Les ennuis commencent [Neutre, privé Aléa]

"J'ai juste l'impression qu'il essaye, mais n'y arrive pas."
Elle répondit à une nouvelle contraction.
"Là, il a bougé. Il est descendu un peu."
*Enfin je crois.*
La guérisseuse lui palpait le ventre, le bébé était peut être trop grand finissait par se dire Aléa. Elle répondit malgré tout aux contractions sans que rien ne se passe vraiment.

La guérisseuse ne semblait pas inquiète. Elle tenta donc de les rassurer.
"Tout se passera bien. Ce sera juste long."
Chess porta la main d'Aléa à ses lèvres, et l'effleura d'un baiser.
"Tu voulais tellement un enfant. Est-ce que tu es toujours du même avis en ce moment?"

Aléa ne put pas répondre imédiatemment. Finalement, elle lança un regard de travers à Chess.
"Je voulais cet enfant et ce n'est pas parce..."
Elle dut s'interrompre, coupé par une contraction.
"Parce que c'est dur que je regrette. J'étais plus ou moins au courant de ce qui m'attendait."
Elle se tordit un peu sous la douleur et tira Chess pour que son oreille soit près de sa bouche.
"Les fées ont plus de mal à accoucher d'une autre race."
Elle lui adressa un sourire et le relacha.
"je ne voulais pas t'inquieter, don je ne regrette rien."

Au bout d'interminables heures, quelque chose se profila enfin.
"Ca y est, je vois la tête."
La guérisseuse leva les yeux vers les parents. Elle appela Chess.
"Vous devriez venir ici. Si vous supportez."
Elle se leva pour aller prendre des linges et un petit couteau. Elle descendit aussi assez rapidement pour ramener une cuvette d'eau chaude, une bouilloire ayant été laissée à chauffer. De son côté, en ayant vues d'autres, le soldat alla voir ce qu'il se passait. Ce n'était pas beau à voir, mais avec sa profession, il avait déjà vu pas mal de blessures et d'horreurs dans sa vie.
"Aléa, je sens qu'il va te ressembler. Je vois une petite touffe de cheveux noirs."

Aléa eut un sourire, mais dut continuer son travail. Elle poussa donc un peu plus. C'est Chess qui dut récuperer la tête du bébé, ensanglanté et humide. Lorsque la gérisseuse fut revenu, elle félicita Chess d'avoir soutenu la tête, et reprit sa place.
"Ca va sans aucun doute être le moment le plus douloureux. Une fois que les épaules seront passées, le reste suivra."
Aléa poussa de toute ses force alors qu'elle avait l'impression qu'on lui écartelait l'entrejambe. Lorsque finalement,les épaules passèrent, Aléa ne put retenir un grand cri de douleur car son entrejambe c'était un peu déchiré.

Alors que la guérisseuse récupérait le nouveau-né, Chess serrait sa compagne contre lui alors qu'elle avait crié de douleur. Il avait encore les mains sales et gluantes d'avoir touché la tête du bébé, mais il se comportait comme s'il avait peur de voir mourir Aléa dans ses bras d'un instant à l'autre.
"Ca y est, c'est fini..."
Il avait murmuré. Les pleurs du bébé retentirent soudain dans la chambre. La guérisseuse coupa le cordon à l'aide de son couteau.
"Eh bien, il s'est fait attendre ce petit bonhomme. Mais vous avez un petit garçon en parfaite santé, aussi éveillé qu'on peut l'être après une naissance, et surtout, vraiment adorable."
Elle leur sourit, le nourrisson enveloppé dans une couverture. Elle s'éloigna pour lui donner un premier bain afin de le nettoyer. Ensuite, elle donnerait le bébé à ses parents, et s'occuperait de la petite blessure de la jeune mère.

