Un petit garçon [neutre, privé Chess]

Chess secoua la tête.
"Pas assez pour garantir que le bébé et toi en sortirez sans dommages!"
Il réfléchit. Il allait devoir préparer une cuvette d'eau chaude, des linges, de quoi couper le cordon. En la voyant souffrir de la sorte, il la fit se tourner sur le côté.
"Il va falloir que je te soutienne la jambe en l'air par contre..."
Il se mordit la lèvre.
"Aléa, je ne suis pas capable de faire ça!"

Aléa se laissa faire, une main sur son ventre.
"Tu ne peux pas ma laisser toute seule ! Tu vas y arriver."
Elle répondit à une nouvelle contraction.
"J'ai peur Chess..."

Chess descendit en vitesse mettre de l'eau à chauffer, et il ramena les linges nécessaires, ainsi qu'un poignard. Quand il revint, Aléa n'avait pas bougé.
"Pourquoi tu n'as pas prévenu plus vite?"
Le fait de la voir accoucher ne le gênait pas. Il était habitué à toutes sortes de blessures, et le sang ne l'effrayait pas. Il avait juste peur d'être incapable de maintenir le bébé et son épouse en vie.

Les contractions étaient de plus en plus fortes. Aléa avait du mal à parler.
"Les contractions sont restées les mêmes. j'ai subitement perdu les eaux, et tout s'est accéléré."
Elle ferma les yeux. Elle n'y était pour rien, et aurait elle aussi préférait que la guérisseuse l'assiste. Elle lança un regard à Chess. Elle avait vraiment peur, était stréssée, rien de très facile durant un accouchement.
"Je suis désolé, mais il faut que tu m'aides."
Elle grimaça sous les contractions.
"J'ai mal et j'ai peur..."
Elle n'arretait pas de le repeter, sans le vouloir, elle inquiètait un peu plus son époux.

"De toute façon, il n'y a pas le choix..."
Chess attendit encore un moment, puis se leva.
"Je vais chercher l'eau chaude. Toi, concentre-toi pour savoir où il en est."
Il avait fait le vide, et se comportait à présent plus comme un soldat qu'autre chose. Avec méthode. Il descendit rapidement chercher l'eau avant de remonter.

Aléa écouta Chess et se concentra pour ressentir la progression du bébé. Elle sentait très nettement sa tête qui descendait. Elle ne tarderait surment pas à sortir d'ailleurs. La jeune femme essaya de se calmer, ne pensant plus qu'à son enfant et à ses douloureuses poussées. Lorsque Chess entra à nouveau, il était méconnaissable. On aurait dit qu'il s'était tout à coup transformé.
"Je sens sa tête."
Elle se posa une main sur le tout bas de son ventre, à l'endroit exact où elle sentait la tête. Elle grimaça avec un gémissement et poussa. Chess s'empressa de reprendre sa place et de lui soutenir la jambe levée.

"Déjà?"
Chess avait allumé des chandelles pour éclairer la pièce. Il observait l'avancée des choses tout en tenant la jambe de son épouse en l'air. La tête mit encore du temps à se présenter, et encore plus à se dégager vraiment. Le père de famille s'empressa de la soutenir.
"Je l'ai. On va passer au plus délicat. Il va falloir que tu te donnes à fond."
Il trouvait que le bébé était plus petit que Raphaël à la naissance, pour le peu qu'il en voyait. Une petite fille?

Chess était soulagé que le bébé vive. Il était même plutôt en forme, bien que plus petit et sans doute plus fragile que ne l'était Raphaël. Il songea que le nouveau-né devait sans doute être plus proche du gabarit d'une Fée qui vient de naître.
"C'est un garçon."
Après s'être occupé de lui, il alla voir Aléa. Le nourrisson tenait pas mal de lui cette fois, avec ses mèches flamboyantes collées sur le crâne. Inquiet, il secoua son épouse.
"Aléa?"
*Elle n'est quand même pas...?*
Il lui prit le pouls, angoissé.

Aléa rouvrit doucement les yeux et regarda Chess ainsi que le bébé.
"Il est adorable."
Elle avait parlé d'une petite voix. La fée se redressa et s'adossa à la tête de lit avant de prendre le bébé dans ses bras, dele mettre au sein et de regarder Chess.
"Excuse moi si je t'ai fait un peu peur."
Elle lui adressa un petit sourire fatiguée.
"Il tient beaucoup de toi cette fois."

"Oui, mais on dirait qu'il a pris beaucoup plus de son côté de Fée que de son côté humain."
Chess était soulagé que tous deux soient en vie. Il alla ensuite regarder l'état de l'entrejambe d'Aléa.
"Comme il est petit, il ne t'a pas déchirée. C'est déjà ça."
Il se laissa tomber sur le matelas.
"Que j'ai eu peur..."

