Croiser deux chemins... [neutre, privé Aryas]

Aryas croisa un homme qui partait à toute vitesse, un chien à ses trousses. Il fronça les sourcils, et d'une détente, lança son couteau, qui se ficha dans le creux du genou de l'homme, qui s'effondra. Le soldat n'eut que à aller cueillir le panier, et récupérer son couteau.
"A qui as-tu dérobé ça?"
"Une... une vieille femme... Pitié..."
Le jeune homme ne lui accorda plus d'attention, et le laissa s'éloigner en boitant. Il suivit le chien, qui allait dans la même direction que lui, et trouva une vieille femme évanouie devant le stand qui l'intéressait. Le chien vint lui lécher le visage, et Aryas grimaça. Elle avait le bras cassé. Avec un soupir, il la hissa sur ses épaules en prenant garde à ne pas lui faire mal, et la conduisit chez la guérisseuse sous le regard admiratif de quelques jeunes femmes qui finiraient probablement dans son lit dans la soirée.

Après un moment, Osana se réveilla finalement. Elle avait mal au bras. Elle le regarda. Il était bandé et elle même était allongée dans un lit. Elle eut un gémissement malgré tout et essaya de bouger. Une main se posa délicatement au dessus de sa poitrine pour qu'elle ne bouge pas.
"Doucement madame. Vous ne craignez rien ici."
Osana préta attention à la guérisseuse. Elle lui nettoyait les écorchures qu'elle avait aux genoux.
"Merci de me soigner..."
"Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, mais le jeune homme qui vous a ammené ici."
La vielle femme tourna la tête vers la porte. Elle entendait Silf qui soufflait derriere la porte. Visiblement il voulait entrer.
"Oui, votre chien est presque devenu agressif quand j'ai voulu vous soigner. Nous avons été obligé de le mettre dehors."
"Le jeune homme, il est... encore là ?"
"Oui, attendez."
La guérisseuse se leva et alla ouvrir la porte. Silf la bouscula en grognant et posa ses grosses pattes sur le rebord du lit.
"Doucement. Je ne suis pas en état de te laisser sauter sur le lit. Couché !"
Le chien se coucha instantanement, calme. Lorsqu'Osana redressa la tête, elle put voir le jeune homme. Il était magnifique. Elle sentit son coeur s'emballait follement, et finalement, douloureusement en pensant à son fiancé décédé, ainsi qu'au fait qu'elle ne pourrait jamais plus gouter à l'amour. Peet lui avait toujours dit que si un malheur devait arriver, elle ne devait pas gacher sa vie en se lamantant. Cependant, c'était très dur. Elle avait enfin trouvé un homme doux et gentil, qui l'aimait d'un amour sincère. Désormais sous son apparence, elle ne pouvait que rever à l'amour, ou simplement trouver des jeunes gens attirants.
"Je vous remercie grandement de m'avoir ammené ici monsieur."

"C'est tout naturel. Je n'allais pas vous laisser ainsi."
Aryas lui adressa un sourire.
"J'ai récupéré votre panier de provisions, également."
Il ne s'approcha guère, mais fit un peu la conversation.
"Vous êtes du coin?"

Osana ouvrit de grands yeux heureux.
"Merci pour mon panier ! Vraiment, j'ai ai mis pas mal de mes économies et si je l'avais perdu, je ne sais pas comment j'aurais fait pour manger dans les jours qui viennent."
Elle lui adressa un sourire.
"J'habite en plein centre du village. Je suis chapelière. Ma boutique est aussi ma maison."
La guérisseuse grimaça.
"Vous n'allez pas pouvoir travailler avec votre bras..."
Osana sentit une bouffée d'angoisse la prendre.
"Votre bras est bandé, avec une atele. Il va vous faire mal et bouger sera douloureux. Vous allez avoir besoin d'aide. Vous avez de la famille, des amis ?"
Osana chercha un peu, mais elle ne voulait pas s'imposer chez les gens qu'elle connaissait.
"Je n'ai personne. Mais je vais me débrouiller."
"JE prefere etre sure que vous ne serait pas seule."

