Les problèmes commencent [neutre, privé Maes]

"Arrête de dire de telles sottises."
Maes s'approcha d'elle, et resta debout près du feu.
"Tout cela vient du mauvais temps. Elle est trop fragile encore, c'est normal qu'elle soit tombée malade."
*On aurait dû attendre un peu avant de fuir...*
"Nous allons rester ici le temps qu'elle se rétablisse assez. En espérant que le mauvais temps ne persiste pas."

Méline sortit doucement la tete de l'eau.
"On ne peut plus avancer avec elle dans cet état."
La jeune femme sortit de l'eau pour se laver. Elle voulait laisser l'eau claire et chaude pour Maes.
"Va y. Je vais me laver avec la bassine. profite toi aussi."
Elle fit donc se qu'elle avait dit avant d'aller se glisser sous les draps près de sa fille.

Maes profita du bain, puis il se sécha, et se glissa nu dans les draps. Tous ses vêtements séchaient au coin du feu, tout comme ceux de sa compagne. Le bébé était installé entre eux, et dormait d'un sommeil agité. Ses petits poings serrés bougeaient parfois de manière spasmodique, et son corps était toujours brûlant. Captant l'inquiétude de sa bien-aimée, le jeune homme voulut la rassurer.
"Elle veut vivre. Elle luttera pour continuer. Ne t'en fais pas, elle va s'en sortir."

Méline posa sa tête sur l'oreiller et acquiesça en silence. Sans quitter la petite des yeux, elle glissa sa main vers Maes et prit la sienne avant de la serrer doucement. Elle ne le disait pas, mais elle lui était extremement reconnaissante de ses paroles. Elle avait besoin d'être rassurée.
"On devrait essayer de dormir nous aussi."

"Ca ne sera pas difficile. Je tiens à peine debout!"
Maes soupira en fermant les yeux.
"Demain, nous nous reposerons tous. Les chevaux aussi doivent récupérer. Et si cette foutue pluie ne se décide pas à cesser de tomber, nous attendrons encore."
Il serra la main de Méline dans la sienne.
"Jusqu'à ce que Lana aille mieux."

"Oui."
Méline ferma les yeux. Elle vit Maes s'endormir rapidement. Cependant, elle n'y parvint pas, et resta reveillé toute la nuit à veiller sur sa fille. Le moindre de ses petits gémissements lui fendait le coeur. En plus de ça, elle n'était pas dans son pyjama... La jeune femme lui caressa les cheveux, elle avait toujours autant de fièvre. Elle alla donc changer le linge sur son front. Le lendemain matin, Méline avait les yeux rougit, et la tête sur l'oreiller. Elle avait lutté contre le sommeil pour etre là pour sa fille et ne rien risquer. Elle adressa un léger sourire à Maes quand il ouvrit les yeux.

"Déjà réveillée?"
Maes bâilla largement. Ses membres étaient encore engourdis de fatigue.
"Comment va-t-elle?"
Il se redressa péniblement sur un coude. Lana dormait toujours, et n'avait pratiquement pas bronché depuis qu'il s'était endormi. Il toucha doucement son poing minuscule, et eut peur de se brûler tant il était chaud.

"Sa fièvre ne baisse pas, je crois même qu'elle a augmenté pendant la nuit... Pourtant je lui ai mis des linges humides froifs régulièrement."
Elle bailla malgré elle.
"Je crois que je vais lui donner rapidement les plantes... J'ai peur qu'il lui arrive malheur."

Maes secoua la tête, et posa la main sur le bras de Méline.
"Non, laisse-la dormir. Ne l'embête pas pour l'instant, elle ne souffre pas pendant qu'elle dort, et elle reprend des forces."
Il la regarda dans les yeux. Elle paraissait éreintée.
"Toi, tu n'as pas dormi de la nuit, pas vrai?"

Méline eut un léger sourire en coin.
"Je n'ai pas put, il fallait que l'un de nous veille sur elle, et tu étais fatigué, tu devais te reposer."
Elle caressa le front de Lana.
"Ca ne t'ennuie pas de veiller sur elle et que je dors un peu ?"

"J'allais te le proposer."
Maes se recoucha malgré tout. Il avait encore besoin de sommeil. Il pouvait bien dormir encore un peu, cela ne changerait rien.
"Dors, repose-toi. Il faut en profiter au maximum. Quand nous serons chez nous, nous aurons bien assez de travail avec l'emménagement. Mais on profitera de longues journées de repos."

Méline ferma les yeux et s'endormit comme une souche. Cependant, elle eut un sommeil agité de cauchemards qui la laissèrent en sueur dans le lit. Elle se reveilla en sursaut en sentant une main sur son épaule, mais fut rassuré de voir que c'était Maes, et non son époux. Elle se serra doucement contre son aimé et soupira de soulagement.
"Ce n'était que de mauvais rèves."
Elle ferma les yeux contre lui, puis les rouvrit pour regarder Lana. La petite dormait encore, son corps avait besoin de reprendre des forces.

Maes avait dormi, lui aussi. Puis, il s'était occupé de la petite. Elle n'avait pas pleuré, juste chouiné très faiblement. Il l'avait alors lavée et changée, malheureusement à l'eau froide. Il ne l'avait pas baignée, par précaution.
"Elle a rempli ses langes pendant que tu dormais. Je l'ai lavée, langée, puis j'ai été demander de quoi laver les langes sales. Ils sont à sécher maintenant. Et on aura peut-être un berceau pour elle. Mais j'ai dû payer un petit supplément."
Il passa doucement ses doigts dans la chevelure de Méline.