Aléa avait quelques larmes de joies et de douleurs qui lui perlaient au coin des yeux.
"Je suis maman Chess, ça y est."
Elle se serra avec le peu de force qui lui restait contre lui. Elle avait mal, et un peu de sang s'échappait de la plaie, mais elle était heureuse,comme jamais elle ne l'avait été. Lorsque la guérisseuse revint, elle donna le bébé à Aléa qui s'empressa de le mettre au sein, un sourire heureux aux lèvres.
"Je vais m'occuper de vous maintenant."

Chess contempla le bébé qui tétait lentement et paisiblement, en ouvrant et en fermant successivement les mains. Il donnait l'impression de tester son corps, mais en même temps de faire preuve d'une tranquille sérénité. Il n'avait encore jamais vu ça avec les deux autres.
"Qu'est-ce qu'il peut te ressembler... Les cheveux, les yeux..."
En effet, le petit était une copie de sa mère. Sauf dans les traits, pour le peu qu'on en voyait déjà avec un nouveau-né.
"Je sens qu'il va être bien calme, notre petit Raphaël..."

Aléa regarda le nouveau né.
"Alors voilà notre bébé. "
Elle grimaça un peu, la guérisseuse venait de toucher exactement là où la peau de la jeune femme c'était ouverte.
"Ce n'est pas très joli."
Elle regarda Aléa qui semblait fatiguée malgré sa joie.
"je pense qu'il serait judicieux que je vous recouse, vous risquez une infection."
Aléa la regarda.
"Une infection à ce niveau là, c'est risquer de devenir stérile.."

Chess échangea un regard avec sa compagne.
"C'est comme tu le sens. A toi de décider."
Il lui passa les doigts dans les cheveux. Mieux valait qu'elle accepte la douleur momentanée en se faisant recoudre que d'endurer une infection, qui sera horriblement douloureuse. Dans les bras de sa mère, le bébé était serein. Il avait les mains ouvertes, contrairement à la plupart des bébés, et semblait extrêmement détendu. Le père de famille avait déjà de l'expérience, mais sa compagne non. Ce n'était pas plus mal d'avoir un bébé calme dans ce cas.

Aléa resta pessive un moment.
"Je ne veux pas risquer une infection."
La guérisseuse la jugea un moment.
"Dès que ce petit Raphaël aura fini sa tété, je demanderais à monsieur de bien vouloir sortir avec lui."
Aléa acquiesçat. L'accouchement étant finit, Chess accepterait sans doute de quitter la pièce. Une fois que le bébé eut finit, et que Chess fut dehors, la guérisseuse donna un bout de cuir à Aléa pour qu'elle puisse mordre dedans.
"C'est extrémement douloureux, mais c'est tout ce que je peux faire."
La guérisseuse désinfecta la plaie, et commença à recoudre. Aléa avait les mains crispées sur le drap et mordait du plus fort qu'elle le pouvait le morceau de cuire. Elle hurlait mais le morceau de tissu réduisait le bruit.

Dans le couloir, Chess marchait en berçant son fils nouveau-né. Il était apaisé maintenant qu'il savait que tous les deux allaient bien et étaient hors de danger. Raphaël s'étira un peu et bâilla tout grand.
"Tu es fatigué mon petit père... Je comprends."
Le nourrisson ouvrit les yeux pour observer un moment son père, réagissant à cette voix familière qu'il entendait déjà dans le ventre de sa mère. L'homme se garda d'emmener le bébé en bas, voulant le présenter aux enfants en présence d'Aléa. Quand la guérisseuse eut fini avec la jeune mère, elle rangea et lava tout, laissa des instructions et un remède pour la blessure recousue, puis elle se fit payer et les quitta, alors que le père de famille rejoignait sa compagne.

Aléa laissa rentrer Chess et l'acceuillit avec un sourire.
"Je m'en souviendrais toute ma vie."
Elle soupira légérement et s'assit dans le lit avec une grimace.
"Je ne sais pas comment je vais faire pour s'asseoir pendaant tout ce temps..."

"Il aura fait des dégâts."
Chess s'assit près d'elle. Il fallait penser à habiller le bébé.
"Je vais chercher de quoi l'habiller."
Il le lui confia, et se leva pour prendre des langes et un pyjama.
"Tu ne regrettes rien?"