Aryas haussa un sourcil.
"Vous ne pouvez pas la garder ici?"
La guérisseuse secoua la tête.
"Avec ce fauve? Non, et puis, j'ai d'autres patients à prendre en charge."
Le jeune homme soupira.
"Entendu, dans ce cas, je m'en chargerai."

Osana le regarda bouche bée.
"Comment ?! Mais je ne peux pas accepter de venir chez vous. Je ne vais être qu'un poids."
Elle jeta un coup d'oeil sur Silf.
"Il n'est pas méchant. Il me protège dans un sens, il ne peut pas comprendre."

Aryas haussa les épaules.
"Vous ne pouvez pas rester seule. Vous resterez chez moi jusqu'à aller mieux."
Il désigna le chien du menton.
"Et s'il ne s'en prend pas à ma chienne, qui est un sacré morceau elle aussi, il est le bienvenu."

Osana acquiesça.
"Je vous en serez eternellement reconnaissante."
Elle passa son bras valide par dessus le rebord et caressa la tête du chien.
"J'espère que ça se passera bien alors si vous avez déjà un chien..."

Aryas hocha la tête.
"Elle vient d'avoir des petits, ce sera un peu houleux s'il cherche à leur faire quelque chose. Elle est aussi grande que lui, avec le pelage blanc, mais noir sur le dos et la tête. Elle ressemble un peu à une louve, avec ses oreilles dressées et la couleur de son pelage."
Il jeta un petit regard au chien. Puis il se tourna vers la guérisseuse.
"Quand est-ce que nous pourrons y aller?"

La guérisseuse n'hésita pas longtemps.
"Je vais vous servir un bol de soupe, puis vous pourrez partir tout de suite. Mais cette brave dame va avoir besoin de repos."
Elle sortit et les laissa seuls, le temps d'aller chercher de quoi manger. Ca ne lui prit que quelques minutes car elle avait déjà tout sur le feu.
"Tenez. Mangez."
Osana mangea de bon coeur. La soupe était bonne. Une fois finit, elle se redressa avec l'aide de la guérisseuse.
"Combien est ce que je vous dois ?"
"Monsieur m'a déjà payé. Ne vous en fait pas."
La vieille femme et le jeune homme sortirent donc. Il avait gentillement pris son panier.
"Je vais vous rendre l'argent. C'est très généreux de votre part, mais ça me gène."

"Non, je ne veux pas d'argent."
Aryas lui sourit.
"Je ne suis pas dans le besoin, contrairement à vous."
Il parut embêté.
"Je suis venu à pied. Vous arriverez à marcher?"

"Oui, mes jambes tiennent encore le coup. Je suis tombée plus d'une fois."
Elle lui adressa un gentil sourire.
"Je m'apelle Osana."
La femme regarda devant elle et passa ses doigts sur la tête de son chien.
"Vous allez devoir me supporter un peu, alors je préfere me présenter."

"Je ne me suis même pas présenté... Je m'appelle Aryas, soldat du Royaume et capitaine d'un petit détachement."
Aryas préféra rassurer la vieille femme.
"Ce n'est pas si loin que ça."
Il sourit.
"J'habite une petite propriété. Une ferme."

Osana le regarda un peu plus tristement.
"Soldat..."
Elle secoua la tête pour ne plus penser à Peet.
"Je pourrais vous aider un peu chez vous. Je ne suis quand meme pas completement handicapé."
Elle se sentit soudain prit d'un doute.
"Si il n'y a pas de demoiselle chez vous, je peux m'occuper des repas et du ménage... Ce sera un maigre remerciement..."

"La demoiselle de la maison, c'est ma chienne."
Aryas rit. Il espérait que les quatre chiots n'avaient pas tout mis sans dessus dessous avec leurs bêtises. Ce ne serait pas la première fois qu'il retrouverait la moitié de la grange saccagée par leurs jeux.
"Non, inutile. En journée, j'ai quelques paysans qui viennent travailler au domaine, je peux donc entretenir la maison. Ou alors, quelques paysannes s'en chargent."
Il haussa les épaules.
"Vous devez récupérer avant tout."