"Merci."
Méline posa ses lèvres sur le front de la petite, puis elle se rallongea sous les draps.
"Excuse moi de mettre reveillé comme ça."
Elle lui posa un baiser sur le bout des doigts.
"Je peux encore dormir un peu ?"
Avant d'entendre la réponse, elle s'était déjà rendormi, exténuée.

Maes mangea le maigre reste de vivres en guise de petit-déjeuner. En revanche, il dut secouer sa belle pour le repas de midi. Elle dormait encore profondément. Lana, elle, était réveillée, mais gardait les yeux clos. Ses paupières étaient collées par des croûtes légèrement jaunâtres, probablement des restes de larmes séchées. Elle gémissait doucement, et était toujours brûlante.
Le jeune homme observa l'appétissant repas qu'on leur avait rapporté: du porc à la broche, sur un lit de pommes de terres fumantes baignées dans une sauce épaisse et odorante. Une carafe d'eau et deux gobelets de terre cuite s'y ajoutaient.
"A table mon coeur."

Méline ouvrit péniblement les yeux. Elle avait encore envi de dormir. Cependant, l'odeur la fit saliver.
"Ca sent bon."
Elle s'étira come un chat avant de regarder Lana. La jeune femme se leva et alla meetre à nouveau de l'eau sur le linge, et elle lui appliqua sur les yeux, pour les décoller sans lui faire mal.
"Ta fièvre ne baisse pas mon coeur... Il va falloir manger pour toi aussi."

"On verra si elle accepte quelque chose une fois que l'on a mangé."
Maes s'assit à la petite table de bois. La chaise était rustique, mais pas inconfortable. Le feu ronflait tranquillement dans la cheminée, alors que la pluie martelait la fenêtre. Le mauvais temps semblait s'installer.
"Allez, viens manger. Laisse-la se réveiller en douceur. Elle prendra une tétée après."
Il regarda un long moment le bébé. Elle paraissait si frêle et si fragile... Elle n'était qu'une minuscule crevette qui n'avait même pas un mois.

Méline laissa sa fille dans le grand lit et alla s'asseoir à table. Elle mangea de bon coeur malgré les évenements. Cependant, elle eut du mal à quitter sa fille des yeux. Une fois le repas finit, Méline alla préparer la patte avec les plantes. Elle avait terriblement peur de perdre sa fille. Une fois la patte prète, la jeune femme alla doucement mettre les herbes hachées sur les gencives de la petite. Lana semble ne pas apprecier et se mit à chouiner, ses petits poings bougeant au dessus d'elle. Méline la prit ensuite contre elle et lui donna le sein, mais elle le refusa. Sa mère dut la forcer à manger.
"Elle a encore de la fièvre..."
La petite tremblait dans les bras de sa mère.

Maes hocha la tête.
"Je sais. Ca se voit."
Il savait que si elle ne s'alimentait pas, et que la température continuait de monter, ils l'auraient perdus dans quelques jours. La gorge un peu nouée, il hésita avant d'amorcer une timide phrase.
"Tu sais, nous aurons d'autres enfants..."

Méline resserra doucement Lana contre son coeur.
"Elle veillera sur ses frères et soeurs..."
La petite avala quelques gorgées de lait en grimaçant. Les plantes ne devaient pas avoir bon gout. Après quelques timides gorgées, la petite relacha le sein et le repoussa.
"Il faut que tu manges encore un peu... C'est pour ton bien."
Méline la força un peu, mais elle se mit à pleurer. La jeune mère lui souleva les lèvres pour voir si elle avait bien prit les plantes, et s'était le cas.
"Tu crois que je dois la forcer ?"
Elle redressa un regard perdu vers Maes.

"Je ne sais pas. Il ne faut pas qu'elle rende."
Maes termina son assiette et sauça les restes avec une tranche de pain frais.
"Peut-être vaut-il mieux la laisser tranquille pour le moment, et la forcer un peu dans une heure."
Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise.
"Elle a tété d'elle-même?"

"Oui, elle doit avoir faim malgré tout, mais ça doit etre dur pour elle."
Méline calina un moment la petite qui ne tarda pas à se rendormir, épuisée.
"Dors mon ange... Ca ne peut te faire que du bien."
La jeune femme ne la lacha pas et ne la quittait pas des yeux. Elle lui posa de petits baiser sur le visage.

"Laisse-la tranquille."
Maes alla poser les restes du repas sur une petite table devant la porte. Puis, il alla à la fenêtre.
"Si ce maudit temps persiste, nous ne sommes pas prêts de partir..."
*Et le danger pourra nous rattraper...*

Méline rallongea sa fille dans le lit bien au chaud. Elle se leva et alla passer ses bras autour de la taille de Maes en posant sa tête entre les omoplates de son aimé.
"Il faut attendre qu'elle soit completement remise avant de repartir."
Elle soupira légérement.

"Ca peut prendre du temps."
Maes posa ses mains sur celles de la jeune femme.
"Je n'ai pas envie qu'ils nous trouvent. Je crois que le châtiment qu'ils nous réserveraient serait bien plus terrible qu'auparavant."
Il ferma doucement les yeux. Oui, cette fois, ils y passeraient tous. Et lui sans le moindre doute possible.