, je pense."
Ewald regarda droit devant lui.
"Etes-vous heureuse de devenir ma femme?"
Il la tenait par le bras, mais l'esprit était ailleurs.

"Oui. Je suis heureuse."
Elle lui adressa un sourire alors qu'il ne la regardait pas.
"Vous êtes quelqu'un d'agréable malgré votre coeur meurtrit."
Lila regarda face à elle, sa robe au teinte rouge brodé de fils blanc était parfaitement coupé pour n'être qu'à quelques centimètres du sol. Elle ne lui retourna pas la question, se doutant d'une réponse négative.
"Vous avez des passions ?"

"La chasse, les duels, la musique... Des occupations habituelles."
Ewald la conduisit aux écuries. Machinalement, il se dirigeait vers le box de sa monture.
"Et vous?"
Il la regarda enfin.

"J'aime beaucoup la musique et les arts."
Lila le suivit sans trop savoir où elle allait.
"Je joue, moi-même, de la harpe."
Elle regarda l'écurie qui se rapprochait avec un sourire.
"Où m'emmenez-vous ?"

"Aux écuries."
Ewald la mena jusqu'au box de son étalon, Liberty. L'intelligent animal vint voir ses visiteurs. Son maître lui flatta l'encolure, et l'animal fourra ses naseaux dans son cou.
"Je vous présente Liberty. Sans doute mon meilleur ami."

"C'est un magnifique cheval."
Lila approcha doucement sa main du cheval et lui caressa délicatement le chanfrein du bout des doigts. Sa jument était là, elle aussi. Un garçon d'écurie l'avait emmené même si la famille était venu en caleche. Elle jugea les lieux et vit sa jument non loin, elle s'en approcha. C'était une magnifique bête à la robe pie. La jument était extrémement peureuse envers les hommes, mais appréciait sa cavalière. Elle eut un petit hénissement en la voyant approcher.
"Je me demandai si ils auraient mis Gaia avec vos chevaux."
Elle posa un baiser entre les naseaux de l'animal.
"Elle est très craintive, mais parfaite pour la monte en amazone."
Lila eut un petit rire.
"Ne le repetez pas, mais je deteste monter de cette manière, quand je suis seule, je monte à cheval comme un homme, ça soulage beaucoup le dos de la jument."

Ewald haussa un sourcil.
"Vous pouvez monter ainsi quand vous êtes avec moi si vous voulez."
Il déposa un baiser sur les naseaux de son cheval.
"Une promenade à cheval, ça vous tente?"

"J'accepte avec plaisir."
Le garçon d'écurie s'occupa de seller la jument de la jeune femme alors qu'Ewald sellait lui même son cheval. Une fois terminé, la jeune femme monta de côté sur sa jument.
"J'attendrais que l'on soit plus loin pour me tenir en selle comme vos. Si mes parents me voient, ils vont me dire que je ne dois pas faire ça devant vous."
Ils partirent calmement au pas. Effectivement, une fois plus loin, Lila fit passer sa jambe par dessus l'encolure de sa jument et garda ses jambes de part et d'autres des flanc de sa monture, sa robe lui fesait un couvre reins.
"Votre cheval a fier allure."
Un craquement dans un fourré fit faire un bond à Gaia. Lila lui plaqua immédiatement un main sur l'encolure pour la calmer.
"Doucement ma grande."
Au simple son de la voix de sa cavalière, la jument rabaissa calmement sa tête et suivit Liberty.
"J'ai eut la chance d'avoir un bon tuteur pour m'apprendre l'équitation. Un homme qui m'a aussi ensseigné comment monter comme un homme, et je l'en remercie. Gaia est un peu farouche comme vous pouvez le voir."

"Je vois ça. Mais c'est une belle bête."
Ewald resta muet un moment avant de reprendre.
"Je suis un passionné d'équitation, et de chevaux. Généralement, je gère l'écurie. Achats, ventes, poulinages, choix des reproducteurs et débourrages... Je supervise tout, et cela me permet de ne pas m'ennuyer."
Il flatta l'encolure de Liberty.
"D'ailleurs, Liberty est le fruit d'une union que j'ai organisée. Et je l'ai dressé moi-même. D'ici quelques semaines, il pourra faire ses premiers pas en tant que reproducteur."

Lila lui adressa un franc sourire. On sentait dans sa voix que c'était quelque chose d'important pour lui.
"Vous devez avoir un don. Les chevaux sont de nobles animaux qu'il faut arriver à canaliser, ce n'est pas donné à tout le monde."
Lila le trouvait de plus en plus sympathique. Il avait en commun un amour pour les chevaux, et la musique. Il semblait se déridé un peu, et Lila aimait bien ce moment un peu plus naturel que dans le palais.
"Je serai ravi de voir le futur descendant de votre bel étalon."
Ils marchèrent calmement encore un peu.
"Un petit galop ça vous dit ? Le terrain a l'air bon."

"Etes-vous sûre de tenir le rythme?"
Ewald lui lança un regard perplexe.
"Je ne voudrai pas que votre jument prenne peur et vous désarçonne. Il ne faudrait pas que vous soyez blessée."
Il étudia la bête du regard.
"Votre jument serait intéressante pour une saillie avec Liberty."

"Je la laisserai avec plaisir à vos bons soins."
Lila lui adressa un sourire et flatta l'encolure de sa jument.
"Je tien bien en selle, et je la connais bien. Ne vous en faites pas."
Elle talonna délicatement sa jument qui prit le trot.
"Allons, venez, ne vous inquietez pas."

"Fort bien."
Ewald talonna sa monture, qui eut tôt fait de rattraper la jument.
"Ne vous formalisez pas si je vous bat."
Il eut un léger sourire, puis il fit partir Liberty au grand galop.

Lila eut un petit rire et lança Gaia à la suite de Liberty, dans un bon galop. Elle la poussa légérement pour qu'elle accélère, meme si la jument n'était pas du tout à son maximum. Un gros tron était tombé, et les deux cavaliers n'eurent d'autre choix que de le sauter à vive allure. Elle fit encore accélérer sa jument qui se retrouva à hauteur du cheval d'Ewald. Ses longs cheveux au vent, Lila eut un sourire combatif envers son fiancé et fit accelerer sa jument qui s'élança d'un petit bond pour agrandir ses foulées.

Ewald apprécia la combativité de sa promise. Sous lui, il sentait les muscles de l'étalon rouler puissamment. Mais l'animal donnait l'impression de faire une promenade de santé. Son cavalier claqua la langue, et le poussa à accélérer, ce que Liberty fit avec un plaisir évident. Il récupéra son retard, et dépassa la jument pie sans trop d'effort. Il avait encore de large réserves.

Gaia n'avait, malheureusement, pas assez souvent l'occasion de se dépenser de la sorte. Sans que Lila n'ait rien à faire, sa jument forca l'allure, elle soufflait bruyamment des naseaux comme tous les chevaux au galop. La jeune femme se leva légérement de sa selle pour soulager les épaules de sa jument. Finalement, lorsqu'elle sentit qu'elle forçait beaucoup, elle la fit reprendre un galop plus calme.
"Vous avez gagné, haut la main."
Elle lui adressa un large sourire alors qu'il revenait vers elle.

"Vous vous êtes bien défendue."
Ewald lui adressa un sourire tout en donnant des claques affectueuses sur l'encolure et les épaules de son cheval.
"Liberty est habitué à des courses effrénées. Il vient avec moi lors des chasses, et il sait forcer le gibier. J'avais un avantage."
L'étalon étendit l'encolure et poussa un hennissement vigoureux. Visiblement, c'était pour séduire la jument.