Inattendu [Neutre, privé Pandore]

"Tu vas te mettre en travers de mon chemin."
Pandore l'avait regardé avec le plus grand sérieux quand elle prononça ces quelques mots. Elle ne doutait pas des sentiments du jeune homme, mais savait qu'il ne comprendrait pas. Surtout qu'il ne savait pas. De ce fait, elle ignorait si oui non elle devait lui avouer son travail.
"Je n'ai pas pour habitude de voyager avec quelqu'un."

"Pandore, si nous avons les mêmes sentiments l'un pour l'autre, pourquoi ne pas rester ensemble?"
Inaë avait un peu de mal à la suivre.
"Je ne te gênerai pas, promis."
Il hésita.
"Mais, tu pourrais m'expliquer un peu ce que tu fais? Depuis tout ce temps, j'ai du mal à comprendre..."

Pandore baissa le regard un peu confuse.
"Je suis au service d'esprits. Ils me demandent de me débarrasser de mauvais esprits et esprits frappeurs. Dans certains des cas ces esprits prennent possession du corps des humains et il n'y a pas d'autre moyen que de tuer ces humains."
La jeune femme leva son regard sur Inaë et plongea son regard dans le sien. Elle ne disait que la vérité.

Inaë haussa les sourcils, surpris. En voyant qu'elle avait l'air tout à fait sincère, il se demanda si elle était très douée pour mentir, ou si elle avait perdu la raison. Pourtant, se doutant que cet aveu était une marque de confiance, et afin de ne pas la blesser, il fit comme s'il la croyait.
"Et... les humains possédés, il n'y a aucun moyen de les exorciser? Je veux dire, ils doivent obligatoirement mourir?"
Une petite brise se leva, sournoise, les enveloppant. Il la sentit frissonner contre lui, aussi la prit il un peu plus dans ses bras, afin de lui tenir chaud.

Pandore secoua la tête.
"Il n'y en a aucun."
Contre Inaë, la jeune femme passes ses bras autour de sa taille et se serra contre lui. Elle n'avait jamais ressentit cette sensation d'apaisement et de sécurité.
"Personne ne peut les voir alors personne ne me croit et dans ce cas je suis considérée comme une criminelle."

Inaë avait du mal à ne pas lui dire qu'il n'y croyait pas trop. Mais il ne voulait pas casser cet instant de bonheur. Aussi, il continua à jouer le jeu.
"Donc... c'est comme si l'humain était mort quand il se fait posséder?"
Il haussa les sourcils.
"Dans ce cas, ce n'est pas un meurtre."
Il siffla doucement Cielo, qui était resté à l'écart. Il ne voulait pas que sa monture se fasse attaquer par un prédateur.

Pandore acquiesça timidement.
"C'est ça. Mais personne ne veut comprendre."
Elle ferma les yeux.
"C'est agréable d'être ainsi..."

Inaë lui caressa le dos avec une tendresse non feinte, et posa sa joue contre sa tête.
"Est-ce que je peux dormir ici, avec toi?"
Il ferma les yeux.
"Je ne veux plus te quitter. Plus jamais. Je voudrais être là tous les soirs pour te serrer contre moi et te tenir chaud. Pour soigner tes plaies, sécher tes larmes, te voir sourire, et tant d'autres choses."
Il marqua une pause.
"Ma vie n'a de sens qu'à tes côtés, Pandore."

Pandore acquiesça.
"Si tu veux. Ca me fera toujours un peu de compagnie."
*Et puis si tout cela est aussi agréable que d'être juste contre toi, je veux bien.*
Derrière un arbre elle vit Gouzout qui la regardait. Cependant contrairement à d'habitude, elle se détourna de lui et ferma les yeux.

Inaë sentit son coeur se réchauffer à ces paroles.
"Tu me combles."
Il sourit en la voyant blottie contre son torse, les yeux clos, un petit sourire au coin des lèvres. Discret, mais présent.
*Elle a l'air moins farouche que lors de nos courses-poursuites.*
Il la serra une dernière fois contre lui, puis lui posa une question.
"Je peux aller prendre mes affaires de couchage?"

Pandore acquiesça et le libéra de son étreinte. Elle en profita pour se lever elle même et chercher Korona qui était aller brouter un peu plus loin. Elle le fit se coucher près du feu comme d'habitude quand elle campait. Quand Inaë eut installé ses affaires de couchage à côté des siennes, Pandore commença à préparer une soupe pour deux.
"Ca n'est pas grand chose mais ça devrait suffire."

Inaë acquiesça.
"J'ai quelques petites choses, moi aussi."
Il alla chercher un saucisson, un pain encore relativement frais, et un morceau de fromage à pâte dure dans les fontes de son cheval. Il l'avait entravé près d'eux pour la nuit.
"Et voilà, comme ça, on ne mourra pas de faim."
Il s'assit près de Pandore, qui préparait le bouillon. Il l'observa un moment, amoureux, puis il lui passa les bras autour de la taille, et lui déposa un baiser sur la nuque.