Les ennuis commencent [Neutre, privé Aléa]

C'était le plein hiver. Le gel emprisonnait tout à l'extérieur. Il y avait même eu quelques flocons, chose rare à cet endroit d'Enkidiev. Mais depuis quelques années, ils avaient droit à un hiver neigeux, pour la plus grande joie des enfants. Aléa était arrivée à terme. Chess était donc dans un état de stress permanent, et refusait de quitter la maison tant que le bébé ne serait pas né.

Arrivé à terme, le bébé n'avait plus de place pour bouger. Aléa essayait de rester calme malgré le fait que Chess soit très inquiet et donc constament sur son dos. Odin s'ocupait de son poney, sans l'aide de son père, et Séléna jouait sur le pas de la porte à attraper le flocons avec sa langue. Aléa était allongé sur le divan, dans les bras de Chess. Elle était fatiguée et avait fermé les yeux, savourant la chaleur du corps de Chess et celle du feu.

Chess caressait le ventre tendu de sa compagne du bout des doigts, plus soucieux qu'il ne le montrait.
"Ca va?"
Il passa ses lèvres dans sa chevelure soyeuse. Il était prêt à aller à tout moment chercher la guérisseuse. Seulement, il devrait le faire avec le cheval qu'on lui prêtait tant que sa jument était en gestation. Son poulain précédent était trop jeune pour être monté, et il faudrait d'abord le débourrer. De toute façon, il était destiné à Odin.

"Je vais bien, ne t'inquiète pas."
Elle releva la tête vers ui et alla chercher un baiser sur ses lèvres.
"tu t'inquiètes, n'est ce pas ?"
Elle le savait, et ne pouvait pas l'en empecher.

"Bien sûr."
Chess la serra un peu plus contre lui.
"Comment ne pas s'inquiéter après ce qui est arrivé à Zofia?"
Il caressa encore un peu son ventre, distraitement.

"C'est vrai, excuse moi."
Elle regarda la main de Chess sur son ventre.
"Ca me fait bizare qu'il ne bouge plus. Le pauvre est completement à l'étroit."
Elle tourna autour de son nombril avec son doigt.
"Mais il ne devrait plus tarder."

"Je crois aussi."
Chess lui déposa un baiser sur la joue, puis se leva et alla à la porte pour voir ce que faisaient les enfants.
"Tu t'amuses bien Séléna?"
La fillette se tourna vers son père, un sourire aux lèvres.
"Tu crois que la neige va tenir?"
Son père haussa les épaules.
"Je ne sais pas. C'est un Royaume côtier, ce n'est pas impossible, mais ce serait étonnant."

Aléa resta assise. Son ventre était très imposant, aussi elle avait du mal à se déplacer. Chess était assez grand, plus que ne l'aurait était une fée, le bébé était donc plus imposant. La jeune femme grimaca un peu. Elle venait davoir une contraction. Come depuis le matin. C'était petit et espacé, elle ne s'inquiétait donc pas. Finalement, elle se leva pour se dégoudir les jambes, et rejoigit Chess sur le pas de la porte.
"T'as vu maman, papa a dit que la neige tiendrais peut être ! C'est trop joli !"
"C'est vrai que c'est magnifique."
Elle adressa un sourire à Séléna.

Chess lança un regard en coin à sa compagne.
"Ca va?"
C'était au moins la centième fois qu'il lui posait la question depuis le début de la journée. Mais il avait l'impression qu'elle paraissait encore plus étirée et éprouvée que ne l'avait été Zofia. Il glissa doucement sa main dans la sienne, et passa son bras libre autour de sa taille imposante.

Aléa ne put retenir un petit rire.
"Oui, ça va mon chéri."
Elle se laissa aller contre lui.
"Tu sais que si je peux marcher, c'est que ça doit aller."
Elle regarda Séléna. Elle avait bien grandit depuis qu'elle était arrivé. Elle devenait de plus en plus jolie.

"Où est Odin?"
Séléna montra à son père le pré.
"Avec son poney. Il s'en occupe depuis avant."
Chess fit quelques pas dehors et put voir son fils tenter une monte à cru sur le poney, qui attendait sagement.
"Je vois."

Aléa se posa une main sur le bas du ventre. La gène devenait un peu plus forte d'heure en heure.
"Je rentre, il ne fait pas chaud."
Elle entra de nouveau dans la maison et laissa se fermer la porte. Elle retourna s'asseoir en fermant les yeux. C'était désagréable.

Chess resta dehors avec les enfants. Il alla s'accouder à la barrière du pré. Les bêtes broutaient tranquillement. Leur poil d'hiver les protégeait du froid. Soie vint renifler les mains de Séléna quand la petite s'approcha de la barrière, avec l'espoir qu'elle lui donne une pomme ou une friandise quelconque. Le poulain gambadait malgré l'air frais, sous l'oeil blasé de sa mère, dont les flancs étaient largement dilatés par le poulain qu'elle portait. Le soldat avait craint tout d'abord que l'étalon qu'on lui avait prêté et le cheval de trait, qui était entier lui aussi, ne s'affrontent, mais finalement, ils cohabitaient sans peine, la jument étant pleine, et la ponette non en chaleurs.

A l'intérieur, Aléa avait le visage crispé. Les contractions c'étaient brusquement accélérées. Elle avait les mains sur son ventre tendu, et attendait le retour de Chess qui ne venait pas...

