Quand totu devient compliqué [neutre, privé Aryas]

"C'est toujours rassurant d'être avec un soldat."
Aryas fronça les sourcils sans ouvrir les yeux.
"Quoique... Certains ne sont que d'ignobles violeurs."
Il eut un petit rire.
"C'est pour cela que je préfère jouer au séducteur."

"C'est une sorte de jeu pour toi n'est ce pas ? Une reconnaissance, voir que tu plais.."
Osana n'ajouta rien et soupira en regardant dehors.
"Je vais devoir y aller."
Elle redressa son regard sur lui et lui posa un baiser sur la menton. Il piquait un peu.
"Bonne nuit Aryas."

"Bonne nuit."
Sachant qu'elle ne voulait pas être raccompagnée, le jeune homme ne se leva même pas. Il bâilla, gardant les yeux clos, cherchant le sommeil.
*Plus ça va, plus on dirait une apparition tirée d'un rêve.*
Ce fut sur cette pensée qu'il s'assoupit.

Osana quitta la piece et la maison de la meme manière que la premiere fois, puis alla elle meme se coucher. Elle se sentait fatiguée, mais bien. La nuit passa finalement, et à son reveil, Osana se leva comme d'habitude, et alle se passer de l'eau sur le visage. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque ses mains touchèrent sa peau tendu de jeune femme alors que le soleil était déjà bien présent dans le ciel. Elle fut prise d'une réelle panique. Elle ne comprenait pas, ce n'était jamais arrivé, maintenant elle était coincée. Elle laissa prudemment entrer Silf et ne put se retenir de pleurer. Des petites larmes d'incompréhension et de peur... Peur d'Aryas, de sa réaction, de ce qu'il allait penser si il la voyait comme ça.
"Qu'est ce qu'il se passe par les dieux..."

Après avoir fait sa toilette, Aryas avait été préparer le repas. Comme d'habitude, il vint toquer à la porte de la vieille femme pour la prévenir que le repas était prêt. En entendant des sanglots, il fronça les sourcils.
"Que se passe-t-il?"
Il entra doucement... et se retrouva face à la jeune femme de la nuit. Il se figea, ayant un mal fou à comprendre ce qu'elle fichait là, à la place de sa pensionnaire habituelle.

Le chien se mit à grogner contre Aryas, simplement pour deffendre sa maitresse, et non par méchanceté.
"Silf, arrete..."
Le chien stoppa et vint poser sa tête sur les genoux d'Osana pour qu'elle le caresse.
"Je... peux tout t'expliquer..."

Aryas fronça les sourcils, commençant à comprendre.
"Toi et la vieille... Une seule et même personne?"
Cela dépassait l'entendement, mais il semblait que cette jeune femme soit bel et bien la vieille Osana.
"Depuis quand?"
Il secoua la tête, ne parvenant même pas à parler correctement.
"Tu t'es bien moquée de moi."

"Non, je ne voulais pas me moquer de toi."
Osana le regardait desesperement. Pour tout dire, elle fendait le coeur avec son visage ravagé par les larmes.
"Je t'en prie, écoute moi... Il faut que tu me crois sur ce que je vais te raconter."
Elle n'avait plus rien avoir avec la vieille Osana et son pasé douloureux ou la belle Silvia avec son caractère.
"J'ai peur de te perdre..."
Elle venait de murmurer, c'était pour elle, mais aussi malgré tout pour lui.

Aryas fit mine de n'avoir rien entendu.
"Se servir de moi pour combler son manque, et vivre à mon crochet en m'attendrissant avec une apparence de vieille et une histoire tragique, tu n'appelles pas ça te moquer de moi?"
Il foudroya Silf du regard, alors qu'il aboyait.
"T'es quoi au juste? Une sorcière?"

"Non, tu te trompe sur moi, sur mon histoire... Je ne suis pas une sorcière ! Je suis une victime !"
Osana fit s'asseoir son chien.
"Comme tu l'as dit, une sorcière m'a jeté un sort... Je ne retrouvait mon apparence normale que les nuits de pleine lune. Je ne sais pas pourquoi je suis resté comme ça, même si j'en suis très heureuse, j'avais peur de ta réaction..."

"Et jouer franc-jeu, ça ne t'es pas venu à l'idée?"
Aryas secoua la tête.
"C'est l'histoire la plus idiote que j'aie jamais entendu."
Sur ce, il la planta là et quitta la pièce.

Avec tout les efforts du monde, Osana se leva et le suivit.
"Tu penses que c'est facile de vivre avec ça sur les épaules ? Si je t'en avais parlé, tu m'aurais jeté dehors en me traitant de vieille folle."
En desespoir de cause, sachant qu'il ne s'arretait pas, elle lui prit la main.
"Je n'ai pas fait que te mentir. Crois moi."
Silf l'avait suivi, il ne savait pas comment se comporter.

