Un petit mois [neutre, privé Aryas]

"Est-ce qu'il est utile de te dire que je regrette?"
Aryas baissa le regard, réellement coupable.
"Je me rends compte à peine maintenant combien je tiens à toi, et ce que c'est vraiment qu'aimer. Tu me manques. Horriblement. Ca, aucune maîtresse ne peut le combler. J'ai mis du temps à le comprendre. Trop sans doute."
Il redressa un peu la tête.
"Si tu es heureuse comme ça..."

OSana serra légérement Daniel contre elle. Aryas était en train de troubler sa paix intérieure.
"Tu dis ça, mais si je reviens, il ne te faudrat pas une semaine pour retourner voir d'autres femmes. Tu vas te lasser, comme les fois précédentes."
Elle secoua la tête.
"Tu m'as déjà dit que tu m'aimais, mais pour quoi ? Pour continuer à batifoler à droite et à gauche. Je ne veux pas revenir pour être encore la bonne sainte qui pardonne tout... Ca me fait beaucoup trop de mal."

"Evidemment, ce ne sera pas facile de te convaincre que j'ai changé..."
Aryas soupira.
"Je vais payer cher mes erreurs."
Il se mordit la lèvre, puis tendit la main vers elle.
"Osana, j'ai fait beaucoup d'erreurs, je sais mais... Je te demande pardon. Je t'aime."

Osana regarda tristement sa main sans bouger.
"Est ce que c'est un vrai pardon ou simplement un mot parmis tant d'autres ?"
Elle baissa le regard.
"Moi je t'ai toujours aimé, je te l'ai montré, j'ai tout fait pour que toi, tu sois heureux malgré tes agissements. Je t'ai rabroué, mais je t'ai laissé faire. Maintenant qu'on a un petit garçon, je ne peux pas tout faire avec lui qui a besoin d'attention."
Elle se mit à trembler légérement. Elle ne savait pas si il était sincère. Pour tout dire, elle avait peur de se jeter dans un gouffre à nouveau.

"Qu'est-ce que tu veux dire?"
Aryas laissa retomber sa main. Elle aurait sans doute besoin de temps. Il allait le lui donner, et il lui ferait la cour comme il ne l'avait jamais fait. Guidé par l'amour, et non par son désir. Il découvrait réellement de nouvelles sensations, et il avait tourné le dos à ses maîtresses. Il n'aspirait plus qu'à l'amour d'Osana.

"Je veux simplement dire que quand on aime quelqu'un, il faut le lui montrer."
Elle posa un petit baiser sur le front de Daniel.
"Je t'ai expliqué qu'il y avait des gestes simples qui traduisaient et faisaient passer l'amour. Je te les ai toujours donné quand tu m'en as donné l'occasion. Je n'en réclamais pas en retour. Tu voyais tes maitresses et je fermais les yeux. Tu ne voulais pas du bébé, j'ai finis par accepter. Tu ne voulais pas t'en occuper, je ne t'ai rien dit. Toi, qu'est ce que tu as fait pour moi ?"
Elle redressa ses beaux yeux bleus sur lui.

"Je..."
Aryas ne répondit pas. Son point de vue était erroné, il le savait.
"J'ai essayé."
Il regarda un moment le petit, qui s'était mis à chercher le sein en chouinant pour réclamer.

Osana donna le sein au petit qui s'empressa de le prendre et de téter tranquillement malgré tout.
"Qu'est ce que tu attends de moi maintenant ?"
Elle chercha à croiser son regard cette fois. Elle avait le coeur serré. Pour une fois, Aryas ne s'enervait pas. Il l'écoutait et semblait retenir chacune de ses paroles.

Aryas laissa son regard accrocher celui d'Osana. Il réfléchit soigneusement à sa réponse.
"Je ne sais pas. Que tu y réfléchisses."
Il se leva et fit un pas vers elle.
"J'ai envie que tu reviennes. Tu me manques. Ma porte est ouverte, viens quand tu le peux."
Il hésita, puis se pencha sur elle, et, avant qu'elle ne réagisse, lui donna un langoureux baiser chargé d'amour et non pas de désir. Puis, il recula.
"Désolé."

Osana resta un peu bête après son baiser. Il était différent de ce qu'il lui avait déjà donné. Elle avait l'impression qu'il avait ravivé la petite flamme à l'intérieur de son corps pour la changer en brasier. Et son unique désolé était une arme bien plus puissante que toutes les polémiques. Elle plongea son regard à nouveau dans le sien, completement perdu par rapport à ses sentiments.
"Je vais y réfléchir."
Elle baissa la tête, se sentant rougir malgré elle.

"Je vais y aller? J'ai à faire, avec mes hommes."
Aryas prit le chemin de la sortie, puis, il se retourna vers elle.
"Passe une bonne journée."
Sur quoi, il sortit rejoindre son cheval.