"Papa, tu me fais monter Corso?"
Odin lança un regard plein d'espoir à son père. Ce dernier secoua la tête.
"Pas maintenant."
"Pourquoi?"
"Je ne veux pas laisser Aléa trop longtemps seule. Qui sait ce qui peut arriver."
L'enfant eut un air renfrogné et marmonna quelque chose qui pouvait passer pour un "encore elle". Chess tourna les talons.
"Ne restez pas trop longtemps dehors, il fait froid."
Il rentra. Il retira sa cape et la pendit près de la porte.
"Aléa?"

La jeune femme ne répondit pas immédiatement. Elle soufflait pour mieux évacuer la douleur que lui procurait les contractions.
"Tu es enfin rentré."
Elle lui lança un sourire alors qu'elle grimaçait.
"Ca commencait à devenir vraiment génant."

Chess se figea.
"C'est pour maintenant?"
Tandis qu'elle acquiesçait avec un sourire crispé, il s'approcha d'elle.
"Tu peux marcher?"
Son coeur se mit brusquement à battre avec force à ses tempes.

"Si tu m'aides un peu, je pense que oui."
Elle se redressa dans le canapé et lui tendit une main pour qu'il l'aide. Il l'emmena jusqu'à la chambre où il l'allongea dans le lit.
"Tu vas chercher la guérsseuse ?"
Elle se tordit un peu dans le lit sous une contraction plus forte.
"Je sens que cette fois, ça ne va pas être très agréable."

Chess combattit le sentiment de panique qui le gagnait. Il lui déposa un baiser sur le front.
"Je vais faire très vite. Respire lentement et profondément, ça ira."
Il n'en était pas convaincu, mais il dévala les escaliers. Une fois dehors, il ordonna à Odin de veiller sur sa soeur, et de ne pas tarder à rentrer. Puis, il monta sur Corso, le cheval qu'on lui avait prêté, sans même le harnacher. L'alezan fila comme le vent sur la route menant chez la guérisseuse.

Aléa écoutait loes conseils de Chess et essayait de ne pas ceder à la paique, en respirant doucement.
*Ca va aller. Je commence à avoirpeur moi aussi, il ne manquait pas que ça.*
Elle s'appuya contre la tête de lit. Les contractions étaient de plus en plus fortes, de plus en plus rapprochées.

Chess revint très vite avec la guérisseuse. Il avait insisté durant tout le trajet pour assister à la naissance, et elle avait fini par céder. En rentrant, il trouva les enfants en train de jouer tous les deux au séjour. Il leur sourit, et monta à la suite de la femme. Cette dernière alla immédiatement voir où en était la future maman, tandis que le soldat refermait la porte.
"C'est bien parti. Je pense qu'il n'y aura pas de problèmes."
Elle entendit Aléa gémir et la regarda.
"Vous avez si mal?"
Quand elle acquiesça, elle hocha la tête.
"C'est sans doute le bébé qui est un peu grand. Pas de quoi s'alarmer. Votre compagnon est grand et vigoureux, et vous plus petite. C'est tout."
Son compagnon s'agenouilla à côté du lit et lui prit la main.

Aléa prit la main de Chess dans la sienne.
"Tu vas pouvoir rester ?"
La guérisseuse eut un petit rire.
"Si j'avais refusé, il aurait sans doute cassé la porte."
Elle les regarda en souriant. Aléa elle grimaça.Pendan un très longs moment, les contractions se rapprochèrent, sans lui faire perdre les eaux pour autant. Juste pour la fatiguer. La guériseuse resta patiente et confiantemalgré ses quelques questions.
*Il ne faut pas trop que ça traine, sinon je ais devoir percer lapoche moi, elle sera épuisée sinon.*

Pour le moment, il n'y avait rien à faire à part attendre et surveiller. Chess tentait de refouler son stress au mieux. Il caressait doucement la main et le front d'Aléa.
"Tu penses toujours que c'est une telle joie que d'avoir un enfant?"
Elle lui adressa un léger sourire emprunt de douleur. Au bout d'un moment, la guérisseuse alla chercher un instrument long pourvu d'un tout petit crochet arrondi sur le bout.
"Il va falloir que je perce la poche pour hâter le travail. Cela évitera de trop vous épuiser pendant les poussées. C'est sans douleur. Est-ce que vous acceptez?"

Aléa regarda l'instrument.
"Vous savez ce que vous faite, donc oui, j'accepte."
Elle grimaça sous une nouvellle contraction.
"J'y vais alors."
Lorsque Aléa sentit le crochet se glisser en elle, elle ferma les yeux et serra fort la main de Chess dans la sienne. Il était froid et désagréable, effectivement, pas douloureux. A peine la poche des eaux fut elle percé, qu'Aléa put sentir le liquide chau et visqueux s'échapper de son corps. Les contractions parurent tout à coup beaucoup plus fortes et douloureuses. Elle appuya très fort lamain de Chess en poussant un gémissement en même temps qu'elle poussait.

"C'est bien. Tout se passe normalement."
La guérisseuse posa la mains sur le ventre tendu de la jeune femme. Chess s'assit sur le bord du lit, et continua à rassurer Aléa comme il pouvait. Quand elle avait mal, il avait l'impression qu'elle lui broyait la main. Mais il n'en dit rien. Afin d'occuper l'esprit de la future maman, la guérisseuse lui parla.
"Vous le sentez bouger, sortir?"