"Donc tu admets avoir menti."
Aryas retira sa main de la sienne.
"J'aimerai que tu sortes de ma vie. Tu peux encore prendre le petit déjeuner parce que ce serait idiot de le gâcher, mais ensuite, je veux que tu plies bagage et que tu partes. Je ne veux plus jamais te revoir. Tu as bien assez profité de moi."

Ce fut un coup de poignard dans le coeur de la jeune femme. Elle resta planté là, en le regardant s'éloigner. Finalement, elle hurla presque son nom pour qu'il ne parte pas.
"ARYAS !"
Elle fit quelques pas pour le rejoindre, le rattraper.
"Je t'ai menti... Car je n'ai jamais eut réélement l'âge d'une grand mère. Mais ce que j'ai dit de ma vie était vrai... J'ai perdu mon compagnon il y a plus d'un an, nous devions nous marrier... J'étais enceinte, et cette sorcière est venue, sans raison et m'a jeté un sort. En même temps que perdre mon apparence de jeune femme, l'enfant que j'attendais a été rejeté de mon corps vieilli. Même si j'étais encore jeune, tout à l'intérieur de moi était devenu vieux. Quand je t'ai dit que je n'attendais plus que les dieux viennent me reprendre, je ne mentais pas... Pour moi, ma vie était terminée. J'allais mourir avec la vieille femme que j'étais devenue. En m'hebergeant ici, j'ai peu à peu retrouvé gout à la vie. Je te dois tout, et c'est pour ça, que je n'osais pas t'en parler..."
Osana inspira profondemment sans le regarder. Elle se sentait laide et ce qu'elle avait fait été horrible. ELle se retourna finalement, prete à retourner dans sa chambre et faire ses baguages. Elle avait déjà fait trop de mal, et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle fit quelques pas à l'opposé du jeune homme, lui tournant le dos.
"Je suis désolée..."

"C'est toujours ça."
Aryas la regarda en soldat, ne s'apitoyant guère sur les larmes. Il pouvait paraître dur, mais c'était un choc pour lui. Il la suivit du regard.
"Ca ne change rien à ce que je t'ai dit."
Il se rendit à la cuisine.

Aryas baissa les yeux sur le chien.
"Qu'est-ce qu'il y a toi?"
L'animal lui donna la patte.
"Tu dois partir avec Osana, Silvia ou que sais-je..."
Silf l'entraîna jusque dans le couloir où la jeune femme attendait.

Osana se redressa en le voyant arriver, elle sentit aussi une bouffée d'angoisse la prendre. Sans le regarder, elle reprit son sac sur son épaule.
"Je vais partir..."
Elle laissa planer un silence qui lui parut durer une éternité.
"Je pense qu'après ça, tu ne voudras plus jamais me parler, mais je suis sincérement désolée. Et je te suis aussi etrenellement reconnaissante de m'avoir hébergé et acceuillit ici. De m'avoir offert un toit et de la compagnie."
Elle croisa son regard une fraction de seconde et se ouvrit la porte.
"Adieu..."

"Bon vent."
Aryas regarda le chien suivre sa maîtresse, la queue basse, puis il referma la porte et s'y adossa. La maison lui paraissait soudain vide. Il soupira. Peut-être avait-il agi sur un coup de tête. D'un autre côté, elle s'était bien fichue de lui. En réalité, il ne savait plus quoi penser d'elle. Son départ ne le ravissait pas vraiment. Il s'était attaché à la vieille, et entiché de la jeune. Histoire de penser à autre chose, il alla faire la vaisselle.

Osana à l'intérieur, redressa la tête quand elle entendit toquer. La porte était pourtant ouverte...
"Vous pouvez entrer !"
Comme rien ne se passait, elle alla ouvrir, Silf dans les pattes. Elle resta stupéfaite en voyant Aryas. Elle ne savait pas quoi dire. Elle baissa le regard et s'écarta pour le laisser entrer. Silf lui, sautilla de joie près du soldat et lui lécha affectueusement les mains, la queue battante.

"Il faut qu'on parle."
Aryas entra, et la laissa refermer la porte.
"J'ai peut-être été un peu dur avec toi."
Il caressa le chien.
"Je pense qu'on va devoir éclaircir un peu tout ça."

Osana sentit son coeur se réchauffer légérement.
"Demande moi tout ce que tu veux... Je te promets que tout ce que je te dirais sera la vérité..."
Elle inspira pronfondement.
"Vient."
Elle l'emmena dans la minuscule cuisine et lui servit une tasse de thé car l'eau était déjà chaude. Ils s'assirent.
"Mais il faut que tu me crois..."

Aryas la regarda dans les yeux.
"Raconte-moi tout ce qui s'est passé, jusqu'à ce que tu arrives chez moi."
Il caressa la tête de Silf, qui l'avait posée sur ses genoux.
"J'ai beau retourner la situation sous tous les angles, je ne comprends pas."