Aléa lui lança un regard noir.
"Chess ! Arrete de dire ça ! Je suis vraiment heureuse d'avoir eut ce bébé."
Elle lui adressa un sourire.
"Meme si tu étais contre, je ne regrette rien."
Elle le regarda fouiller dans les affaires.
"Le orange devrait bien lui aller."

"Oui, tu as raison."
Chess prit le pyjama en question, et revint auprès d'eux.
"Observe bien comment je m'y prends, comme ça tu sauras le faire."
Il prit le bébé dans ses bras et le mit sur le matelas. Il écarta la couverture qui l'enveloppait, le laissant couché dessus, et le langea, puis l'habilla.
"On le présente aux enfants?"

Aléa le regarda faire.
"J'ai l'impression que tu vas être une meilleure mère que moi."
Elle lui adressa un sourire.
"On pourrait descendre les voir et leur présenter oui."
Elle se redressa un peu plus, et laissa ses jambes pendrent le long du lit.
"On va voir si j'ai encore la force de me lever."

"Ce n'est pas la peine tu sais."
Chess vint l'embrasser sur le front.
"Ils peuvent monter. Tu dois te reposer pour le moment."
Il lui mit Raphaël dans les bras et lui fit signe de se recoucher.
"Allez, sans discuter."
Il descendit chercher les enfants.

Aléa adressa un sourire à Chess et se recoucha correctement. Lorsque les enfants furent en haut, Séléna se précipita vers le lit.
"Il s'apelle comment ?"
"Raphaël."
Elle regarda la jeune fille en souriant. Odin regarddait la scène de loin. Il ne voulat pas s'approcher.

Séléna regarda Aléa avec des yeux brillants.
"C'est plus moi la petite maintenant!"
Chess sourit.
"Non ma puce, c'est vrai."
Il se tourna vers Odin.
"Tu ne viens pas voir ton petit frère?"
Le garçon planta son regard dans le sien avec un air de défi insolent dans le regard.
"C'est pas mon frère! Elle c'est pas maman, alors lui, c'est pas mon frère! C'est juste... un bâtard!"
Il tourna les talons et s'en fut en direction de sa chambre. Pas de chance pour lui, son père le suivit, furieux.

Aléa acceuillit les paroles d'Odin avec tristesse. Elle regarda les deux hommes s'éloigner, puis Séléna.
"Odin t'aime toujours pas."
Elle baissa le regard.
"Il est plus pareil depuis que tu es là...'
"Je fais des efforts pourtant ma puce..."

Quand son père arriva derrière lui, Odin comprit qu'il avait été trop loin. La gifle qu'il se prit confirma cette constatation.
"NE REDIS PLUS JAMAIS CA!"
L'enfant ne put retenir quelques larmes. Son père n'y était pas aller de main morte. Sa joue était cuisante, et il était blessé dans son amour propre tout autant qu'il était étonné. Le capitaine n'avait pratiquement jamais levé la main sur lui. Penaud, un peu apeuré, il n'osa même pas regarder Chess, qui était blême de rage face à lui.
*Je me demande parfois où il apprend un tel vocabulaire...*

Aléa mais aussi Séléna avait entendu Chess crier. Elle aurait préféré que tout se passe bien entre eux. Le bébé ouvrit de grand yeux, sans pleurer, cherchant d'où venait le bruit.
"Ce n'est rien Raphaël."
Elle serra doucement le petit contre elle. Elle aurait voulu se lever et voir ce qu'il se passé, mais elle en était bien incapable.

"Va t'excuser."
Chess fixait son fils d'un oeil dur.
"Va t'excuser chez Aléa. Tu lui demandes pardon pour ce que tu as dit. Et la prochaine fois que je t'entends dire quelque chose de la sorte..."
Il le suivit quand Odin sortit de la chambre pour obéir à son père, l'air piteux.