"J'ai eut très peur moi aussi."
Comment ne pas le savoir, elle n'avait fait que le repeter !
"Je suis soulagé qu'il soit passé sans m'esquinter. Il a effetivement le gabarit d'une petite fée."
Le bébé regarda sa mère avec ses grands yeux, sans lacher son sein.
"Alors le prénom de ce petit bout ? Maël comme on avait trouvé ?"

"Oui."
Chess prit le temps de se calmer, puis il se leva. Il devait nettoyer.
"On a eu de la chance."
Il regarda une fois encore son fils.
"Par les dieux, il tient de moi!"
Le bébé le fixa de ses grands yeux d'un brun tendre, comme ceux de son géniteur.

"C'est ton bébé."
Aléa lui adressa un sourire, et le regarda ranger.
"Merci d'avoir été là mon coeur."
Elle avait au début crut qu'il ne pourrait pas l'aider avec son état de panique. Elle regarda ensuite Maël qui somnolait dans ses bras à présent.
"Notre tout petit bébé."

"Si on s'était séparés, je crois que tu n'aurais pas pu oublier avec qui tu as conçu ce petit bout."
Chess caressa un peu la tête du nouveau-né, puis il nettoya.
"Tu as vu les petites boucles flamboyantes qu'il a?"
Il sourit.
"Il a la même texture de cheveux que toi."

"oui, mais pour la couleur, pas de doute."
Aléa eut un petit rire. Elle se sentait fatiguée et molle.
"Tu veux bien l'habiller et le mettre dans son berceau ? je crois que je vais sombrer dans le sommeil. Je suis épuisée."

"Je m'en charge. Mais il faut que je change les draps."
Chess alla ouvrir d'abord vider au dehors la cuvette d'eau mélangée au sang et aux fluides qui recouvraient le bébé à sa naissance, puis il vint s'occuper de son fils nouveau-né.
"Je sens qu'il va être aussi calme que son frère."
Il le langea et l'habilla, puis il tira le berceau près de son épouse et y mit le nourrisson.
"Tu peux te lever?"

Aléa se mit assise sur le bord du lit, les pendantes dans le vide. Elle posa ses pieds ausol et tenta de se soulever, mais ses jambes refusaient de la soutenir. Aussi, elle fut contrainte de se rasseoir.
"C'est comme si mes jambes étaient mortes..."
Elle regarda Chess.
"Je n'arrive pas à me lever."

"Je vais t'aider."
Chess la soutint et la conduisit jusqu'à une chaise près de la fenêtre. Puis, il alla changer les draps.
"J'irais chercher la guérisseuse au matin. Je veux qu'elle t'examine, ainsi que Maël. Je ne veux courir aucun risque."
Une fois le lit refait, il alla reconduire Aléa au lit.
"Demain, on va présenter ce petit bout à toute la famille..."

"Merci de m'aider."
Aléa se recoucha sous les draps.
"Je serais aussi rassurée si elle vient. Et demain, c'est raphaël surtout qui va avoir une surprise."
Aléa jeta un coup d'oeil à Maël.
"Tu penses qu'il va un peu ressembler à Séléna ?"

"Je pense oui. Même s'il aura des traits de Fée et que Séléna a les yeux de sa mère."
Chess s'étendit contre elle. Le bébé eut un moment la respiration sifflante, puis il toussa, et redevint serein.
"Il a bien pris sa tétée?"
Il lui passa les doigts dans les cheveux en la contemplant avec amour.

"Il a bien mangé. vraiment."
Aléa ferma les yeux en se blotissant contre Chess.
"Je ne sais pas ce que je ferais sans toi."
Elle lui posa un baiser sur le torse et se laissa emporter par le sommeil. Elle ne fut reveillé que le lendemain matin par Maël qui réclamait une tétée.

Chess ne perdit pas trop de temps. Il comptait en finir rapidement avec la guérisseuse.
"Tu veux le présenter aux enfants maintenant?"
A la réflexion, c'était préférable. Après tout, rien ne pressait, d'autant que la guérisseuse avait le droit de dormir un peu. Néanmoins, il alla se débarbouiller, se raser et s'habiller.
"Ce serait mieux non?"

Aléa avait mis Maël au sein.
"il est encore tôt. Ils doivent encore dormir..."
Aléa regard son fils qui tétait tranquillement.
"on peut attendre qu'ils se reveillent non ?"

"Oui."
Chess referma sa chemise.
"Mais je vais aussi attendre un peu pour aller chez la guérisseuse."
Il regarda un instant Maël, et crut fondre.
"C'est qu'il est beau notre fils..."