Osana eut un rire elle aussi et grimaça quand son bras bougea un peu.
"Aïe..."
Elle cessa de rire et regarda son bras.
"La guérisseuse a dit que ce serait assez long, je n'ai pas des os de jeune femme..."
Elle soupira.
"Comment s'appele votre chienne et ses petits ?"

"La chienne, c'est Jadis. Et les quatre chiots s'appellent Ringo, Chiffon, Peluche et Etoile."
Aryas se passa les doigts dans les cheveux.
"Je n'ai jamais eu beaucoup d'imagination pour les noms... Tenez, on arrive."
En effet, ils traversaient à présent de vastes champs de blé, et ils arriveraient bientôt à une ferme de belle taille.

Osana regarda les champs à perte de vue.
"Tout ça vous appartient ?"
Elle resta un peu bête, et encore plus quand la batisse apparut enfin, derriere une rangée de saule. Silf prit quelques foulées d'avance en trottinant. Il dressa les oreilles et sortit les crocs en entendant aboyer. Il se mit dans une position d'attaque.
"Silf ! Reviens ici ! Ce n'est pas chez toi."
Le chien sembla hésiter. Il attendit que sa maitresse soit à sa hauteur pour pointer ses oreilles vers la chienne qui arrivait en courant sur lui. Osana attrapa son chien par la peau du cou.
"Assis."
Le chien obeit.
"C'est une dame, avec des petits, alors n'essaie pas de faire le beau. Pas bougé."

Aryas prit les devants, allant à la rencontre de sa chienne. Quatre boules de poils la suivaient en titubant, patauds, tombant parfois mais se relevant hardiment.
"Doucement Jadis, ce sont des invités."
Il caressa la tête de sa chienne, puis se tourna vers la vieille.
"Elle n'est pas méchante, je vais juste faire attention aux chiots."

"Il ne les touchera pas en tout cas."
Elle relacha doucement son chien qui alla prudemment vers la chienne. Il n'avait plus rien d'agressif, mais voulait simplement savoir à qui il avait à faire. Osana marcha près de lui. Elle laissa les deux chiens avant d'aller elle meme se présenter à la chienne. Elle savait que les chiens avaient besoin des odeurs.

Aryas récupéra deux des chiots dans ses bras. L'un avait le pelage gris un peu en bataille, l'autre était blanc.
"Le gris, c'est Chiffon, la blanche, c'est Etoile. Et les deux autres par terre, celui qui ressemble à sa mère, c'est Ringo, et la petite grise, c'est Peluche."
Il leva les yeux au ciel quand les deux animaux entreprirent de lui lécher affectueusement le cou.
"Ils ont bientôt deux mois."
Le chien s'approcha de Ringo, qui s'approchait de lui. Immédiatement, Jadis se mit à grogner en montrant les crocs.

Silf s'arreta poour regarder la mère du chiot. Le petit, lui, continua à avancer avant de passer entre les jambes du chien. Il eut un petit aboiement et alla croquer la queue du male, qui la retira en la secouant. Le petit la rattrapa cependant, faisant se retourner le chien. La mère du chiot sortit cette fois completement les crocs. Chose inhabituelle chez Silf, il passa sa queue entre ses pattes signe de soumission et s'assit.
"Ca alors..."

"Tant qu'ils ne s'entretuent pas..."
Aryas reposa les deux autres chiots à terre, et marcha vers chez lui.
"Allez, on y va."
Jadis se leva, entraînant ses quatre petits avec elle.
"Ils vont être de beaux morceaux une fois grands."

Osana acquiesçat et le suivit. ils entrèrent finalement dans la grande ferme. La femme fut enchanté de voir de si hauts plafonds et de beaux meubles massifs.
"C'est magnifique. Votre maison est très belle."
Elle lui adressa un sourire.
"Je ne veux pas paraitre impolie, mais je voudrais aller me reposer un peu. Le trajet était tout de meme long pour une femme... de mon age..."